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sur 3374 notes
Les Mémoires d'Hadrien sont le carnet de notes de l'empereur romain, où il y consigne ses pensées sur sa vie intime, se confiant au lecteur, car le pouvoir l'isole. La lecture peut être difficile : elle nécessite une certaine culture de l'antiquité afin de ne pas passer à côté de toutes les références. Néanmoins, ce livre est une leçon de vie, un traité de l'intelligence, une oeuvre magistrale et poétique. En ces temps de l'immédiateté et de la crainte d'autrui, les interrogations de l'empereur proposent plus que jamais une réflexion nécessaire sur l'intégration des peuples barbares (au sens romain du terme!) et sur l'importance du temps long en politique afin de bâtir un projet qui dépasse la simple destinée d'une vie humaine. le passage le plus terrible et le plus émouvant est à mes yeux la rencontre avec la mort. Je n'en dis pas davantage pour ne rien divulguer de l'intrigue, mais ces pages sont d'une beauté saisissante.
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D'aussi loin que je me souvienne comme lectrice, mes deux modèles d'écrivaines sont Alexandra David-Néel pour le non conformisme, le défi et l'appel au voyage et à la découverte et Marguerite Yourcenar, pour la qualité de l'écriture, la liberté et l'audace de vouloir être la meilleure.
Mon amour de la première m'a amenée au Tibet en 1988 et la seconde, par la lecture de Mémoires d'Hadrien, m'a incitée à repenser ma vie, à lire les philosophes, à m'intéresser à l'histoire et à devenir gestionnaire. Ne jamais sous estimer le pouvoir de la lecture!

Il y a eu tellement de commentaires sur ce livre que je ne ressens le besoin que de lancer quelques idées sur ma seconde lecture.
J'ai relus les mémoires dans le cadre d'une mission impossible à l'émission Plus on est de fous, plus on lit à la radio de Radio-Canada.
Pourquoi relire ce livre? Parce que c'est une oeuvre majeure et qu'on y trouve diverses références aux étapes de la vie; on retient celles qui conviennent à la période où on est rendue.
Il y a plusieurs années, la première moitié de l'oeuvre m'intéressais particulièrement. le jugement d'Hadrien, son code de conduite comme empereur; j'apprenais beaucoup de son « épaisse sagesse », de sa morale stricte mais bienveillante.
À ma seconde lecture, la deuxième partie m'a plus interpellée bien sûr. le vieillissement, son questionnement sur la bonté, son approche face au suicide et à l'ultime, la mort.
Son histoire d'amour avec Antinoüs est toujours aussi prenante. Je crois qu'elle m'a encore plus peinée car lorsqu'on vieillit, perdre son amour est une telle souffrance…
La mort est hideuse, mais la vie aussi.

Grande lecture qui mérite une grande attention. Véritable chef-d'oeuvre, les mémoires d'Hadrien me ravissent encore.
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25 ans de recherche pour écrire ce roman historique. le résultat est éblouissant à brûler les yeux. C'est l'Everest de l'érudition et de la connaissance. Tout simplement incroyable. La vie, les émotions, la psychologie, ses influences, ses échecs et ses accomplissement, puis la mort, TOUT sur l'empereur Hadrien, un empereur ayant eu pour principale ambition de consolider et fortifier les acquis romains, plutôt que de se lancer dans plus de conquêtes. Passionnant. Yourcenar est ici un grand Maître.
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Je ne suis pas férue d'histoire romaine et pour moi Hadrien se résumait à son mur. Grâce à Empire j'avais récemment découvert le monde romain sous Trajan et voilà que je lis les mémoires de son successeur. Je dis les mémoires de son successeur comme s'il n'y avait pas l'intermédiaire de Marguerite Yourcenar, car écrits à la première personne et tellement imprégnés de ces 1er et 2nd siècles de notre ère, ils donnent l'impression de lire les écrits de cet empereur. D'autant qu'il ne s'agit pas simplement du récit linéaire de sa vie, mais d'un mélange de souvenirs et de réflexions sur la vie. Une sorte de testament de l'âme.

Cependant les sources sur les pensées de cet empereur ne sont pas nombreuses. Il semble qu'il ait écrit une autobiographie qui s'est perdue. Il est donc difficile de savoir quels étaient réellement ses sentiments. Marguerite Yourcenar fait une grande place à ses amours et en particulier à son esclave Antinoüs mort jeune noyé dans le Nil. Il est certain qu'Hadrien lui fit rendre un culte et multiplia les représentations de ce jeune homme mais sa mort volontaire reste un choix de l'écrivaine. (Les diverses statues de cet éphèbe avec le nez grec et les boucles bien rangées me paraissent être plus un stéréotype qu'un véritable portrait.)
Il en est de même pour presque tout le roman, difficile de démêler ce qui est dû à l'érudition de l'écrivaine et ce qui est dû à son talent. Pourtant j'ai trouvé intéressant par exemple de voir la nouvelle secte chrétienne à travers les yeux de ce polythéiste et non pas du dedans, au moment où justement s'écrivaient les Évangiles.
Les réflexions d'Hadrien sur la vie en général et la sienne en particulier me semble justifier que ce !ivre soit ouvert régulièrement pour quelques lignes, que!que soit la part réciproque de Marguerite et d'Hadrien.

Un exemple de l'inspiration de Marguerite Yourcenar.

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Les « mémoires d'Hadrien » traitent les mémoires d'empereur romain Hadrien. C'est l'empereur qui a fait construire le mur d'Hadrien au nord de la Bretagne. Il est né en 76, il est devenu empereur en 117 en il a régné sur l'empire romain jusqu'à sa mort en 138.

Marguerite Yourcenar a construit une histoire impressionnante sur la vie et le gouvernement de ce grand empereur. le livre n'offre pas des dialogues ou des interactions entre des personnages divers. C'est un monologue dans lequel Hadrien raconte son récit de vie à son fils. On apprend d'abord sa vie d'officier dans l'armée romaine et après sa vie d'empereur. Il décrit et commente tous les intrigues politiques inéluctables. Il raconte et commente des événements importants chronologiquement et, de temps en temps, il donne des conseils à son fils. Bien que, aujourd'hui, cet empereur soit surtout connu par son mur en Bretagne, le mur est mentionné seulement une fois dans tout le livre.

Aux Pays-Bas, l'oeuvre de Marguerite Yourcenar est bien apprécié, bien qu'on le considère un peu difficile à lire. Ce sont des lycéens qui ne sont pas très charmés par ses livres. Ils les trouvent trop difficiles, trop épais, trop compliqués, bref, « ça ne vaut pas la peine ». Je dois avouer que cette étiquette m'a empêché long temps d'ouvrir un de ses livres.

Finalement, il y a quelques semaines, j'ai fait le plongeon différé. D'abord, j'ai lu « L'oeuvre au noir ». C'est un livre tellement bouleversant et grandiose que je n'ai pas encore trouvé le courage d'écrire une petite critique. Ensuite, je me suis jeté aux « Mémoires d'Hadrien ». J'ai lu les deux livres en environ dix jours. Dans les deux cas, ma lecture a été lente. D'abord, le vocabulaire est très riche. Comprendre le texte a exigé une consultation presque continue d'un dictionnaire. Mon dictionnaire compact n'a pas suffi, j'ai dû utiliser le grand dictionnaire sur mon iPad. D'ailleurs, ça a fonctionné très bien, car la recherche par l'iPad est plus vite que la recherche par un dictionnaire ordinaire. Ensuite, pour vraiment comprendre et apprécier la signification et le style du texte, j'ai dû relire des grandes parties. Finalement, j'ai souvent recherché des faits historiques mentionnés dans les deux livres sur internet, pour mieux comprendre le contexte historique. Ça a ralenti la lecture de plus.

Après les avoir terminés, je peux seulement conclure que les deux livres bien valent la peine. Quant à « Mémoires d'Hadrien », c'est un ouvrage impressionnant et totalement convaincant. En effet, j'ai dû me rappeler quelques fois que les mémoires ne sont pas réels, mais les fruits d'une imagination féconde d'un écrivain formidable.

Je trouve « Mémoires d'Hadrien » plus facile à lire que « L'oeuvre au noir ». Je pense que l'écriture est moins difficile à comprendre, il y a moins des mots inconnus, les réflexions du protagoniste sont moins inimitables, et les références littéraires sont moins compliquées.

La lecture de livres tellement bien écrits et étayés, c'est très gratifiante, malgré l'expérience un peu humiliante que ma connaissance de la langue française est encore tellement limitée… :)
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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La profondeur de ce roman historique, la finesse de l'analyse des sentiments humains et l'ampleur des recherches de Yourcenar pour entrer dans la peau d'Hadrien, empereur romain de 117 à 138, force l'humilité du lecteur, raison pour laquelle j'ai rédigé celle-ci avec beaucoup de difficultés et de prudence.
Ce livre prend la forme de mémoires adressés à Marc Aurèle, petit fils adoptif d'Hadrien et future empereur romain. Commençant à percevoir les rivages de sa mort, Hadrien lègue à son futur héritier des constats et des leçons de vie.
Peu de passages ont pour objet l'immense tâche pacificatrice et progressiste à laquelle s'est attelée Hadrien. La grande partie de cette oeuvre partage l'analyse des sentiments éprouvés par cet homme d'Etat, et ses réflexions sur des sujets divers.
Humanisme, amour, voyages, perte de l'être aimé, religion, arts, réflexions sur le parcours d'un homme : la palette des sentiments et des faits disséqués par Hadrien, sous la plume de Marguerite Yourcenar, est trop grande et trop fine pour que je puisse en faire une analyse brève et constructive.
Par conséquent, je vous encourage à lire ce livre, duquel vous ressortirez forcément grandi, en ouvrant votre esprit aux leçons dispensées par l'un des plus grands empereurs romain.
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Ce livre est une référence. Marguerite Yourcenar fait parler – bien plus qu'écrire – l'empereur Hadrien. Il s'adresse à l'un des ces futurs successeurs : Marc Aurèle. L'auteure s'efface littéralement pour laisser la place à un prince et à de temps méconnus. Son talent fait qu'elle reste présente à l'image du fantôme d'Antinoüs.
Toute une époque ce révèle mais également tout un système. Si la vie d'Hadrien et son testament sont au coeur du roman le principal est ailleurs. Il s'agit réellement d'une leçon, une manière d'être un homme d'État : le chef d'un empire qui doit digérer les dernières conquêtes (celles de Trajan) et se trouver une nouvelle identité. Et pour ce faire l'imperator privilégie la paix, l'économie, les arts. La guerre et la politique ne sont pas oubliées. Les voilà évoquées au travers des relations avec le Sénat, la difficile question de la succession, les conflits contre les Parthes et la création de la Palestine.
La discipline auguste n'est pas simplement le code de conduite du légionnaire. Elle est une manière de gouverner et de vivre. Hadrien mourant nous livre des réflexions sur la joie, l'accomplissement de soi, la maladie, la survie, la douleur, le suicide, la mort et le sentiment humain qui les contient tous : l'amour.
Cette référence permet au lecteur contemporain de se plonger dans l'histoire romaine, à une époque peu connue (le IIe siècle) mais elle est aussi une réflexion criante d'actualité sur les temps présents (le célèbre « nous autres civilisation savons désormais que nous sommes mortelles » de Paul Valéry n'est pas loin).
Bien plus qu'un roman historique il s'agit d'un voyage au coeur de soi-même, que l'on soit homme ou femme, jeune ou ancien, amateur ou non d'histoire ou de philosophie...
Lien : http://kriticon.over-blog.com/
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Je ne suis pas sûr que, sans le challenge ABC, j'aurais un jour ouvert ce livre. Il me paraissait assez pointu, ardu, et ce malgré la note générale sur Babelio, j'avais peur qu'il soit trop indigeste. le début me parût laborieux mais au fur et à mesure de ma lecture, j'ai trouvé cela passionnant.
Nous sommes en présence ici d'un grand roman historique sous forme de biographie de l'empereur Hadrien où plutôt d'un écrit d'Hadrien à son successeur.
Au crépuscule de sa vie, homme entouré mais seul, il relate son parcours, sa jeunesse, son avènement, les luttes politiques qu'il a dû mener. On voyage d'un bout à l'autre de l'empire romain.
Son règne fut surtout marqué par son désir de paix, d'arrêt de la politique d'expansion de l'empire. Il axa la création de routes commerciales, développa les principales villes, encouragea les arts.
Une grande partie est également consacré à un côté plus intime, la place à ses côtés de son favori Antinoüs, ses propres pensées suicidaires sur la fin de sa vie.
C'est brillant, très intéressant pas uniquement d'un point de vue historique, de nombreux passages sont très poétiques et philosophiques.
Les carnets de notes en fin d'ouvrage complètent cette lecture, on découvre que ce livre a été remanié, oublié, renoncé, repris... Ils nous laissent entrapercevoir le cheminement de l'écriture. On ne peut qu'être admiratif du travail très pointu et colossal de Marguerite Yourcenar qu'il lui a fallu pour reconstituer la vie d'Hadrien.
Les notes de mon édition permettent d'imaginer en partie la part de réel et d'imaginaire du récit et les sources auxquelles l'auteure a pu se fier.
Si vous n'avez vous-même pas encore franchi le pas, je ne peux que vous y encourager en espérant que vous en retirerez autant de plaisir à cette lecture que j'ai pu en ressentir.
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Ce roman historique, publié au début des années 1950, est un des sommets de la littérature du XX° siècle. Dès les premières pages, nous sommes emportés par un style d'une qualité et d'une richesse infinies. Marguerite Yourcenar fait parler Hadrien, empereur de Rome au début de II° siècle de notre ère. Ou plutôt, elle le fait écrire, car ce livre est en fait longue une lettre adressée par l'empereur à son petit-fils adoptif Marc Aurèle, alors qu'Hadrien vient de passer la soixantaine, commence à connaître les souffrances de la vieillesse, et se voit approcher à grands pas de "l'autre rive". Succédant à des empereurs ambitieux, guerriers, qui pouvaient user et abuser de la violence des forts, il se montrera un humaniste modéré, cultivé, généreux, altruiste. Il commencera par abandonner des territoires lointains, conquis avant lui par des ambitieux, sans stratégie ni scrupules, pour le simple goût de la conquête, et sans solution pour l'avenir. Quand il rendra une première visite au roi d'Egypte, il lui restituera sans conditions sa fille, enlevée par son prédécesseur et tenue captive à Rome. Il fera baisser la violence sur tout son empire, défendra l'éducation, les lettres et les arts. Il sera adulé par son peuple, et se cherchera un successeur à la hauteur de son oeuvre, que celui-ci devra développer, cultiver, sans jamais retomber dans les démons anciens. Le personnage valait bien un roman. Le style épistolaire apporte beaucoup au livre, mais c'est le talent littéraire de l'auteure qui nous frappe, l'énorme travail qu'a certainement nécessité la réalisation de cet ouvrage, pour un résultat extrêmement brillant. Que l'on ne s'y trompe pas: en faisant parler Hadrien, sur bien des sujets, c'est M.Yourcenar qui parle. Tous ces propos de sages, ces remarques philosophiques de haute volée, ils sont écrits par Hadrien, mais c'est l'auteure qui s'exprime. Pourquoi pas? Jusqu'à ceci: Hadrien est bisexuel, mais il ne porte aucun intérêt à sa femme Sabine. Il s'intéresse plutôt aux jeunes garçons, et même aux très jeunes. Vu d'aujourd'hui, ce serait un pédophile. Telle n'était pas la vision de l'époque, et sa relation avec Antinoüs, un de ses jeunes protégés qui se suicidera avant d'avoir 20 ans, constitue une partie significative du livre. Tout comme la construction d'une ville entière dédié à cet amant après sa mort tragique: Antinoë, magnifique cité de type grec construite en terre égyptienne (mais qui fut semble-t'il détruite au début du XIX° siècle par des récupérateurs de pierres pour construire une sucrerie....). Au total, nous touchons là un chef d'oeuvre, par la forme avant tout, mais aussi par l'intérêt du sujet, l'audace de l'auteure à le traiter (trait commun aux auteurs de romans historiques), et la qualité de la personnalité et de l'oeuvre du personnage titre.
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"J'ai formé le projet de te raconter ma vie." Sur son lit de mort, l'empereur romain Hadrien (117-138) adresse une lettre au jeune Marc Aurèle dans laquelle il commence par donner "audience à ses souvenirs". Très vite, le vagabondage d'esprit se structure, se met à suivre une chronologie, ainsi qu'une rigueur de pensée propre au grand personnage. Derrière l'esthète cultivé et fin stratège qu'était Hadrien, Marguerite Yourcenar aborde les thèmes qui lui sont chers : la mort, la dualité déroutante du corps et de l'esprit, le sacré, l'amour, l'art et le temps. À l'image de ce dernier, ce "grand sculpteur", elle taille, façonne, affine avec volupté chacun des traits intérieurs du grand homme à qui elle fait dire : "Je compte sur cet examen des faits pour me définir, me juger peut-être ou tout au moins pour me mieux connaître avant de mourir."

Marguerite Yourcenar trouva un jour, dans la Correspondance de Flaubert, une phrase inoubliable :
« Les dieux n'étant plus, et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été. »
Et l'auteur des Mémoires d'Hadrien ajoute :
« Une grande partie de ma vie allait se passer à essayer de définir, puis à peindre, cet homme seul et d'ailleurs relié à tout. »

Traduit dans seize langues, salué par la presse du monde entier, les Mémoires d'Hadrien n'ont jamais cessé, depuis leur publication en 1951, d'entraîner de nouveaux lecteurs vers cet Empereur du IIe siècle, cet « homme presque sage » qui fut, en même temps qu'un initiateur des temps nouveaux, l'un des derniers libres esprits de l'Antiquité.

J'adhère à ce "résumé éditeurs".
J'ai vraiment aimé ce voyage dans l'Antiquité.
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