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Margot Nguyen-Béraud (Traducteur)
EAN : 9782264082695
288 pages
10-18 (02/11/2023)
3.4/5   25 notes
Résumé :
Ils sont cinq. Cinq individus sur le fil. Juan, l'artiste plasticien exubérant qui rêve de faire carrière aux États- Unis. Sa femme, Agustina, actrice trans qui cherche la reconnaissance quand ses proches la rejettent ostensiblement. Verónica, qui écrit des séries en sachant qu'elle prostitue son talent. Matthew, dont le couple se délite au fil d'obsessions de plus en plus débridées. Et Paula, le géni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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« Je ne veux pas être une femme, je lui ai dit. Je ne suis pas une femme et je ne veux pas en être une. Je suis une femme qui est née homme. » ● Coup de coeur ! ● Plusieurs personnages prennent tour à tour la parole : Agustina, une « femme née homme », qui se rêve actrice, mariée à Juan, qui a délaissé la peinture au profit de l'art conceptuel qui, de son propre aveu, est un charlatanisme. Paula, la soeur de Juan, écrit depuis des années un roman au son des « boum, boum, boum » des disques de « drum and bass » qu'elle écoute en boucle et « à fond les ballons » dans la maison de ses grands-parents. Veronika écrit à New York le scénario d'une sitcom qu'elle méprise. Enfin, Matthew, habitant d'un bled paumé de l'Etat de New York, passe son temps à boire des bières avec ses deux copains Jake et Ralph, le magasin de pneus qu'ils gèrent ensemble ne leur demandant pas un travail fou. Ces personnages vont bien sûr se croiser et interagir entre l'Argentine et New York. ● Ce texte est la preuve que le style l'emporte sur l'histoire : tout est dans la façon dont l'histoire est racontée. Si on l'avait eue dans l'ordre chronologique avec un seul narrateur, le livre aurait été un polar banal de plus. Mais Nicolas Giacobone brouille à la fois les voix et la temporalité sans que jamais, chose primordiale, le récit cesse d'être compréhensible et même limpide. C'est un tour de force. C'est brillant. ● le récit engendre des réflexions tout à fait intéressantes sur la transidentité (« Ce ne sont pas des mecs à nichons, ce sont des femmes à pénis »), la création artistique et notamment littéraire, le désir, la tolérance. « Dans certains pays, on demande souvent aux auteurs de lire des passages de leur livre en direct, généralement dans des librairies, et de participer à des séances affreusement longues de questions-réponses. Les lecteurs sérieux ne vont jamais à ces événements. Ils ne veulent pas voir leurs écrivains préférés bégayer, transpirer ou répondre à des questions impossibles, non pas parce qu'elles seraient difficiles mais parce qu'elles sont stupides. Les gens qui se rendent à ce type d'événements sont curieux dans le mauvais sens du terme. Ils ne veulent que dire bonjour à l'écrivain, lui demander un autographe, pour aller dire ensuite qu'ils l'ont vu. […] Les écrivains, mieux vaut les ignorer, faire comme s'ils n'existaient pas, laisser les livres exister par eux-mêmes, ces morceaux de récits orphelins mis au monde pour nous le rendre joyeux ou nous pourrir la vie. » ● J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman très original qu'on ne peut lâcher une fois qu'on l'a commencé et je le conseille vivement !
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🎆Chronique🎆

« Arrête de te plaindre. Quel est le problème? »

Je suis assise là, à chercher l'inspiration…
🎆Le problème, c'est cette sensation tenace d'être coincé.e. La solution serait certainement, un grand Boum Boum Boum, efficace et sans précédent, pour sauver le tout.
Boum. L'intolérance. Boom. L'obsession. Boum. L'identité. Il ne faut rien de moins qu'un grand boom révolutionnaire pour mettre les normes actuelles en révision, qu'elles vibrent de plus d'inclusion, de vibration humaniste, de passion artistique…Un boum actif, réactif, intelligent, puissant, coloré et bienveillant…
🎆Le problème c'est que parfois, exprimer une souffrance est impossible, inconcevable, indicible. Ces cinq personnages ont des choses à dire ou à cacher, tour à tour, et ils nous les dévoilent au fur et à mesure de l'intrigue...Tous, coincé.e.s dans une condition, qui les empêche d'être eux-mêmes pleinement, contrariés et frustrés de n'avoir pas la reconnaissance attendue, ils se perdent chaque jour, un peu plus, dans leurs harmonies. Et parce qu'ils vont bouger, être des dynamites intériorisées, le BOUM sera forcément explosif et irréversible…
🎆Le problème, c'est les désirs. Ils font n'importe quoi, là, à perturber les gens, les normes, les lignes de conduites, les rôles et les amours. C'est fou ce qu'ils peuvent mettre comme désordre dans la vie…Ils sont là, violents et incontrôlables. Ils sont là, incessants et rythmés, à tourmenter les corps et les esprits, et toutes les musiques du monde, même les plus assourdissantes, ne pourront les faire taire…C'est leurs natures, il en est ainsi…
🎆Le problème, c'est la friction qui s'emmène dès que l'on parle dans ce monde de la (trans)identité, de différence, de finitude. En cela, le nouveau roman choral de Nicolas Giacobone dérange, provoque, gratte fort les codes et envoie des feux d'artifices de couleurs et d'énergies qui mettent du peps et des boom(s) partout…J'avais adoré son premier roman, il a une plume formidable, et là, de voir la force impulsive et perturbatrice des réflexions sur des dynamiques actuelles politiques et culturelles, fait que je n'ai pas pu lâcher ce thriller redoutable! C'est juste: de la bombe!💣
Il n'y a pas donc, d'autres solutions, il vous faut le découvrir d'urgence! Que ça fasse boum, boum, boum dans vos coeurs aussi!

Lien : https://fairystelphique.word..
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Boum, boum, boum... La répétition de ce même mot peut vous évoquer de nombreuses choses : un coeur qui bat, des coups de feu ou un feu d'artifice, une personne qui tape lourdement à une porte ou encore le rythme d'une musique...

Pour Juan, Agustina, Verónica, Matthew et Paula; les cinq personnages principaux de l'ouvrage il en va de même. Cette onomatopée répétitive va être comme un moteur. Celle-ci va influencer les choix, les directions prises et les rencontres faites dont certaines peuvent se reveler bouleversantes ou dévastatrices.

Je tiens à remercier les Éditions Sonatine et Netgalley France pour m'avoir permis de découvrir ce roman choral me faisant voyager entre l'Argentine et les États-Unis. de sa plume incisive et percutante, Nicolás Giacobone nous offre un ouvrage assez unique en son genre ou la question de l'identité en est le moteur.

On découvre cinq personnalités différentes (et très attachantes) mais toutes sur le fil du rasoir. Quel sera le boum, boum, boum qui changera leur vie à jamais?

Je vous conseille de vous lancer dans cette lecture aux courts passages qui ne pourra qu'éveiller votre curiosité et l'envie de découvrir le fin mot de l'histoire.
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Voilà une belle histoire difficile à résumer, entre Argentine et USA, entre des personnes différentes (une scénariste-romancière, un artiste peintre, une femme avec un pénis, une actrice, un vendeur de pneus, et j'en passe) ; tous ou presque se croisant pour le meilleur et pour le pire, puisqu'il y a un meurtre et forcément un(e) coupable. Toute la narration varie ainsi d'époques, de lieux, de personnages. le style est agréable et de belles réflexions sur le monde littéraire et artistique. Un livre original, spécial, qui englobe de beaux sujets et qui poussent l'intrigue jusqu'au dernier moment.
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En s'interrogeant sur l'identité mais aussi et surtout sur la transidentité, Nicolás Giacobone crée une sorte de thriller, de revenge novel à la fois étiré et condensé. L'auteur, scénariste d'Iñárritu évoque également l'art et la relation de ses personnages à la création, la manière dont cette dernière les façonne. Ce livre est percutant, de même que les messages qu'il véhicule (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/12/10/boum-boum-boum-nicolas-giacobone/)
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
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Tapis gris clair avec tache qui est sans doute du café à dix centimètres d’un pied du lit. Où est-elle passée ? Puisque j’ignore ce qui lui est arrivé, l’imaginer n’est que torture inutile. Je voudrais penser à autre chose. N’importe quoi. Tapis gris avec tache de café à… Quand elle rentrera, je l’obligerai à me couper les poils d’oreille ; des toupets de plus en plus drus, comme ceux de mon grand-père. Ah oui, voilà : mes grands-parents. Ils me manquent. Mais pas tant que ça. Quand Agustina est entrée dans ma vie ils ont cessé de me manquer. Où est-elle passée ? Agustina, mon bonheur. Tapis avec tache…
Il y a longtemps, ma mère m’a dit qu’il fallait se méfier du bonheur :
Le bonheur peut devenir un coup de pied dans les couilles. Il ne faut pas s’agripper au bonheur, vivre collé à lui comme un ballon gonflé à l’hélium dans un monde de couteaux.
Ma mère disait un tas de choses que je ne comprenais pas vraiment. Par exemple, que le bonheur est un bouton infecté, rempli de pus, qui fait mal mais qu’on aime bien toucher quand même, parce qu’on aime bien que ça fasse mal. Un bouton qui un jour vous explose à la figure et après il faut essuyer le pus que vous avez dans les yeux et aller de l’avant.
Dans mon cas, le bonheur n’est ni un ballon, ni un bouton infecté, ni un coup de pied dans les couilles. Le bonheur est une femme qui est née homme, belle, avec un pénis, des testicules et deux seins parfaits sauf pour les cicatrices de cinq centimètres.
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Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai jamais dit que ce qui m’inquiétait le plus, c’était d’avoir la sensation que le déclin de sa carrière ne semblait pas beaucoup l’affecter. Ça avait même l’air de lui aller, de l’arranger.
Je ne le lui ai pas dit car je n’étais pas sûre que ce soit vrai. Une sensation n’est pas une vérité.
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Au début, les romanciers américains imitaient la police, aujourd’hui c’est la police qui imite les romanciers.
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Nous avions l’habitude de laisser la porte de l’appartement ouverte. On nous avait dit et répété que Manhattan était la ville la plus sûre du monde, et qu’à Tribeca personne ne fermait sa porte à clé, nous avions donc décidé de ne pas fermer la nôtre ; pendant des mois il n’est rien arrivé et nous étions convaincus que Manhattan était en effet la ville la plus sûre du monde, aussi nous félicitions-nous devant nos invités d’habiter la ville la plus sûre du monde, une ville où il n’y a pas besoin de fermer sa porte à clé, jusqu’au jour où, en rentrant après être allés manger des sandwiches au pastrami chez Katz, nous nous sommes retrouvés face au néant.
Mais je ne devrais pas appeler cela « néant ». Dans cette partie du monde, le néant n’existe plus.
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Perdre mes parents a été pour moi comme perdre l’éternité. Les premières morts de proches nous font voir le futur tel qu’il est : un grand vide incontrôlable.
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