« Entre fiction et réalité »
Je ne cesse de supprimer ce que j'écris car, je ne sais pas comment commencer. Ce roman m'a tellement plus que j'ai peur de ne pas réussir à mettre les mots sur mon ressenti. Mais essayons par le début, j'arriverais peut-être à écrire quelque chose de potable.
Nous sommes happés par l'histoire dès les premières pages. On commence à peine à lire que l'on nous parle déjà de phobies, chat noir et de la malédiction des Solar. le thème a beau nous être donné dès le résumé on ne s'attend pas à ce que l'autrice mette carte sur table dès le début. J'ai cependant été agréablement surprise, car on oscille entre fiction et réalité, on nous parle de superstitions, de lapins et d'esprits hantant l'étage de la maison, aux monstres présents dans le noir au bout du couloir et au père, agoraphobe enfermé dans sa cave.
On ne sait si l'on doit prendre la malédiction au sérieux ou y voir une forme plus réelle, plus douloureuse. C'est une métaphore de phobie, d'addiction et de maladie mentale, c'est une façon de ne pas vouloir voir le problème des personnes en face, c'est se persuader qu'en écrivant 50 de nos pires cauchemars sur papier rien ne nous arrivera. Ou bien que se vêtir comme Kill Bill ou Amélia Earhart fera que les autres les verront elles et non la personne qui s'habille ainsi. Et c'est pourtant ainsi que vie Esther, en espérant qu'aucune phobie ne la mène tout droit à sa tombe.
Les personnages que dessine
Krystal Sutherland me sont perçus comme des personnifications et, j'ai trouvé cela magnifique. On parle de sa mère comme faite de bois et manger par les termites, ou de son père aussi gris que la pierre, ou encore son frère, aussi transparent que la lumière. J'ai d'ailleurs énormément aimé ce personnage, si ce n'est pas adoré. Eugène nous est d'abord principalement montré comme un fantôme, une simple lueur mais, la plus importante pour Esther. Puis elle nous parle de son frère de sa peur pour le noir. Même si on comprend vite qu'il s'agit surtout de la noirceur en lui qu'Eugène craint.
Quand je parle de fictions, je ne fais pas allusion qu'aux monstres dans le placards, mais à bien plus encore. J'ai principalement en tête la mort, ou du moins la représentation humaine de celle-ci dans le roman, celle qui a maudit d'après Esther la famille Solar, la source de tout leurs problèmes. Des passages lui sont consacrés dans le roman, de son point de vue ou de celui de Esther relatant les récits de son grand-père ayant rencontré la mort en personne. Cette mort, ayant été désigné et qui désignera à son tour. J'ai vraiment apprécié ce côté ou c'est à nous de choisir ou non son existence, de se dire qu'elle est digne d'un conte pour enfants raconté au coin du feu.
Je n'ai pas évoqué un personnage, Jonah, le fameux garçon qui va tout chambouler. Au début j'ai vraiment eu peur que ce soit un peu cliché, la romance type du garçon qui va sauver la fille et qui vivront heureux pour toujours blablabla. Et j'ai -encore une fois- été vraiment surprise, il n'est que secondaire dans l'histoire, presque tertiaire tant Eugène est important pour Esther. Ce que j'ai apprécié, c'est que nous sommes très loin de la romance brut, répétitive que l'on trouve absolument partout. Celle ci est douce, adorable et triste à la fois, elle n'est en rien habituelle et fait sentir une force énorme. En effet la relation, qu'importe soit-elle, pousse Esther vers le haut, elle lui apprend à nager seule au lieu de se noyer, elle lui apprend à voir le monde, le vrai. C'est grâce à Jonah qu'elle trouve la force de parer ses peurs et de défier la mort pour sauver sa famille. Et c'est beau.
Je vais m'arrêter là par peur de trop dire sur le roman et, de vous gâcher la lecture. La seule chose que je trouve dommage au fond, c'est son changement de couverture, aussi intrigante soit elle, l'original collait beaucoup plus au livre, tout comme le titre « A Semi-Definitive List of Worst Nightmares » qui s'apprêtait plus que »
un jour plus que parfait qui sonne un peu trop comme » Tous Nos Jours Parfaits » Là, sont les seuls défauts du roman qui est génial en soit, et je remets en cause mon « abandon » de son premier roman et, lui redonner une chance, en espérant être aussi surprise.
En soit,
un jour plus que parfait, c'est un roman original avec des personnages atypiques et un monde entre réalité et fiction, je le recommande chaudement pour noël, parfait pour combattre ses plus grandes peurs.
« Je ne la déteste pas pour ce qu'elle est devenue. Je le voudrais, mais je n'y arrive pas. Je l'aime trop. C'est le problème. C'est ce qui cloche dans l'amour. Une fois qu'on aime quelqu'un, peu importe qui il est, on le laisse toujours nous détruire. A chaque fois. »
Love, a.
Merci à Pocket jeunesse pour l'envoi !
Lien :
https://ladroguerieecrite.wo..