Lucky Luke, tome 2 : Rodéo

Dans "Grand Rodéo" publié dans Spirou en 1948, Lucky Luke en visite à Najavo City profite d'un concours de rodéo pour ridiculiser de A à Z Cactus Kid la terreur locale qui joue aux caïds.
Dans "Lucky Luke à Desesperado City" publié dans Spirou de 1948 à 1949, débute le grand classique de la ville corrompue sans foi ni loi où l'ordre et le morale sont portés disparus... le lonesome cowboy affronte les criminel as du tir dénommé les frères pistol, à la solde d'un criminel en col blanc qui lui se contente de tirer les ficelles pour récupérer de très fortes sommes d'argent (refrain bien connu, et qui va continuer tant que les contrôleurs et les contrôlés seront copains comme cochons, quand il ne s'agit pas purement et simplement des mêmes personnes),
Dans "La Ruée vers l'or de Buffalo Creek" publié dans Spirou en 1949, Lucky Luke fait une blague à un vieux chercheur d'or (avec 3 histoires de mine d'or en 2 ans, il faut penser au renouvellement Monsieur Morris ^^). L'enthousiasme de ce dernier déclenche une ruée vers l'or qui remonte jusqu'à Wall Street, et personne ne veut croire notre lonesome cowboy quand celui-ci veut stopper tout le bataclan avant qu'il n'arrive un drame... Donc on retrouve tous les gimmicks de la ville champignon destinée à devenir une ville fantôme !

Morris s'émancipe scénaristiquement des cartoons et des peanuts yankees, et force est de constater que l'ensemble gagner autant en intérêt qu'en qualité ! le rythme se pose et l'humour se diversifie, mais graphiquement cela a quand même bien vieilli... Reste que je me suis amusé, et c'est l'essentiel ^^

Ce n'est pas une histoire de Lucky Luke qui nous ait offerte ici mais bien trois. Et comme on en est qu'au deuxième tome des aventures du cow-boy solitaire, c'est l'occasion de voir le dessin évoluer rapidement. Dans la première de ces histoires Lucky a maigri par rapport au premuier tome mais garde un menton proéminent... qu'il perd dans la deuxième et troisième histoire. Il se rapproche du Lucky Luke qu'on connait mais n'est pas encore aussi filiforme.

Côté scénario, les trois histoires sont bien différentes: la première donne son titre à l'album et tourne donc autour d'un rodeo et d'un adversaire particulièrement détestable que Luke sera obligé de mettre hors d'état de nuire. Dans la seconde, tout une ville a sombré dans le crime et notre héros aura bien du mal à venir à bout de tous ses malfrats qui veulent pouvoir continuer leurs méfaits en toute tranquillité grâce à un shérif accro au jeu et pas très impliqué. Et dans la dernière on ne voit presque pas Lucky Luke puisque le thème est principalement la ruée vers l'or et les folies qu'elle amène chez les différents habitants (chercheurs d'or et le microcosme autour qui cherche à en profiter) le héros n'est que le déclencheur malheureux du phénomène et reste ensuite surtout observateur.

Morris déploie donc ici tout un panel de son talent scénaristique avec des histoires courtes qui tiennent chacune bien la route. La dernière notamment est une critique assez juste des engouements capitalistes et de tout ce qui peut se construire économiquement en ne reposant sur rien.

Les partenaires habituels du héros (Dalton ou Rantanplan) ne sont pas encore arrivés, Jolly Jumper ne nous délivre pas ses pensées même si son graphisme est déjà figé, Lucky Luke chante le Lonesome Cowboy (deux histoires sur 3)... mais au début et pas à la fin de l'histoire. Bref, les ingrédients ne sont pas tous là mais la cuisine est déjà goûteuse.

Le trait peut paraître plus grossier que ce que Morris produira plus tard, mais la qualité est déjà là. Il a une certaine façon de traiter la dynamique des personnages à la manière des dessins animés, avec un coup de crayon vif et assez brut, et l'usage de plans très cinématographiques, avec des contre plongées pas mal réussis, donne une certaine pêche à l'histoire. Par contre les couleurs sont plutôt basiques, c'est dû surtout aux techniques d'impression de l'époque qui limitent tout de même la création. Pour une bande dessinée de 1951 (les histoires ont été créées en 1948 et 1949), c'est de bonne tenue, le rythme aussi s'inspire du cinéma, les gags sont plutôt bons, on sent un peu le style que Goscinny insufflera plus tard. Concernant le scénario des trois histoires comprises dans cet album, il n'y a pas de grandes surprises. Dans les deux premières, Rodéo et Lucky Luke à Desperado-City, on va y trouver des bons, des méchants, un héros imbattable qui s'en sort toujours, dans n'importe quelle situation, on sent le scénario de western classique simplifié pour un public jeune. La troisième est un peu différente, La ruée vers l'or de Buffalo Creek raconte une histoire partie d'une simple farce et qui prend des proportions démesurée, le personnage de Lucky Luke y est plus en retrait, c'est plus une fable économique sur le phénomène de la folie de l'or. Ces aventures ne resteront pas inoubliables, elle valent surtout comme témoins de la genèse d'une grande série, d'un grand classique de la bande dessinée.

Trois histoires dans ce numéro datant des années cinquante.
La première "rodéo", oppose Lucky Luke à Cactus Kid, un dur à cuire, lors d'un grand rodéo à Navajo-City.
La deuxième a pour nom "Lucky Luke à Desperado City" dans laquelle il rencontrera les frères Pistol, des rois de la gâchette et terreur de la ville.
La troisième s'intitule "la ruée vers l'or de Buffalo Creeks". Dans celui-ci Lucky Luke fait une plaisanterie à Joe un vieux chercheur d'or endormi près de la rivière, en déposant une pépite dans sa batée.
Les dessins se font plus détaillés que le précédent et les dialogues sont plus étoffés, même s'ils sont absents très souvent plusieurs cases durant.
Trois histoires très originales dans lesquels Morris est seul aux commandes, ou Jolly Jumper ne parle toujours pas et ou Lucky Luke boit, fume et, est toujours prêt à la bagarre.

Ce deuxième tome de la série Lucky Luke d'origine regroupe en fait trois histoires.
Dans la première, qui donne son titre à l'album, Lucky Luke affronte le terrible Cactus Kid lors d'un rodéo mémorable.
Dans la seconde, le cow-boy débarrasse Desperado City des terribles frères Pistol.
Et enfin dans la troisième, il fait une blague qui déclenche une ruée vers l'or à Buffalo Creek.

On ne peut pas nier que cet album a un peu vieilli, notamment au niveau du vocabulaire utilisé, et le dessin n'est pas encore totalement abouti même s'il a déjà évolué par rapport au premier album.
Néanmoins, les trois histoires sont vraiment typiques et nous plongent dans le Far West. On découvre notamment dans la première toutes les épreuves d'un rodéo.
Enfin, l'analyse de la ruée vers l'or est un petit bijou d'intelligence, tous les phénomènes et comportements qu'elle entraîne sont très bien décrits.