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EAN : 9782355846663
448 pages
Sonatine (16/05/2018)
3.84/5   63 notes
Résumé :
Espagne, XVIe siècle : un mystérieux tueur musulman s'en prend à l'Église catholique.
1584. Le prêtre de Belamar de la Sierra, un petit village d'Aragon à la frontière avec la France, est assassiné, son église profanée. Sur les murs : des inscriptions en arabe. Est-ce l'œuvre de celui qui se fait appeler le Rédempteur, dont tout le monde ignore l'identité, et qui a promis l'extermination de tous les chrétiens, avec la même violence que celle exercée sur les m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman historique qui nous plonge directement en Espagne au XVIème siècle.
Si ce roman arrive a porter de l'originalité grâce au relationnel entre les musulmans et les catholiques de l'époque et bien évidemment avec l'inquisition à cette époque. Il m'a plutôt laissée de marbre avec son côté policier. En effet j'ai trouvé que le roman trainait en longueur et il m'a fallu arriver a la fin du roman avant e pouvoir ressentir un peu de suspens.

J'ai donc apprécié le côté historique qui apporte beaucoup sur une époque et une région que je connais peu. L'intrigue ne m'a pas emportée et encore moins le suspens. J'ai également trouvé l'inquisition espagnole en dessous d l'image que je m'en faisais.

L'écriture de l'auteur est très agréable et très abordable.
Une lecture en demi teinte , car j'attends en général beaucoup plus d'un roman policier historique
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Pour tout dire , je ne suis pas forcément porté vers la lecture de polars historiques . pas forcément hostile non plus , non , je ne demande qu'à voir et là , pour voir , j'ai vu . Nicolas m'a mis ce livre entre les mains et comme d'hab. ,j'ai fait confiance à mon gentil libraire qui ne m'a jamais " enduit avec de l'erreur ".
Je suis entré dans ce livre sans réfléchir et ...j'ai bien fait de me laisser aller .Ça
rappelle " le nom de la rose " , mais ce n'est pas " le nom de la rose " , non , c'est , comment dire , tout autre chose avec une ambiance tout aussi tendue , une ambiance d'un " autre temps " ( oui , je sais , vous allez me dire...que vous vous en seriez douté(e)s....) mais , je vous assure , nous ne sommes plus dans notre monde contemporain , nous " vivons " une période historique sans savoir si elle va nous encenser ou nous condamner , sans savoir si nous prenons ou non la bonne direction .Et tout ça à cause du crime d'un prêtre dans son église dans une Espagne partagée entre Christianisme et Islam , trois fois rien , quoi.....Et à cause de cela , tant de Maures , oups , de morts à venir ? Car ça tue un peu quand même mais , comment dire , pour la " bonne cause " ,oui , c'est ça , " la bonne cause ", quoique , la " bonne cause "....
L'auteur est un historien et un bon.Sa description de la société de l'époque est somptueuse et on rêve de pouvoir " faire un cours d'histoire " à partir de ce roman", ,ce qui est certes utopique compte - tenu de la lourdeur des programmes , mais à recommander aux lycéens pour leur culture personnelle. Et dans ce contexte si bien " tourné " va surgir une passionnante enquête policière qui va tranquillement " tisser " une toile pas si facile que cela à dérouler.
Il y a l'intrigue et ceux chargés de la résoudre. Des personnages bien campés dont on découvrira peu à peu la personnalité , empreinte de mystères , d'interrogations , de doutes ....Bref , des personnages qui ne se révèlent pas d'emblée mais se découvrent , s'affinent au cours du récit. Et puis les pesonnages" satellitaires" ne sont pas mal non plus.
Ajoutez à tout cela une traduction intelligente pour un texte " très travaillé " sur le fond et la forme et tout me semble dit .J'ai adoré ce récit qui m'a renvoyé, "toute proportion gardée, " aux romans de cape et d'épée qui me faisaient terminer ma lecture " planqué au fond de mon lit, avec une lampe de poche ", tremblant à l'idée de voir le héros succomber ou , de façon moins glorieuse , certes , mais fort dangereuse tout de même, tremblant de voir surgir " le pion " et s'envoler la perspective d'un dimanche à la maison et de ne pas connaître la fin de l'histoire....Ben oui , à cette époque....Pourtant , je vous l'assure , " si Paris valait bien une messe " , ce livre aurait bien mérité de lui sacrifier un week - end .Oui , je dis ça maintenant , mais.....Allez expliquer au dirlo de l'époque que lire un tel livre était instructif plus que divertissant !!!.....Ça , à ce moment - là, c'etait une autre histoire...
Et pourtant , L Histoire , parcourue comme ça , ce n'est rien d'autre que du bonheur.Un grand merci à cet auteur extraordinaire.
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Alerte coup de coeur !

Dès l'incipit, ce qui est formidable dans ce roman, c'est l'art de construire une intrigue fluide, cohérente et tendue ( l'enquête sur la mort atroce d'un prêtre qui précède d'autres assassinats visant des Chrétiens ) dans un contexte historique complexe sans que jamais cela n'alourdisse la trame policière.
Au contraire, l'auteur maitrise tellement cette période de l'histoire espagnole que l'enquête n'en devient que plus passionnante. L'érudition rencontre le brio !

Qui plus est lorsque cette Espagne de Philippe II de la fin du XVIème siècle résonne d'une réflexion profonde sur les travers de notre époque contemporaine :

- une Espagne où le roi peine à tenir la province d'Aragon, largement autonome, avec des grands seigneurs jouissant de privilèges importants et n'entendant pas se faire dicter des ordres centralisateurs.

- une Espagne où la religion a une emprise totalitaire sur une société complètement fermée, où l'Inquisition sévit à sa guise à la moindre suspicion et torture allègrement dans un tourbillon paranoïaque.

- une Espagne où les guerres de religion ne sont pas éteintes depuis la Reconquista catholique, où l'intolérance des « Vieux-Chrétiens ne voit que dans les Morisques ( anciens Musulmans convertis forcés au christianisme ) des suspects potentiels à rejeter voire pire.

Le terreau idéal pour voir prospérer les complots, les manipulations, les luttes entre communautés monothéistes. Cela vous rappelle quelque chose ? C'est là tout le talent de l'auteur que de nous proposer un polar ancré dans le XVIème siècle mais avec une modernité folle.

Et que dire des personnages, tous captivants car aux personnalités riches, complexes, jamais manichéennes : un juge enquêteur issu d'une famille marrane ( juif converti au christianisme ) a connu la déchéance de son oncle englué dans de fausses accusations antisémites, sceptique donc quand à l'emprise de la religion sur la société. Il est aidé de son cousin, bras armé filou, mauvais garçon, ainsi que d'un scribe, un jeune sauvé à Grenade lors des massacres perpétrés par l'armée espagnole pour mater la rébellion morisque, quasi un fils adoptif. le duo entre le maître et l'élève m'a fait fortement pensé à la relation initiatique et forte entre Guillaume de Baskerville et Adso dans le Nom de la Rose.

Captivant jusqu'à la résolution de l'enquête !!!
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La conversion des musulmans d'Espagne au christianisme tout comme l'expulsion de leurs descendants (environ 300.000) est un thème peu traité dans les romans. Avec Les diables de Cardona, l'historien britannique Matthew Carr, auteur de Blood and Faith: The Purging of Muslim Spain, 1492-1614 fait une infidélité aux essais universitaires et nous offre un polar historique ancré dans cette période qu'il connaît bien.

En 1584. en Aragon, le prêtre de Belamar de la Sierra est assassiné, son église profanée. Tout porte à croire que les assassins sont des partisans du mystérieux « Rédempteur », un vengeur morisque qui veut la mort des chrétiens de la région. Le magistrat de Valladolid, Bernardo de Mendoza, descendant de converso, soldat vétéran du siège de Grenade et de la bataille de Lépante, se voit chargé de cette épineuse enquête. La rébellion des Alpujarras qui a eu lieu une dizaine d'années auparavant a laissé de très mauvais souvenirs dans la Péninsule. Les morisques sont considérés comme des traîtres en puissance qui menacent la sécurité du Royaume. Mendoza se doit de résoudre très rapidement cette affaire, avant que l'Inquisition ne s'en empare.

Les diables de Cardona est un roman très agréable à lire, et l'on suit avec grand plaisir les tribulations de Mendoza et de son équipe dans les villages perdus d'Aragon où les Morisques se sont réfugiés en masse et perpétuent en cachette les rites musulmans.
Mais ce n'est pas le héros qui m'aura séduite, trop lisse, et si exemplaire dans une période troublée. Et peu rancunier. Issu d'une famille de conversos brisée par l'Inquisition, il fait table rase du passé. Heureusement, le badass du roman, son cousin Luis de Ventura, alias « l'invisible », un Tercio vividor, est là pour donner du piquant: « On est en Espagne. Les prêtres font semblant d'être des saints. Les femmes font semblant d'être vertueuses. Les juifs et les Maures font semblant d'être chrétiens, et les hommes qui n'ont pas une goutte de sang bleu dans leurs veines achètent des titres et font semblant d'être nobles pour ne pas payer d'impôts et afin que d'autres hommes s'inclinent devant eux. »

Tout le sel de ce polar réside plutôt dans les connaissances universitaires de Matthew Carr qui met son savoir au service de l'intrigue. Les diables de Cardona vulgarise de belle manière l'histoire des Morisques, à commencer par la révolte des Alpujarras, et la politique de Philippe II à leur encontre (conversions, politique contre les Turcs et les Barbaresques en Méditerranée…). Il dépeint aussi la particularité du Royaume d'Aragon, dans lequel s'ancre l'intrigue, qui conserve une indépendance juridique, institutionnelle et financière. Matthiew Carr est aussi un spécialiste des Pyrénées (The Savage Frontier: The Pyrenees in History and the Imagination ) et son roman lui permet de mettre en scène le Bearn et Henry IV, via les échanges entre les Protestants de France et les Morisques qui franchissent régulièrement la frontière. La rivalité de la France et de l'Espagne se trouve accentuée par le soulèvement des minorités religieuses, et l'intrigue polardeuse se trouve enrichie par cette épineuse question diplomatique. Et surtout Les diables de Cardona nous épargne les sempiternelles histoires d'amour impossibles un peu cucul la praline que l'on retrouve dans les romans historiques qui revisitent la « novela morisca ». Souhaitons que l'auteur prenne à nouveau la plume pour nous offrir, qui sait, une autre aventure de Bernardo de Mendoza.
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Magnifique. Vraiment, un récit qui en impose. Les descriptions justes, étoffées, documentées des armes, des vêtements, de l'architecture, des moeurs que nous présentent Matthew Carr sont à souligner et à saluer. Quel travail ! Juste pour ça , la lecture vaut le coup ! Tout nous semble vrai, rien qui cloche.
Un récit dans l'Espagne de 1584, sous le règne de Philippe II mais aussi sous l'Inquisition. Une Espagne construite par les sociétés de la chrétienté, de l'islam, du judaïsme et là, les tensions exacerbées, au lieu de nous faire voir ce que ces sociétés ont de bon et de beau, nous ne voyons que leur hérésie et leur fanatisme. On finira bien par comprendre que tout n'est pas le fait de ces communautés. Que bien sûr, là où il y de l'homme, il y a de l'hommerie, de la cupidité, de l'avidité. Entre les extrémistes morisques ou chrétiens, entre l'Inquisition et le pouvoir politique, entre la convoitise de certains seigneurs locaux pour encore plus de pouvoir, un magistrat aura fort à faire et nous ne pouvons qu'espérer que son humanisme saura le guider. Honneur, courage et vérité, un vrai de vrai chevalier (ou presque).
J'ai lu avec beaucoup de plaisir "Les diables de Cardona" tout en me disant que ce récit de 1584 est, malheureusement, encore bien trop contemporain...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Chacun d'entre nous doit faire ce choix librement. Si nous n'avions pas ce choix, alors la vertu et le ciel perdraient tout leur sens.
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Pour un homme de son rang, il existait essentiellement trois options à part l’armée. Il pouvait aller aux Indes et tenter de faire fortune, il pouvait prendre la route et devenir un bandit de grand chemin, ou il pouvait continuer de vendre ses services d’homme d’armes et trouver des gens assez riches pour le payer et apprendre à se défendre. Mais le temps des héros était révolu, tout comme l’époque où même le plus pauvre soldat pouvait revenir des Indes avec des malles pleines d’or et d’argent. À présent, les richesses étaient accumulées lentement – au mieux – par les fermiers, les hommes d’affaires et les administrateurs qui usaient leur vie dans un labeur incessant et fastidieux pour lequel il n’avait ni la patience ni l’aptitude. Le vol était plus dans ses cordes. Avec ses talents, il lui serait plus facile, presque évident, de soulager le premier voyageur venu de ses biens, voire de sa vie, mais la vieille voix du prétendu chevalier errant qu’il avait rencontré dans les récits de son grand-père continuait d’affirmer qu’il était plus noble et plus honorable de défendre les faibles que de s’en prendre à eux.
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Chez certains hommes, la peur de la mort était inséparable de la peur des enfers, mais l'au-delà ne l'inquiétait pas.
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"Souviens-toi de ce jour, petit- c'est à ça que ressemble l'enfer." 
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— J’ai couché avec la femme d’un autre. J’ai couché avec des prostituées. J’ai pris plaisir à ces choses.
— Ma foi, les tentations du démon ne seraient pas tentantes si elles n’étaient pas agréables, fit remarquer le père supérieur.
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HISTORY - Muslim Spain - Matthew Carr
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