Oscar Wilde
P.V.Stock, Editeur
(01/01/1910)
/5
2 notes
Résumé :
BIBLIOTHEQUE COSMOPOLITE - N° 41
OSCAR WILDE
THEATRE
Comédies
L'éventail de Lady Windermere
Une Femme sans Importance
Traduction et étude d'Albert SAVINE
PARIS 1er
P, - V, STOCK EDITEUR
155, Rue Saint Honoré, 155
1910
Tous droits réservés
OSCAR WILDE
THEATRE
Comédies
L'éventail de Lady Windermere
Une Femme sans Importance
Traduction et étude d'Albert SAVINE
PARIS 1er
P, - V, STOCK EDITEUR
155, Rue Saint Honoré, 155
1910
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Après avoir été leurrée par une "adaptation" - que dis-je, une adaptation... un sacrilège ! - de "L'Importance d'Être Constant" commise par ce dilettante de Pierre Laville, je suis devenue très vigilante sur l'authenticité des écrits d'Oscar Wilde.
J'ai donc déniché ce livre bien fatigué, tout jauni, accusant les stigmates liés à ses cent-cinq années d'existence. Edité en 1910, soit seulement dix ans après la mort du brillant Oscar Fingall O'Flahertie Wills, j'étais certaine qu'aucune "modernisation" des textes n'allait entacher mon plaisir..
Détail amusant : Aujourd'hui, lorsqu'on lit les préfaces d'éditions récentes, Oscar Wilde y est loué sans réserve et on ne tarit pas d'éloges quant à son esprit et son charisme. Alors que, dans celle de cette édition de 1910, il apparaît très nettement que l'engouement pour ce célèbre dandy était des plus tièdes. En dépit de son intelligence brillante, il n'était pas aussi adulé qu'on le laisse supposer de nos jours. En témoignent ces quelques lignes :
"Ce fut dans la soirée du 20 Février 1892 que le Saint James Théâtre donna pour la première fois L'Eventail de Lady Windermere.
Quinze ans avant, Oscar Wilde était venu à Londres pour conquérir la capitale et il avait été rejeté par les salons où il prétendait briller.
Sa plume mordante, ses sarcasmes sans fin contre les milieux aristocratiques qui ne lui avaient pas fait accueil, lui avaient définitivement aliéné la haute société, qui affectait de le traiter en quantité négligeable.
Il avait trop frondé le monde, pour que le monde consentit à venir à lui."
Comme toujours, j'ai plongé avec délice dans ces comédies dont l'atmosphère me ravit, les mots m'enchantent et les citations m'épatent. En conséquence, émettre une "critique" qui se voudrait objective n'est pas de ma compétence tant je suis inconditionnelle de cet auteur.
J'ai donc déniché ce livre bien fatigué, tout jauni, accusant les stigmates liés à ses cent-cinq années d'existence. Edité en 1910, soit seulement dix ans après la mort du brillant Oscar Fingall O'Flahertie Wills, j'étais certaine qu'aucune "modernisation" des textes n'allait entacher mon plaisir..
Détail amusant : Aujourd'hui, lorsqu'on lit les préfaces d'éditions récentes, Oscar Wilde y est loué sans réserve et on ne tarit pas d'éloges quant à son esprit et son charisme. Alors que, dans celle de cette édition de 1910, il apparaît très nettement que l'engouement pour ce célèbre dandy était des plus tièdes. En dépit de son intelligence brillante, il n'était pas aussi adulé qu'on le laisse supposer de nos jours. En témoignent ces quelques lignes :
"Ce fut dans la soirée du 20 Février 1892 que le Saint James Théâtre donna pour la première fois L'Eventail de Lady Windermere.
Quinze ans avant, Oscar Wilde était venu à Londres pour conquérir la capitale et il avait été rejeté par les salons où il prétendait briller.
Sa plume mordante, ses sarcasmes sans fin contre les milieux aristocratiques qui ne lui avaient pas fait accueil, lui avaient définitivement aliéné la haute société, qui affectait de le traiter en quantité négligeable.
Il avait trop frondé le monde, pour que le monde consentit à venir à lui."
Comme toujours, j'ai plongé avec délice dans ces comédies dont l'atmosphère me ravit, les mots m'enchantent et les citations m'épatent. En conséquence, émettre une "critique" qui se voudrait objective n'est pas de ma compétence tant je suis inconditionnelle de cet auteur.
Citations et extraits (5)
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Extraits de "UNE FEMME SANS IMPORTANCE" :
MISTRESS ALLONBY : Quel terrible mot, la santé !
LORD ILLINGWORTH : Le mot le plus sot qu'il y ait dans la langue et l'on sait si bien quelle idée le populaire se fait de la santé. Le gentilhomme campagnard anglais galopant après un renard - quelque chose d'irraisonnable courant après quelque chose d'immangeable.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
MISTRESS ALLONBY : Nous autres femmes, nous adorons les échecs. Les hommes alors doivent s'appuyer sur nous.
Nous sommes les lauriers qui cachent leur calvitie.
------------------------------------------------------------------------------------------------------
MISTRESS ALLONBY : L'existence, lady Stuttfield, n'est qu'un mauvais "quart d'heure" fait de moments exquis.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
MISTRESS ARBUTHNOT : Je l'ai élevé de telle sorte qu'il fût un honnête homme.
LORD ILLINGWORTH : C'est parfaitement exact. Et quel est le résultat ? Vous l'avez élevé de telle sorte qu'il soit votre juge, si jamais il découvre ce que vous êtes. Et il sera un juge amer, un juge injuste pour vous. Ne vous trompez pas Rachel. Les enfants commencent par aimer leurs parents. Et plus tard, ils les jugent. Ils leur pardonnent rarement, si même ils le font jamais.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
GERALD : Il est très difficile de comprendre les femmes, n'est-ce pas ?
LORD ILLINGWORTH : Il ne faut jamais essayer de les comprendre. Les femmes sont des tableaux, les hommes sont des problèmes. Si vous tenez à savoir ce qu'une femme pense réellement, - chose toujours dangereuse - regardez-la. Ne l'écoutez pas.
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LORD ILLINGWORTH : Les hommes se marient par lassitude, et les femmes par curiosité : les uns et les autres sont déçus.
MISTRESS ALLONBY : Quel terrible mot, la santé !
LORD ILLINGWORTH : Le mot le plus sot qu'il y ait dans la langue et l'on sait si bien quelle idée le populaire se fait de la santé. Le gentilhomme campagnard anglais galopant après un renard - quelque chose d'irraisonnable courant après quelque chose d'immangeable.
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MISTRESS ALLONBY : Nous autres femmes, nous adorons les échecs. Les hommes alors doivent s'appuyer sur nous.
Nous sommes les lauriers qui cachent leur calvitie.
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MISTRESS ALLONBY : L'existence, lady Stuttfield, n'est qu'un mauvais "quart d'heure" fait de moments exquis.
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MISTRESS ARBUTHNOT : Je l'ai élevé de telle sorte qu'il fût un honnête homme.
LORD ILLINGWORTH : C'est parfaitement exact. Et quel est le résultat ? Vous l'avez élevé de telle sorte qu'il soit votre juge, si jamais il découvre ce que vous êtes. Et il sera un juge amer, un juge injuste pour vous. Ne vous trompez pas Rachel. Les enfants commencent par aimer leurs parents. Et plus tard, ils les jugent. Ils leur pardonnent rarement, si même ils le font jamais.
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GERALD : Il est très difficile de comprendre les femmes, n'est-ce pas ?
LORD ILLINGWORTH : Il ne faut jamais essayer de les comprendre. Les femmes sont des tableaux, les hommes sont des problèmes. Si vous tenez à savoir ce qu'une femme pense réellement, - chose toujours dangereuse - regardez-la. Ne l'écoutez pas.
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LORD ILLINGWORTH : Les hommes se marient par lassitude, et les femmes par curiosité : les uns et les autres sont déçus.
Extraits de "L'EVENTAIL DE LADY WINDERMERE" :
LORD AUGUSTUS : C'est exactement mon opinion, cher ami, exactement mon opinion.
CECIL GRAHAM : Désolé de l'apprendre, Tuppy. Quand les gens sont du même avis que moi, il me semble toujours que j'ai tort.
------------------------------------------------------------------------------
DUMBY : Alors, vraiment, elle ne vous aime pas ?
LORD DARLINGTON : Non, elle ne m'aime pas.
DUMBY : Tous mes compliments, mon cher. En ce monde, il n'y a que deux tragédies. L'une consiste à ne pas avoir ce qu'on désire, l'autre consiste à l'avoir. Cette dernière est la pire de beaucoup.
----------------------------------------------------------------------------
LORD DARLINGTON : Quels cyniques vous faites, mes amis !
CECIL GRAHAM : Qu'est-ce qu'un cynique ?
LORD DARLINGTON : Un homme qui connait le prix de toute chose et ne connait la valeur d'aucune.
-------------------------------------------------------------------------
DUMBY : L'expérience est le nom que chacun donne à ses méprises.
LORD AUGUSTUS : C'est exactement mon opinion, cher ami, exactement mon opinion.
CECIL GRAHAM : Désolé de l'apprendre, Tuppy. Quand les gens sont du même avis que moi, il me semble toujours que j'ai tort.
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DUMBY : Alors, vraiment, elle ne vous aime pas ?
LORD DARLINGTON : Non, elle ne m'aime pas.
DUMBY : Tous mes compliments, mon cher. En ce monde, il n'y a que deux tragédies. L'une consiste à ne pas avoir ce qu'on désire, l'autre consiste à l'avoir. Cette dernière est la pire de beaucoup.
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LORD DARLINGTON : Quels cyniques vous faites, mes amis !
CECIL GRAHAM : Qu'est-ce qu'un cynique ?
LORD DARLINGTON : Un homme qui connait le prix de toute chose et ne connait la valeur d'aucune.
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DUMBY : L'expérience est le nom que chacun donne à ses méprises.
Extrait de "UNE FEMME SANS IMPORTANCE" :
HESTER : Vous autres, riches d'Angleterre, vous ne savez pas quelle vie vous menez. Comment le sauriez-vous ? Vous fermez votre société à ce qui est noble et bon. Vous riez des gens simples et purs. Vivant comme vous le faites, au-dessus des autres, et vivant d'eux, vous raillez le sacrifice de soi, et si vous jetez du pain aux pauvres, c'est seulement pour les tenir tranquilles pendant une saison. Avec toute votre pompe, et votre opulence, et votre art, vous n'entendez rien à la vie, vous ne vous en doutez même pas. Vous aurez la beauté que vous pouvez voir, et toucher, et manier, la beauté que vous pouvez détruire, et que vous détruisez en effet ; mais pour la beauté invisible de la vie, pour la beauté invisible d'une vie supérieure, vous l'ignorez entièrement. Vous avez perdu le secret de la vie. Oh ! Votre société anglaise me parait superficielle, égoïste, sotte. Elle s'est crevé les yeux, et s'est bouché les oreilles. Elle gît comme un lépreux vêtu de pourpre. Elle reste immobile comme une chose morte barbouillée d'or.
HESTER : Vous autres, riches d'Angleterre, vous ne savez pas quelle vie vous menez. Comment le sauriez-vous ? Vous fermez votre société à ce qui est noble et bon. Vous riez des gens simples et purs. Vivant comme vous le faites, au-dessus des autres, et vivant d'eux, vous raillez le sacrifice de soi, et si vous jetez du pain aux pauvres, c'est seulement pour les tenir tranquilles pendant une saison. Avec toute votre pompe, et votre opulence, et votre art, vous n'entendez rien à la vie, vous ne vous en doutez même pas. Vous aurez la beauté que vous pouvez voir, et toucher, et manier, la beauté que vous pouvez détruire, et que vous détruisez en effet ; mais pour la beauté invisible de la vie, pour la beauté invisible d'une vie supérieure, vous l'ignorez entièrement. Vous avez perdu le secret de la vie. Oh ! Votre société anglaise me parait superficielle, égoïste, sotte. Elle s'est crevé les yeux, et s'est bouché les oreilles. Elle gît comme un lépreux vêtu de pourpre. Elle reste immobile comme une chose morte barbouillée d'or.
Extrait de "UNE FEMME SANS IMPORTANCE" :
LORD ILLINGWORTH : La jeunesse a un royaume qui l'attend. Tout homme naît roi, et la plupart meurent en exil, comme la plupart des rois. Il n'est rien que je ne sois capable de faire, Gérald, pour reconquérir ma jeunesse, - rien, excepté de me donner de l'exercice, de me lever de bonne heure, ou d'être un membre utile de la société.
LORD ILLINGWORTH : La jeunesse a un royaume qui l'attend. Tout homme naît roi, et la plupart meurent en exil, comme la plupart des rois. Il n'est rien que je ne sois capable de faire, Gérald, pour reconquérir ma jeunesse, - rien, excepté de me donner de l'exercice, de me lever de bonne heure, ou d'être un membre utile de la société.
Le devoir est celui qu'on attend des autres, ce n'est pas ce que l'on fait soi-même.
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L'homme qui vivait sous terre de Richard Wright et Claude-Edmonde Magny aux éditions Folio
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