AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Isabelle Rabut (Autre)Baoqing Shao (Traducteur)Elsa Shao (Traducteur)
EAN : 9782330169053
384 pages
Actes Sud (07/09/2022)
3.71/5   38 notes
Résumé :
Ce livre est l'histoire d'une famille paysanne qui cherche à échapper à sa condition pour rejoindre le monde fantasmé de la ville et s'élever dans l'échelle sociale. À travers cette parabole saisissante du malheur d'être né à la campagne, cette comédie humaine au style alerte révèle le destin trafiqué d'un jeune homme qui réalisera finalement son rêve [ ... spoil ... ]
Que lire après Destin trafiquéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 38 notes
5
6 avis
4
9 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Pas une once d'ennui n'est venue bouder mon plaisir de lecture devant cette épopée chinoise ô combien passionnante et touchante au possible.

Dans un petit village en Chine rongée par la misère, un père (Wang Huai) voue un espoir infini sur son unique fils (Changchi). L'espoir enfin que la lignée Wang sorte de la précarité. Lorsque Changchi échoue de peu à son test d'admission pour rentrer à l'université, son père n'y croit pas. Il fera preuve d'un amour et d'un courage exceptionnels pour que son fils intègre l'université. Il ne peut en être autrement de ce fils si intelligent, il doit aller à l'université, aller vivre en ville, gagner bien sa vie. C'est bien connu, les parents veulent le meilleur pour leur progéniture et souvent ils veulent les voir là où ils ont échoué.
Ce père, guerrier de l'amour, ne lâchera rien. Ses réflexions ténues et répétées, sa façon de s'oublier, de se sacrifier corps et âme pour ce fils rendent l'histoire terriblement attachante.

Je m'attendais à un livre difficile, cruel, noir mais il n'en est rien. L'auteur signe un roman où l'humour y est parsemé pour nous permettre de tenir bon face au destin de ce fils Changchi qui ira de malheurs en malheurs. La situation catastrophique de la Chine nous claque en pleine figure. Oppression, injustice, misère, corruption, il est ici beaucoup question d'argent que les villageois peinent à gagner, même à la sueur de leurs fronts, combien sont-ils à ne pas recevoir leur paie, victimes de richissimes hommes d'affaire sans scrupule.

Ce livre se lit sans temps mort, il est fluide et l'auteur ne s'attarde pas sur des descriptions sans fin. Il va droit au but, dessinant la vie tragique d'une famille en Chine née au mauvais endroit.

Merci à @magielivres de m'avoir donné envie de lire ce roman. C'est une réussite, à mon tour de vous le recommander si je vous recherchez une lecture percutante et efficace.
Commenter  J’apprécie          9413
Lorsque, né pauvre dans la campagne chinoise, Wang Changchi réussit le gaokao, le concours réputé le plus difficile au monde durant lequel, après des années d'intense préparation, des millions d'étudiants sous pression se disputent l'accès aux universités du pays, le jeune homme réalise le voeu le plus cher de ses parents, eux qui, depuis sa naissance, ont tout sacrifié pour que leur fils échappe à leur misérable condition paysanne et accède au graal d'une carrière administrative en ville.


Pourtant, un autre lui ayant volé sa place en usant de corruption, sans relations et trop désargenté pour lui aussi jouer de pots-de-vin, Changchi se retrouve manoeuvre sur des chantiers de construction, trimant pour un salaire de misère, aussitôt englouti dans le loyer de son abject dortoir collectif, quand ses employeurs ne disparaissent pas sans lui payer son dû. Victime d'un accident du travail qui le laisse infirme, pour subsister il se fait remplaçant d'un homme riche en prison, doit se résigner à ce que son épouse fasse « des massages de pieds » la nuit et, dans son obstination à réclamer une indemnisation, se voit floué avec la complicité de juges corrompus, puis menacé par la police pour un crime que l'on voudrait lui faire endosser.


C'est ainsi qu'à peine entrouverte au prix de tant d'efforts, la porte vers une vie meilleure se reclaque violemment au nez de Changchi, les rejetant lui et les siens dans une cascade de déboires qui, malgré leurs efforts obstinés, les conduit irrémédiablement à l'abîme, comme aspirés par la fatalité du destin de pauvres dans cette Chine socialiste où, en vérité, rien ne protège les humbles des pratiques les plus outrancièrement capitalistes, et où la corruption dévoie le fonctionnement des règles sociales.


Alors, puisque dans ce pays « la justice n'existe pas, [que] tout se joue le jour de notre naissance [et qu']on n'a pas franchi la ligne de départ qu'on a déjà perdu », Changchi ira jusqu'au bout de la logique. Lorsque lui aussi se sacrifiera pour le bonheur de son fils, ce sera en trichant avec le destin. Puisque ce dernier s'avère préfabriqué, il fera de son tout jeune enfant, en le confiant à l'adoption, un oeuf de coucou au sein-même de la très riche et bourgeoise famille de son ancien employeur...


Etonné qu'un roman aussi ouvertement critique à l'égard de la Chine ait pu y paraître, l'on s'immerge avec curiosité dans cette histoire dont les résonances burlesques et sardoniques ne font qu'en rendre plus désespérée l'amère noirceur. Fétus de paille dans un jeu pipé aux mains des puissants, les citoyens lambda, sans parler des paysans méprisés, n'y ont droit qu'à la résignation d'un destin sans espoir, frelaté dans l'oeuf quoi qu'ils fassent...

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          914
Wang Chanchi naît pauvre dans un village pauvre, quelque part dans la campagne chinoise (aucun lieu n'est jamais nommé). Il est le fils de Wang Huai et de Shuangju. Son père veut à tout prix qu'il fasse des études universitaires, mais quoique brillant élève, Chanchi ne peut y accéder car des jeunes gens dont les parents ont les relations qu'il faut lui passent devant. Wang Huai est prêt à tous les sacrifices pour que son fils ne soit pas un paysan pauvre comme lui mais accède au statut de citadin et de fonctionnaire. Il mène, seul, des actions de protestation face aux autorités rectorales, jusqu'à grimper sur un mur et chuter pour faire valoir les droits de son fils. Malheureusement, en pure perte. Que faire, alors ? Aller quand même à la ville et devenir un de ces paysans migrants sous-payés, voire pas payés du tout, pour construire les immeubles qui poussent comme des champignons ? ● Ce roman est fascinant car il nous montre le sort des paysans pauvres en Chine et la manière dont le régime communiste les traite, c'est-à-dire pire que la société la plus capitaliste. ● Ce sont des gens qui ont à peu près autant d'importance que des animaux. ● L'importance de l'argent est soulignée à toutes les pages du roman. Sans argent, et surtout sans relation, on n'est rien. Car ce sont les relations qui permettent de bâtir une fortune. Il faut naître dans la bonne caste. Malheureusement, Wang Huai n'est pas dans la bonne caste, et sa descendance en pâtit sans beaucoup d'espoir de pouvoir changer les choses. ● On voit qu'en Chine aussi lorsqu'on arrive dans un hôpital on vous demande d'abord si vous pouvez payer les soins, et si vous ne pouvez pas, on vous laisse crever, y compris si vous êtes un nourrisson. ● le rêve chinois se bâtit sur des millions de vies piétinées, brisées, tous ces paysans qui fuient la campagne dans l'espoir d'avoir un sort meilleur à la ville, mais qui, là, se font exploiter de façon éhontée. Pour garder la main-d'oeuvre captive, les patrons ne paient les ouvriers du bâtiment que tous les trois ou six mois, voire ne les paient pas du tout. ● Les protestations d'ouvriers non payés ou estropiés dans de terribles accidents du travail sont monnaie courante. ● Il n'est pas rare qu'ils menacent de se jeter du haut de l'immeuble qu'ils sont en train de construire pour faire pression sur le patron et être simplement payés du salaire que leur travail a mérité. Il y a même un commerce de panonceaux de protestation et de cordage pour s'arrimer en haut des immeubles. ● « Des cas comme celui de Wang Changchi étaient loin d'être isolés. Innombrables étaient les ouvriers migrants du bâtiment qui avaient des doigts coupés, souffraient de fractures diverses, de maux d'estomac, d'asthme, de toux, d'hématurie, d'hyperclartés pulmonaires ou d'immunodéficience. Fallait-il offrir une médiation à chacun d'entre eux ? Puisqu'il était entendu que la croissance était une priorité pour le pays, il fallait bien que certains se sacrifient. » ● « Tu sais que des gens se blessent sur des chantiers mais ne touchent pas le moindre dédommagement. Ils ont beau crier leurs doléances pendant des années, un panneau accroché au cou, ils finissent dans une cellule de prison sans qu'on sache comment. Qu'est-ce que le préjudice moral ? C'est un truc brandi par les Occidentaux mais difficile à appliquer. Car ces nouveautés des Occidentaux sont bien souvent corrompues ou décadentes, et ne conviennent pas forcément à la situation chinoise. » ● On voit que la justice est au mieux totalement démunie face à ces patrons voyous, au pire complètement corrompue par eux. Les pauvres n'ont aucun droit. ● « — Mais c'est trop injuste ! — La justice n'existe pas. Tout se joue le jour de notre naissance. On n'a pas franchi la ligne de départ qu'on a déjà perdu. [...] — Alors il faut s'écraser devant l'injustice ? — Oui, laisse tomber. » ● Une des façons d'accéder aux postes bien rémunérés est d'avoir eu des ancêtres ayant participé à la révolution communiste : « s'il fallait chercher un responsable, ce serait ton grand-père. Il aurait dû participer à la Révolution avec les communistes. » ● La supériorité du roman sur le documentaire ou le reportage est flagrante avec ce Destin trafiqué, car le mode narratif nous permet d'entrer dans la chair et le coeur des gens, et pas seulement d'en avoir une vue extérieure. ● Nous sommes aussi emportés dans une dynamique narrative remarquable car Xi Dong est un grand conteur et nous entraîne sans temps mort dans l'histoire racontée. ● Peu médiatisé, un peu à l'écart dans cette rentrée littéraire dont les têtes d'affiche occupant tout l'espace médiatique sont à mon avis bien faibles et décevantes, voilà un livre que je recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          6014
Un livre coup de poing sans hésitation.
Mais commençons par le commencement : j'ai lu la critique de Christophe_bj. Sans hésiter j'ai acheté le bouquin, alors que c'est rare que je me jette sur un livre, j'attends un peu, je traîne, j'ai toujours un livre à lire... mais là je ne sais pas pourquoi mais j'ai su que ce livre me plairait.
Avant de parler du récit, un petit point sur ma lecture : elle a été lente, très lente pour une raison très simple, impossible de lire ce livre très noir d'une traite. J'ai été obligée d'intercaler d'autres livres. La dernière fois que ça m'était arrivé c'était pour "Cercueils de zinc" de S. Alexievitch. C'est tout dire.....
.
Donc un récit noir.... très noir...
La Chine d'aujourd'hui. Franchement la France du 19e décrite par Zola paraît autrement plus solidaire, équitable et sympa pour les ouvriers, les paysans et les sans grades.... Je ne l'aurais pas imaginé avant de lire ce livre. Marx doit se retourner dans sa tombe car pour moi on est dans le libéralisme le plus violent, virulent, broyant qu'il puisse exister. Même les Etats-Unis m'ont fait l'effet d'être un havre de marxisme à côté !!! C'est dire !
Mais revenons à l'histoire (vous ai-je dit qu'elle était noire cette histoire ?) : Changchi est fils de paysans, petit-fils de paysans donc campagnard (interdit de ville, "migrant" dans son propre pays).... mais il est aussi doué, intelligent, brillant. Il a obtenu la note maximale lui ouvrant normalement la porte des universités chinoises. Et là commence l'injustice : fils et filles de l'élite lui passent devant avec des notes moindres voire carrément insuffisantes.

Il est paysan et n'a pas droit aux études.
Il est pauvre et n'a pas droit à l'hôpital.

Le début est noir, la suite pire et plus on avance plus on découvre l'horreur de la situation chinoise actuelle (qui quelque part se prive de talents comme notre héros). Injuste, violente, égoïste.
Si pour moi la Chine était inéquitable, j'avais une vision sans doute un peu grossière.... J'ai découvert plus précisément ces vies broyées.... ces humains traités comme des objets jetables.... ce qui aboutit aux décisions les plus extrêmes, les plus violentes, les plus douloureuses (à pleurer !)....
Chaque page est dure mais nécessaire.
Plus j'avançais plus je me demandais comment allait finir ce livre....
.
Merci Christophe pour cette belle (mais dure) découverte que je viens déjà de passer à mes parents....
Commenter  J’apprécie          4314
Une histoire à faire pleurer dans les chaumières, digne de Zola, mais dans la Chine du XXIème siècle. La Chine a beau être encore officiellement socialiste, la corruption, dans tous les domaines et à tous les étages, associée à des mentalités traditionnelles, fait que le destin d'un pauvre de la campagne est d'être, dans un univers devenu capitaliste, encore plus pauvre que ses parents. Tout se monnaye, des soins de santé de base à l'accès à l'éducation, la police et la justice ne sont que des mots, des façades. Ce roman m'a de prime abord peu accroché, essentiellement parce que je n'ai pas réussi à éprouver d'empathie pour les personnages faute de les comprendre vraiment. Heureusement le récit n'est pas dénué d'humour, de type cynique et grinçant (j'adore !) ce qui compense l'exotisme des comportements, des réactions et des sentiments : peu de solidarité, aucune compassion, nécessité de ne pas avoir honte, de ne pas perdre la face. Et tous les personnages trouvent ça normal ! Comment comprendre que les villageois soutiennent Changchi contre la police pour quelques jours plus tard, alors que rien n'a changé, le pousser à se rendre à la police ? A défaut de comprendre les grands-parents et parents, il faut bien avouer que la fin, qui justifie totalement le titre, m'a scotchée. le dernier chapitre compense largement la pénibilité de lire un texte aussi désespérant selon mes critères d'occidentale.
Commenter  J’apprécie          390

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
我羡慕呀,我生气呀,同样是命,为什么差别那么大呢?是我不够努力吗?或者我脑壳比别人笨?不是,原因只有一个,就是我出生在农村。从我妈受孕的那一刻起,我就输定了。我爹雄心勃勃地想改变,我也咬牙切齿地想改变,结果,你都看见了。我们能改变吗?也许会有一点量的变化,比如,多挣几块钱,但绝对做不到质变。牛就是牛,马就是马,即使把它们牵到北京上海,也不可能变成凤凰。

(Je l'enviais, j'étais en colère, c'était pourtant la même Vie, pourquoi y avait-il tant de différences entre nous ? Est-ce que c'est parce que je ne faisais pas assez d'efforts ? Ou que mon cerveau était plus bête que les autres ? Non, il n'y avait qu'une raison a cela, c'est parce que j'étais né à la campagne. J'avais déjà perdu à l'instant même où ma mère est tombée enceinte. Mon père avait l'ambition de changer, j'ai voulu changé et j'ai serré les dents, résultat, tu as vu ce qui s'est passé. Pouvons-nous changer ? Peut-être pourrions-nous avoir d'infimes changements, par exemple gagnerions-nous un tout petit peu plus d'argent, mais il n'y aura pas de changement significatif. Les boeufs sont des boeufs, et les chevaux des chevaux, même si tu les emmènes à Pékin ou Shanghai, il leur sera impossible de se transformer en phénix.)
Commenter  J’apprécie          10
Il dut se résoudre à aller voir Xingze, lequel fut ravi de le revoir. Il lui tapa sur l’épaule, lui servit du thé et lui proposa de rester déjeuner. Mais dès que Changchi commença à parler d’emprunter de l’argent, le visage de son hôte s’assombrit. Il est vrai que sa femme et lui avaient accumulé une petite somme grâce à leurs privations, mais c’était pour leur garçon qui allait bientôt entrer au jardin d’enfants. Comme ils n’avaient pas de permis de résidence urbain, ils avaient dû faire jouer leurs relations pour trouver un établissement. Et faire jouer ses relations, ce n’est pas prononcer un discours de dirigeant politique : pas de paroles en l’air, il faut des espèces sonnantes et trébuchantes. Changchi voulut connaître la somme, il répondit qu’il fallait entre cinquante et cent mille yuans pour un jardin d’enfants de qualité, et un minimum de dix ou vingt mille pour un établissement quelconque. Changchi ne s’était jamais imaginé qu’il aurait à dépenser de telles sommes pour le jardin d’enfants. C’était terrible ! Après cela, il se sentait trop gêné pour réitérer sa demande mais, ne voyant pas d’autre issue, il étouffa ses scrupules et bégaya qu’il lui rendrait l’argent dès qu’il aurait gagné le procès. Mais l’autre lui répliqua que de tels procès étaient comme les poupées russes auxquelles jouait son fils : quand on croit avoir gagné, il y a toujours un nouveau procès qui s’ouvre derrière. Même quand tu as l’espoir de gagner un procès, tu n’as pas les moyens de le faire. — Quand nos parents, les larmes aux yeux, nous ont mis sur la route de la ville, ce n’était pas dans l’idée que nous ferions des procès à ces gens-là, car pour ça, il faut des relations, et nous ne sommes pas de taille. Notre seul atout, c’est notre force de travail. Il faut que nous utilisions notre force pour gagner l’argent que les riches ont dans leurs poches. Sois réaliste : trouve-toi un autre chantier où être maçon, au lieu de perdre ton temps et ton argent avec des procès, que tu n’as d’ailleurs aucune assurance de gagner.
Commenter  J’apprécie          30
— Récupère-le, ou je ne suis plus ton père.
— Pourquoi vouloir abattre un bananier qui est sur le point de donner des fruits ? Dazhi mène maintenant la vie que tu aurais voulu lui donner, je me trompe ? C’est comme ces pots de fleurs dans la rue, ce n’est pas nous qui les arrosons, mais cela ne nous empêche pas de les apprécier.
Commenter  J’apprécie          190
Pourquoi je n’aurais pas eu le droit de donner mon enfant pour lui assurer la vie heureuse que je ne pouvais pas lui donner ? Aujourd’hui il se déplace en voiture de luxe, il habite dans une grande maison, il fréquente la meilleure école, tu peux lui donner tout ça ? J’ai fini par comprendre qu’il existe deux visions de l’amour, une vision étroite et une vision large. Quand on a une vision étroite, on garde son enfant avec soi, et sa vie ressemblera à la tienne, à la mienne, ou à celle de Liu Jianping, Xingze ou Zhang Hui. Dans la vision large, on lui donne les moyens de vivre heureux, de devenir quelqu’un, on lui enlève tous les soucis.
Commenter  J’apprécie          80
Prenons la ville la plus proche, Canton. Pour y aller à deux, les billets de train vous coûteront quatre cents yuans. Il faudra compter deux mille au minimum pour les prélèvements, mille pour les tests. Il faut penser aussi à l’hébergement et aux repas. Le voyage coûtera au bas mot quatre mille yuans, et c’est sans compter les imprévus. Les hôpitaux sont immenses, les patients y grouillent comme des fourmis. Pour faire les prélèvements, tu risques d’attendre, qui sait pendant combien de jours ? Et chaque jour, ce seront des dépenses supplémentaires, autant de billets de banque partis en fumée. En tout ce ne sera pas moins de cinq mille yuans qui vont y passer avant même que le procès ne commence. Mon Dieu, où penses-tu trouver autant d’argent ? En plus, ce procès t’a déjà fait perdre un mois de salaire, au moins quatre à cinq cents yuans. Donc, en comptant le salaire, ce procès t’aura coûté cinq mille cinq cents yuans, sans compter les frais de procédure et d’avocat. Autant dire que tu ne tireras aucun profit de cette affaire. Et puis, qui peut prédire la durée du procès ? Sans parler d’années, tu risques de ne pas même tenir un ou deux mois. Écoute, de nos jours, dans un procès, c’est à celui qui a le plus d’argent et de relations. Tu n’as ni l’un ni l’autre.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : littérature chinoiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (118) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
128 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..