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Eclats tome 1 sur 2

Erik de Graaf (Autre)
EAN : 9782390410102
264 pages
Champaka Brussels (21/08/2020)
3.58/5   18 notes
Résumé :
Un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Esther et Victor, anciens amants, se retrouvent dans un cimetière. Ils ne se sont plus revus depuis l'invasion des Pays-Bas par les troupes hitlériennes. Tous deux sont marqués par les années de guerre qu'ils tentent, vaille que vaille, de se transmettre en mots. Leurs récits, chargés en émotion, portent sur les choix - souvent impossibles - qu'ils ont dû faire, les êtres chers qu'ils ont perdus et, surtout, la batai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Grâce aux Éditions Dupuis et net galley, j'ai eu le plaisir de lire le diptyque Éclats / Cicatrices d'Erik de Graaf.
Un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Esther et Victor, anciens amants, se retrouvent dans un cimetière.
Ils ne se sont plus revus depuis l'invasion des Pays-Bas par les troupes hitlériennes.
Tous deux sont marqués par les années de guerre qu'ils tentent, vaille que vaille, de se transmettre en mots.
Dans ce premier tome, Éclats, nous découvrons un peu l'histoire du couple mais surtout celle de Victor. La mort d'un de leur ami proche, les dégâts faits par cette guerre. Sans oublier la perte de leurs rêves, de leurs jeunesses, de leurs innocences..
Le graphisme est très épuré et je trouve que ça colle parfaitement à l'ambiance.
Les couleurs aussi sont épurées, comme quand on feuillette un vieil album avec des photos dans les tons sépia. Tous les retours dans le passé sont dans les tons bruns, et c'est très réussi.
J'ai apprécié qu'il n'y ai pas trop de détail, cette sobriété qui change des albums que je lis d'habitude mais qui colle parfaitement avec l'ambiance, l'histoire, les personnages.
Victor et Esther sont tout en pudeur, en sobriété. Des couleurs vives auraient été déplacées.
Ce roman graphique est une jolie surprise, je ne savais pas à quoi m'attendre en le commençant. J'aime lire des ouvrages sur la seconde guerre mondiale et celui-ci ne m'a pas déçu.
Ma note : 4,5 étoiles
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La période de la guerre 40 - 45 du côté des Pays - bas en roman graphique , c'est un pari osé et ...réussi de l'auteur néerlandais Erik de Graaf .
Le seul témoignage que le monde entier connaît c'est le touchant récit d'Anne Frank .
Erik de Graaf a voulu rendre hommage à ses grands - parents , à toutes ces personnes anonymes dont la vie est bouleversée par la guerre .
Les Pays - bas étaient neutres et ne s'attendaient pas du tout à être envahis par l'armée allemande .
Et pourtant l'invasion aura lieu et comme partout , il y aura des collabos et des résistants , des juifs pris au piège mais surtout des hommes et des femmes comme vous et moi , nés à une mauvaise époque , au mauvais endroit . Des hommes qui se trompent de camps en voulant vaincre le bolchevisme.
Un an après la fin de la guerre , Esther et Victor se retrouvent , ils se sont aimés , se sont faits des promesses mais maintenant tout ce qu'ils ont vécu les séparent .
Victor va raconter à Esther comment leur ami commun , Christiaan est mort .
Une mort en temps de guerre , une mort qui n'est pas héroïque , qui semble si dérisoire après coup .
Ce récit se compose de deux tomes , à la fin de chaque tome , l'auteur publie des photos , des fragments de vie de son grand - Père qui donnent une dimension humaine au roman graphique .
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« Jeux de mémoire » paru en 2010 était un livre composé de trois recueils publiés auparavant en néerlandais en 2005 et remaniés pour ne former qu'un livre qui racontait les souvenirs d'enfance d'Erik de Graaf et en particulier des vacances qu'il passait chez ses grands-parents. C'est à nouveau sa famille qui est à la source d'« Eclats » : l'auteur s'appuie sur les souvenirs de guerre de son oncle et de son grand-père ainsi que le souligne le cahier en fin d'album « le vécu derrière la fiction » qui présente des fac-similés de lettres, de documents d'état-civil , des photos de famille et des objets du quotidien.
« Eclats » a connu sa première publication en langue française chez la Pastèque en 2013 et a été réuni avec le deuxième volet du diptyque en 2020 chez les éditions Dupuis dans une nouvelle maquette où les couvertures se répondent et se complètent telles les deux pièces d'un puzzle pour en former une troisième, très jolie, qui marque à la fois les retrouvailles du couple d'amoureux et souligne qui est le personnage principal de chacun des tomes.

Samedi 4 mai 1946, voici maintenant un an que la guerre est terminée en Hollande et six ans que Christian repose dans le cimetière où vient se recueillir son ami Victor. Ce dernier se remémore leurs derniers jours ensemble en mai 1940 alors que Christian ne rêvait que d'en découdre et de continuer le combat, après ce qu'il considérait comme une trahison de Willemine et la famille royale, persuadé qu'un sabotage des canons avaient eu lieu précipitant une honteuse capitulation de son pays. En sortant du cimetière, il croise Esther. Ils étaient pratiquement fiancés avant-guerre ; c'est d'ailleurs Christian qui les avait présentés l'un à l'autre. A son retour du front, Victor l'avait cherchée ; on lui avait dit qu'elle avait fui les persécutions car elle était juive. Il la croyait morte et ne pensait jamais la revoir ! Elle lui demande alors de lui raconter sa vie depuis le moment où tous leurs projets ont volé en « éclats » et de lui dire comment et pourquoi leur ami est mort.

Jeux de mémoires

Ce premier tome, comme le rappelle la couverture dans laquelle son visage apparaît en gros plan, s'intéresse donc davantage au personnage de Victor puisqu'il va raconter son histoire à son amie à la demande de celle-ci. On va avoir le récit en couleurs durant lequel Victor sera pratiquement « interviewé » par Esther qui oriente ses souvenirs par ses remarques et ses questions en 1946 et des flashbacks de deux ordres : les premiers sur la guerre sont couleur sépia comme des clichés d'époque et ceux plus anciens sur l'avant-guerre sont en noir et blanc. Ces codes chromatiques donnent une lisibilité au va et vient entre passé et présent et celle-ci se trouve même accentuée par l'inclusion de dates à chaque début de séquence présentées sous la forme de feuille d'une éphéméride.

Vies brisées

Erik de Graaf signe donc un livre « témoignage » sur l'invasion des Pays-Bas par l'Allemagne nazie et sur leur amère défaite lors de la blitzkrieg. On a l'impression, grâce au mode de la conversation, qu'il se confie directement à nous et l'on perçoit alors ses regrets d'une capitulation trop rapide, sa douleur devant la perte d'êtres chers, sa nostalgie du passé heureux et la difficulté d'abandonner ses rêves personnels. Il est question très allusivement de son entrée dans la résistance mais ce sera sans doute abordé davantage dans le deuxième volume. Dans celui-ci, Esther juge très sévèrement la non -rébellion de jeunes soldats qui n'ont rien pu faire contre « les Boches », puis ont fui ou se sont cachés. Ces réactions - qui trouveront également leurs explications dans le deuxième volume - pourraient être celles du lecteur frustré d'héroïsme … Or, il me semble que c'est justement une version anti-hollywoodienne que veut donner de Graff ici, et que les propos d'Esther soulignent finalement combien des jeunes gens ordinaires étaient plongés dans une situation qui ne l'était pas.

Le parti-pris de la sobriété

Le dessin très épuré contribue à cette volonté de ne pas glorifier ni faire « d'esbrouffe », il est très 1950, tenant de la ligne claire et du style atome qu'admire le dessinateur, et possède un côté rétro. Comme le monologue intérieur du début très succinct, les dialogues sont très lapidaires, et il n'y a pas de récitatifs hormis des notations temporelles. Toute la palette des sentiments est transcrite par les expressions des yeux et des bouches des personnages mis en valeur grâce aux cadrages resserrés. le fait qu'il y ait une certaine réticence à exprimer le vécu montre de façon très efficace que les « cicatrices » (titre du second volume) sont loin d'être refermées. Cette pudeur permet aussi au lecteur d'essayer de combler les blancs et le rend actif tout en dotant le propos d'une sorte d'universalité.

C'est un livre intéressant parce qu'il aborde un sujet peu traité : l'occupation allemande en Hollande. Ici ce sont de anonymes, pas des héros, qui sont mis en scène. le traitement de l'histoire avec de brèves allusions à l'Histoire et un va et vient permanent entre les époques pourra en décontenancer plus d'un tout comme les redites et la lenteur du rythme ; mais c'est emblématique des mots qui se cherchent, de souvenirs qu'on a voulu enfouir qui remontent à la surface, de jeux de [la] mémoire aussi et d'une certaine pudeur. Ce récit tout en sobriété n'en est finalement que plus émouvant.
Je remercie Erik de Graaf, les éditions Dupuis et Netgalley de m'avoir offert la possibilité de le lire.
#Eclats#NetgalleyFrance
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Eclats/Cicatrices: tome 1, Eclats de Graaf Editions Dupuis.
Éclats est la première partie de cette histoire sur la perte. Perte de l'innocence, des rêves, de la jeunesse et, bien sûr, de la liberté.
Quel que soit le pays, la ville, le village, la famille ... s'il y a un sujet tabou la plus part du temps c'est bien celui du comportement de chacun, chacune dans une situation de conflit armé surtout lorsque l'on est un civil. le dessinateur de Graaf s'est inspiré de l'histoire de sa famille et aux questions qu'il se pose, qu'il nous pose a t'il, avons nous les réponses?
Un graphisme sans fioriture allié à un texte très succinct donne du relief à l'histoire. Je ne connais pas ou si peu l'histoire des Pays-Bas dans le conflit de la seconde guerre mondiale ,j'ai donc eu quelques difficultés à suivre la chronologie des évènements mais après une enquête internet j'étais au point.
Victor et Esther se retrouvent dans ce premier volet c'est Victor qui (se) raconte, je vais donc très vite aller lire Esther.
Un regret inhérent à la version numérique le manque de contact avec l'objet livre...
Un grand merci aux éditions Dupuis pour ce partage #Éclats #NetGalleyFrance
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1946. Un an après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Victor et Esther se retrouvent dans un cimetière. Les deux jeunes gens furent amants et au travers d'une longue conversation, ils vont se raconter. Victor abordera notamment son parcours et les drames qu'il a dû subir.

Dès que j'ai lu le synopsis, j'ai su que je voudrais lire ce roman graphique. En effet, la thématique abordée m'intéresse fortement et je dois dire que Erik réussit à bien mettre en scène les drames de cette Guerre.

J'ai été très déroutée au début de cette lecture, me perdant parfois dans la temporalité, puisque les retours en arrière sont très nombreux. Malgré tout, l'auteur veille bien à indiquer les dates afin de ne pas perdre son lecteur. Après une petite période d'adaptation, je me suis laissée porter par cette histoire.

L'auteur a fait le choix de la sobriété tout à au fil des vignettes, que ce soit dans les dialogues qui ne sont pas forcément présents constamment, comme dans le graphisme épuré. Les passages au passé sont en noir et blanc, et ceux du présent sont en couleurs. Je peux simplement reprocher de ne pas avoir eu des dessins plus distinctifs, confondant ainsi parfois certains personnages entre eux.

Un roman graphique qui, au travers d'un couple qui se retrouve, va retracer les heures sombres de l'Histoire. Beaucoup d'émotion transparaît dans ces vignettes, et l'histoire est bouleversante à suivre.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
-Tu la racontes ton histoire oui ou non ?
-Tu es sûre d’avoir envie de l’entendre du début à la fin ? Toute l’histoire… sinon tu ne comprendras pas ce qui s’est passé … ni pourquoi. Je n’en ai encore jamais parlé à personne. C’était juste des bribes dans ma tête. Je n’ai fait le rapprochement que plus tard.
(Esther et Victor p. 37-38)
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Vidéo de Erik de Graaf
Un récit puissant et subtil sur les blessures engendrées par la Seconde Guerre mondiale vue sous les angles de l'amour et de l'amitié.
"éclats / Cicatrices", par Erik de Graaf. Histoire complète en 2 tomes disponibles le 4 avril 2020.
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