L'armistice franco-allemand est signé le 22 juin 1940. La moitié nord et la côte atlantique du territoire français deviennent la « zone occupée », où l'Allemagne exerce désormais « les droits de la puissance occupante ». C'est donc en territoire conquis qu'Hitler évolue quand il se rend à Paris au petit matin du 23 juin 1940 pour une visite éclair (« Blitz Besuch ») qui commence à 6 h et s'achève dès 8 h 15.
Imaginez un peu si, dans cet intervalle de temps,
Adolf Hitler avait été enlevé par les Alliés. Aurait-ce été la fin de la guerre ?
Denis Wickert (@Denis_76) a tenté d'imaginer la fin de cette guerre en 1940 grâce au rapt d'
Adolf Hitler orchestré par les Alliés et commandité par le capitaine Paul-Émile et son équipe. Enfermé dans un monastère sur l'île de Corfou dans l'attente de son procès, où il sera jugé pour crime de guerre et crime contre l'humanité (et sans doute condamné à mort),
Adolf (alias Dodolfe pour les intimes, ou presque) sera d'abord confronté à plusieurs personnes qui devront déterminer son état de conscience (et d'empathie).
Pour cet examen de conscience, qui tourne clairement en dérision,
Adolf va se retrouver en face de personnalités dont la notoriété n'est plus à faire, telles que
Nietzsche, Einstein,
Freud et même Soeur Emmanuelle. Et pour ce faire, Denis a imaginé des face à face très atypiques. D'un dialogue de sourds à un autre, il tourne
Adolf Hitler en ridicule et c'est sarcastiquement drôle.
Denis qualifie son livre de conte politique humoristique et de pièce de théâtre en un acte. Je rajouterai que c'est également à la fois une parodie et une tragi-comédie. On est face à un livre fort original, extrêmement bien imaginé et truffé de références historiques. L'ensemble se veut caustique, risible, décapant.
Denis s'attaque directement à l'égo même de ce petit bonhomme moustachu, le remet à sa place. On dit que le ridicule ne tue pas mais est-on permis d'en rire ? Ici, en tout cas, je ne m'en suis pas privée et je rajouterai même que c'est bon pour le moral de pouvoir se moquer de cet être abject.
Je n'ai qu'une seule chose à reprocher à ce livre : C'est trop court ! Beaucoup beaucoup trop court !