J'ai découvert la plume de
Minette Walters à travers le roman "
Cuisine sanglante" pendant ma période polar; au même titre que d'autres autrices comme
Mary Higgins Clark,
P.D. James ou Mo Hyder - oui, cette dernière est un peu plus trash. Plutôt amatrice de romans policiers,
Minette Walters se lance dans le roman historique, et elle semble avoir beaucoup à dire étant donné l'épaisseur de ce premier tome, qui ne compte pas moins de 528 pages.
1347. La peste noire entre en action et décime l'Europe. En Angleterre, sa propagation est foudroyante, et elle atteint bientôt le Dorset et le domaine de Develish dont le seigneur est absent. C'est sa femme, Lady Anne qui va devoir prendre les choses en main et fermer le domaine au monde extérieur. Mais cette autarcie et tout son bon sens réunis vont-ils protéger les habitants des graves conséquences qui les guettent.
Le lecteur risque d'être un peu méfiant face à ce gros roman, ne connaissant cette autrice qu'à travers ses romans policiers. La littérature historique n'est pas donnée à tout le monde, car en plus d'avoir une intrigue intéressante et une plume assurée, le travail de documentation est un travail supplémentaire à fournir. de plus la cohérence et la crédibilité doivent être à toute épreuve. Ainsi un auteur de référence dans ce domaine,
Ken Follett, est-il un magnifique conteur doublé d'un excellent historien, mêlant les deux avec subtilité.
Il est vrai que les premiers chapitres happent le lecteur dans un récit prenant se déroulant dans une période sombre et dans un contexte exceptionnel: la pandémie de l'Yersinia Pestis. L'intrigue est bien menée et la tension est à son comble. Puis petit à petit les choses se posent, comme des grains de sable remués par les vagues, et plus rien ne se passe. La routine s'installe et le lecteur peine à avancer dans cette lecture. Mis à part ça, le récit fonctionne plutôt bien, avec des moments captivants et d'autres un peu moins, mais sur trente-deux chapitres il faut tenir la cadence de l'intérêt du lecteur. Et ce n'est pas évident.
Les personnages sont un brin stéréotypés, avec ce seigneur Richard plus intéressé par les dessous des petites servantes que par la tenue de son domaine, le trop beau - Thaddeus est un peu trop tout: beau, intelligent, fort et j'en passe - serf institué régisseur, qui fait fondre le coeur des dames, et enfin la lady du domaine qui ressemble davantage à une femme moderne et féministe de notre époque qu'à une châtelaine du Moyen-Âge; agrémentée de gros problèmes relationnels avec sa peste de fille. (...)
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