PJ, ce sigle, par notre culture littéraire, cinématographique et télévisuelle mais aussi par de grands faits divers nous renvoi inconsciemment à la Police Judiciaire dont on parle le plus : le célèbre 36 quai des Orfèvres à Paris.
Simenon y faisait travailler
Maigret, Jourdain Hervé en fait le titre de son roman Sang d'encre au 36,
Olivier Marchal et
Henri-Georges Clouzot en ont fait le coeur de leurs films 36 quai des Orfèvres et Quai des Orfèvres… Par son histoire et son prestige ce service fait de l'ombre à d'autres services de polices judiciaires tout aussi chargés d'histoire.
C'est le cas de la PJ de Versailles, a quelques kilomètres de Paris.
Alain Tourre qui a passé 13 ans au SRPJ de Versailles et en a été le directeur durant 3 ans et
Danielle Thiéry première femme commissaire divisionnaire nous narrent ici 100 ans d'histoire de ce lieu méconnu. Ses origines, son évolution, la guerre des polices, le 36 qui voyait d'un mauvais oeil cette « concurrence » (on découvre d'ailleurs que dans certains cas les clivages entre services sont vraiment nuisibles à l'enquête). Les affaires criminelles relatées sont l'occasion de suivre au fil du temps l'évolution des techniques et des procédures.
Saviez-vous que Louis XV et Mme du Barry ont vécu en ces lieux ? Que les locaux n'ont cessé d'être remaniés par le comte de Provence après la Terreur ? Que cette brigade est logé au sein de bâtiment classé monument historique ?
Le livre relate de nombreuses affaires criminelles, certaines ayant fait la une des journaux de nombreuses semaines, telle les crimes de la bande à Bonnot et d'Action Directe d'autres entourées, encore aujourd'hui, de mystères et de thèses contradictoires tel la mort de
Robert Boulin ou l'assassinat de Stevan Markovic, l'homme de main d'Alain Delon.
Ce livre prend le temps de détailler les méthodes de police, le recoupement des éléments et indices entre eux, il nous plonge au coeur de l'enquête et nous entraîne parfois dans de vrai imbroglio procédurale. 100 ans d'histoire, 100 ans de faits criminels : je referme ce livre en me disant qu'en matière criminelle l'homme est pourvu d'une imagination sans limite et que beaucoup dont le métier est de lutter contre la criminalité effectue cette mission tel un sacerdoce. Ce livre leurs rend aussi hommage.
L'écriture à quatre mains rend parfois la lecture peu fluide mais permet d'avoir un avis éclairé.
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