Si le coeur bat encore

La littérature policière des pays nordiques est décidément une source de plaisirs de lecture !

Dans un climat de crimes de personnalités politiques ou syndicales impliquant des corpuscules néonazis, une femme à l'existence heureuse et rangée, est confrontée à la tromperie conjugale et aux chamboulements affectifs et matériels qui s'y associent. La nouvelle existence qu'elle tente de reconstruire sera-t-elle aussi sereine qu'elle l'espère ?
Sa fragilité, sa naïveté, ses interrogations incessantes sur son environnement amical et professionnel, ne lui font pas que des amis et la recherche de la vérité fait éclater en morceaux son désir de tranquillité et de vie nouvelle.

Aioro Troseli nous faire entrer dans un thriller à l'atmosphère malsaine et insidieuse, en faisant la part belle à l'étude psychologique, à travers des personnages denses et très travaillés, et sans tomber dans l'artifice accrocheur des polars à rebondissements spectaculaires.

L'histoire est bien construite, ancrée dans un contexte politique et social très actuel, l'écriture élégante, l'intrigue rationnelle et crédible et la mise en scène dépaysante dans les paysages suédois enneigés.

Encore un auteur nordique ! Décidément la littérature policière de cette partie de l'Europe, a le vent en poupe. Pour cette fois, notre auteure est suédoise. Et ce qui semble prodigieux, c'est une nouvelle fois, la façon très personnelle et novatrice dont cet écrivain aborde le genre.
Pour cet opus, pas d'inspecteur alcoolique, pas de drames familiaux oubliés mais ressurgissant à la surface, ni de tueurs en série, ni même d'analyses techniques à la pointe du progrès permettant de débusquer le meurtrier inattendu. Non, rien de tout cela ! Simplement, une ménagère de cinquante ans (ce qui plaira sans conteste à Bernard Pivot), trompée par son mari, qui au travers de ces soucis bien pragmatiques de vie quotidienne, va cependant, permettre de créer le suspens et d'entretenir l'énigme un peu malgré elle.
L'ambiance très particulière, doit beaucoup à la place laissée en toile de fond aux problèmes politico-sociaux qui envahissent, depuis quelques années déjà, les sociétés occidentales. La xénophobie, une histoire collective trop vite effacée, les malversations au sein du pouvoir et un malaise social grandissant, jalonnent le récit de bout en bout. le seul point commun que nous trouvons chez ces auteurs scandinaves, pourrait être cette lente et progressive installation de l'énigme qui ne permet pas d'utiliser la ficelle du rebondissement pour tenir le lecteur en haleine mais le laisse baigner dans une atmosphère douceâtre.
De la sorte, si le traitement de l'histoire n'encourage pas l'action, il favorise la mise en place d'une ambiance qui envahit toute notre pensée et nous poursuit encore le livre refermé et la lecture achevée.
C'est ainsi, avec curiosité et une dose réelle de sympathie, que nous suivons les évènements ordinaires vécus par Siv Dahlin, aide soignante et femme bafouée dans sa vie privée, pour parvenir aux révélations nauséabondes dénonçant toute une partie de la bonne société suédoise.
Pourquoi pas ? En tous cas le propos est intéressant et l'auteur est à suivre.

Le style de l'auteur m'a quelque peu perturbée.

Je ne m'attendais pas à un texte rédigé uniquement sous l'angle du personnage principal, sans aucun dialogue, le tout sur un rythme constant d'avancée pas à pas selon le quotidien de Siv Dahlin, aide-soignante, qui se retrouve isolée dans un petit village en plein hiver.

Je ne sais pas si c'est dû au style mais je n'ai pas réussi à me plonger dans l'histoire, il s'agissait plutôt d'un survol des faits, une lecture avec une certaine distanciation des mots.

Pour autant, l'histoire n'était pas rebutante et comme il s'agit d'une trilogie, je vais me plonger dans le deuxième volume mais j'espère que le rythme sera quand même un peu plus soutenu.

Siv Dahlin, aide-soignante à Göteborg et suédoise très moyenne (peu cultivée, naïve, un peu cruche et sans centres d'intérêts particuliers...), trouve refuge dans la maison de sa tante qui vient de mourir. Isolée dans ce village de campagne dans les montagnes du nord-ouest de la Suède, elle veut ainsi oublier ce décès brutal ainsi que la trahison de son mari dont elle vient de découvrir l'infidélité et qu'elle vient donc de quitter. Mais elle va être rapidement déstabilisée. Très vite, ses voisins révèlent les dessous inquiétants de leur personnalité : tous semblent traîner un passé trouble et d'obscurs souvenirs de guerre et une certaine ambiguité par rapport au nazisme...
La mise en place est assez lente. le début est même limite chiant. C'est bien écrit mais il ne s'y passe pas grand chose. Par contre, la deuxième partie est pas mal, avec une atmosphère de suspicion générale et un côté oppressant qui va crescendo.

En Suède aussi le nazisme a laissé des traces, et ce thriller le montre bien. Efficace, au rythme assez lent en apparence, il a l'avantage de nous plonger dans le milieu ouvrier suédois, mais coté féminin. J'ai tourné les pages fébrilement, une ambiance glaciale, dure, comme la vie de l'héroine.