Le Cabaret vert : Déités disparues et Esthètes immoraux

Le Cabaret Vert rassemble plusieurs nouvelles écrites par Estelle Valls de Gomis entre1996 et 2005. Certains pèchent donc par un style pas encore assuré, d'autres, les années de pratique aidant, sont de vrais bijoux, ciselés avec art.
L'auteur, dès la préface, ne cache pas son admiration pour les auteurs fantastiques du XIXe et leur influence dans ses nouvelles. Moi qui apprécie tant les contes de Théophile Gautier, j'ai été ravie d'en retrouver l'esprit dans certaines nouvelles, tel Les frères du Corail ou encore le couvre-lit de velours. Stoker est aussi présent, par la multitude de vampires (une des créatures favorites d'Estelle Valls de Gomis) décrite.
La plume de l'auteur se charge souvent de sensualité, évoquant à merveille décors et atmosphère de ses récits. Divinités grecques, vampires, dandies et dames emperlées se succèdent au fil des pages dans des contes tantôt enchanteurs, tristes, ou terribles. Des récits qui se dégustent comme des bonbons fourrés, dont ignore le goût avant de les fourrer en bouche, et qui ne laissent que le souvenir de leur délice sucré (ou amer, ou acide). Un joli recueil à savourer, tout particulièrement si vous aimez les vampires, les auteurs fantastiques du XIXe et la mythologie grecque.

Ce recueil de nouvelles débute par une belle préface de Léa Silhol, qui nous invite à pénétrer dans l'univers de sa consoeur, Estelle Valls de Gomis. Estelle nous propose ensuite un voyage à travers 18 nouvelles fantastiques. Les textes sont courts et plaisants à lire. La figure du vampire a une place importante dans ce recueil, mais on a aussi le plaisir de replonger dans la mythologie grecque avec certaines nouvelles. J'ai beaucoup apprécié les nouvelles Les Frères du Corail et Circé et la Malédiction du Déméter, dans lesquelles il y a le thème des morts, les âmes perdues en mer qui ne peuvent rejoindre, sans aide, le domaine d'Hadès, dieu des Enfers. Deux autres nouvelles inspirées de la mythologie grecque sont assez marquantes, La métamorphose d'Aphrodite et Cent fois Prométhée, relatant le supplice du héros (dans ce texte, l'aigle est remplacé par une autre créature ailée).

Après le thème de la rose dans Des Roses et des Monstres, Estelle Valls de Gomis nous ramène au mythe du vampire à travers dix huit nouvelles de style fantastique où vampirisme croise mythologie grecque et décadentisme. On ressent les influences d'auteurs comme Théophile Gautier, Bram Stoker, Anne Rice mais aussi le spécialiste de l'Art nouveau, Alfons Mucha. Entre onirisme, fantasmes vampiriques et dieux grecs confrontés au vampirisme, le cabaret de l'auteur se met peu à peu en mouvement, pou notre plus grand plaisir. Mes nouvelles favorites avaient pour nom: La statue, Rouge comme l'Aveu, le Destin d'Anicet de Saint-Amour, Alba, le Libertin, le Dandy et le Loup noir, La métamorphose d'Aphrodite, Sent pour Sang et Dans les Draps de Morphée. Un recueil digne d'une belle oeuvre d'art!

Voilà un recueil de nouvelle qui ne laisse pas indifférent ... Des univers envoutant ... Des personnages charismatique anonymes ou issus de la mythologie ... Des histoires uniques des fins surprenantes ... Un merveilleux voyage que je conseille à tous ...

Un de ses meilleurs livres à mon goût.