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sur 212 notes
J'entre très régulièrement dans les librairies, deux ou trois fois par semaine au moins, parfois plus. Je tente de me restreindre, je serais bien capable d'y dépenser l'argent que je n'ai pas.
Chaque fois, j'ai l'impression qu'un nombre incalculable de livres a paru depuis ma dernière visite et j'en conçois une immense frustration.
Je caresse la couverture de tous ceux que je m'apprête à délaisser, me penche sur leur résumé et interroge le libraire à leur sujet. Puis je m'en vais, un peu triste d'abandonner ces petits êtres de papier, mais bien décidée à en adopter un nouveau lors de ma prochaine venue.

Parfois, les livres viennent à moi tout seuls, sans même que j'y puisse mot dire. Ce fut le cas pour Les dernières heures de Minette Walters – expédiées voilà quelques semaines, par les Editions Robert Laffont - et je dois bien avouer qu'elles n'auraient jamais pu entrer dans le club des livres qui me regardaient du coin de l'oeil l'air satisfait, lorsque je quittais la librairie, connaissant ma frustration et sachant pertinemment que jamais je n'aurais le temps de tous les effeuiller.
Les dernières heures elles, intègrent haut la main, l'équipe des romans dont on pourrait tout à fait se passer, encombrant les librairies au même titre que la centaine de romans de développement personnel paraissant chaque année.

Malgré une silhouette alléchante préfigurant des heures de lecture délicieuses, une couverture soignée et attirante et un résumé relativement tentant, Les dernières heures de Minette Walters, grande dame du polar anglo-saxon, furent pour moi un pensum. En en entamant la lecture, je pensais toucher du doigt mon adolescence, fascinée que j'étais alors pour les grandes fresques historiques : je m'imaginais cachée sous ma couette, armée de ma lampe de poche, incapable de fermer l'oeil avant d'avoir découvert la fin.

La déception fut grande. Mois de juin de l'an 1348 : une épidémie de peste s'abat sur le Dorset et décime peu à peu ses habitants. Nobles et serfs meurent par milliers dans d'atroces souffrances. Quand la pestilence frappe Develish, Lady Anne a l'audace de nommer un esclave comme régisseur. Ensemble, ils décident de mettre le domaine en quarantaine pour le protéger.
C'est assez mince, il faut l'avouer, mais cela aurait pu préfigurer une belle intrigue, passionnante, documentée et touffue.

Rien de cela néanmoins. Les éléments de nature historique relèvent plus du grotesque et de l'anecdotique que d'autre chose et outre la peste noire qui s'abat alors sur toute l'Europe, le roman est construit dans un vase clos. L'intrigue aurait aussi bien pu se dérouler au Japon dans les années 40 que dans la France de l'après-guerre ! Aucun intérêt donc à la placer au coeur du XIVème siècle anglais. Et bien qu'il ne soit pas nécessaire de faire entrer un roman historique dans un cadre définitivement réaliste, il est de bon ton de l'intégrer dans un cadre tout de même, quel qu'il soit. Sinon, on n'écrit pas de roman historique !
Les personnages, superficiels et ultra-caricaturaux, ne rattrapent rien. Lorsque deux femmes, l'une dotée de toutes les qualités morales (Lady Anne) et l'autre, une pimbêche écervelée (Lady Eleanor) s'opposent, on ne peut qu'obtenir des dialogues plats et attendus.

On s'ennuie dans ce roman comme semblent s'ennuyer les personnages, coincés dans un manoir alors que les réserves s'amenuisent, prêts à tout pour passer le temps. Il y a bien un cadavre mais même avec cela, l'histoire ne décolle pas. On s'englue dans le trop-vu, le trop-lu, le trop cuit somme toute. Les pages se suivent et se ressemblent sans faire naître le moindre intérêt chez le lecteur, la moindre émotion. On nous a vendu un page-turner haletant, je n'en ai pas vu la couleur. Que du lisse, du plat, du sans intérêt…et des poncifs au sujet du monde médiéval à n'en plus finir !
Comme quoi, il ne suffit pas de camper son intrigue dans un Moyen-âge haut en couleur (si tant est que celui-ci le soit) pour faire du Ken Follet.
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En cette période de crise sanitaire majeure, rien de tel pour se changer les idées que de lire un roman traitant justement d'une épidémie mortelle qui ravage le royaume d'Angleterre. Pas besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour comprendre que cette fameuse Mort Noire n'est autre que la peste noire. Un fléau qui s'étendra d'abord en Asie avant de frapper l'Europe et une partie du continent africain ; laissant dans son sombre sillage entre 75 et 200 millions de morts sur une période de huit années (entre 1346 et 1353).

Des chiffres qui permettent de relativiser notre situation actuelle, sans pour autant en minimiser les conséquences sanitaires et économiques, mais, aussi et surtout, sans négliger les gestes barrières qui font rempart contre la propagation de cette saloperie de COVID-19 (même si cela me semble inéluctable au fil des déconfinements amorcés ou annoncés).

Embarquement immédiat pour la perfide Albion du XVe siècle, la peste fait rage et décime les populations. Pour faire face à l'épidémie, la mise en quarantaine des malades et le confinement des personnes saines peuvent sembler bien dérisoires, mais restent des mesures éprouvées (et ça reste vrai au XXIe siècle).

C'est la première incursion de Minette Walters dans le roman historique, jusqu'alors elle se cantonnait aux polars et thrillers. Je n'ai aucune honte à avouer ne pas connaître cette auteure, si ce n'est de nom… et encore, très vaguement. Force est de constater que pour un coup d'essai, elle tape haut et fort, même si le bouquin n'est pas exempt de défauts.

Commençons par les personnages. On ne peut qu'adhérer au personnage de Lady Anne, une noble éprise de justice et soucieuse de bien-être de ses gens, qu'ils soient nobles ou simples paysans. Tout le contraire de feu son époux, Sir Richard, qui, en plus d'avoir été un ignare incompétent et violent, était aussi un gros porc lubrique.

On retrouve la même opposition flagrante chez la génération suivante. Thaddeus est un serf brillant, cultivé, à l'esprit vif et toujours à oeuvrer pour le bien du domaine dont il se retrouve propulsé régisseur malgré son ascendance paysanne. Eleanor, la fille de Sir Richard et Lady Anne, brille par son égoïsme, ses sautes d'humeur de gamine pourrie et un mépris souverain pour tout ce qui l'entoure (à commencer par sa mère).

Les autres personnages sont plus ou moins à l'image de ces quatre-là, des stéréotypes tout en qualités ou tout à défaut… il n'y a pas vraiment de demi-mesure même si certains évolueront au fil de l'intrigue (je pense notamment aux jeunes que Thaddeus entraînera dans son périple).

Dans le même ordre d'idée, j'avoue volontiers avoir pris beaucoup de plaisir à lire ce roman et à vivre avec les confinés de Develish ; il n'en reste pas moins que globalement j'ai trouvé l'intrigue un peu lisse. Je n'ai jamais tremblé pour les personnages, tant on pouvait être certain que rien de terrible ne pouvait leur arriver.

Bref la principale (et peut être même la seule) faiblesse de ce bouquin tient dans son manichéisme poussé à outrance. Et pourtant, quitte à me répéter, je ne me suis jamais ennuyé en enchaînant les chapitres ; au contraire, plus j'avançais dans l'intrigue et plus j'avais d'en connaître le dénouement.

Je répondrai donc présent pour le(s) prochain(s) tome(s) en espérant des personnages plus nuancés et une intrigue un peu plus sombre. le second tome est d'ores et déjà disponible en langue de Shakespeare, gageons que les éditions Robert Laffont nous proposent rapidement une traduction en langue de Molière.
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J'avais déjà lu un livre de Minette Walters il y a quelques temps déjà, et j'avais bien aimé. C'était un thriller. Là, quand Babélio m'a proposé lors d'une opération masse critique privilégiée de lire celui-ci, j'ai tout de suite été séduite par l'accroche de l'histoire. J'ai donc accepté et j'en suis ravie car ça a été un vrai coup de coeur ! Je remercie donc vivement Babélio et les éditions Robert Laffont pour cet envoi.
Le hasard veut qu'après avoir lu dernièrement « le Roi Fol » qui se déroulait déjà dans les années 1300, je me retrouve de nouveau dans cette période du Moyen-Age (ici l'année 1348) mais cette fois en Angleterre et plus précisément dans le Dorset. le récit se déroule à Develish, domaine de Sir Richard, homme cruel et dévoyé qui fait peu de cas de « ses » gens, tout le contraire de son épouse Lady Anne. En effet, cette dernière éprouve de l'empathie et du respect pour les serfs du domaine, et leur a apporté l'hygiène et l'éducation depuis son arrivée au domaine pour que leur vie soit meilleure et tente de les soustraire aux mauvais traitements de son époux et de sa fille, Eleanor, le portrait craché de son père. Alors que Sir Richard et sa fille ne savent ni lire ni écrire, Lady Anne a enseigné l'écriture et la lecture aux gens du domaine, un bon moyen pour eux de réfléchir par eux-mêmes et de pouvoir penser à leur avenir. Sir Richard et sa fille se pensant si supérieurs aux autres, estiment quant à eux qu'ils n'ont pas besoin de ces savoirs. Etonnant cette bêtise, et tant pis pour eux. Cela a permis à Lady Anne de discrètement « diriger » le domaine pour le bien de tous. Tous les serfs lui vouent un grand respect contrairement à sa fille qui ne supporte pas du tout sa mère et lui voue une haine tenace. Sans doute est-elle jalouse de l'attention que Lady Anne porte aux gens du village et n'est-elle pas assez intelligente pour faire la part des choses. Elle hait tout autant tous les serfs du village et en particulier Thaddeus Thurkell, un serf instruit et intelligent, un bâtard si différent du reste de sa famille et des gens du village aussi d'ailleurs. Alors que Sir Richard est parti du domaine pour arranger le futur mariage de sa fille, un terrible fléau s'abat dans la région : une pestilence inconnue fait mourir les gens en quelques jours dans de terribles souffrances. Apprenant la nouvelle, Lady Anne a l'intelligence de rassembler tous les gens du domaine à l'intérieur des douves et de fermer les portes du domaine à toutes personnes venant de l'extérieur pour se prémunir du mal. le village et les champs restent donc hors de portée. Quand son époux revient avec quelques soldats survivants, tous porteurs du mal, elle ne les laissent pas rentrer pour protéger le domaine de la pestilence. Ils meurent tous, sauf Gyles qui miraculeusement s'en sort indemne. Suite au décès de Sir Richard, Lady Anne nomme pour l'épauler Thaddeus Thurkell régisseur du domaine. Nommer un serf régisseur ne s'est jamais vu. Eléanor explose alors de colère et sa haine envers sa mère et Thaddeus n'en est que plus exacerbée. Survivre à la pestilence et à la famine qui se profile est l'objectif numéro un des gens de Develish. Mais vivre en communauté coupée du monde, et sur un territoire si restreint n'est pas chose aisée. Je ne vous en dirai pas plus. On suit avec beaucoup d'intérêt la vie de ce domaine, l'évolution des caractères des différents personnages…. C'est passionnant… et le pitch de l'éditeur est tout à fait vrai, c'est un véritable page-turners que nous offre Minette Walters. Emouvant, haletant et captivant jusqu'au bout. On en apprend beaucoup sur les conditions de vie des serfs et des femmes au Moyen-Age, considérés comme les biens du maître des lieux, à l'instar d'un meuble. Effarant !
Juste un petit bémol si l'on peut dire… Je lisais, lisais, espérant enfin avoir le fin mot de toute cette histoire quand je suis arrivée à la fin des 524 pages et découvrir…. A suivre ! Je ne savais absolument pas que « Les dernières heures » faisait partie d'une saga. Il me faudra donc attendre pour connaître ce qui va arriver aux gens du domaine de Deverlish. J'ai hâte !!
Un vrai coup de coeur que je vous conseille vivement !

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Lorsque j'ai lu les critiques sur Babélio, j'ai hésité à me lancer dans cette lecture.
J'ai décidé d'octroyer une chance à ce roman et de lui laisser les 50 premières pages pour me convaincre. Bien m'en a pris puisque je suis au tome 2 !
Personnellement, je trouve que décrire un confinement sous le Moyen-Age est bien pensé.
Alors, en effet, on apprend sans doute peu de choses sur la vie de l'époque et l'aventure est vraisemblablement écrite sous le prisme de ce que nous savons aujourd'hui.
Néanmoins, je me suis attachée aux personnages, à la finesse d'esprit de Lady Anne, à l'intrigue et aux secrets de famille.
C'est donc une belle lecture en ce qui me concerne.
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Le premier tome d'une saga historique qui se veut résolument addictive. Placer une affaire de meurtre au beau milieu d'une épidémie de peste au XIVe siècle, il fallait oser !
Le roman attaque plutôt bien, avec une mise en situation des lieux et des personnages rapide et claire.
Malheureusement, j'ai vite été rebutée par les personnages trop caricaturaux, sans profondeur psychologique. de plus, même si l'idée d'une châtelaine en avance sur son temps, qui tente d'instaurer une presque démocratie, profitant du huit-clos forcé par la peste, est séduisante, elle n'a aucun appui historique crédible.
J'ai essayé de considérer le récit comme une fable de ce qui aurait pu être, si des personnes telles que Lady Anne avaient existé. Hélas, je ne ressors pas convaincue de ma lecture.
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l'auteur nous permet de plonger au moyen âge au XIVeme siècle en plein épisode de peste dans un village où Lady Anne au pouvoir en l'absence de son mari va décider de confiner la population pour éviter l'arrivée de la maladie. l'ambiance est bien depeinte et on se plonge vraiment dans cette ambiance medievale avec les réflexions de l'époque mêlant religion, faible connaissance médicale et servage.
Le gros hic pour moi c'est que l'action se déroule lentement, très lentement, il ne se passe pas grand chose et l'intrigue s'étale sur plus de 700 pages en version poche...si on rajoute une grosse part de manichéisme avec certains personnages comme Eleanor particulièrement agaçants et obtus, je n'ai pas pu manger de comparer aux romans de Ken follett que je lis vite et avec délice.
une belle intention de l'auteur mais qui ne m'a pas transcendé
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On peut émettre de nombreuses critiques (parfois justifiées, il faut le reconnaître) contre un roman mais quand la dernière page tournée, il n'y a rien de plus pressé que de se précipiter sur sa tablette pour commander en urgence le tome 2, on en conclut que l'auteur a magistralement atteint son but.
Instruire et distraire, n'est ce pas cela que l'on attend de la littérature ?
La période choisie par Minette Walters pour sa première incursion dans le roman historique entre en particulière résonnance avec notre époque contemporaine troublée et rappelle aux Cassandre modernes qui se plaisent à semer la terreur sur les ondes, que la peste bubonique qui ravagea l'Europe à partir de l'année 1348 était infiniment plus dangereuse que la COVID puisqu'elle frappait mortellement plus de la moitié (voire les trois quart) des populations infectées sans qu'aucun traitement ne puisse freiner sa terrible progression. On peut comprendre dans ces conditions que le confinement volontaire était le seul moyen d'échapper à la pestilence mortelle...
C'est la solution choisie par Lady Anne maîtresse du manoir de Develish qui prend sous son aile les serfs de sa maisonnée. Mais il n'est pas simple de gérer une importante communauté divisée par les barrières sociales et le poids des traditions. La mort de son mari Sir Richard, honni de tous, lui laisse fort heureusement les mains libres et avec l'aide de Thadeus le serf futé et courageux, elle va faire face . Il lui faudra cependant compter avec sa fille Eleanor, l'adolescente rebelle en proie à une colère incontrôlable contre tout son entourage.
Voici certes un roman historique mais c'est aussi un roman de l'adolescence et de ses tourments. Pour caricatural qu'il puisse paraître, le portrait d'Eleanor me parait très crédible et tout parent sait combien la révolte de l'adolescence qui constitue un passage obligé vers l'âge adulte, peut être difficile à vivre pour les proches de l'intéressé qui doivent essuyer les paroles (et les gestes) blessantes et injurieuses. L'agressivité d'Eleanor , réponse à une blessure intime ? N'en disons pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue ... Attirant dans son orbite une bande de jeunes serfs désoeuvrés, dont les comportements déviants restent toujours d'actualité, elle mettra en danger toute la communauté jusqu'à ce que le vaillant Thadeus combatte leurs agissements stupides pour les mener à la baguette et , par son autorité naturelle, les conduire vers la maturité.
Le contexte profondément inégalitaire de la société médiévale est parfaitement illustré par la soumission volontaire des serfs qui sont incapables de secouer le joug de la domination seigneuriale et préfèrent mourir de faim que de prendre ce qui appartient à un maître absent dont le retour reste incertain car la mort n'épargne personne dans son cortège macabre.
Lady Anne, instruite et compatissante, parviendra t'elle à conduire ses gens sur les chemins escarpés de la liberté ? le monde d'après sera t'il meilleur et plus équitable pour les plus démunis ? Les méchants finiront ils par l'emporter ? Bien des aventures attendent encore nos héros et on a terriblement envie de connaître la suite de cette histoire riche en émotions .
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Entre 1346 et 1353, la Peste Noire, partie d'Asie, arrive en Europe et se répand sur tous les conti-nents. Elle fera entre 75 et 200 millions de morts dans le monde.
En Angleterre, dans le Dorset, Lady Anne, en l'absence de son mari, décide d'un certain nombre de mesure pour protéger ses serfs de la maladie. Ce faisant, elle bafoue les usages de l'époque : elle ne tient pas son rang, fait fi des directives de l'Eglise et, pire que tout, élève au rang de conseillers des gens de peu.
Un outrage qui ne manquera pas d'attirer les médisances, les jalousies et les représailles.

Je rédige cette critique le 9 avril 2020. Nous sommes, en France, en confinement depuis plus de trois semaines et plus de 4 milliards de personnes sont également en lockout. Parler de ce titre de Minette Walters a de fait une symbolique un peu particulière…
L'auteure délaisse ici son genre de prédilection, éloignement qu'elle avait déjà initié avec « Dans la cave », mais garde néanmoins son style direct, sans fioritures, et nous assène des vérités de plein fouet : il faut confiner pour protéger ; il faut s'en tenir à des consignes d'hygiène strictes ; un isole-ment conduit à un repli du groupe sur lui-même et à une violence larvée ou manifeste pour l'obtention des matières nécessaires à la survie ; il faut en abandonner certains pour sauver les autres…
Dans un autre contexte, j'aurais conclu que le roman de Minette Walters (qui laisse planer une suite possible) était un bon roman, montrant de façon plausible et crédible les changements de comporte-ments d'un groupe soumis à une question de vie ou de mort.
Aujourd'hui, je conclurai en disant de cette lecture qu'elle est glaçante de justesse.
Nous ne sommes tout de même pas dans le registre du « Survival book » et le propos est parfois moins lourd, n'empêche que pour les lecteurs intéressés, mais potentiellement déjà secoués par notre actualité, un report de cette lecture est à envisager pour dans quelques mois…
La résonnance avec notre quotidien peut être difficile à gérer…
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Livre reçu dans le cadre d'une opération Babelio/Masse Critique. C'est l'envoi d'un livre en service presse en l'occurence par les ed. Robert Laffont, mais en échange d'une chronique. J'aime beaucoup faire ça, parce que c'est souvent des hasards, et là c'est un livre vers lequel, je pense, je ne serais pas allée ordinairement.

Je n'ai jamais lu de sagas historiques, ça ne m'a jamais attirée, et je n'ai souvenir que de très anciennes. Je n'ai jamais été spécialement portée par les romans historiques non plus.

À part le magnifique roman de l'an dernier de Stefan Hertmans, chronique que j'ai faite, lien ici :

Le coeur converti – Stefan Hertmans

Alors je suis rentrée dans ce livre, tellement j'étais étonnée qu'une auteure prolifique de romans policiers contemporains se mette à raconter l'Histoire du Dorset au Moyen-Âge, ça me tentait bien.

Le résumé éditeur :

"Mois de juin de l'an 1348 : une épidémie monstrueuse s'abat sur le Dorset et décime peu à peu les habitants. Nobles et serfs meurent par milliers dans d'atroces souffrances.
Quand la pestilence frappe Develish, Lady Anne a l'audace de nommer un esclave comme régisseur. Ensemble, ils décident de mettre le domaine en quarantaine pour le protéger"

L'époux de Lady Anne, Sir Richard de Develish, vient de partir à 4 jours de voyage pour rencontrer le futur fiancé de leur fille, Lady Eleanor de Develish, 15 ans. Il part avec l'or de la dot, il est accompagné par les soldats de sa garde, et le chef de ceux-ci, Gyles, un homme instruit, bien plus que Sir Richard qui ne sait ni lire ni écrire. de plus il parle aussi bien anglais que français, très important car à l'époque, les Normands étaient au pouvoir, d'ailleurs Sir Richard est normand, mais Lady Anne, son épouse, est saxonne.

Pendant qu'il est parti, dans Devilish, grand manoir où vivent Lady Anne et sa pimbêche de fille, Lady Eleanor, Lady Anne impose un serf, jeune homme non seulement serf, mais bâtard de la famille Thurkell, au service de la famille comme Régisseur du Domaine. Il y a là 200 personnes, serfs, domestiques liés à vie à leurs maîtres, de générations en génération.. la nomination de ce grand gars cultivé, sachant lire, écrire, simple et modeste mais respecté, cause quelques troubles.

Mais soudain l'on s'aperçoit que le prêtre de l'église du domaine passe ses journées à l'extérieur du domaine, dans les chaumières des serfs, et revient, épuisé, mais au troisième jour il ne revient pas. Une vieille serve vient au domaine et explique aux guetteurs puis à Lady Anne que grand malheur arrive, les gens meurent d'un mal horrible en trois jours, les gens sont pris de douleurs et de fievre, présentent des bubons horribles, leur sang devient noir : elle est venue prévenir : le prêtre dit que c'est le Mal Noir, la Mort Noire envoyée par Dieu. Il faut prier, se repentir !

Lady Anne et Thaddeus prennent tout en main, Anne a été élevée dans un couvent, elle y a appris l'importance de la propreté, du lavage, de faire des latrines à part et ne rien jeter par les fenetres comme l'on fait trop souvent. Elle connait aussi les herbes qui soignent, elle va s'en occuper, de cette maladie. Elle ne croit pas, en elle-même, que c'est Dieu qui envoie cette maladie. Décision est prise de vite construire des logements pour les serfs à l'intérieur du domaine, fait rentrer les provisions qui restent, les moutons, et le domaine est fermé. Ils vont vivre en autarcie, tant que le danger de contagion rôde. On dit que la maladie vient du Sud de l'Angleterre, amenée par des marins, elle tue les gens en trois jours, elle a envahi le Dorset tout entier. Les voyageurs et famillent qui passent sur la route, expliquent qu'ils fuient vers le Nord.

On vit ici dans le Moyen-Âge, l'esclavage des serfs qui peuvent être tués par leur maitre n'importe quand, la saleté et les immondices, les famines dues aux impots et les cultures qui doivent êtres donnés aux maitres, l'absence de soins et de medecine, aucune instruction, la peur de Dieu, du Diable, la peur de la mort, les gens qui ne vivent jusque 35 ans en général... et par contraste le système mis en place par Lady Anne, 26 ans, de réaliser des installations de propreté, des latrines, des soignantes, de donner des leçons de lecture aux serfs qui le veulent, et à tous les enfants, de bien nourrir ses serfs et employés, les respecter, et par retour les serfs la respectent, respectent son humanité. Tout ça dans le dos de son mari, monstrueux et inculte. Alors qu'à cette époque les Maîtres DEVAIENT se faire crandre, seul moyen pour qu'ils vivent richement, sans rien faire de plus que de ripailler et profiter de la vie.

Un jour, Thaddeus le jeune serf (ça m'a fait rire, dans le texte on lit souvent "le grand serf", même si ce n'est pas écrit comme dans la chanson), donc l'homme de 28 ans s'en va, avec quatre plus jeunes, pour voir ce qui se passe, et promet qu'ils reviendront dans 15 jours. Ils vont visiter les villages et domaines alentours. Alors qu'ils ne sont jamais sortis du domaine et du petit village des serfs. Ils vont se confronter à l'inconnu, la nature, comment se repérer, où aller, ramener des provisions pour les 200 personnes qui commencent à manquer de nourriture..

Les sujets beaucoup plus analysés qu'évoqués sont le rôle de la femme, dans le cas de Lady Anne, se retrouvant maîtresse d'un grand domaine, l'instruction donnée pour tous, car instruits on vit mieux, on avance ; l'omniprésence de la religion que les prêtres et les évêques prônent, qui fait peur, et qui dit que tout le monde doit obéir. Lady Anne est une femme progressiste, qui peu à peu prend des responsabilités dans la gestion des problèmes de tout ordres dans ce domaine refermé sur lui-même, réfute les idées à son avis mensongères que le prêtre remplaçant assène tous les jours, parle presque et de plus en plus d'égale à égal avec les chefs qu'elle a nommés, tout en protégeant les gens sous sa responsabilité. Superbe ambiance, haletante car l'on suit tous les efforts de cette femme face à sa fille, au prêtres, à la faim, à la guerre qui menace, aux invasions qui vont arriver, à la Pestilence qui tue.

D'un autre côté on suit Thaddeus et ses 4 jeunes compagnons, ados, serfs aussi, qui vont apprendre à survivre sans rien, sans armes, sans vivres, dans la nature, la forêt, la nuit, les chaumières pestilentes qu'il va falloir brûler, les cadavres dans les rues, les villages fantômes portant la maladie, les chiens sauvages... pour trouver à manger pour la communauté. Ils ne comprennent pas, personne ne comprend comment frappe la "pestilence", alors ils vont peu à peu réfléchir au moyen de l'éviter, aux moyens de faire leur expédition sans risque, à COMMENT se fait-il que soudain on est malade.

C'est haletant. C'est prenant. C'est merveilleux et authentique, l'auteure ayant beaucoup étudié l'histoire du Dorset à cette époque, et lu toutes les archives. Les personnages sont tous attachants, même Éléanor la pimbêche, on tourne les pages sans pouvoir arrêter. Et lorsque le livre se termine sur des suspenses en cours, et qu'il est écrit "à suivre", moi je dis OUI, je suis. Je suivrai. J'adore.

Traduit de l'anglais par Odile Demange.

Les Dernières Heures - Minette Walters ed Robert Laffont, 525 pages, 22,50, date de sortie : 19 septembre 2019
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Les dernières heures.... Ou le bouquin où va y avoir du spoile !... Si vous êtes prévenus, si vous avez envie de lire, de le découvrir, ne lisez pas ce qui suit dessous. Sérieusement ! Et ce même si j'ai mis des masquer le texte...

Bon je vais finir par arrêter de participer aux opérations Masse critique je crois... donc oui merci Babélio et l'opé Masse critique, et aux éditions Robert Laffont, pour l'envoi de ce livre... voilà ça c'est fait...

Pitch :
1348, le Dorset, au manoir de Develish l'agitation est à son comble... Sir Richard part en déplacement pour aller refourguer sa fille Eleanor à un autre fils de seigneur... Elle n'a pas de grosse dot, l'affaire semble assez compliquée... La Eleanor est pas super jouasse du parti qu'on lui a choisi d'ailleurs... Et quand il rentre il ne ramènera pas dans ses bagages un nouveau mari.. mais la peste noire... Lady Anne va prendre les choses en mains, mais elle a l'habitude de prendre les choses en mains... parce que ça craint...

Oui ça craint, tout le bouquin craint...
Déjà on me l'avait présenté comme une sorte de thriller/roman noir à la période médiéval... et j'aime bien et les romans noirs et le moyen-âge, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai dit : «  oui, pourquoi pas, je veux bien le lire.. » et plus je ne connaissais pas cette auteure...

Alors le côté polar... heu non..
Le côté thriller.. heu non..
Le côté roman noir... franchement de loin, de très très loin avec jumelles... j'en suis même arrivée à me demander mais au final c'est quoi un roman noir ? En tout cas pour moi, pas ça.

Je sors de cette lecture avec un sentiment de « j'ai été eu »... j'ai la désagréable impression que tout au final n'est qu'artifice de l'auteur pour nous placer une histoire sordide

Le livre se découpe ainsi, un nous avons ce qui se passe dans ce manoir barricadé pour que le mal ne les touche pas, sous la main bienveillante et le savoir de Lady Anne... sous l'humanité, l'ouverture d'esprit, la spiritualité, l'intelligence, elle est cultivée Lady Anne ( elle connaît ses lettres), progressiste… (mettez n'importe quels adjectifs positifs pour décrire une personne...) qui se bat pour ses gens, qui se faufile et entrevoit les trahisons et qui se dépatouille avec sa cinglée de fille... la nana parfaite, sorte d'icône, de sainte, de nana que ça existe pas... le cliché de la perfection, ze Lady... tellement qu'elle en devient mais alors pas, mais pas du tout crédible...

Nous avons le point de vu de Miss Eleanor, la fille des maîtres.. une demoiselle, irascible, prétentieuse, orgueilleuse, torturée, sadique ( dans le terme sado maso) stupide, jalouse... avec en plus un côté Emo... complètement cinglée ( vous pouvez rajouter n'importe quels adjectifs négatifs pour décrire une personne, comme vous le sentez...) tellement qu'elle en devient mais alors pas du tout crédible... ze peste, c'est elle en fait la peste, sorte de fléau (même si elle est pas noire mais blonde!) et qu'on a juste envie de lui filer une tarte... ( et pourtant la violence c'est mal, et ça résout rien, il n'empêche)... et ce même si le dénouement veut expliquer tous ses travers, son comportement puéril, ses bassesses et sa folie... mais non même pas en rêve j'y crois...

Et nous avons le point de vue masculin, d'un serf (mais pas vraiment) Thaddeus.. un bâtard, fils illégitime d'une paysanne qui s'en est pris plein la tronche, qui a un parfum exotique... un jeune homme très très très booooooo, qui veut apprendre, comprendre, qui veut être liiiiiiibre ( et j'ai la reine des neiges qui passe dans ma tête « Liberez ! Délivrez !.. tuez moi tout de suite !)... qui va devoir quitter Develish, malgré la peste qui fait des ravages et malgré son statu incroyable de régisseur, un serf régisseur du jamais vu !... et même s'il est pas plus crédible que les autres, il est sympathique, et au final est le mieux construit.. sa curiosité et son objectivité face à son ignorance du monde sont assez justes tout autant que rafraîchissantes, en plus vu que lui se barre du manoir, nous avons une vision des ravages de la peste... du dehors... et ces moments-là sont les plus intéressants à mon sens.

Et puis y a les autres, les pauvres serfs, qui se traitent à tout bout de champ de serfs ( pas sûre sûre à 100% là) qui sont de braves crétins, ou moins crétins c'est selon... gentils, serviables, travailleurs et compréhensifs.. bon faut dire que leur Lady elle est tellement une crème, elle est si bonne et les prend pas pour des bêtes de somme et des animaux que c'est un peu normal... le curé voyeur et alcoolo, l'ancien régisseur qui veut un retour en grâce et qui fomente des trucs à côté de la plaque... et des autres trucs... et j'avais envie de leur dire.. heu les gars y a la peste dehors... heu... nan en fait tranquilou bilou on continu le vie comme si de rien n'était.. mais faut dire qu'à cette époque l'espérance de vie c'était pas Byzance.. ceci explique peut-être cela.. mais j'ai des doutes...
Et donc la vie qui se déroule dans ce manoir claquemuré, entrecoupé de leçon d'écriture, de « jeux d'athlétisme » pour faire passer le temps, et de on va bien à un moment plus rien avoir à béqueter... Pseudo tensions, trahisons de la part des uns, et gentillesse bienveillance de la part des autres...

Et la peste ?... bin la peste comment dire... un élément décoratifs dans le livre... permettant à l'auteur quelques pages de glauque ( quand le Thaddeus sort du manoir)... un peu... un peu de stress dans le manoir... perso je serais un peu plus flippée, voir carrément flippée.. eux pas trop, juste un peu... mais franchement pas tant que ça...

Par contre saviez-vous que la grande période de peste noire au moyen-âge a éradiquée ( grosso-modo) 41% de la population du royaume de France... 7 millions de morts en cinq ans... et vingt-cinq millions de victimes (toujours grosso-modo) sur toute l'Europe... Moi je savais que ça avait pas fait dans la dentelle, mais pas à ce point-là... et que de nos jours y a toujours de la peste dans le monde... Moi non, je pensais que c'était une maladie éradiquée, il semblerait que non, ça file un peu les foies, même si maintenant y a des antibios efficaces... Ouais je me suis penchée sur cette saloperie de maladie.. j'en ai appris pas mal... je savais l'histoire des rats, des puces... mais j'ai appris d'autre choses, et pas dans le livre d'ailleurs... d'un autre côté à ce niveau-là c'est normal... tout le monde est dans la panade, personne ne sait rien, ne comprend rien... ils cherchent le comment du pourquoi ce mal se propage... quoi faire pour le vaincre... pas balbutiants pour trouver le vecteur de la maladie, et questions intelligentes...

Alors tous les hommes ayant un tant soit peu de pouvoir (noble/clergé/seigneur/militaire) sont tous des gros porcs cons alcooliques/violeurs/incestueux/pédophiles/violents/voleurs/menteurs/sadiques/stupides/égoïstes ne rayer aucune mention inutile et contents de l'être...... le côté seigneur à la Braveheart ( même si Braveheart se passe avant, et que c'est pour beaucoup de trucs du gros flan !)...

Niveau date et contexte historique ( pour un roman qui se veut historique quand même c'est mieux, même si c'est un roman.) On est en plein dans la guerre de cent ans entre anglais et français ( une sombre histoire d'héritage du trône du royaume de France) et là je me suis dit, tain ! Une guerre de taré, avec en plus la peste noire mais comment ils faisaient les gars ? Et en fait ils ont fait une tite pause... Bon la Minette elle en parle pas, de la guerre de cent ans... on est dans la pause.. y a bien quelques tensions entre normand, saxon et français... mais bon.

Niveau écriture ça se lit facile... c'est pas plein de mots moyenâgeux comme j'ai pu en lire dans d'autres romans, d'un côté ça facilite, d'un autre c'est un peu moyen pour l'immersion dans l'époque... J'avais parfois non pas le sentiment d'être en plein moyen-âge, mais plutôt bien plus tard... et je n'ai pas l'image cliché sordide du moyen-âge, il y a eu différentes périodes, autant que différents courants de pensées, sur des tas de choses, la religion, la place des femmes, la place des seigneurs...

Et tout ça... la folie de la Eleanor et son sadisme, la peste, les pseudos trahisons, le manque de bouffe, la bonté de la Lady, toute cette tension ( qui prend mal, je peux le dire)... tout ça... pour arriver au final à une sombre histoire ... mais qu'est ce que je m'en tape !... oui j'ai un coeur de pierre.. ou bien la Minette nous l'a tellement bien décrite en tant que petite Co*** (avec le asse à la fin) stupide et contente de l'être que je n'ai aucune mais aucune empathie pour la demoiselle. Je m'en fous total ! Et si en plus la Minette voulait nous faire un twist de la mort.. bin ça marche pas non plus, vu comment elle décrit et parle du Sir Richard ( un teubé, content d'être stupide, un violeur de femme, plein de dévotion hypocrite...(mais c'était l'époque, les indulgences étaient au rabais...) Donc niveaux surprises c'est paaaaas....
Avec en plus le à suivre ?

Et le pire... le pire, c'est que même si je m'en tape total au final de ce final... la suite bin je me dis qu'elle sera sans doute plus intéressante, parce qu'ils vont sortir de ce foutu manoir... ( normalement).. et là... ça.. un voyage sur les routes alors que la peste sévit, les aléas, les rencontres, je pense que ça pourrait être plus intéressant. vu que c'était la seule partie que j'ai trouvé intéressante dans ce livre avec le Thaddeus.. et pourtant... je doute franchement de lire le deux... peut-être...

voilà ça c'est fait...

Je me suis aperçue d'un truc aussi... les grands formats comme c'est facile à lire... Deviendrais-je vieille ? J'ai de plus en plus de mal avec les poches... mais les grands-formats malgré leur contenu parfois sans grands intérêts (comme là), et bien je retrouve ma rapidité de lecture d'antan, alors que les poches m'épuisent ( malgré là aussi leur contenu des fois vachement bien)... Seraient-ce les prémices de la vieillesse ?

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