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EAN : 9782954244822
142 pages
Chopena (25/11/2013)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Il y avait eu l'accident, l'arrivée de Sylvain.
Bout à bout , les petits moments du quotidien.
La neige par dessus.
La musique comme un coup de théâtre.

La vie trouve toujours une clairière au plus profond de nous où tout peut recommencer!
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Muriel Verstichel a l'art de happer le lecteur dès la première page avec ces mots : «  Il y a eu l'accident, l'arrivée de Sylvain. La neige... La musique... »
Il ne reste plus qu'à comprendre qui parle, le lien entre la narratrice et Sylvain. Une réflexion positive sur la vie, la renaissance pour lueur d'espoir.

Le récit s'ouvre sur un décor neigeux dans lequel évolue un enfant. Rêve-t-il ou serait-il somnambule ? A-t-il entendu une voix pour se rendre dans ce jardin, enseveli sous la neige ? Il brave le froid, se prend pour Kay, le héros du conte que ses parents lui lisaient au coucher, espérant rencontrer la Reine des neiges. Mais c'est à un étrange et insolite rendez-vous auquel Sylvain a été convié en ce jour de Noël.
Le récit prend une allure féerique qui interroge le lecteur.

Une fois connues les circonstances du drame, on suit la façon dont Florence et Charles, les tuteurs de Sylvain le drapent de tendresse, l'éduquent , guettent ses sourires après son mutisme post traumatique. On perçoit leur désarroi devant les pleurs de l'enfant qui ne peut pas comprendre l'absence des parents. Un mot devient tabou : col de la Faucille.Ils n'empruntent plus cette route quand ils reviennent de se recueillir sur la tombe d'Amélie et d'Alain, à Bogève.
Flo est devenue accro aux bulletins météo de Bernard Chastaing et focalise son attention sur ses paroles, ce qui insupporte son mari. Serait-il jaloux ?


Le couple immerge le jeune enfant dans la musique. Il est aussi biberonné à la poésie, Florence et Charles , organisant des soirées , une fois par mois, tenant salon, à la manière de Louise de Vilmorin. Une vraie ruche d'intellectuels, d'artistes, Charles tenant une galerie où il expose un peintre polonais, Henryk.
Des échanges animés autour d'un programme riche et éclectique, avec lectures de poèmes. Sylvain retiendra deux mots : «  crépuscule et aube ».

Florence , dévastée par la perte de sa soeur et de son beau-frère, prépare psychologiquement et progressivement Sylvain à voir ses parents ailleurs, en particulier dans un jardin. Elle lui apprend à reconnaître des signes, une présence amie, lui permettant de communiquer avec eux. Comme le confie Sarah Biasini : «  c'est plus doux de se dire que nos disparus nous regardent ». La romancière développe une réflexion autour de la mort : «  la disparition des êtres chers brise tout sur son passage », qui contraste avec la citation de Christian Bobin , en exergue : «  Je suis vivant parce qu'on m'a parlé et aimé... ».

Le jardin représente pour Florence un espace « propice à la méditation », protecteur. Dans ce lieu sacré, elle se sent «  entre deux mondes, à mi-chemin entre terre et ciel ». Elle aime «  vagabonder parmi les plantes », les effleurer.Elle épouse les saisons, préférant le renouveau du printemps.
Elle baptise ce nouveau sanctuaire végétal «  le petit jardin d'Amélie » et l'entretenir devient son viatique.L'auteur dépeint avec beaucoup de poésie le jardin, les bords de rivière. «  Les fougères à larges feuilles se prélassaient dans les perles d'eau...».
Elle personnifie les arbres, évoquant la chevelure du saule-pleureur.

La narratrice rend hommage à Valenciennes «une ville du Nord, chargée d'histoire, très active et bénéfique pour les artistes », soulignant sa richesse patrimoniale.
On quitte «  l'Athènes du Nord » pour une escapade à Nohant, voyage dont Sylvain, «  le petit mélomane, l'ami de Chopin» a étudié l'itinéraire. Nohant qu'il connaît déjà virtuellement.
Le graal pour lui, qui veut «  s'imprégner de musique, respirer les parfums du jardin, sourire au petit ange gardien... ».
Mais auparavant , Muriel Verstichel nous offre une halte sur le trajet pour arpenter les bouquinistes du village du livre, Montmorillon, «cité de l'écrit ».
On partage l'excitation de Sylvain qui espère exhumer une partition de Chopin. Au cours de leur visite, ils croisent un homme providentiel, David, peintre sosie de leur ami polonais.Charles l'invite à venir exposer dans sa galerie, à dîner ensemble. Ainsi ils profitent des rives de la Gartempe, se laissant «  bercés par les clapotis de la rivière ». L'orage menaçant, ils finissent la soirée devant un feu de bois, chez Sylvie, l' amie de Florie, céramiste, qui les héberge (dans un gîte aux volets bleus). Avant de se quitter, David leur joue un Nocturne de Chopin, «  instant magique » pour Sylvain. Un lien d'amitié s'est tissé à tel point que Sylvain désigne David comme son parrain.

Puis, on se joint aux «  quatre pèlerins » dans leur promenade le long de l'Indre, un bain de verdure dont ils savent jouir au moment du pique-nique, émerveillés par la beauté du lieu. Cette communion avec la nature leur offre un baume salvateur, ressourçant,Florie, étant persuadée qu'elle peut «  guérir des dures réalités, des absences insupportables ». Un regain de désir habite le couple, soulagé de voir leur neveu s'épanouir, s'affirmer, bien décidé à entrer au Conservatoire.

A Nohant, «  une portée d'espérance cadence les pas «  de Sylvain, désirant jouer Chopin multicolore : «  modulation rose d'un crépuscule, si bémol dans l'ocre d'une aube ». Il guette les traces du Maître de musique, trop rares à son goût et préfère voir le paysage de la roseraie, « entendre les oiseaux, le bruit du vent », toutes les sonorités que son talentueux idole avait aussi entendues.

Coup de théâtre , au retour, lors du septième anniversaire de Sylvain avec sa déclaration bouleversante à ceux qui l'ont adopté et l'élèvent.
On referme le livre heureux de constater que l'apprentissage musical du jeune orphelin a déclenché chez lui une vocation. La voie de la résilience pour Sylvain.

Muriel Verstichel signe un roman bouleversant sous le signe de Chopin,de Rimbaud, de la fraternité, dans lequel elle montre avec beaucoup de délicatesse, la reconstruction d'un enfant orphelin grâce au triptyque : musique, nature et art.











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Un roman poétique sur la vie.

Ce roman commence par l'arrivée de Sylvain chez son oncle et sa tante après un accident. S'ensuit alors la reconstruction après le drame. Sur fond de neige et de musique, on suit la renaissance des personnages au fil du temps.

Au début du roman, on ne sait pas trop où l'auteure veut nous emmener. Finalement, on comprend qu'on va suivre le trio les années après l'accident. L'auteure aborde le deuil aussi bien d'un enfant que d'un adulte. Car la tante de Sylvain est tout autant chamboulée que l'enfant. Ce sujet est bien exploité. Les différentes parties présentent les différentes phases du deuil.

La neige à un rôle important dans cette histoire. Elle est présente dans différents passages, lors de moments importants dans la vie de Sylvain.

La plume de l'auteure est très poétique. Elle met à l'honneur Valenciennes avec de multiples descriptions. On voyage également à Nohant, village où le musicien Chopin a séjourné plusieurs étés. Car ce roman est aussi un hymne à la musique et à Chopin.

Si vous aimez la nature et la musique, je vous encourage à découvrir ce court roman.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis vivant parce qu'on m'a parlé et aimé. Je suis vivant parce que, dès les premières heures, ma mère et le côté pluie de la neige m'ont parlé avec amour.
Christian Bobin, citation en exergue.
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Les vrais amis sont rares, ceux à qui l'ont peut tout dire sans peur du jugement, ceux qui vous écoutent en silence ne pensant qu'à l'autre pour lui-même.
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Par la fenêtre embuée, neige blanche, douce, poudreuse. On comprend que longtemps après sa froideur, quand on l'a touchée à en perdre les doigts, sa laideur lorsqu'en guenilles, elle fuit lamentablement dans sa crasse, aussi endeuillée qu'elle fut vierge et brillante.
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Sylvain ne voulait ni jour ni nuit, seulement des crépuscules et des aubes, des berceuses de lune argentée, des préludes de soleil. Sur la mer, sur le sable ou sur la neige.
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