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sur 212 notes
Angleterre, 1348. Une terrible épidémie décime la population. A Develish, Lady Anne a la présence d'esprit de sécuriser son domaine afin de protéger sa famille ainsi que ses gens. Bien vite, des tensions apparaissent et, plus grave, la nourriture risque bientôt de manquer.
Un roman qui se lit bien mais j'ai été exaspéré par de récurrentes répétitions. Les personnages sont assez stéréotypés et l'intrigue n'est pas si intrigante que ça. Bref… J'ai quand même éprouvé un réel soulagement de vivre un confinement en 2020/2021 et non à une époque pendant laquelle la médecine est quasiment absente et où on laisse les gens mourir dans la rue à la merci des bêtes sauvages !
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La peste : le fond historique
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On plonge dans l'univers médiéval. Au 14ème siècle, plus précisément dans les années 1348. Une maladie qui décime hommes, femmes et enfants s'installe sur le Dorset. Un mot qui fait fuir tout le monde : la peste (bubonique je pense ici). On entre dans cette période tant maudite par les hommes ayant vécus à cette époque. Cette maladie n'épargne personne : petits et grands, riches et pauvres, hommes et femmes. Bref, personne n'est à l'abri de la peste.

Ce qui est bien dans ce roman c'est que tout le monde est remis sur un pied d'égalité le temps de l'épidémie. On se sert les coudes au mieux, on s'entraide entre serfs et seigneurs, bref, si le temps n'est pas le meilleur pour rester en vie, on en ressort quand même avec une impression d'humanité qui fait quand même chaud au coeur même si des tensions apparaissent, on se rend compte qu'on oublie vite les rangs et les codes dans ces moments-là.

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Le roman historique : si on jouait à pile ou face?
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Avec un roman historique, généralement, on joue à pile ou face. Soit on aime, on plonge dans la période en question et dans l'univers proposé, soit c'est difficile, compliqué et on passe plusieurs semaines à lire quelques pages par-ci, par-là, parce qu'il est difficile de pénétrer dans l'intrigue. C'est exactement ce qui s'est passé ici pour moi. Les qualités de la plume sont indéniables mais malheureusement, pour moi, l'intrigue souffre de trop grandes longueurs, de personnages peu attachants et d'une lenteur incroyable. Je n'ai jamais mis autant de temps pour lire un roman historique.

Mis à part la peste qui sévit, rien d'historique n'est mentionné. J'ai trouvé dommage de ne pas avoir un fond médiéval plus riches autant dans la culture et les traditions que dans les événements marquants de cette époque. On est quand même en pleine guerre de cent ans et sur le territoire anglais. Dommage !

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Trois personnages principaux
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Il y a une multitude de personnages dans ce roman, forcément, puisqu'il s'agit d'une épidémie. Mais on va en suivre trois de manière plus régulière : Lady Anne, sa fille Lady Eleanor et Thaddeus, un serf qui est nommé régisseur durant ces temps compliqués.

Lady Anne est vertueuse, pleine de belles qualités, on penserait même qu'elle est sortie tout droit d'un film de Disney tant elle semble bonne et généreuse. Lady Eleanor est tout le contraire : elle est méchante, vindicative, bête, violente. Bref, si les deux personnages sont liés par le lien fort qui peut exister entre une mère et sa fille, elles sont aux antipodes l'une de l'autre. Thaddeus est un serf qui vient aider Lady Anne dans la protection du château : il est fort, beau, courageux et n'hésite pas à se sacrifier et à possiblement être touché par la peste pour récolter des vivres et que tous vivent au mieux.

L'auteure ne nous épargne pas la lutte acharnée des deux femmes à se disputer l'amour de Thaddeus. Thaddeus reste le personnage le plus intéressant par sa construction. Lady Anne est très sympathique mais bien trop caricaturée pour moi malheureusement, comme Lady Eleanor.

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L'intrigue historique et le quotidien de la vie au 14ème siècle
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L'intrigue n'a d'historique que l'appellation. Je suis navrée mais pour moi, ce n'est ni un roman historique, ni un page turner. On est à la limite du documentaire. On visite les lieux, on se balade dans le Dorset, on se rend compte du ravage que créé la peste mais voilà tout. On se retrouve vraiment dans une situation où l'on s'endort narrativement.

On suit Thaddeus au-delà de Devilish, la balade est agréable mais cela ne reste qu'une balade. On ne se bat pas, on ne complote pas, on ne perce pas de grand secret. La trame narrative principale ne m'a pas plu. C'est malheureux à dire mais finalement on se retrouve avec une impression de « toutes ces pages pour ça ? ». Ça n'arrive pas souvent mais j'ai eu l'impression de perdre mon temps.

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La plume de Minette Walters
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Je pense que c'est la plume qui m'a permis de rester dans le roman et de ne pas abandonner ma lecture. Même si la situation est statique (les gens sont enfermés dans le manoir de Develish), l'ennui y est mortel pour la lectrice que je suis. C'est un premier tome mais je ne pense pas me lancer dans la suite. J'ai trop peur de repartir dans des abysses dont j'aurais du mal à remonter.

La plume reste très agréable et pose les choses avec tact et beaucoup de précision. Je la découvrirai peut être dans un autre genre.
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Pour commencer cette critique, les remerciements sont de rigueur: merci aux éditions Robert Laffont et à la masse critique Babelio pour l'envoi de ce roman qui m'a permis de découvrir Minette Walters, que je ne connaissais pas.
Tout s'annonçait si bien avec "Les Dernières Heures": un manoir anglais au coeur du XIV°siècle, une châtelaine aussi fine qu'audacieuse, la peste ravageant les campagnes et un huis-clos déroutant... Tous les ingrédients semblaient réunis et promettaient une saga haletante, sombre et passionnante... du moins, c'est ce à quoi je m'attendais... Hélas, trois fois hélas...
Jugez plutôt: nous sommes dans le Dorset en 1348. Au domaine de Develish règne en maître Sir Richard qui s'apprête à partir porter l'or de la dot de sa fille qu'il veut donner en mariage au fils du comté voisin. Ce qu'il trouve là-bas, c'est un futur gendre bien faible et la peste qui s'apprête à ravager le pays... Il a laissé à Develish sa jeune épouse, Lady Ann, leur fille Eleonor et ses serfs. Parmi eux, le fidèle Gyles, le bâtard Thaddeus qui aspire à une autre vie et tant d'autres. Face à la menace que représente la pestilence et parce que son mari n'en reviendra pas, Lady Ann prend les choses en main au château. Pour sauver son domaine et ses gens de la maladie, elle fait le choix de les mettre en quarantaine tandis qu'elle nomme Thaddeus régisseur à la place de Will, nobliau normand. le désoeuvrement, la promiscuité feront des ravages aussi sûrement que la peste... L'enfermement favorise les haines et les jalousies, creuse les rancoeurs, exacerbe les tensions et met à mal les secrets les plus enfouis. Et puis, il y l'angoisse: celle de savoir jusqu'à quand la châtellenie tiendra avec ses vivres, l'angoisse d'ignorer ce qu'il en est de l'extérieur et des progrès de la peste...
C'était prometteur et pourtant, je sors déçue voire agacée de cette lecture. Les personnages sont manichéens au possible, monolithiques: nous avons la châtelaine aussi courageuse que belle et qui devient insupportable de perfection, sa fille dévorée par sa colère et son orgueil (quel gâchis, car elle est à mon sens le personnage le plus complexe, au destin le plus captivant qui aurait le plus gagné à un traitement tout en nuances!), le serf beau, différent et ténébreux, le normand perfide et les "bons" serfs dévoués à leur maîtresse. Insupportable et d'autant plus dommage que ce foutu manichéisme nuit complètement à l'intrigue et au plaisir qu'on attend de découvrir une bonne histoire autant qu'il agace.
En ce qui concerne le récit en lui-même, l'alternance des points de vues est une bonne idée qui demeure agréable. L'intrigue est, en revanche, cousue de fils blancs (de rubans fluorescents) et je déplore que les quelques grandes révélations du roman soient amenées avec si peu de subtilité et tant de gros sabots. Cela laisse une impression de "mon histoire s'endort, je pose ça là pour lui donner un second souffle". La peste dont il est question dans le résumé semble n'être parfois qu'un cadre flou, un prétexte, un contexte non exploité, un écrin pour l'intrigue et on s'en accommode non sans mal suivant les chapitres dont certains sont un peu... capillotractés...
Enfin, j'émets des réserves quant au cadre historique: il me semble qu'en 1348, la Guerre de cent ans en était à l'une de ses premières phases et bien que la France en fut physiquement plus touchée que l'Angleterre, le conflit n'était pas sans répercussion de l'autre côté de la Manche. Or Minette Walters ne l'évoque pas une seconde... C'est dommage et assez incohérent de mon point de vue.
L'écriture est assez fluide mais manque de finesse et j'ai regretté des dialogues au ton un peu trop contemporain pour être crédibles...
Je sors donc de ces "Dernières Heures" désappointée et sur ma faim...et je ne lirai pas la suite.
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J'ai lu beaucoup de polars de Minette Walters je trouve qu'elle y excelle, j'ai donc été étonnée de trouver les dernières heures au rayon historique, et moi qui adore ce genre de romans je ne pouvais que l'acheter.
Pour ce qui est de l'Histoire on repassera car à part l'année 1348 et la pestilence, n'en attendez pas autre chose ! Vous n' apprendrez rien. Pour ce qui est du polar....elle a fait largement mieux avec la muselièrechambre froide, le sang du renard, et tant d'autres ! dans celui ci il y a bien un meurtre mais on connaît le coupable dès le crime commis et finalement tout le monde s'en moque car le vrai meurtrier c'est la peste ! et ça on en mange ! phobique des rats s'abstenir !
Pour ce qui est des personnages je suis mitigée certains sont tellement DIVINEMENT parfait en tout point de vue qu'ils ont fini par m'agacer étrange ressenti je l'avoue. Lady Anne ne semble même pas coller avec son époque !
paradoxalement à ce que je viens d'annoter j'ai pris un certain plaisir à le lire, l'écriture est aisée c'est fluide et j'ai une affection particulière pour cette auteure et j'espère qu'elle reviendra à ce qu'elle sait faire avec talent.
Je viens de commencer au tournant de minuit je souhaite un sursaut !
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Entre peste noire qui effraie et gagne du terrain, la gestion d'un village entier enfermé en un seul endroit avec tout ce que cela implique, attaques venues de l'extérieur, meurtre, secrets… Un roman historique qui vous prendra dans ses filets comme un thriller.

Un premier tome chargé en intrigues. Passionnant. Des personnages au caractère marqué avec, pour chaque, un rôle précis dans l'histoire, d'Isabella la belle innocente à Lady Eleanor la folle que vous êtes obligés de trouver antipathique et sotte (même si certaines révélations…), en passant par Sir Richard le pourri qu'on est content de voir mourir, au prête alcoolique qui cache son jeu et sait tout et… les deux personnages principaux : Lady Anne et Thaddeus.

J'ai eu la curiosité d'aller voir d'autres avis et ils sont mitigés entre ceux qui ont aimé et ceux qui n'ont pas vraiment aimé. Les arguments se valent et je comprends ceux qui n'ont pas aimé et pourquoi (une histoire peu crédible, des personnages lisses…). Selon ce que chacun recherche dans un livre.

J'ai vraiment très envie de découvrir la suite et de continuer à côtoyer ces personnages. Vont-ils pouvoir appliquer leurs plans ? Eleanor va-t-elle se raisonner ? Que va-t-il se passer maintenant que la pestilence a modifié ce monde ? Affaire à suivre.
Lien : http://blondes-and-litterair..
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Avec Les dernières heures (The Last Hours pour le titre original en anglais), la reine du roman noir, Minette Walters, se lance dans le roman historique. Sa « brique » de plus de 500 pages nous transporte dans l'Angleterre du XIVe siècle, au temps de la peste noire.

L'autrice s'est plongée dans les archives de sa région natale, le Dorset, pour resusciter une période sombre de l'histoire. On estime en effet que la région a perdu près du tiers de ses habitants à cause de l'épidémie. Foudroyante, la maladie provoquait « une éruption de pustules sanglantes sur la peau » et faisait noircir le sang, entraînant souvent la mort des personnes touchées en moins d'une semaine.

Le récit commence à l'été 1348, dans le domaine de Develish. Alors que le seigneur, Sir Richard, est parti négocier le mariage de sa fille, sa femme, la chatelaine Lady Anne, décide d'imposer une quarantaine à l'ensemble du domaine pour éviter toute contagion. Éduquée au couvent avant son mariage, Lady Anne est persuadée qu'une amélioration de l'hygiène quotidienne, combinée à l'isolement des malades, peut permettre à ses gens de résister à la peste. Femme originale, en avance sur son temps, elle encourage les serfs à s'émanciper par l'éducation. Elle remet ainsi en cause la hiérarchie sur laquelle repose le système féodal et s'expose par conséquent à d'inévitables conflits et luttes de pouvoir.

Malgré cette intrigue prometteuse, le roman est une déception car il manque de finesse. Les dialogues en particulier sonnent faux, surtout dans les premiers chapitres. Les personnages expriment leurs pensées de manière si frontale et explicite qu'il n'y a aucune place pour l'ambiguïté et pour l'interprétation du lecteur. On frôle même le manichéisme avec des gentils un peu trop intelligents et des méchants carrément irrécupérables. Une faiblesse d'autant plus surprenante que Minette Walters est connue pour ses romans policiers à forte intensité psychologique.

Les dernières heures offre malgré tout une perspective intéressante sur cette période de l'histoire grâce à de belles descriptions de la vie quotidienne d'une seigneurerie au Moyen Âge. le personnage de Thaddeus, un serf bâtard qui cherche à s'extraire de sa condition, permet de souligner l'existence de fortes tensions sociales au sein du régime féodal.

Un livre qui plaît donc plus par son sujet que par son style.

Merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont de m'avoir permis de lire ce livre peu après sa publication officielle le 19 septembre 2019.
Lien : https://histfict.fr/les-dern..
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Année 1348 dans le Dorseteshire en Angleterre. La Mort Noire s'abat sur tous les villages, frappant les habitants, nobles comme serfs. A Develish, pendant l'absence de son mari Sir Richard, Lady Anne décide de protéger les deux-cent habitants dans l'enceinte du manoir. Mais cette quarantaine et la promiscuité avec les serfs n'est pas du goût de Lady Eleanor, quatorze ans et fille de Lady Anne et Sir Richard. Elle ne comprend pas les desseins de sa mère en accordant de l'importance à des gens qu'elle considère comme inférieurs.

En grande amatrice de romans historiques, j'ai beaucoup apprécié celui-ci. L'histoire se déroule en huis-clos dans une large partie du roman puisque les habitants de Develish sont tous confinés ensemble pour tenter d'échapper à la maladie. le début du roman s'avère passionnant avec la mise en place de l'histoire, les débuts de la maladie, la décision de Lady Anne pour protéger les serfs, les aménagements à réaliser pour pouvoir tenir le plus longtemps possible à l'intérieur de l'enceinte. On en apprend beaucoup sur les conditions d'hygiène à l'époque et Lady Anne fait figure de révolutionnaire en imposant des règles de propreté. L'histoire se poursuit avec les intrigues à l'intérieur même de l'enceinte et les rivalités qui apparaissent entre certains personnages. Deux problèmes sont également présents : les menaces extérieurs et la pénurie de nourriture d'ici la fin de l'année. J'ai trouvé alors quelques longueurs au milieu du roman. Mais l'histoire reprend du rythme vers la fin pour nous offrir un peu de suspens dans les dernières pages. Car il s'agit bien d'une saga qui est destinée à se poursuivre.

Nous suivons plus particulièrement le destin de quelques personnages. J'en ai beaucoup apprécié certains comme Lady Anne, femme forte et pleine d'une humanité rare pour l'époque ; Thaddeus Thurkell, jeune homme intelligent travaillant dur pour espérer s'élever au-dessus de sa condition ; Gyles Startout, homme courageux et dévoué. Lady Eleanor m'a en revanche fortement agacée. Je suppose que c'est le but recherché par l'auteure puisqu'elle n'apparaît que comme une jeune écervelée capricieuse et égoïste mais j'aurais apprécié un peu plus de nuances dans le portrait qui en est dressé. Son obstination à se considérer supérieure aux autres et à ne pas voir où est son intérêt la rend antipathique.

Minette Walters prend le partie d'ériger la connaissance et l'éducation comme clé de la liberté, de l'indépendance et d'une vie meilleure. Ce point de vue ne peut que remporter l'adhésion même si pour cela l'auteure prend quelques libertés avec l'histoire car un domaine dans lequel les jeunes serfs sauraient tous lire est hautement improbable.

Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont pour cette très belle découverte et j'attends avec impatience la suite de cette saga.
Lien : https://aubonheurdemadame.wo..
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Les Dernières Heures ?
"J'ai une certaine affection pour Minette Walters et je suis heureuse de voir qu'elle est de nouveau publiée en France. En revanche, je ne connaissais d'elle que ses romans policiers jusque-là et j'ai un peu hésité à me lancer dans celui-ci mais j'ai décidé de lui faire confiance."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"En 1348, lorsque la pestilence frappe le Dorset, le seigneur de Develish n'est pas sur ses terres. Sa femme, Lady Anne, devra alors prendre seule les décisions qui s'imposent pour tenter de sauver le domaine et ses serfs mais tout son bon sens ne suffira pas à les mettre à l'abri de la famine qui guette..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Ce roman m'a littéralement coupée le souffle. Trois chapitres et j'étais déjà irrémédiablement perdue, plongée au coeur de l'intrigue, incapable de lâcher le livre. Dans une histoire qui nous transporte dans un autre pays et à une autre époque, je trouve que c'est réellement un tour de force. Et mon intérêt ne s'est pas démentie au cours des 500 pages suivantes, moi qui n'aime pourtant pas particulièrement les pavés et qui ai peiné pour terminer le dernier Ken Follett. le mot "page turner" qui est utilisé à toutes les sauces par les éditeurs est ici amplement justifié. Ce n'est pas un policier mais nous n'en sommes pas si loin, avec la pestilence dans le rôle du meurtrier, et des héros qui mettent tout en oeuvre pour se cacher de lui. La tension est à son comble et l'intérêt du lecteur retenu en otage. Les personnages sont indéniablement le point fort de ce huis clos et ils ne manquent ni de relief ni de diversité."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Je n'ai découvert qu'à la dernière page qu'il s'agissait d'une saga en plusieurs tomes et ça m'agace vraiment. Je trouve légèrement malhonnête de ne pas le préciser sur la couverture. Pour en remettre une couche, cette fin est particulièrement abrupte, surtout en comparaison des développements auxquels nous avons été habitués tout au long du roman mais comme c'est le seul point faible du roman, je suis prête à le lui pardonner. En revanche, j'espère sincèrement que nous ne devrons pas attendre trop longtemps pour avoir la suite."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Les dernières heures sont un roman signé Minette Walters, qui traite de la peste noire et de ses ravages en Angleterre. Lady Anne, pragmatique face au danger que représente la pandémie, décide d'isoler le domaine de Develish, et peut compter sur le soutien presque inconditionnel de ses serfs.

Tout d'abord, je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération « Masse critique ». Malheureusement, j'ai bien peur de ne pas l'avoir apprécié, et ce pour diverses raisons.

En premier lieu vient la platitude de l'histoire. Face à une menace telle que la peste noire, qui a décimé plus d'un tiers de l'Europe en l'espace de quelques années, je m'attendais à lire un roman très sombre, à craindre pour la vie des personnages… Et en fait, pas du tout.

Ce qui nous amène au second point : le manichéisme. D'un côté, il y a Sir Richard, maître de Develish, l'archétype de l'homme ignoble dans toute sa splendeur. Évidemment, il comptera parmi les premiers à succomber à la maladie, pendant que son épouse, la bienveillante et cultivée Lady Anne, prendra les mesures qui s'imposent pour protéger ses gens.

Lady Anne est la bonté incarnée, et pour preuve, elle a appris à lire, à écrire et d'une certaine façon à raisonner aux serfs qui étaient persécutés à la fois par son mari et par sa fille. Grâce à elle, ils sont tous devenus intelligents, débrouillards… Tellement intelligents et débrouillards qu'ils trouvent des solutions à tout.

Même quand Thaddeus, ex-serf-régisseur, quitte le château en compagnie d'un groupe d'adolescents pour aller chercher des vivres, je n'ai quasiment ressenti aucune inquiétude pour eux. Ils se révèlent très vite capables de surmonter toutes les situations et de s'en sortir sans peine, face à des dangers qui les frôlent superficiellement. Pour le suspens, on repassera.

À cause de cela, la lecture m'a paru lente et longue. Certains passages auraient mérité d'être condensés, car j'ai eu à maintes reprises l'impression que l'histoire piétinait, et je finissais par perdre le fil, d'ennui. (Je serais par exemple bien incapable de me rappeler pourquoi il était impératif de faire brûler les villages, et surtout quel impact direct cela avait sur la quête des protagonistes.)

Au final, les rares personnages auxquels j'ai réussi à m'attacher sont les adolescents qui entourent Thaddeus, parce qu'ils doutent, s'interrogent, ont des défauts marqués, des qualités à exploiter… Mais aussi à (attention, je sens que je vais me faire taper sur les doigts) Eleanor !

Comment ? Eleanor qui est aussi garce que Lady Anne est irréprochable ? Eh bien… Pas si irréprochable que cela, en fait, du moins pas à mon goût, et la pensée qui m'a accompagnée tout au long du livre est d'ailleurs formulée par le père Anselm lui-même, dans les derniers chapitres. Comment une femme, qui est somme toute assez manipulatrice pour diriger un domaine au nez et à la barbe de son mari, tout en éduquant des serfs, a-t-elle pu laisser Sir Richard corrompre à ce point une enfant ?

Elle savait ce que son époux valait, c'est-à-dire rien, et même pire encore. Si elle n'a rien pu tenter pour empêcher cet homme de pervertir autant l'esprit de sa propre fille, comment Eleanor, qui a sans doute eu le crâne rempli par son père de tous les vices possibles, et ce dès son plus jeune âge, aurait-elle pu évoluer autrement qu'à son image ? Les serfs sont le reflet de la bienveillance dont Lady Anne a fait montre à leur égard, tout comme Eleanor est le fruit de la monstruosité de Sir Richard.

En définitive, je dirais que ce livre souffre essentiellement de son manichéisme trop marqué, qui se ressent non seulement dans les personnages, mais aussi dans leurs actions. Si je suis la première à songer que le savoir est la réponse à de nombreux maux, il n'est pas non plus la solution miracle à tous les problèmes, au point de rendre presque invulnérable ceux qui le détiennent, or c'est le sentiment que j'ai eu tout au long de ma lecture. Une déception, donc.
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A la croisée du roman noir anglais (selon le 4ème de couverture) et de la saga historique, j'ai trouvé... de longues longues pages d'une écriture lourde et ampoulée, voulant coller au langage de l'époque décrite.
J'ai eu l'impression d'être un vieux percheron devant tracer un sillon bien comme il faut, bien profond dans une terre collante dont le sabots n'arrivent pas à se dépêtrer.
En un mot, une déception complète qui m'a fait abandonner à la moitié du roman. de plus, je n'ai même pas appris pas grand-chose par rapport à l'aspect historique et même épidémiologique de peste noire, le village décrit s'étant isolé de tout contact extérieur.
Les personnages sont bien au-delà de la caricature pour n'être simplement pas plausibles. Je pense en particulier à la châtelaine Lady Anne qui, en plus de posséder une grande beauté, toutes les qualités du coeur liées à une vaste culture, applique des idées sociales et de prophylaxie tout simplement en avance de plusieurs siècles sur son temps....
Le régisseur/serf/bâtard qui fait pâmer toutes les filles et femmes de ce coin perdu est un beau ténébreux (de père inconnu pour garder un semblant de suspens) aussi courageux qu'intelligent qui, bien que n'ayant jamais franchi les portes du domaine, n'hésite pas à partir en expédition, tel le sauveur des pauvres êtres confinés.
Pour faire tout de même pencher la balance, la fille de Lady Anne a le rare privilège de concentrer en sa petite personne tous les défauts de la terre et vices de la terre, le plus remarquable _ enfin jusqu'à ce que je laisse tomber le livre sur le sol - étant son goût précoce pour fouetter les jeunes serfs avant de les utiliser comme objets sexuels.
Je sais que ce n'est pas bien de critiquer sévèrement un cadeau (Merci Robert Laffont par le biais de Masse critique), mais j'ai comme eu l'impression de ne pas avoir lu - enfin survolé- le roman qu'on m'avait promis.
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