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Je traînais ce livre dans ma bibliothèque depuis une dizaine d'années et, même si je ne suis pas plus emballée que ça, je suis contente de l'avoir lu.

Jules Verne aurait écrit ce roman aux alentours de 1863 et il décrit Paris en 1960. Il fait preuve d'un véritable esprit visionnaire sur bons nombres de points. On se retrouve dans un monde où la science et l'industrie sont devenus les nouveaux dieux. Les arts sont morts, les auteurs du XIXe de grands inconnus. Jules Verne propose ainsi une vision très pessimiste de notre temps.

L'histoire est intéressante mais il manque le souffle épique de ces principaux romans. On se perd dans de grandes descriptions et des allusions qui devaient parler à ses contemporains mais qui me sont aujourd'hui totalement hérmétiques.
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Le scénario du roman n'est pas ce qui en fait la qualité première, une histoire d'amour et de misère. Ce qui fait la qualité de ce roman, ça n'est pas non plus d'éventuelles description futuriste d'un Paris des années 60 vu depuis 1860 et qui pourrait en faire un roman steampunk de bonne facture, cuivre, fumées, vapeur à tous les étages. Non, ce qui en fait un livre passionnant c'est, malheureusement devrait-on dire, la réalité de ce qui en est décrit en terme sociétale, une société où tout le monde « sait lire et écrire mais où plus personne ne lit », tous les romans, toutes les oeuvres d'art ont été définitivement rangés comme vieilles bimbeloteries sans intérêt, plus personne ne s'en préoccupe, à part notre héros, bien entendu, qui écrit des poèmes, ce qui en fait définitivement un marginal irrécupérable. Jules Verne décrit une société où ne subsiste et où l'on apprend plus que les sciences appliquées, c'est à dire utiles et la Banque, comme Dieux définitivement incarnés. Si les descriptions d'un Paris du XXe siècle par Jules Verne sont justes, ça n'est que par là, la définitive victoire de la petite bourgeoisie qui compte ses sous et se repaît du petit confort qu'une certaine science peut lui apporter… Dramatiquement ce que sont devenues nos sociétés. Un roman à redécouvrir donc, pour cette clairvoyance qui fait froid dans le dos dans un Paris devenu steampunk sans le savoir et surtout sans son humour et son décallage. Oui, « Paris au XXe siècle » de Jules, roman de toute jeunesse et oublié est un roman à lire comme une description du marasme dans lequel tombe et est tombé le genre humain.
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Jules Verne, auteur du XIXème siècle imagine le Paris du futur, celui du XXème siècle!
Il a certaines intuitions très justes comme le déclin de l'apprentissage du latin ou du grec et l'importance de l'électricité dans le monde moderne.
Bienvenue dans ce voyage d'anticipation...
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J'ai lu ce livre essentiellement pour connaître la dystopie élaborée par Vernes. le roman, écrit en 1863, se déroule dans Paris en 1960. Il n'en vaut pas la peine. Je comprends l'éditeur Hatzel d'avoir refusé de le publier à l'époque. Pour ce qui est de la dystopie de Vernes, elle n'est pas accrocheuse mais comporte des éléments intéressants. En gros, la société de 1960 imaginée par Vernes est axée sur la finance, la production et le savoir scientifique et technique. Les arts ont été évacués de la vie et sont considérés comme obsolètes. La politique a disparue. Les conflits internationaux aussi puisque les moyens de destruction sont tels que ce serait la fin de l'humanité. L'état contrôle tout et les métiers sont devenus hyper spécialisés. le français s'est énormément dégradé. Il n'y a plus de journaux. La famille et le mariage sont des institutions en dégradation. La femme a perdu de sa féminité. Sur le plan technique, voici en rafale les principales innovations: omniprésence de l'électricité / voiture à hydrogène / trains suspendus plutôt que des métros / Phare de 500 pieds sur le bord de la seine / utilisation du fax / vêtements en fer / utilisation de l'air comprimé come force locomotrice / disparition du bateau à voile pour des monstres d'acier / traversée de l'océan Atlantique en 3 jours / Paris plus gros port de mer de la planète / barrage sur la seine / chaussées de bitume partout.
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Hetzel a-t-il eu le nez creux en refusant le manuscrit à l'époque ?
Eh bien, pas sûr.

Le 20e siècle a eu droit à deux oeuvres de science-fiction particulièrement visionnaires, à savoir le Meilleur des Mondes de Aldous Huxley et 1984 de George Orwell.
70 ans avant ce dernier, Jules Verne proposait sa propre vision du futur avec une approche là aussi dystopique, certes toutes proportions gardées. C'est que l'époque ne connaissait pas encore certaines des avancées technologies ayant permis les extrapolations pour le coup justes et bienvenues des deux auteurs anglo-saxons. Quoique 1984 reste un peu à part, l'écrivain s'intéressant davantage à l'aspect politique qu'au progrès technique en lui-même.
Aussi le livre de Jules Verne peut-il paraître bien désuet pour ne pas dire dérisoire aux yeux des lecteurs d'aujourd'hui quand les deux autres oeuvres sus-citées peuvent d'emblée pousser à une réflexion intense.
Et pourtant, ce serait une erreur que de croire que le court roman du maître des Voyages extraordinaires tape à côté de la plaque, manque un barreau de l'échelle des prophéties. Tout au contraire, le livre va par moment bien plus loin que ses successeurs, dans l'absurde notamment.

Quand les livres sont proscrits dans 1984 ou bien inexistants dans le Meilleur des Mondes, ils sont littéralement oubliés de manière inconsciente dans le Paris du 20e siècle.
Et si l'individu est obnubilé par la technique et le progrès, il est clairement inculte. Pour preuve, les plus grands penseurs de la littérature française sont sortis des mémoires et Jules Verne d'ailleurs prend un malin plaisir à tourner en dérision la confusion qui règne dans les consciences dès qu'on aborde le thème de la lecture des grands auteurs du 19e siècle. La peinture et la musique sont elles aussi victimes du même rejet. L'art, au sens large du terme, brille par son absence au sein des multiples édifices dédiés à des archives lacunaires et érigés çà et là dans tout Paris.
Le protagoniste Michel, sensible et poète, est déconfit par la bêtise crasse de ces savants idiots au point d'en perdre la raison.

Et c'est autour de cet axe que Jules Verne tisse la trame de son histoire : l'absurde qui découle de cette dichotomie tragique entre science et arts, et qui entraîne toute la société sous la chape de plomb écrasante d'une folie ambiante. Un effet domino pervers, en somme, dont personne ne semble prendre conscience. Et en ce sens, le livre est assez novateur. L'ennui, c'est que le récit se termine au moment où des choses intéressantes commençaient à prendre corps, où on entrait dans le vif du sujet. Tout prend fin à l'instant T, où tout pouvait basculer, soit dans la révolution des idées, soit dans la défaite et donc la folie la plus totale. Je parlais de trame, et pour rester dans l'image, je dirais que malheureusement, le tissu vient très vite à manquer, et que l'auteur finit par perdre le fil de son intrigue. Jules Verne est, à l'époque de la rédaction de ce manuscrit, un jeune tisserand et il se montre très timide, n'allant pas au bout de ses intentions.

Sous ses joyeusetés apparentes, le récit masque un propos d'une noirceur confondante. On baigne en plein cauchemar, bien déprimant, à l'image de la fin que je me contenterais de qualifier d'hystérique pour ne rien en dévoiler.
Quiconque aura découvert Jules Verne avec ses oeuvres de référence sera d'abord fasciné - le livre est remarquablement bien écrit - puis échaudé, sa conclusion laissant le lecteur pantois.
Je faisais allusion au style et, à ce titre, on peut dire que l'écrivain met le paquet. Son écriture est d'une rare élégance, chaque phrase fait mouche et marque les esprits durablement. C'est d'ailleurs la première fois que je tergiverse quant au choix de la citation à poster. Aussi j'ai dû me satisfaire d'une description certes jolie mais des plus communes.

Au final, ce Paris au XXème siècle est une curiosité à découvrir. Et quoiqu'on en dise, Jules Verne demeure un grand écrivain, contrairement à ce que l'intelligentsia de la littérature blanche veut bien nous faire croire depuis des lustres.
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C'est un écrivain de 32 ans (donc plus tout-à-fait débutant) qui soumet le manuscrit de Paris au XXe siècle à son éditeur. Ce dernier le refuse, agacé par de nombreuses maladresses qui aujourd'hui ne nous semblent plus rédhibitoires. L'histoire n'est pas renversante mais nous montre d'une part le talent de l'auteur à anticiper les progrès technologiques, d'autre part sa vision pessimiste de l'avenir (non, la littérature n'a pas disparu au XXe siècle, au contraire !) Les 2 premiers tiers du livre sont remplis de sarcasmes et d'humour qui souvent tapent juste. J'ai particulièrement remarqué le chapitre sur la musique, qui m'a bien amusé.
Sans doute pas indispensable, ce roman est une curiosité qui permet de renouer avec Jules Verne après des décennies sans l'avoir lu.
Notons aussi le romantisme de la période artistique du 19e siècle que l'auteur retranscrit à travers les sentiments amoureux exacerbés du personnage principal.
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Le commentaire de Martine :
Un livre surprenant avec des représentations super bien définies qui permettent de comprendre les écrits de Jules Verne, cet écrit, je ne le connaissais pas. Jules Verne par l'histoire de ce chantre qui doit parler de progrès, nous présente sa comparaison entre les arts et la science et ce que peut causer la réussite de l'une pour l'autre. Une histoire d'anticipation, qui nous présente une société qui est assez proche de celle d'aujourd'hui, ce récit date de 1862 et démontre la différence régressive des hommes et des femmes, le triomphe du capitalisme ainsi que l'avancement de la science et des arts, la pauvreté marginalisée, etc.
C'est un roman d'anticipation assez ténébreux, qui montre bien toute la place que la technologie prend, elle envahit toutes les sphères de la culture, de la vie sociale au 20e siècle. Jules nous présente une société futuriste que nous avons de la difficulté à croire qu'il a été écrit au 19e siècle, puisqu'il présente des éléments tels que le métro avec des wagons propulsés à l'air comprimé, des machines qui ressemblent à des ordinateurs, photocopieurs, etc.
C'est avec un regard humoristique et ironique que Jules Verne nous relate la vie de son protagoniste Michel qui se retrouve au sein de ce monde moderne. Un écrit intéressant accentué avec les illustrations de Jade Talivez, je ne peux que vous recommander de le découvrir ou bien de le relire pour les connaisseurs de ce roman.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Jules Verne (Jules-Gabriel Verne de son nom exact), né en 1828 à Nantes et mort en 1905 à Amiens, est un écrivain français dont les livres sont, pour la plus grande partie, constituée de romans d'aventures utilisant les progrès scientifiques propres au XIXe siècle. En 1863 paraît chez l'éditeur Pierre-Jules Hetzel son premier roman, Cinq semaines en ballon, qui connaît un très grand succès y compris à l'étranger. Jules Verne nous a légué une oeuvre immense, plusieurs dizaines de romans dont quelques chefs-d'oeuvre comme Vingt mille lieues sous les mers (1870) pour n'en citer qu'un et mon préféré. Populaire dans le monde entier, il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère après Agatha Christie.
Paris au XXe siècle est un roman d'anticipation écrit probablement en 1860 mais paru seulement en 1994, à titre posthume, car refusé par son éditeur sous prétexte qu'il nuirait à la réputation de l'auteur en devenir « On ne croira pas aujourd'hui à vos prophéties. » On lira à ce sujet, avec beaucoup d'intérêt, la préface de Piero Gondolo Della Riva, le grand spécialiste italien de Verne, sur l'histoire et la découverte du manuscrit.
Paris en 1960. Un Paris futuriste, inventé/imaginé par Jules Verne, une métropole splendide autant que délirante, symbolique d'un monde où la Finance et la Technique règnent en maîtres. La capitale est désormais reliée à la mer par un canal, on se déplace grâce à des métros propulsés à l'air comprimé ou bien en voitures à hydrogène, on utilise des machines qui semblent être nos futures photocopieuses et surtout, la fée Electricité est partout présente. Un avenir qui serait fascinant s'il n'avait sa contrepartie négative : l'Etat régente tout et s'évertue à rayer des connaissances et des mémoires, les arts et la littérature. Seuls, quelques pauvres fous, comme le jeune Michel, héros du roman, tentent contre vents et marées de faire survivre poésie ou musique. Une marginalité qui les voue à la plus grande misère et à la faim. Un combat désespéré…
Autant le dire tout de suite, ce n'est pas du grand Jules Verne si on s'arrête au simple plaisir de la lecture, d'autant que la fin n'est pas terrible. Par contre, si on considère ce roman comme un document, il ne manque pas d'intérêt. Souvent on nous présente l'écrivain comme un fou de modernité, voyant dans le progrès la clé du succès pour un monde meilleur, ici il n'en est rien ! Au contraire même, et son héros en fera la cruelle expérience. Sa vision critique de la société ne manque pas non plus de pertinence divinatoire, « la Parisienne, sa tournure gracieuse, son regard spirituel et tendre, son aimable sourire (…) firent bientôt place à des formes longues, maigres, arides, décharnées, émaciées… » on croirait qu'il nous parle des anorexiques du mannequinat d'aujourd'hui ? A moins qu'il n'envisage la fin du mariage, « à une époque où la famille tend à se détruire, où l'intérêt privé pousse chacun de ses membres dans des voies diverses (…) le mariage me paraît une héroïque inutilité. » Bref, la plume de Verne trempe dans un pessimisme sombre, tempéré de temps à autre, de répliques ne manquant pas d'humour, « - Est-ce qu'il n'était pas athée ? – Pas du tout ; il croyait en lui. »
Quant à l'écriture de Verne, elle préfigure ce qui en fera sa marque de fabrique, des précisions techniques en veux-tu, en voilà, et ses sempiternelles listes d'exemples quand il veut étayer son propos.
Si vous êtes encore trop jeunes pour n'avoir pas encore eu le temps de lire un roman de Jules Verne, ne commencez pas par celui-ci ! Les autres, et ils sont nombreux, y jetteront un oeil attentif, comme un documentaire sur l'écrivain.

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Bof! C'est à se demander si ce livre n'est pas un canulard. Je n'ai nullement apprécié et m'en suis débarrassé à la première occasion.
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J'ai trouvé ce second roman de Jules Verne un peu poussif. J'aurais été à la place de son éditeur je l'aurai aussi refusé. Il reste l'intérêt historique ...
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