Je commence chaque livre en redoutant d'être déçue, et je le termine en me disant : "vivement la suite !".
Louis Denfert n'est vraiment pas chanceux. Il faut toujours que sa route croise celles de cadavres. Nous avions déjà franchi un degré dans l'horreur, avec la mort des jeunes bergers dans
Projections macabres, nous descendons un peu plus dans le sadisme avec des expériences scientifiques effectuées sur des nouveaux-nés siamois, expériences effectuées de leur vivant.
Curieusement, il faudra vraiment que Louis motive ses amis pour qu'ils se lancent avec lui sur la piste du tueur. En effet, Emile juge normale leur élimination , pour leur éviter une vie de souffrance, et Albert pencherait plutôt vers des tentatives de séparations qui auraient échoué. Même l'opinion public ne s'émeut guère. Ah ! si cela avait été des nourrissons "normaux".... Louis repense sans arrêt, tel un leitmotiv entêtant, aux circonstances de son propre abandon. le sort funeste qui lui a été évité grâce au capitaine Denfert le pousse à rendre justice à ses jeunes morts.
Parfois, les questions éthiques soulevées me semblaient presque anachroniques, même en ce 19e siècle finissant. Les moines qui dénient toute humanité à Fonfon, le jeune trisomique, j'ai l'impression qu'ils pourraient participer à un concile nommé "tous les êtres humains ont-ils une âme ?" Quant aux médecins qui s'arrogent un droit de vie et surtout de mort sur des "monstres", ils annoncent l'eugénisme et rappellent qu'il n'y a pas si longtemps, dans l'ex-Union soviétique, des expériences étaient menés sur des siamois (j'ai vu un documentaire à ce sujet, voici quelques années).
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