Les yeux d'Otonashi

" Les yeux d'Otonashi" est un conte original imaginé par l'auteure Isabelle Wlodarczyk.
Nous sommes au Japon dans une époque lointaine et nous savons déja au travers de nombreuses histoires et dans la connaissance des valeurs de cette culture que le rapport aux anciens y est très fort.
Ils nous ont donné et nous leur devrons en retour quand ils seront vieux.
Nous retrouverons ceci dans l'histoire émouvante du disciple peintre Mirzu.

Il est est placé chez le grand Maître Otonashi pour apprendre mais, réservé et humble, Mirzu doutera toujours, même après quelques temps, d'approcher le talent du Maître, de rendre fier la qualité de son enseignement.
Aussi cachera t-il toutes ses esquisses, même à son maître. Quand sera t-il prêt? A t-il au moins du talent ( difficile pour le Maître de le dire)?

L'auteure posera un rebondissement dramatique qui obligera le jeune Mirzu à sortir de sa retraite et ceci illustrera son bon coeur.
La santé d'Otonashi déclinant, ses yeux se voilant complètement comme il le dit, Mirzu aura coeur de sauver la réputation du grand peintre: il remplacera donc les dernières voilées sans couleurs par les siennes devant les visiteurs...
Le pari semblera risqué pour les lecteurs mais même si il échouait dans son entreprise de substitution, nous resterions captés par la démarche généreuse du disciple, sacrifiant peut-être sa propre réputation si son art ne se montrait pas à la hauteur.

C'est un conte empli d'humanité, de sensibilité, d'amitié même, plus que d'honneur.
C'est aussi contre toutes attentes un conte facétieux, vous verrez.
On aime.

L'histoire, d'une sagesse limpide, raconte comment un vieil homme, le temps venu, va s'effacer pour laisser la place à son disciple ; comment un élève va aider son maître jusqu'au bout.

Le scénario est d'une grande sensibilité et d'une subtile finesse. Les mots, dans un langage épuré empreint de poésie, semblent porter le lecteur jusqu'à ce moment intense et délicat qu'est la mort du vieux peintre.

Les illustrations de Sacha Poliakova rythment bien les étapes, avec des plans et des cadrages variés, des pleines pages superbement colorées.

Jouant ensemble des dessins et du récit, auteur et illustrateur composent un recueil tendre et délicat ; une histoire de sagesse réconfortante.

Un bel album pour évoquer la grandeur et la richesse des relations intergénérationnelles.

Un ouvrage qui aurait toute sa place dans la sélection du Prix Chronos. On le leur dit ?

Lien : http://www.espritlivres.kara..

Depuis que ce livre est arrivé la maison, je me plonge régulièrement dans ses pages : j'ai été conquise d'emblée par la délicatesse, la finesse des couleurs et des motifs dessinés par Sacha Poliakova pour illustrer ce conte initiatique, cette belle histoire de transmission et de respect entre un maître peintre et son élève. Me perdre dans la montagne dès la première double page, chercher dans ce bleu le chemin de la maison d'Otonashi, ça m'a carrément séduite.

Ensuite je me suis laissé porter par la grâce d'une histoire à la fois grave et simple, qui met en jeu des valeurs de paix, d'harmonie, de respect, de transmission, de pudeur et de partage. le maître perd peu à peu la vue – le dessin est alors rayé de gris, il perd de son éclat – et son apprenti protège le secret du vieux peintre tout en peignant à son tour des toiles rayonnantes qu'il ne s'appropriera vraiment que quand Otonashi lui laissera humblement toute la place.

Cette histoire pleine d'humanité nous enseigne aussi la patience, la persévérance : Otonashi aura passé toute sa vie au pied de la même montagne, peignant inlassablement les moindres détails, les moindres jeux de lumière, guettant la moindre variation au coeur de l'immuable. Quelle leçon de vie dans ce récit d'Isabelle Wlodarczyk, qui s'st inspirée de peintures japonaises médiévales mais aussi des préceptes de sagesse de son propre grand-père.

Cette inspiration japonisante mais aussi cette tendresse entre les personnages sont vraiment bien rendues dans les illustrations de Sacha Poliakova. Finesse du trait et des détails, délicatesse des couleurs, soin de la mise en page : de nombreux éléments qui ne sont pas sans rappeler l'art de l'estampe et du théâtre japonais (avec un tout petit bémol concernant sa manière de dessiner les personnages, mais la variété des motifs vestimentaires compense pour moi les traits de visages beaucoup moins fins que les décors).

Si vous ouvrez cet album, Les Yeux d'Otonashi vous feront passer un délicieux moment hors du temps.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..

A partir de 7 ans

Un conte de sagesse au pays du soleil levant, empreint de pudeur et d'humanité. le texte est simple et poétique. C'est une belle leçon de confiance en soi et d'humilité, avec une approche très délicate du respect et de l'écoute de l'autre. Complicité, amitié et entraide sont aussi à l'honneur. Une belle transmission artistique autour de la peinture. Les illustrations aux couleurs pastels, tout en délicatesse et en finesse, rappellent les estampes japonaises. Les végétaux sont représentés de manière élégante, traversés par la lumière, riches en détails subtils. Par contre, les représentations des visages n'ont pas séduits.

Une belle histoire à découvrir.