Un grand merci à la Masse critique Babelio non fiction et aux Editions L'atinoir (spécialisées dans la littérature latino-américaine) de m'avoir permis de découvrir cet auteur mexicain
Juan Villoro. Comme le résume la 4e de couverture, l'auteur était présent à Santiago du Chili lors du tremblement de terre du 27 février 2010 qui a eu lieu à 3h34 du matin, d'une amplitude de 8.8 sur l'échelle de Richter, il a modifié l'axe de rotation de la terre de 1,26 microseconde, la ville de Conception s'est déplacée de 3,04 m et Santiago de 27,7 cm avec une durée de 7 mn à l'épicentre (une remise à niveau des GPS a été nécessaire).
L'auteur, originaire du Mexique, pays secoué régulièrement par des tremblements de terre, a néanmoins été surpris.
Partir du pyjama de son père pour arriver à ce jour du 27 février, représente un cheminement intéressant et très subtil ! Je ne connaissais pas
Juan Villoro, mais c'est un écrivain extraordinaire, à la bibliographie considérable et d'une érudition impressionnante ! (j'ai une passion pour la littérature latino-américaine, mais elle se borne aux auteurs connus et reconnus, le plus atypique de la liste étant
Roa Bastos 😊)
L'auteur nous présente l'atmosphère, avant le séisme, pendant et après, et ce, grâce à divers témoignages.
Avant le séisme, le ressenti des habitants, leur prémonition, leur pressentiment, l'attitude des animaux…
Pendant le séisme, l'attitude des habitants, des membres de la congrégation, en fonction de leurs pays d'origine
Dans un chapitre, « Elle, elle dort », aucune ponctuation, aucune majuscule, les paragraphes se succèdent, je dois avouer que je n'ai pas compris la démarche (est-ce parce que la femme concernée est tombée dans le coma et est décédée juste avant le séisme ?)
Après le séisme, le chaos, les dysfonctionnements…
L'auteur relate les difficultés rencontrées par leur délégation pour être rapatriée par le gouvernement mexicain, alors que les délégations colombiennes, péruviennes, brésiliennes et espagnoles présentes à ce colloque ont toutes été rapidement rapatriées par leur gouvernement respectif.
C'est une étude très intéressante sur les conséquences, non seulement matérielles, mais psychologiques, pour les victimes d'un tel séisme. Il y a le choc, proprement dit et les traumatismes qui ne manquent pas d'apparaître.
C'est très bien écrit, très intéressant et le récit permet au lecteur de se projeter lors de cette nuit où la terre a décidé de faire vivre l'enfer à la capitale du Chili.