Malheureusement, cet avis sera celui d'une franche déception…
J'ai repéré ce livre très récemment chez Gibert: le titre m'a beaucoup interpellée (je suis assez fascinée par tout ce qui touche à
Salem et aux procès pour sorcellerie qui ont eu lieu au Moyen-Âge… Charmed ne m'a d'ailleurs pas aidée), le thème aussi par extension, et puis le symbole ésotérico-mystérieux sur la couverture me parlait bien (même si le reste de la couverture est franchement trop peu travaillé).
Il a été édité chez Plumes blanches, une maison d'édition qui n'a ouvert ses portes qu'en janvier 2015, tout récemment donc, et qui n'a publié que 6 livres depuis. Il n'est donc pas forcément hyper connu, et je n'ai trouvé que 6 avis sur Livraddict, dont 5 positifs. Je me suis dit que le ratio n'était pas mauvais ^^, et puis il m'intriguait tellement que j'ai craqué (c'est rare que je craque sur des grands formats, et celui-ci n'était pas d'occasion et m'a coûté 20€).
Force est de constater que je n'ai pas été emballée du tout. Trois jours pour lire 400 pages, c'est énorme pour moi (surtout que je suis présentement en vacances), j'avais du mal à avancer dans ma lecture, à rentrer dedans, bref, je n'étais pas dedans. D'abord, la première chose qui m'a frappée, c'est le style de l'auteur, qui ne m'a pas convenu. Je préfère lire une histoire peu intéressante mais bien écrite qu'une histoire qui m'intéresse avec un style auquel je n'accroche pas, et ici, c'était la seconde option. A ma connaissance, c'est le premier roman publié de
Sandra Triname, et ça se sent dans l'écriture: ce n'est pas mûr. La rédaction des dialogues et des explications qui jalonnent le texte me hérissait le poil, je les trouvais maladroits, mal amenés et artificiels. le récit en lui-même souffre de la présence d'expressions « orales » qui n'ont rien à faire dans un texte écrit (par exemple, j'ai plusieurs fois retrouvé le mot « quoi » à la fin des phrases, dans le genre « c'est abusé quoi »! euh… à l'oral ça passe, mais dans un roman, moi ça me dérange).
En dehors de ces questions de style, j'ai aussi littéralement HALLUCINE du nombre de fautes d'orthographes que j'ai retrouvées dans le bouquin. Ca peut arriver, mais j'en vois rarement, et rarement plus d'une ou deux par livre. Là, j'ai passé mon temps à pester, Mr Totoro n'en pouvait d'ailleurs plus (« mais y'a vraiment tant de fautes que ça? » « ouiiii :'(« ). A titre de comparaison, les 726 pages de FUTU.RE, que j'ai lu sous forme d'épreuves non corrigées, n'en contenait pas une seule! Et là, sur un roman qui a été publié (donc corrigé plusieurs fois à priori), qui est vendu 20€, il y en a un nombre incalculable, je trouve ça vraiment limite de la part de l'éditeur… Pour vous donner quelques exemples, il y a eu par exemple un « mania » de la finance (au lieu de magnat! faute apparue plusieurs fois dans le texte…), un huit-clos au lieu de huis-clos, résonnement au lieu de raisonnement, et j'en passe! Je ne vous parle pas des innombrables fautes d'accords, de mots qui terminent en -ée alors qu'on parle d'un homme, ou de ceux qui finissent par -é alors qu'on parle d'une femme… Bref, un zéro pointé à ce niveau-là! Franchement, je n'avais jamais vu (lu) ça!
En plus de ces questions de pure forme (auxquelles on peut ajouter le fait que le texte est serré, peu aéré, pas d'espace entre les paragraphes, ce n'est pas hyper agréable mais passons), il faut bien dire que j'ai également été complètement déstabilisée par l'intrigue. Je m'attendais à lire une histoire sur la sorcellerie (ben oui..
Salem.. les procès des sorcières.. mes attentes me semblent justifiées) et en fait pas du tout, on se retrouve dans un énième récit de loup-garous vs vampires! Quant aux sorcières, elles sont vraiment là en toile de fond (mais vraiment de fond! à ce niveau-là c'est de la figuration). En soi, ce n'est pas dérangeant, je n'ai rien contre la bit-lit, mais là, je trouve qu'il y a tromperie sur la marchandise en quelque sorte… J'ai eu l'impression que l'auteur dénaturait complètement le mythe de
Salem et je n'ai vraiment pas compris pourquoi elle avait pris une direction pareille dans son récit alors qu'il y avait de quoi nous écrire une histoire passionnante avec un thème pareil… (Mais peut-être que d'autres y trouveront leur compte, là c'est vraiment un ressenti perso).
Au niveau des personnages, nouveau flop. Max, l'héroïne, est d'abord amnésique, donc au début elle ne se souvient de rien, elle est perdue, bref, elle est un peu fade puisqu'elle a tout à apprendre. le retour de ses souvenirs la transforme en héroïne pseudo-badass mais elle continue de manquer de fond, je la trouvais vraiment creuse. Arrive ensuite Jared, qui m'a paru complètement artificiel (et je trouve la rapidité à laquelle Max lui fait confiance absolument pas crédible). Jack est celui qui m'a le plus intéressée au niveau de son histoire perso, mais pour un loup alpha dominant, je trouve quand même qu‘il manque singulièrement d'autorité, de charisme, bref, je ne comprends pas trop pourquoi il est à ce point respecté par sa meute… Les autres protagonistes sont franchement secondaires et ne méritent pas qu'on s'y attarde ici. Ce travail autour des personnages rejoint ce que je disais au niveau de la chronique sur le style de l'auteur: pour moi, c'est vraiment lié à sa « jeunesse », au fait qu'il s'agisse d'un premier roman, c'est quelque chose qui peut s'améliorer au fur et à mesure des publications. Mais là, clairement, il y a quelque chose qui cloche dans l'ensemble, un sentiment diffus de manque de crédibilité des rapports entre les persos.
Je dois paraître super dure mais tout n'est pas non plus à jeter dans ce roman. le fait qu'il s'agisse de loup-garous m'a franchement étonnée, mais dans le fond, l'histoire en elle-même n'est pas mauvaise (juste mal écrite……..). En fait, elle serait même plutôt bonne (si seulement elle avait été écrite sans aucune mention à
Salem, ça aurait été encore mieux, parce que franchement,
Salem ne sert que d'excuse ici), et j'ai bien aimé le fait que
Sandra Triname aborde la question de la réincarnation, c'est une thème qui me parle beaucoup. L'amour qui transcende les siècles, c'est peut-être un peu cliché mais je suis une romantique :)
En bref, malgré une histoire qui avait un réel potentiel, mon intérêt a vite décru devant le style trop immature de l'auteure et les innombrables fautes d'orthographe. de plus, la mention aux procès de
Salem n'était pas nécessaire et risque de donner de faux espoirs aux futurs lecteurs: non, il n'est pas question de sorcellerie ici! Dommage…
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