Sociologie historique du politique

Une synthèse fort pertinente, qui met en exergue une nouvelle discipline politique, la sociologie historique du politique, qui tente de construire des "ponts" interdisciplinaires afin d'arriver à une analyse plus fine du fait politique. Très bonne idée, qui fait véritablement avancer la recherche.

Articulé autour de trois thèmes chers à la politique, et notamment à la sociologie politique que sont la "genèse de l'Etat moderne" (construction de l'Etat-nation wébérien, qui convoque le monopole de violence légitime grâce à la perception des impôts en vue d'une construction d'un corps militaire étatique), mais aussi la construction de la "citoyenneté et des identités nationales" (création de la nationalité, par des volontés nationalistes de rassemblement des différentes communautés territoriales, linguistiques etc.) pour enfin analyser la "civilisation électorale" (construction d'un électorat national, de la sacralisation de l'acte de vote, et de l'émergence d'une classe politique professionnelle et nationale etc.)
Cette synthèse convoque tous les plus grands auteurs de sociologie (Norbert Elias, Emile Durkheim, Max Weber) et de science politique (Stein Rokkan, Benedict Anderson, Pierre Bourdieu, Bertrand Badie) de même qu'en histoire, pour rassembler l'ensemble des savoirs, et ainsi éviter les cloisonnements et écueils, afin de déconstruire historiquement et sociologiquement des catégories politiques qui, bien souvent, nous sont posées et apparaissent comme allant de soi (le vote, la nation, l'Etat, la classe politique, ...).
Un travail très pertinent, et surtout fort intéressant, notamment pour comprendre comment se sont construites historiquement et socialement ces différentes catégories!