Les polars qu'on lit en ce moment –mais c'était sûrement vrai pour Poirot ou pour Sherlock – font que l'on aime retrouver certains personnages comme l'Etatsunien Harry Bosch chez Connelly, le Suédois Wallander chez Mankell ou encore le Français Adamsberg chez
Fred Vargas. On s'y attache, on les fréquente de temps à autre comme de vieux amis, on les suit dans leur carrière. C'est le troisième opus de
Fred Vargas que je lis – si je compte les nouvelles de
Coule la Seine- et il semble qu'elle se soit faite le chantre des vieilles lunes. Après la peste bubonique (
Pars vite et reviens tard – à mon sens très mal rendu à l'écran-), voici le temps des vampires. le narrateur s'amuse à mêler son intrigue de superstitions et de vérités scientifiques. La raison ici se tient du côté de Danglard, le commandant, fidèle second d'Adamsberg, véritable puits de science. En plus de trouver assez drôle la contrepèterie sur son nom, j'ai été assez étonné de cette évolution du personnage que je ne croyais pas si intello.
Quant au voyage dans les Carpates, on ne nous épargne aucun cliché sur les habitants taiseux, les plats typiques et épicés, le vieux sage, le tombeau maléfique avec, en prime, le compagnon érudit et gothique et une aubergiste peu farouche pour la romance. Guide du routard pour la Serbie un peu longuet, voire indigeste. Mais on n'est pas à un délire près, puisque tout commence avec cette série de pieds de cadavres amputés et exposée aux portes du cimetière de Highgate que Danglard et Adamsberg découvrent un soir de demi-brume à Londres. On y note une allusion très documentée sur le tombeau d'Elizabeth Siddal, la muse flamboyante des peintres préraphaélites, égérie de Dante Rossetti – dont on ne précise jamais le patronyme pour mieux approcher peut-être l'enfer de l'autre, amoureux de Béatrice – qui fut ensevelie avec ses poèmes qu'il récupère ensuite en exhumant la pauvresse dont le corps était demeuré intact. Tout est dans Wikipédia à l'article consacré à la dite Elizabeth Siddal. Mais de là à en faire une vampire….Merci Danglard pour ces explications scientifiques. Que le peuple peut être crédule !
N'empêche. J'avais vite deviné qui manipulait le « méchant » qui éparpille ses victimes façon puzzle. La réponse est dans le verbe. A lire pour ses personnages plutôt que pour l'histoire abracadabrantesque…
PLOG !