Les nouvelles, dans ce recueil original, vont par paires, se faisant écho de façon subtile. Elles abordent toutes sortes de thématiques : Landru, la peinture et la photographie, la comtesse
De Ségur, le wokisme, les pandémies, l'école, la Révolution, l'écriture et même…
Annie Ernaux. ● J'avais lu le premier recueil de
Cécile Villaumé,
Des écrivains imaginés (2019), lui aussi très original, qui m'avait beaucoup plu. ● Il ne fait pas de doute que
Cécile Villaumé a un sens de l'humour et de la caricature très aiguisé. ● J'ai particulièrement aimé la paire de nouvelles « On a eu intrusion », qui sont hilarantes – « le terme ‘exercice d'intrusion' est gênant dans son principe même en ce qu'il risque d'habituer les élèves à la méfiance de l'Autre. Peut-être un terme plus neutre, comme ‘exercice de rencontre', permettrait-il d'éviter cet échec. » ● J'ai aussi beaucoup apprécié la dernière paire « Ecriture automatique », notamment les lignes très amusantes sur « Ina Fernaud », par exemple : « À son humble avis, si toute l'oeuvre d'Ina Fernaud ressemblait à ça, c'était un long thrène autobiographique dans lequel la moindre contrariété (eau froide, climat normand, serviettes hygiéniques tricotées main) était élevée à la dignité de Violence Sociale. […] [Ina Fernaud était] une autrice qui avait révolutionné l'écriture plate et le récit de dépucelages dans les colonies de vacances du Bon Pasteur organisées en 1960 dans la campagne rouennaise. » ● J'ajoute que les nouvelles sont écrites dans un style très élégant et que les noms des personnages sont tous très bien choisis. Je conseille ce bref recueil à tous ceux qui veulent passer un bon moment !