Qu'est-ce que la vie humaine ? Vanité des vanités, souffrances gâchées, espoirs brisés, illusions trompées, éphémère... Cela semble pessimiste, mais prenez le journal d'une personne ordinaire et vous verrez en quoi consiste cette "vie".
Marie Bashkirtseff est bien sûr quelqu'un d'exceptionnel. Son journal intime est marqué par des mérites littéraires inconditionnels, sa plume est confiante, magistrale. Elle décrit succinctement les événements, se concentrant principalement sur ses propres opinions et expériences.
Marie Bashkirtseff a vécu à l'étranger, dans sa jeunesse - à Nice et à Rome, puis à Paris. Dans la capitale française elle prend des cours de peinture en atelier, elle fait connaissance de Jules Bastien-Lepage avec qui elle se lie même d'amitié (d'autant qu'elle est généralement capable d'amitié).
En général, Bashkirtseff a obtenu un succès vraiment énorme dans les plus brefs délais: sa persévérance l'a conduit à la gloire qu'elle souhaitait atteindre à n'importe quel prix ainsi qu'à la prise de conscience que ses jours étaient comptés - Marie était atteinte de consomption. L'évolution lente de la maladie lui fait penser qu'elle vivra jusqu'à quarante ans, ce qui signifie qu'elle a encore le temps de rentrer dans l'histoire de la peinture. Mais le destin en a décidé autrement - Bashkirtseff est décédée à l'âge de 25 ans, épuisée, souffrant de fièvre, d'insomnie et d'hallucinations.
Je suis tellement désolée pour cette fière fille qui aspirait tant à la gloire, à un mari riche (condition indispensable !) et noble et surtout à briller dans la haute société ! Tous ses rêves et aspirations se résument à cela - être meilleure que les autres, être reconnue, prouver à tous qu'elle était douée et unique. Était-elle vraiment celle qu'elle rêvait de devenir ? Hélas, elle-même en vient à cette idée peu avant sa mort, il lui manquait clairement le talent d'un peintre, et elle n'est pas devenue un nouveau
Michel-Ange...J'ai cru au talent de Marie, vu sa solitude désespérée, ses rêves brisés... J'ai pitié d'elle, comme de tout être humain qui souffre à cause de sa sensibilité et de son romantisme, incompris des autres. Au revoir, l'artiste
Marie Bashkirtseff. Tous vos espoirs et aspirations se sont réalisés, mais comme d'habitude trop tard.
Il devient de plus en plus tard, les ombres disparaissent et rien d'autre n'est visible à l'exception de l'obscurité et du vent emportant le long de la route les débris de quelque chose qui n'était auparavant qu'un tout unique, et maintenant échevelé, désintégré en mille morceaux, mais toujours agréable à l'oeil.