Un des leitmotivs de la pensée libérale est : « il faut assouplir le droit du travail »
L'auteur dans ce petit ouvrage mène une véritable réflexion sur ce droit « cette ressource collective pour des combats individuels ».
La première partie de l'ouvrage est consacrée à la spécificité du système français des relations professionnelles avec un rapport salarial fondé d'une part sur la subordination des salariés à l'employeur et d'autre part une protection contre un certains nombre de risques sous l'égide de la puissance publique, protection largement acquises grâce aux les luttes syndicales.
L'offensive néolibérale sur le droit du travail entraîne un affaiblissement des protections. Pour l'auteur, la logique même de ce droit « se trouve transformée et indexée sur un registre économique et entrepreneurial ». Ainsi les rapports Boissonnat (1995),
Supiot (1999) et de Virville (2004) contribuent à « déplacer complètement le centre de gravité du droit des salariés vers les entreprises et leurs cadres. »
Trois caractéristiques ressortent de ces projets : une individualisation des situations, un renforcement de la domination managériale et le retrait de l'Etat.
L'auteur poursuit sur la description de la judiciarisation des relations sociales. Celle-ci conduit à une délégation de pouvoir aux « spécialistes » dans les organisations syndicales, elle renforce l'institutionnalisation au dépends de l'indépendance. Alors que la défense du collectif de travail, compris comme plus que la somme des droits individuels, était au centre de l'activité syndicale, le recours à la justice individualise les conflits sociaux .
A partir d'un questionnement « Comment collectiviser un droit individualiste ? » il argumente autour d'un « Droit collectif et offensif » qui « désingularise » et permet « la montée en généralité».
Un complément aux Cahiers de critique communiste : Droit et émancipation (Editions Syllepse, Paris 2005)