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EAN : 9782862743585
286 pages
Le Cherche midi (01/03/1995)
5/5   1 notes
Résumé :
Entre 1940 et 1944 plus de 200 000 personnes ont été déportées après leur arrestation par la police française.

Ce livre montre, grâce à des témoignages et de nombreuses pièces d’archives, comment l’appareil policier français s’adapta aux nouvelles conditions dictées par l’Occupation et à la collaboration avec la Gestapo. Comment se comportèrent les policiers, à tous les stades de la hiérarchie durant ces quatre années terribles. Comment, la plupart de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Maurice Rajsfus, grâce aux archives auxquelles il lui a été permis d'accéder, et à de nombreux témoignages, montre comment les différents services de police et de gendarmerie ont collaboré avec la Gestapo, allant bien souvent au-delà des ordres de Vichy pour satisfaire les autorités allemandes. « Les policiers français ont été fidèles à la consigne de l'occupant nazi, de juin 1940 à août 1944. C'est là un fait que nul ne peut sérieusement nier. »
(...)
Ample travail d'enquête sur le rôle de la police pendant l'Occupation, de la répression à la déportation. Maurice Rajsfus n'hésite pas, à établir une continuité dans l'histoire de la police et à brosser une sociologie de ses membres, prompts à la brutalité et à obéir avec le plus grand zèle, quel que soit le pouvoir. Ne doutons pas qu'il fasse, à l'heure de la « sécurité globale », plus d'un bond dans sa tombe.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les policiers français ont été fidèles à la consigne de l'occupant nazi, de juin 1940 à août 1944. C'est là un fait que nul ne peut sérieusement nier. (…)
Ce serait une erreur d'isoler les années noires de l'Occupation pour s'intéresser au comportement de nos forces de l’ordre. En effet, au cours des années 1930 – pour ne pas remonter plus loin dans le temps – puis durant la guerre d'Algérie, de 1954 à 1962, en mai 68 et tout au long des années Marcellin, enfin sous les ordres de Charles Pasqua, la police française s'est toujours montrée à la hauteur de la confiance que les hommes d'ordre mettent en elle.
Sur le terrain, la police n'est pas plus républicaine qu'elle n'est une institution représentative de la démocratie authentique. Elle a toujours formé un corps de fonctionnaires habitués à l'obéissance aveugle. Ces civils en uniforme ont, en chaque occasion, jugé utile d'aller au-delà des ordres reçus, d'améliorer le rendement, d’être performants. Les policiers sont pour la plupart des citoyens qui se situent au-dessus des lois qu’ils sont censés faire respecter.
Le gardien de la paix parisien n'avait pas plus d'état d’âme, le 9 février 1934, lorsqu'il fusillait à bout portant les manifestants, dans le 10e arrondissement, que lorsqu'il participait aux rafles contre les juifs immigrés dans Paris, de 1941 à 1944. (…)
Durant toutes ces périodes, la police était égale à elle-même. Avec un savoir-faire identique, quels que soient les groupes humains réprimés. Il est donc évident que le policier opérant pour le compte de la Gestapo, au temps de l'occupation, ne se sentait pas spécialement coupable de complicité de crime contre l'humanité. Livrer aux nazis des juifs immigrés, des communistes, des gaullistes ou des francs-maçons, ne lui paraissait pas particulièrement délictueux. Il contribuait simplement à “nettoyer“ la France et se faisait sans doute une haute idée de la qualité de son intervention.
De son côté, la France profonde, celle du Chagrin et la Pitié, ne pouvait accepter, longtemps après la Libération, que l'on puisse suspecter nos braves “képis“de collaboration active avec l’ennemi. L'histoire leur a d'ailleurs donner raison puisqu'en septembre et octobre 1944, guère plus de 3 % de ces policiers seront momentanément écartés de la Grande Maison.
Est-il étonnant de constater que, lors de la vaste exposition “La Préfecture de police, des origines à nos jours“, proposée aux parisiens tout au long des mois de septembre et octobre 1994, à l'occasion du cinquantenaire de la Libération de Paris, il n'était nullement fait allusion au rôle de la police durant les quatre années de l’Occupation. (…)
En ces années 1990, certains policiers se comportent avec les Maghrébins et Noirs, tout comme leurs anciens le faisaient avec les juifs, en 1942. Certes le danger n'est plus le même pour le paria, mais la pugnacité policière n'a pas varié. Et la population est toujours indifférente…
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Finalement, la police n’a jamais varié dans sa nature profonde, et les policiers “républicains“, issus de la Résistance, ne furent jamais que l’apparence d’une réalité trompeuse. Nous en sommes régulièrement les témoins lorsque les institutions cèdent à la tentation totalitaire et qu'il paraît nécessaire de donner l'illusion d'une société libérale à une population persuadée que la France dispose toujours d'une police démocratique…
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Analyser le comportement de la police française à l'époque du régime de Vichy peut aider à comprendre son attitude en toute période plus ou moins troublée. La traque aux Arabes et aux Noirs, en régime démocratique, ne lui pose pas davantage de problème que la chasse aux juifs sous l'occupation nazie. L'ordre public n'a pas de moral !
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Cinquante ans après la défaite du nazisme, la France a toujours honte de son passé vichyste, de sa police qui s'est mise au service de la Gestapo. Au point de cacher cette histoire.
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La police s'est transformée tranquillement en instrument d'un pouvoir totalitaire qui ne sait plus quel gage donner aux nazis pour prouver sa bonne volonté.
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