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EAN : 9782266315432
304 pages
Pocket (15/04/2021)
4.31/5   416 notes
Résumé :
À sa naissance, Lisbeth est enlevée à sa mère pour être confiée à Mattie, une esclave, qui se voit contrainte de se séparer de son propre bébé pour devenir la nourrice de l'enfant. Une relation intense, qui va influencer leurs vies pendant des décennies, se développe entre elles et Lisbeth trouve auprès de Mattie et des siens sa famille de cœur. Mais un tel lien entre deux personnes que tout sépare est-il vraiment sans conséquence ?

Le Crocus jaune es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (152) Voir plus Ajouter une critique
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Mattie, jeune esclave est contrainte de se séparer de son nourrisson pour devenir la nourrice de Lisbeth dans la riche demeure de ses maîtres. le déchirement est total pour Mattie qui doit allaiter la petite et confier son fils Samuel à une autre mère. Pourtant, très vite Lisbeth va s'attacher à Mattie car à l'époque, les mères étaient fort peu présentes et encore moins aimantes. On va suivre ici le lien entre Mattie et Lisbeth au fil des années et les questions qu'engendre un tel attachement à l'époque de l'esclavage.

Le crocus jaune est une histoire bien agréable et très fluide. Néanmoins, je regrette que ce roman soit si court. On passe d'une année à l'autre au fil des chapitres sans avoir eu le temps de cerner le lien qui unit les deux héroïnes. Ça manque selon moi d'un peu de consistance, de descriptions, d'émotions. Sans compter que tout est un peu cousu au fil blanc. Pas d'effet de surprise.

N'en reste pas moins que ce livre est bien sympathique, agréable et accessible.
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« Prendre un enfant par la main
Et lui chanter des refrains
Pour qu'il s'endorme à la tombée du jour
Prendre un enfant par l'amour »

Cette jolie chanson d'Yves Duteil illustre parfaitement ce roman. Ces mains qui se tiennent, que l'on voit sur la couverture, ce sont celles de Lisbeth et de sa nourrice noire esclave, Mattie. Entre elles, ce ne sont pas de simples relations entre maîtresse et esclave qui se sont installées. Un lien bien plus profond les unit. le destin les sépareront, mais toujours elles resteront ancrées dans le coeur de l'autre.

Et c'est le destin de ces deux femmes que nous sommes amenés à suivre. Deux femmes que tout oppose : l'une blanche, l'autre noire, l'une fille d'un riche propriétaire promise à un beau mariage, l'autre esclave de génération en génération.

Si l'intrigue dans son ensemble est assez convenue et sans grande surprise, j'ai tout de même passé un joli moment de lecture. Il se passe ce qu'on voudrait qu'il se passe, les personnages réagissent tel qu'on le voit venir, parfois de loin, pourtant l'histoire est belle et très émouvante. Mattie et Lisbeth sont toutes les deux attachantes, chacune à leur manière, par le lien qui les unit, dans leur soif de liberté, leur quête vers l'émancipation. Elles nous touchent et nous offrent parfois des moments forts. Il m'est arrivé d'avoir la larme à l'oeil, non pas que ce soit triste, mais beau tout simplement.

Nous sommes plongés, sur plusieurs décennies, au coeur du XIXe siècle, au moment où les États abolitionnistes et les États esclavagistes sont en total désaccord. L'intrigue se situe d'abord et essentiellement en Virginie, puis dans l'Ohio, et est ancrée dans L Histoire. Il y manque un peu de références ou de précisions, mais en ayant déjà pas mal lu sur cette période, je n'en ai pas été gênée. Il est vrai que je préfère quand le contexte historique est plus développé, mais l'autrice se rattrape en approfondissant davantage ses deux personnages principaux. Elle mise tout sur le côté humain et relationnel et finalement, l'ensemble s'équilibre plutôt bien.

Ça faisait un moment que j'avais repéré ce livre, c'est encore grâce à un challenge que je me suis décidée à le lire enfin. J'en attendais un peu plus, sans aucun doute. Je le trouve un peu trop léger au niveau de l'intrigue, et de la temporalité également (les années ont tendance à défiler un peu trop vite), mais j'ai tout de même passé un agréable moment, tout de douceur malgré le sujet et le contexte historique, joliment émouvant. Je lirai la suite très bientôt sans avoir à me forcer.
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Lisbeth vient au monde dans une famille de riches planteurs de Virginie. Sa mère, ne voulant pas l'allaiter car une femme du monde n'allaitait pas son enfant ; la grand-mère paternelle fait appel à Mattie, une jeune esclave qui vient d'avoir un bébé. Déchirée mais résignée, Mattie quitte sa famille, son enfant nouveau-né pour allaiter Lisbeth.
Chaque jour cependant, elle regarde son fils et sa famille par la fenêtre de la grande maison.
Les liens entre Mattie et la petite Lisbeth vont devenir très forts au point que la petite se laissera dépérir chaque fois qu'on tente d'éloigner sa nourrice lorsqu'elle a atteint l'âge d'être sevrée.
Lisbeth fait la connaissance de la famille de Mattie.
Ces liens vont l'empêcher d'accepter les mauvais traitements endurés par les esclaves.
Le roman est tiré d'une histoire vraie qui se passe quelques années avant les guerres de Sécession et l'interdiction de l'esclavage.
Seul petit bémol mais vraiment très léger, la traductrice a dû avoir beaucoup de mal à exprimer le langage des esclaves à partir d'un livre en anglais. Cela donne un effet très plausible par le fait qu'ils ne recevaient aucune instruction mais on doit redoubler d'attention au début, on s'y habitue très vite et le récit ne contient pas que des paroles.
Un roman magnifique qui se termine à l'âge adulte de Lisbeth et je me réjouis de lire la suite "Un grain de moutarde" . L'auteure a fait paraître le premier en auto-édition. Les éditions Pocket l'ont fait paraître dernièrement. La suite se trouve en édition numérique.
Un roman passionnant, sans longueurs. Les actions et le suspense s'intensifient plus on avance dans le livre.
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C'est éblouie et chamboulée à la fois que je referme ce court roman.

1837. L'histoire nous transporte à une époque où l'esclavage est quelque chose de courant, accepté, normal, bienséant, encouragé, même...
Où l'humain, Noir, n'est pas autre chose qu'un bien appartenant à son propriétaire, pouvant être vendu ou même loué. Cassé, abusé, souillé, dénigré, qu'importe...

"Le crocus jaune" raconte, sur une vingtaine d'années, le parcours de Mattie sur une plantation de tabac, nourrice à vingt ans d'une petite Blanche, Mlle Elizabeth Wainwright.
Mattie n'a pas choisi son sort. Simplement - venant elle-même d'accoucher d'un petit garçon - c'est elle qu'on vient chercher pour l'emmener à la grande maison. Son usage est dorénavant d'allaiter l'enfant d'une autre, tandis que son propre fils, Samuel, est lui pendant ce temps allaité par sa soeur Rebecca au quartier des esclaves derrière la résidence. Il sera déchirant pour la nourrice de voir de loin son fils élevé par d'autres sans pouvoir le toucher. La petite Elizabeth - Lisbeth - quant à elle, développera pour Mattie un attachement plus grand et plus pur que celui la liant à sa propre mère.

Le récit se déroule du point de vue des deux personnages féminins, tous deux forts attachants. Grâce à son contact quotidien avec Mattie, Lisbeth grandit avec un oeil avisé sur ce qui se passe d'injuste et d'épouvantable sur le domaine familial, tout comme en société en général, façonnant ainsi sa personnalité, ses valeurs et ses rêves. La pression sociale lui est difficile à supporter tandis qu'elle est témoin de tellement d'aberrations. Elle n'a pas envie d'être assujettie au mode de vie et à l'avenir que veulent lui imposer ses parents. de son côté, bien que Mattie éprouve de l'affection pour Lisbeth au fur et à mesure que les années passent, elle ressent aussi une sorte de rancoeur d'être ainsi séparée de force de sa véritable famille. le lien qui les unit ne sera jamais vraiment d'égal à égal...

D'autres personnages entrent aussi en scène, mettant en lumière comment cela se passait dans la haute société américaine en ce temps-là, et pas seulement en ce qui concerne l'esclavage.

Un roman bouleversant, qui dérange, qui révolte, qui instruit, mais qui est beau, aussi car il y flotte toujours une part d'espoir. Malgré qu'il soit plutôt court, tous les éléments y ont leur place. Rien ne manque, il n'y a rien de trop. On le lit vite et c'est bien fait car parfois, plusieurs années sont concentrées en seulement une douzaine de pages. Sur environ vingt ans, les périodes les plus importantes étant l'enfance, la fin de l'adolescence de Lisbeth jusqu'à l'âge d'être jeune femme. le texte se lit toujours bien, clairement et avec beaucoup d'intérêt. Ça coule tout seul.

J'ai grandement aimé ce livre qui fait réfléchir et qui transpose tout en émotions ce que tant d'esclaves ont vécu à cette époque funeste. Une belle pépite 2023 !

CHALLENGE PLUMES FÉMININES 2023
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****

Sur la plantation de Fair Oaks, vivent les maîtres Blancs et les esclaves Noirs. Quand Lisbeth naît, c'est la première des enfants du couple. Elle ne sera pas élevée par sa mère, mais par Mattie, une nourrice noire qu'on arrachera aux siens dans le quartier des esclaves pour venir vivre dans la grande maison, auprès de la fillette. Lisbeth et Mattie sont inséparables, et leur couleur de peau est invisible à leurs yeux. Pourtant, dans l'Amérique des années 1850, il existe bel et bien non seulement des inégalités mais surtout des supériorités... Lisbeth et Mattie devront faire avec, grandir et se libérer...

Laïla Ibrahim signe ici un très beau roman sur l'appartenance, l'attachement et l'innocence. Une petite fille blanche qui aime une nourrice noire comme sa mère, qui ne voit pas les différences et qui souhaiterait que la vie soit aussi simple que ces journées passées ensemble. Un nourrice noire qui se prend d'affection pour cette petite blanche, qu'elle a nourrit, endormi et protégé pendant toutes ces années...
Deux mondes diamétralement opposés, que tout sépare mais que cet amour relie. Deux femmes courageuses et dont l'envie de liberté dépasse l'obéissance aux codes...

Une relation attachante et bouleversante de sincérité, empêchée par des lois et des idéaux archaïques...

Un immense merci à NetGalley et à Amazon Crossing pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
"Pense plutôt à ton maintien ; la beauté suivra. Tu n'emporteras pas ta beauté dans ta tombe, mais ta prestance t'accompagnera jusqu'à la fin".
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- Mais est-il un homme bon? demanda Lisbeth.
- Un homme bon ? fit mère en grimaçant. Quelle question, Elizabeth. Bien sûr qu'il l'est. Il est issu d'une des plus vieilles familles de Virginie. Je me demande où tu prends de pareilles idées. Sûrement de ta lecture de Jane Austen. Mais tu n'es pas un personnage de roman. Tu as dix-neuf ans.
Il est temps que tu cesses tes enfantillages et que tu te comportes comme une demoiselle de la bonne société.
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Elle avait cru que l'air de la liberté serait plus respirable, mais il était toujours aussi suffocant.
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La noblesse terrienne comprit vite que les plantations ne seraient pas profitables s'il lui fallait rémunérer la main d'oeuvre. C'est ainsi que les ancêtres africains de Mattie ne furent pas libérés et ne reçurent pas le nécessaire qui leur aurait permis de cultiver leurs propres terres. Ils furent réduits en esclavage aussitôt après que l'Assemblée générale de Virginie eut édicté en 1705 des lois désignées sous le nom de Code noir, qui clarifiaient une bonne fois pour toutes "l'état et la qualité" des Africains de la colonie. Il y était écrit : Tous les serviteurs importés au pays [..] qui n'étaient pas de religion chrétienne dans leur pays natal [..] seront des esclaves. Tous les esclaves noirs, mulâtres, indiens de cette colonie [..] seront considérés comme des biens matériels". En outre, ces "état et qualité" de l'esclave se transettaient non par le père, mais par la mère. Autrement dit, si cette dernière était esclave, vous l'étiez aussi. Ces nouvelles dispositions sociales assurèrent aux planteurs de Virginie un approvisionnement constant de main d'oeuvre.
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Elizabeth, enchaîna mère en poussant un soupir, les hommes ont des besoins qu’ils doivent satisfaire avant d’épouser une demoiselle. Les demoiselles de la bonne société ne font pas ces choses-là avant leur mariage, si bien que les hommes se tournent vers les esclaves. De se voir accorder l’attention du jeune maître de maison est très flatteur pour une domestique.
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