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EAN : 9782259304481
272 pages
Plon (08/10/2020)
3.82/5   11 notes
Résumé :
CATHERINE LABORDE & THOMAS STERN... AMOUR MALADE

Comment affronter en couple un intrus nommé Parkinson?
« Ca devient quoi, l’amour, quand l’un des amants tombe malade ? D’un mal incurable dont on ne peut espérer – au mieux – qu’une évolution lente ? Qui est le mieux placé pour répondre à cette question ? Les neurologues, les chercheurs, les psychologues ? Ou, simplement, toi et moi ?
Sommes-nous encore en mesure de dialoguer, comme si no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Comment ne pas etre bouleversée, touchée par ce témoignage, ce récit d'amour, d'abnégation de colère, de la Miss Meteo qui a bercé mes années lycée et plus, et de son mari Thomas Stern.

Un couple qui a traversé les orages, pour finalement saimer à la folie intensément et se marier.

Et puis la vie, imparable, celle qui foudroie le bonheur, une maladie s'imisçant insidieusement, une colocataire indésirable qui renverse tout sur son passage.

Une maladie neurodégénérative est diagnostiquée à Catherine Laborde, "la demence à corps de Lewy" un mix entre parkinson et alzheimer.

Pas de retour possible, une "agonie".

Ce livre c'est l'urgence, l'urgence d'écrire à 4 mains, l'amour la colère, la peine, l'injustice.

Écrire avant d'oublier, avant que la mémoire ne s'efface.

Chacun se répondant d'un chapitre à l'autre, écrire les mots, les maux, mots-dits, maudits.

Les coucher sur papier, "crier" l'amour qui existe, co-existe entre eux malgré la tourmente.

Et puis ce livre c'est aussi la mise en lumière du conjoint/aidant, oublié laissé à l'abandon sur le chemin des administrations, démuni face à cette maladie qui détruit tout.

Pourtant un sourire "de façade " s'accroche, aider l'être aimé, toujours.

Pourtant quelle souffrance de voir celle que l'on aime, que l'on chérit, diminuée, perdre son autonomie, ses repères, être victime d'hallucinations...les troubles cognitifs, moteurs. Des symptômes dignes "des cavaliers de l'apocalypse "

Quelle peine de voir l'autre sombrer dans le néant, sans recours possible juste être là, la béquille qui soutient.

Bouleversant de sincérité, une ode à l'amour, un quotidien épuisant, déroutant, éreintant...

"Lui :
Derrière chaque phrase que tu couches sur le papier, il y a toutes celles perdues dans l'abîme que tu n'as pu prononcer"

"Elle : ...je suis confinée à l'intérieur de moi depuis longtemps, depuis toujours. le rythme du monstre m'engloutit peu à peu "

Une lecture dont on ne sort pas indemne.
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Après avoir vu une interview à la télé pour la sortie de leur livre, je me suis précipitée pour le découvrir tellement leur témoignage était fort, emprunt d'amour mais aussi d'empathie et, disons-le, d'énervement épisodiques.

Catherine Laborde est Notre Miss Météo dont la voix fluette a envahi les écrans il y a des décennies. Elle dû se retirer il y a peu de TF1, une retraite programmée mais douloureuse. Son mari, Thomas Stern, écrivain, est son pilier. La vie les a rapproché, séparé puis les a fait renouer autour d'un mariage d'amour intense. Mais c'était sans compter sur la maladie qui un jour s'est infiltrée entre eux: la démence à corps de Lewy, aucun traitement, neurodégénérative... aucun espoir possible d'un inversement de la situation.
[Pour en savoir plus voici un lien très intéressant: La démence à corps de Lewy)].

Ici, le couple souhaitait parler de leur vie, déposer leurs pensées, car c'est de plus compliqué de le faire, celle de Catherine s'effiloche, les ressentiments arrivent de part et d'autre. Ils parlent donc à 4 mains, chacun un chapitre, l'un répondant à l'autre, afin d'apaiser leurs tourments, et de permettre aux mots de faire vivre cet amour qu'ils ont en eux, pour eux.

Thomas Stern est passé de jeune retraité qui le vivait assez mal à celui d'Aidant, celui qu'on ne nomme pas, qui n'existe pas vraiment mais dont la souffrance est intérieure. Voir celle qu'on aime perdre sa pensée, son intellect, ses repères, avoir des hallucinations, des peurs de tomber, des crises de démence la nuit (même dans son sommeil, avec une voix différente), a de quoi chambouler toute une vie, se demander comment va être demain, puis l'après.

Magnifique que leurs échanges, rien n'est tabou, ils sont sincères, touchants. Un hymne à la vie, à l'amour qui diffère de celui d'avant, à un quotidien rude et éprouvant.

Enjoy!
Lien : http://saginlibrio.over-blog..
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
« Nous sommes une génération sans courage. Cette vertu ne nous a pas été nécessaire, elle s’est atrophiée en nous, comme un organe dont on ne se sert pas. Nous sommes la génération du “Je me demande ce que j’aurais fait à leur place”. »

Mais à notre place à nous, qu’avons-nous fait ? L’Histoire avec un grand H, celle où il y a des morts, tombe finalement sur nos vies vieillissantes. Que fait-elle de nous ? Des victimes. Du terrorisme, du capitalisme, des élites, du phallocratisme, du patriarcat, des prédateurs, des violeurs, des virus, des profiteurs, et que sais-je encore.

Car nous ne sommes plus capables de rien héroïser, hormis les victimes. En oubliant que ce qui fait les héros, c’est justement le refus d’être une victime.
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Aujourd’hui, je suis encore moi pour toi et toi aussi, malade ou pas, tu es toi pour moi. Voilà la différence entre un aidant et un soignant, tout persuadé soit-il que « le malade est une personne ». Là où le soignant voit dans le malade l’incarnation en chair et en os d’une maladie qu’il sait identifier, l’aidant, lui, voit un individu unique qui ne ressemble qu’à lui-même. Et cet individu, il veut continuer à le voir malgré la maladie et les déformations qu’elle impose.
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Chaque moment de paix heureuse que je te donne est une victoire de la joie sur le chaos et l’affliction : joie de te voir nager, dans la fraîcheur salvatrice de l’Océan cet été ; joie de te faire danser l’autre jour, à la fin d’une soirée chaleureuse ; joie de te voir redevenue adorable comme tu sais l’être, quand tu veux plaire ; joie de te voir radoter de bonheur sur Skype devant les vagissements de ton petit-fils ; joie de te préparer des petits pois aux blettes et au foie gras que tu dévores avec appétit.
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Trente ans : le temps qu’il faut, dans une génération, pour passer de l’enfance à l’âge adulte. Tu deviens, pour des parents et leurs enfants, puis pour les enfants de ces enfants, bien mieux qu’une habitude : un rituel dont tu es l’unique prêtresse. Ta voix si particulière récitant la petite messe du temps qu’il fera s’installe dans les âmes et les cœurs, d’autant plus largement que tes collègues, soucieux de protéger leurs week-ends, t’ont laissé les samedis et dimanches, soit les jours de plus grande audience. C’est la revanche de Cendrillon : tu travailles quand les autres se détendent, mais les gens t’aiment de plus en plus nombreux.
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Dans la vieillesse on s’approche d’un point d’arrivée d’où il n’y aura plus de point de départ. Difficile d’échapper au sentiment de déjà trop vu que nous inflige ce qui autour de nous s’est usé, à force de devenir coutumier (meubles, plantes, ustensiles, fringues, conversations…).

Comme au détour d’un fleuve en crue où s’accumulent les débris qu’il charrie dans son cours, l’ensemble de notre vie s’entasse dans un recoin désespérant, amoncellement chaotique de choses qui furent autrefois témoins de nos désirs, de nos espérances, portes qui ne s’ouvrent sur aucun avenir, seulement sur des souvenirs.
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