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EAN : 9782904429040
Ressouvenances (17/07/1997)
5/5   1 notes
Résumé :
Tolstoi écrivit les nouvelles réunies ici à la fin de sa vie. Elles évoquent la misère et l'espoir humains, que les contradictions de la société tsariste finissante conduisirent à s'exprimer dans un idéalisme chrétien, lorsque la sécheresse et les fourvoiements déjà prévisibles des politiciens révolutionnaires les réduisaient au silence. Elles illustrent l'aspiration à une égalité primitive que recélaient les traditions de la paysannerie russe, et elles en défendent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Contrairement à ce que son titre peut laisser à penser, cette nouvelle est littéraire et non religieuse ou didactique
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation

Svetlogoub (le révolutionnaire condamné à mort) se rapprocha de la potence et, embrassant machinalement des yeux les rangées de soldats et de spectateurs de toute sorte, il pensa encore une fois : " Pourquoi, mais pourquoi font-ils cela ?" Et il eut pitié d'eux et de lui-même, et des larmes lui vinrent aux yeux.
- Et tu n'as pas pitié de moi ? dit-il en saisissant le regard des alertes yeux du bourreau.
Le bourreau s'arrêta un instant. Son visage devint soudain méchant.
-Je vous en ferai voir ! Des discussions ! marmonna t-il, et il s'inclina rapidement vers le sol où traînaient sa blouse et une espèce de toile et, entourant Svetlogoub par derrière d'un geste assuré de ses deux bras, il lui jeta sur la tête un sac de toile et le tira hâtivement jusqu'au milieu de son dos et de sa poitrine.
"Je remets mon âme entre ses mains", fit Svetlogoub, se rappelant les paroles de l'Evangile.
Son esprit ne s'opposait pas à la mort, mais son jeune corps plein de force ne l'acceptait pas, ne se soumettait pas et voulait lutter.
Il voulut crier , se débattre, mais au même instant il sentit une poussée, la perte d'un point d'appui, l'horreur animale de l'étouffement, du bruit dans la tête et la disparition de tout.
Le corps de Svetlogoub se balançait au bout de la corde. Ses épaules, à deux reprises, se soulevèrent et retombèrent.

Tolstoï n'y va pas en amateur dans cet écrit de 1903-1904 publié en 1906, il connaît, s'il on peut dire !.. Il s'agit ici de l'exécution de Dimitri Andréïevitch Lizogoub, nom à peine altéré, jeune révolutionnaire, qui eut lieu à Odessa le 9 août 1879. Il a entendu parler par des proches.

On se souvient en effet qu'en séjour à Paris en 1857 il avait assisté à une exécution capitale sur la place publique qui l'avait écoeuré.
Une autre qui l'avait touché plus directement, l'exécution du soldat Chibouchine, l'été 1866, pour avoir giflé son capitaine maltraitant envers lui. La garnison s'était installée a deux pas de Iasnaïa Poliana, et Tolstoï avait été désigné pour défendre le malheureux, malheureusement, il échoua et cela, il le confiera plus tard, l'avait bouleversé. Il était alors au milieu de la rédaction de Guerre et paix. Je reviendrai plus tard sur cette affaire peu connue.

Comme tout ce qu' a entrepris l'artiste Tolstoï et qui l'a rendu en quelque sorte invincible, c'est qu'il parlait toujours de ce qu'il connaissait ou par oui-dire de gens qui avaient sa confiance. Un brevet d'authenticité pour ses fictions lui paraissait essentiel .
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Il (un jeune révolutionnaire condamné à mort) n'arrivait toujours pas à croire qu'il devait mourir. Plusieurs fois, il se demanda de nouveau s'il ne dormait pas, et s'efforça vainement de se réveiller. Et cette pensée en amena une autre : la vie en ce monde n'était-elle pas tout entière un sommeil, dont la mort serait le réveil ? Et dans ce cas la conscience de la vie en ce monde n'était-elle pas seulement le réveil du sommeil d'une vie antérieure, dont j'ai oublié les détails ? Si bien que cette vie n'est pas un début, mais seulement une autre forme de vie. Cette pensée lui plut : mais lorsqu'il voulut s'appuyer sur elle il sentit que cette pensée, et n'importe quelle pensée, quelle qu'elle soit, ne pouvait supprimer la peur de la mort. A la fin, il était fatigué de penser. Son cerveau ne fonctionnait plus. Il ferma les yeux et resta longtemps ainsi, sans réfléchir.
"Comment ? Qu'y aura-t-il donc ? pensa-t-il de nouveau. Rien ? Non, pas rien. Mais quoi ? "
Et soudain il comprit tout à fait clairement que pour un homme vivant, il n'y avait et ne pouvait y avoir aucune réponse à ces questions. ..
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