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Alexander Bennett (Traducteur)
EAN : 9782846179218
320 pages
BUDO (24/01/2023)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Ecrit il y a près de 300 ans, le Hagakure est l'un des textes japonais les plus influents. Yamamoto Tsunetomo y résume l'essence même de la voie du samouraï. Son influence est prépondérante au Japon, bien sûr, mais aussi à travers le monde. Alexander Bennett, chercheur universitaire, a réuni dans cet ouvrage l'intégralité des livres 1 et 2 du Hagakure consacrés aux préceptes ainsi que des morceaux choisis des autres livres, plus historiques.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il est parfois un peu difficile de s'y retrouver dans les différentes productions tournant autour du code d'honneur des samouraïs, sujet quelque peu hardu qui nécessite un goût prononcé pour la culture japonaise séculaire : Hagakure, Bushido, traité des cinq roues et autres textes de Takuan…, sans compter des oeuvres romanesques comme les 47 rônins ou la pierre et le sable/la parfaite lumière, etc…Je me suis d'abord demandé si je n'allais pas prendre les choses à l'envers en commençant par le Hagakure sans avoir lu le Bushido. Finalement, le doute a été vite levé.

Le Hagakure a le mérite d'être réellement contemporain d'une époque, un peu après 1700, où les samouraïs étaient encore au coeur de l'organisation sociale japonaise, alors que le Bushido qu'on nous vend comme LE code, date de l'ère Meiji, qui mis littéralement en extinction ce corps de guerriers et serviteurs de leur daimyo (seigneur). Il sonne donc en réalité davantage comme une oeuvre à visée mémorielle, qui grave pour la postérité la grandeur de la société féodale nippone.

Le Hagakure en revanche se veut plus un ensemble de réflexions de leur auteur fondées sur ses expériences, ses souvenirs, il est plus « pratique ». Il est au départ organisé en onze livres, ce qui constitue une somme gigantesque, mais les textes fondateurs sont les deux premiers livres, seuls présentés ici, les autres étant davantage des anecdotes historiques d'un intérêt moindre pour le lecteur occidental. L'auteur Yamamoto Jôchô (ou Tsunetomo) était un de ces samouraïs, au service des seigneurs du clan Nabeshima, daimyos d'une province située dans l'actuelle préfecture de Saga, dans la grande île du Kyushu au sud de l'archipel. Son témoignage a valeur d'exemple, sans être totalement universel, d'autres seigneuries pouvant fonctionner un peu différemment.

Yamamoto nous explique que l'honneur du samouraï est de savoir mourir pour défendre son seigneur. En temps de guerre, il n'y a pas de question puisque le samouraï est avant tout un guerrier. Dans les temps plus calmes qui ont notamment suivi l'unification réalisée en 1600 par le shogun Tokugawa Ieyasu après sa victoire retentissante de Sekigahara, l'honneur et le déshonneur peuvent se jouer dans d'autres circonstances, et pour éviter que le seigneur ne soit entâché, le samouraï doit savoir se donner la mort par seppuku. Toutefois, la mort peut s'entendre comme une mort sociale, une « petite mort », par exemple en renonçant au monde et devenant moine, ce qui a été le cas de Yamamoto.

Le traducteur Alexander Benett a fait un travail remarquable dans ce choix de textes (il avait déjà commis une traduction réputée du Bushido). Son introduction est riche, bien que complexe, il faut s'accrocher, mais l'ensemble apparaît structuré, synthétique, accessible au lecteur d'aujourd'hui. C'est une somme précieuse pour comprendre la mentalité de l'époque, des mots japonais sont maintenus (et traduits bien sûr), les notes de bas de pages sont généreuses quand cela s'impose, mais pas envahissantes à tout bout de champ. Et à la fin en quelques pages figure une chronologie de l'histoire du clan Nabeshima et le rappel de la hiérarchie féodale, ce qui est fort utile. Bref, c'est du solide ! Avec un bémol de taille évidemment lié à la nature même du texte original, le côté un peu disparate, des anecdotes nous plongent directement dans l'histoire, et d'autres constituent une méditation philosophique dont on se demande souvent pourquoi elle suit ou précède le souvenir ou la réflexion précédente. Heureusement, il y a régulièrement matière dans ce second cas à y trouver une résonance pour la conduite de sa propre vie d'homme du 21ème siècle, fût-il occidental.

C'est donc un ouvrage de choix pour figurer dans une bibliothèque idéale de passionné de culture japonaise, ouvrage qui est sans doute trop roboratif pour être lu d'une traite, mais qu'on ouvrira de temps à autre pour y relire une pépite et trouver des clés pour tracer sa route personnelle dans le présent. On comprend une nouvelle fois que les codes de conduite des samouraïs, par certains aspects, peuvent étonnamment rejoindre quelques préceptes du zen.

Je remercie infiniment babelio et sa dernière opération masse critique de la saison, qui m'a permis une fois de plus de satisfaire ma passion du Japon, avec l'excellent concours de Budo éditions. L'éditeur a manifestement voulu épuiser là son stock d'exemplaires à distribuer avant parution, qui a eu lieu début de 2023, ce qui pourrait expliquer pourquoi, comme signalé par ailleurs, figure la mention « spécimen ne peut être vendu » sur la tranche intérieure de l'ouvrage. Pour ma part, cela ne me gêne pas vraiment, mais c'est en effet un peu surprenant.
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« 𝐇𝐚𝐠𝐚𝐤𝐮𝐫𝐞 : 𝐋𝐚 𝐬𝐚𝐠𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐬𝐞𝐜𝐫è𝐭𝐞 𝐝𝐮 𝐬𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫𝐚ï » 𝐝𝐞 𝐉𝐨𝐜𝐡𝐨 𝐘𝐚𝐦𝐚𝐦𝐨𝐭𝐨 𝐚𝐲𝐚𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐜𝐫𝐢𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐨𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐘𝐚𝐦𝐚𝐦𝐨𝐭𝐨 𝐓𝐬𝐮𝐧𝐞𝐭𝐨𝐦𝐨 (𝐓𝐨𝐦𝐞 𝟏 𝐞𝐭 𝟐 𝐝𝐮 𝐇𝐚𝐠𝐚𝐤𝐮𝐫𝐞), 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢é 𝐜𝐡𝐞𝐳 𝐁𝐮𝐝𝐨.

• Ce livre m'a été proposé à l'occasion du programme Masse Critique - Non-Fiction : Un été pour penser. Je profite donc de l'occasion pour remercier une énième fois Babelio pour ce programme, mais également la maison d'édition Budo de m'avoir envoyé ce livre en échange d'une critique.

[𝐋𝐞 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞]

• Cette année étant assez folle et chargée professionnellement et personnellement, j'ai bien failli rater cette masse critique de juin. C'est la première fois que j'oublie le jour des inscriptions depuis que j'y participe et j'ai bien failli passer à côté de ma chance du mois.. Heureusement, les alertes programmées sur mon téléphone font un travail remarquable de secrétaire pour étourdi. Je suis heureux d'avoir pu recevoir ce livre, qui change grandement de ce que j'ai pour habitude de lire et qui m'apporter quelques bonnes réflexions.

• le Hagakure, dans sa totalité, regroupe normalement onze livres rédigés par Jocho Yamamoto, un samouraï ayant vécu il y a 300 ans, soit vers la fin du Japon féodal. Les écrits se basent sur la tradition du fief de Saga, qui semblait avoir un fonctionnement légèrement différent, particulier, envers ses hommes de guerre. le livre dont je vais parler ici est une traduction des deux premiers livres et une sélection de préceptes pouvant être retrouvés dans les livres trois à onze du Hagakure. La traduction s'accompagne d'une introduction, d'une mise en contexte et d'annotations du traducteur (Alexander Bennett) pour parfaire la compréhension du texte. le traducteur s'est principalement basé sur l'une des versions du texte, celui-ci existant avec de nombreuses autres interprétations.

• Pour être honnête, toutes les informations de cette compilation ne m'ont pas intéressé de façon égale, beaucoup seront très vite oubliées, tandis que d'autres resteront un certain temps en mémoire. Il est intéressant d'apprendre le fonctionnement hiérarchique et quotidien d'un clan, sous de nombreux aspects, même les plus obscures.

• Les livres contiennent de nombreuses informations couvrant de nombreux aspects de la vie et de la philosophie des samouraïs de l'époque. On y retrouve évidemment des conseils, des consignes, des anecdotes, des récits guerriers, des passages philosophiques, des usages et coutumes, des rites de passage, des critiques de la modernité.. On y trouve même des anecdotes sur les habitudes sanitaires des guerriers ! Cette compilation est très complète, peut-être trop si l'on n'est pas un passionné du sujet. Ce que j'en retiens principalement, ce sont les préceptes philosophiques, qui pour certains continus d'être pertinent de nos jours et m'ont quelque peu inspiré. Certains passages se répètent ou varient très légèrement, d'autres sont hors de ma portée (pas beaucoup heureusement, mais autant être franc).

• le livre est assez lourd, dans le sens ou beaucoup d'informations sont données aux lecteurs pour bien comprendre le contexte dans lequel vivaient les hommes au sabre, précisions qui sont réellement nécessaire tant certains passages peuvent paraître hallucinant ou incompréhensible de nos jours. le livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, certains s'en désintéresseront immédiatement tandis que d'autres seront inspirés par cette philosophie qui y est distillée tout du long. Pour ma part, je me situerais entre ces deux catégories. Les pratiquants du bushido et autres sports japonais trouveront beaucoup d'inspirations dans ce livre.

• Petit bémol concernant la réception de ce livre, j'ai reçu celui-ci avec un tampon "Spécimen - Ne peut être vendu". Pour une personne qui aime à exposer ou contempler ses ouvrages, ce genre de mutilation est très désagréable.. Je comprends la démarche et imagine que ce n'est pas si rare, mais c'est bien la première fois que cela m'arrive et j'avoue que j'ai été déçu..

[𝐋𝐚 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧]

• Un livre technique qui m'aura éclairé sur de nombreux points concernant la vie des samouraïs. Je retiendrais certains passages pour leur approche motivante.

𝘛𝘦𝘭 𝘭𝘦 𝘴𝘢𝘣𝘳𝘦 𝘥'𝘶𝘯 𝘴𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳𝘢ï 𝘱𝘭𝘢𝘤é 𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘴𝘦𝘴 𝘮𝘢𝘪𝘯𝘴, 𝘭'𝘰𝘶𝘷𝘳𝘢𝘨𝘦 𝘵𝘳𝘰𝘶𝘷𝘦 𝘴𝘢 𝘱𝘭𝘢𝘤𝘦 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘮𝘢 𝘣𝘪𝘣𝘭𝘪𝘰𝘵𝘩è𝘲𝘶𝘦.
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Étant pratiquante d'arts martiaux depuis un peu plus de quinze ans, j'ai été plus qu'heureuse d'être sélectionnée pour cette opération masse critique.

Hagakure est un incontournable que je voulais lire depuis longtemps. le début est un peu "lourd" en information, mais absolument nécessaire pour poursuivre la lecture de cet ouvrage. Pas de panique, après ça se lit tout seul.

Je rajouterai qu'il ne faut pas oublier que ces textes ont été écrits durant une autre époque, alors oui par moment on peut grincer des dents, mais cela n'en reste pas moins une lecture enrichissante et super intéressante.

Un must have pour tout les pratiquants, les passionnés ou juste les curieux. Hagakure fait partie intégrante de la culture japonaise, une lecture que je recommande donc.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Avant de donner son opinion à quelqu'un, il est préférable de s'assurer d'abord que ce dernier est d'humeur à accepter un conseil. Arrangez-vous pour instaurer une relation de confiance avec votre collègue et assurez-vous qu'il a foi en vos paroles. Commencez par aborder des sujets qui lui tiennent à coeur, et variez les angles d'approche pour faire connaître vos opinions. Décidez du moment approprié, si vous devez exprimer vos pensées par écrit, ou lors de bavardages informels sur le chemin de retour chez vous. Mentionnez vos faiblesses, et essayez de l'inciter indirectement à vous faire part de ses propres opinions. Pendant que vous le complimentez sur ses beaux atours, faites connaître votre point de vue de manière à ce qu'il accepte vos conseils pour corriger ses défauts, comme l'homme qui, la gorge sèche, cherche de l'eau pour étancher sa soif.
Il est très difficile d'y parvenir. Dès lors qu'une mauvaise habitude s'est installée depuis des années, il n'est pas facile de s'en débarrasser. J'en ai aussi fait l'amère expérience. Se montrer convivial et coopératif avec ses compagnons pour les aider à s'amender de leurs insuffisances afin qu'ils soient plus utiles au seigneur est ce qui, dans le service, implique une véritable compassion. Comment espérer qu'un homme s'amende si vous l'humiliez ? N'oubliez jamais cela.
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Il devient évident pour le maître que ce royaume est sans limites et que la perfection ne sera jamais atteinte, quel que soit son niveau d'expertise. En réalisant cela, le maître, pleinement conscient de ses imperfections, poursuivra son chemin, sans jamais se montrer infatué de lui-même ni condescendant envers les autres." Le seigneur Yagyû dit un jour, "Je ne sais pas comment vaincre les autres, mais je connais le chemin de la défaite sur moi-même. Il faut aujourd'hui être meilleur qu'hier et demain meilleur qu'aujourd'hui. La recherche de la perfection est la quête d'une vie et elle n'a pas de fin".
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