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sur 3350 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà mon premier livre de Marguerite Yourcenar... C'est simple : me voilà marquée à jamais !

Marguerite Yourcenar est le pseudonyme de Marguerite Cleenewerck de Crayencour, écrivaine française née en 1903 et décédée en 1983. En 1980, elle est la première femme élue à l'Académie française.

Mémoires d'Hadrien est publié en 1951. Il s'agit d'un roman historique, ou plutôt, une lettre autobiographique imaginaire qu'Hadrien, Empereur romain, adresse au futur Empereur Marc-Aurèle. Hadrien dresse ainsi le bilan de sa vie : sa formation militaire, son goût pour la chasse, son amour pour l'hellénisme, sa succession à Trajan, son mariage malheureux, son amour pour le jeune Antinoüs, etc. le règne d'Hadrien sera placé sous le signe de la PAIX. Il renonce aux guerres et aux conquêtes. Il souhaite avant tout harmoniser l'Empire, le tranquilliser, le pacifier.

J'ai appris énormément de choses avec ce bouquin. Je suis des cours d'Histoire de l'Art et je dois dire que j'ai pu faire de nombreux parallèles entre mes cours (et la période de la Rome Antique) et ce livre. Mais ce n'est pas tout ce que ce bouquin m'a apporté ! Il m'a littéralement subjuguée. J'ai eu le coup de foudre pour cette auteure et, depuis, je ne pense qu'à une chose, me procurer d'autres livres de Marguerite Yourcenar. L'écriture est splendide, le vocabulaire est merveilleux, tout est beau dans ce livre. Alors oui, il faut se creuser un peu la tête, oui, il faut parfois reposer le livre et faire quelques recherches, mais bon Dieu, que c'est bon ! Voilà une parfaite définition du plaisir de lire ! Quelle grande dame!
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Une lecture tout à fait délicieuse ! le style de Marguerite Yourcenar est limpide, esthétique, élaboré. Elle réussit le tour de force de nous rendre proche d'un empereur romain. Entre méditation philosophique et roman historique, ce portrait intérieur d'Hadrien nous transporte au coeur de la complexité humaine.


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Rarement j'aurais été autant ébloui par un roman. Dans une prose poétique à l'érudition éclatante, Marguerite Yourcenar incarne avec une crédibilité stupéfiante le grand empereur romain Hadrien livrant ses mémoires. Ce qui débute par une lettre de vieil homme, décrivant les affres de sa maladie au jeune Marc Aurèle, devient une voix vibrante et gravement humaine retraçant plus de soixante ans de vie dont deux décennies de règne. Lettré, rhétoricien, esthète, philosophe et poète, Hadrien est aussi amoureux de la culture hellénique en laquelle il voit un idéal de civilisation. Après une carrière militaire et sénatoriale fulgurante, il devient empereur à la mort de Trajan qui l'a adopté. Débute alors un règne où la politique expansionniste laisse place à une vision réorganisatrice et stabilisatrice de l'empire. Hadrien n'ignore pas que la civilisation romaine périra un jour, mais son ambition humaniste le pousse à la servir du mieux qu'il le peut pour en préserver l'éclat le plus longtemps possible, malgré les inéluctables transformations du coeur dans l'assimilation des marges.

Au travers du regard d'un pacifiste convaincu qui sut aussi se faire autoritaire et même despote, on décrypte le destin d'un empire en proie aux querelles intestines et aux menaces étrangères. Les quelques libertés prises par l'autrice servent l'histoire sans rien trahir de la rigueur documentaire et historique de l'ensemble. Malgré un souci d'exactitude vertigineux, le récit coule admirablement en un flot de pensée tantôt philosophe tantôt poétique qui parvient à faire surgir les éblouissements, les doutes, les convictions, les amours et les douleurs d'un homme contesté par certains mais élevé au rang de divinité par d'autres. En filigrane de la vie de l'empereur, nous est narrée la triste histoire d'Antinoüs son favori, jeune et beau Bithynien mort noyé à vingt ans dans le Nil, dans des conditions mystérieuses. Cette mort sera le drame d'Hadrien qui offrira à son préféré une relative immortalité en lui élevant des temples, des statues, une cité, et en frappant des monnaies à son effigie.

Une oeuvre empreinte d'un souffle visionnaire et d'une grande poésie.
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C'est la première fois que j'entrecoupe la lecture d'un livre de celles d'autres livres dans l'espoir de pouvoir le savourer plus longtemps. Avant d'être une rencontre avec Hadrien, Mémoires d'Hadrien a été pour moi une rencontre avec Marguerite Yourcenar dont le verbe n'a cessé de m'éblouir de page en page. Les pensées de l'empereur sont exprimées avec une telle profondeur qu'elles nous renvoient souvent aux propres vicissitudes de notre existence. Aucun aspect de l'existence n'est tu et tout est dit avec grâce. Les lignes dédiées à l'amour et à la mort sont de celles qui m'auront le plus durablement marquées.
Il est des livres qu'on ne doit pas oser avant d'avoir dépassé quarante ans disait M. Yourcenar à propos de l'écriture de ces Mémoires. le conseil vaudrait-il également pour leur lecture? Rendez-vous dans dix ans Hadrien !
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« Mémoires d'Hadrien » est un roman écrit à la première personne dans lequel l'empereur romain Hadrien (76-138) s'adresse au jeune Marc-Aurèle qu'il a désigné pour être son successeur. Il s'agit d'une longue lettre dans laquelle il raconte sa vie et son règne. Hadrien ne s'érige pas en modèle, pas plus qu'il ne prétend se substituer aux maîtres de Marc-Aurèle, mais il assure au futur empereur qu'il trouvera dans le récit de sa vie toutes les expériences propres à lui servir de réflexion dans ses propres actions.
Le personnage d'Hadrien n'est pas à proprement parler sympathique. Il a dû intriguer pour être désigné empereur par Trajan, il a assassiné, sans plaisir, mais autant que la raison d'État le lui intimait. Il a guerroyé et réprimé dans le sang les révoltes qui menaçaient l'Empire. Il décrit les limites de ses prédécesseurs pour mieux faire ressortir ses qualités, il collectionne les éphèbes au gré de ses voyages, qu'il traite comme des animaux de compagnie, y compris le très jeune Antinoüs à qui il vouera un amour fou.
Mais Hadrien est aussi un philhellène, qui trouve dans la grâce aérienne des Grecs de quoi compenser sa lourdeur italique. Amoureux des lettres, des arts et des philosophes, il s'oppose à Platon : il ne croit pas à la supériorité des idées sur le monde sensible. Hadrien est curieux de tout : il aime, hume, touche, caresse autant qu'il pense. Il désapprouve les monothéismes car ces religions ne souffrent pas d'autre Dieu que le leur, mais s'initie aux Mystères d'Éleusis et s'adonne au culte de Mithra. C'est parce qu'il ne croit pas au paradis et qu'il est résigné à entrer dans le « royaume des ombres » que son visage est prêt à accueillir chaque rayon du soleil.
Vous l'aurez deviné... Dans ce livre, vous ne vous gausserez pas bruyamment en vous tapant sur la cuisse ! le comique troupier n'est pas de mise au royaume de Marguerite Yourcenar. Dans le premier chapitre passablement ardu, vous vous sentirez comme au pied d'une imposante muraille, mais franchissez-la hardiment, vous ne le regretterez pas.

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Que dire de ce livre, un classique connu et aimé de beaucoup ? 

J'avoue qu'il m'a fait un peu peur. Peur de me confronter à cette oeuvre et à cette autrice.

Pourtant, de prime abord, ce livre est simplement une autobiographie fictive de l'empereur romain Hadrien. 

Arrivé à la fin de sa vie, il se confie par lettres au futur Marc Aurèle. Il lui raconte son enfance, son éducation, ses amours. Comment lui, le jeune membre d'une famille sénatoriale, se retrouva adopté par l'empereur Trajan et propulsé empereur. 

Mais se contenter de cela reviendrait à ignorer toute la singularité de cette oeuvre. 

Marguerite Yourcenar tisse un récit dense, exigeant mais d'une incroyable beauté. Lorsqu'on lit ses pages, à aucun moment on ne douterait du fait que c'est l'empereur, lui-même, qui nous parle à travers les siècles. 

Ce roman ne traite pas seulement du destin d'un homme, certes exceptionnel, mais il est aussi l'évocation des thèmes universels de l'humanité : la vie, l'amour, l'exercice du pouvoir, la philosophie ou la beauté. 

Les pages évoquant le grand amour d'Hadrien, Antinoüs, sonnent avec une grande justesse pour évoquer ce souvenir d'un disparu, les réminiscences des moments de joies ainsi que des lâchetés de l'empereur. 

S'il m'a fallu quelques pages d'acclimatation, je n'ai pu me détacher de ce récit à la musique si particulière, intemporelle. On ressent, grâce à ce roman, une meilleure connaissance de l'empereur Hadrien, pas tant du point de vue de ses réalisations que de son âme.

Un roman absolument magnifique, qui donne envie de le feuilleter, au gré des pages, pour se reimprégner de cette beauté et de cette sagesse.
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Les Mémoires d'Hadrien sont le carnet de notes de l'empereur romain, où il y consigne ses pensées sur sa vie intime, se confiant au lecteur, car le pouvoir l'isole. La lecture peut être difficile : elle nécessite une certaine culture de l'antiquité afin de ne pas passer à côté de toutes les références. Néanmoins, ce livre est une leçon de vie, un traité de l'intelligence, une oeuvre magistrale et poétique. En ces temps de l'immédiateté et de la crainte d'autrui, les interrogations de l'empereur proposent plus que jamais une réflexion nécessaire sur l'intégration des peuples barbares (au sens romain du terme!) et sur l'importance du temps long en politique afin de bâtir un projet qui dépasse la simple destinée d'une vie humaine. le passage le plus terrible et le plus émouvant est à mes yeux la rencontre avec la mort. Je n'en dis pas davantage pour ne rien divulguer de l'intrigue, mais ces pages sont d'une beauté saisissante.
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D'aussi loin que je me souvienne comme lectrice, mes deux modèles d'écrivaines sont Alexandra David-Néel pour le non conformisme, le défi et l'appel au voyage et à la découverte et Marguerite Yourcenar, pour la qualité de l'écriture, la liberté et l'audace de vouloir être la meilleure.
Mon amour de la première m'a amenée au Tibet en 1988 et la seconde, par la lecture de Mémoires d'Hadrien, m'a incitée à repenser ma vie, à lire les philosophes, à m'intéresser à l'histoire et à devenir gestionnaire. Ne jamais sous estimer le pouvoir de la lecture!

Il y a eu tellement de commentaires sur ce livre que je ne ressens le besoin que de lancer quelques idées sur ma seconde lecture.
J'ai relus les mémoires dans le cadre d'une mission impossible à l'émission Plus on est de fous, plus on lit à la radio de Radio-Canada.
Pourquoi relire ce livre? Parce que c'est une oeuvre majeure et qu'on y trouve diverses références aux étapes de la vie; on retient celles qui conviennent à la période où on est rendue.
Il y a plusieurs années, la première moitié de l'oeuvre m'intéressais particulièrement. le jugement d'Hadrien, son code de conduite comme empereur; j'apprenais beaucoup de son « épaisse sagesse », de sa morale stricte mais bienveillante.
À ma seconde lecture, la deuxième partie m'a plus interpellée bien sûr. le vieillissement, son questionnement sur la bonté, son approche face au suicide et à l'ultime, la mort.
Son histoire d'amour avec Antinoüs est toujours aussi prenante. Je crois qu'elle m'a encore plus peinée car lorsqu'on vieillit, perdre son amour est une telle souffrance…
La mort est hideuse, mais la vie aussi.

Grande lecture qui mérite une grande attention. Véritable chef-d'oeuvre, les mémoires d'Hadrien me ravissent encore.
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25 ans de recherche pour écrire ce roman historique. le résultat est éblouissant à brûler les yeux. C'est l'Everest de l'érudition et de la connaissance. Tout simplement incroyable. La vie, les émotions, la psychologie, ses influences, ses échecs et ses accomplissement, puis la mort, TOUT sur l'empereur Hadrien, un empereur ayant eu pour principale ambition de consolider et fortifier les acquis romains, plutôt que de se lancer dans plus de conquêtes. Passionnant. Yourcenar est ici un grand Maître.
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Les « mémoires d'Hadrien » traitent les mémoires d'empereur romain Hadrien. C'est l'empereur qui a fait construire le mur d'Hadrien au nord de la Bretagne. Il est né en 76, il est devenu empereur en 117 en il a régné sur l'empire romain jusqu'à sa mort en 138.

Marguerite Yourcenar a construit une histoire impressionnante sur la vie et le gouvernement de ce grand empereur. le livre n'offre pas des dialogues ou des interactions entre des personnages divers. C'est un monologue dans lequel Hadrien raconte son récit de vie à son fils. On apprend d'abord sa vie d'officier dans l'armée romaine et après sa vie d'empereur. Il décrit et commente tous les intrigues politiques inéluctables. Il raconte et commente des événements importants chronologiquement et, de temps en temps, il donne des conseils à son fils. Bien que, aujourd'hui, cet empereur soit surtout connu par son mur en Bretagne, le mur est mentionné seulement une fois dans tout le livre.

Aux Pays-Bas, l'oeuvre de Marguerite Yourcenar est bien apprécié, bien qu'on le considère un peu difficile à lire. Ce sont des lycéens qui ne sont pas très charmés par ses livres. Ils les trouvent trop difficiles, trop épais, trop compliqués, bref, « ça ne vaut pas la peine ». Je dois avouer que cette étiquette m'a empêché long temps d'ouvrir un de ses livres.

Finalement, il y a quelques semaines, j'ai fait le plongeon différé. D'abord, j'ai lu « L'oeuvre au noir ». C'est un livre tellement bouleversant et grandiose que je n'ai pas encore trouvé le courage d'écrire une petite critique. Ensuite, je me suis jeté aux « Mémoires d'Hadrien ». J'ai lu les deux livres en environ dix jours. Dans les deux cas, ma lecture a été lente. D'abord, le vocabulaire est très riche. Comprendre le texte a exigé une consultation presque continue d'un dictionnaire. Mon dictionnaire compact n'a pas suffi, j'ai dû utiliser le grand dictionnaire sur mon iPad. D'ailleurs, ça a fonctionné très bien, car la recherche par l'iPad est plus vite que la recherche par un dictionnaire ordinaire. Ensuite, pour vraiment comprendre et apprécier la signification et le style du texte, j'ai dû relire des grandes parties. Finalement, j'ai souvent recherché des faits historiques mentionnés dans les deux livres sur internet, pour mieux comprendre le contexte historique. Ça a ralenti la lecture de plus.

Après les avoir terminés, je peux seulement conclure que les deux livres bien valent la peine. Quant à « Mémoires d'Hadrien », c'est un ouvrage impressionnant et totalement convaincant. En effet, j'ai dû me rappeler quelques fois que les mémoires ne sont pas réels, mais les fruits d'une imagination féconde d'un écrivain formidable.

Je trouve « Mémoires d'Hadrien » plus facile à lire que « L'oeuvre au noir ». Je pense que l'écriture est moins difficile à comprendre, il y a moins des mots inconnus, les réflexions du protagoniste sont moins inimitables, et les références littéraires sont moins compliquées.

La lecture de livres tellement bien écrits et étayés, c'est très gratifiante, malgré l'expérience un peu humiliante que ma connaissance de la langue française est encore tellement limitée… :)
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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