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Éric Moreau (Traducteur)
EAN : 9782264048714
384 pages
10-18 (03/09/2009)
3.56/5   9 notes
Résumé :
En ce milieu de XIXe siècle, une bande de jeune voyous vient troubler la tranquillité des commerçants du quartier londonien de Leather Lane : scandales à répétition, rumeurs infondées, menaces physiques.
Jeune et mystérieuse propriétaire des Dining and Coffee Rooms, Sarah Tanner ne met pas longtemps à découvrir que ces intimidations visent en réalité le boucher Sanders. Alors qu'elle commence à enquêter sur cette dangereuse " Brass Band ", un des fantômes de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« C'est bizarre,
Le hasard,
Qui fait tanguer, tomber les têtes,
Dans l'brouillard
Des boul'vards,
Voyez passer les marionnettes... »

Ces quelques vers d'Henri, le chanteur attachant, disparu le mois dernier, pour vous dire que ce livre a été trouvé « par hasard » dans une boîte à livres.
« L'ange de Leather Lane », inconnu et déchu, comme l'ange de Jean-Louis, autre chanteur qui « Murat » lui aussi au printemps dernier.
C'est bizarre, le hasard, le magnétisme aurait-il fonctionné, un polar sorti du placard, pour vous parler de Lee Jackson, qui met à l'honneur le mesmérisme, qui n'est pas la doctrine du Pierre gaulliste, mais une « science » basée sur l'hypnose.
Le Londres de l'époque victorienne, avec les becs de gaz, les lampes à huile ou à pétrole, les murs décrépits teintés de suie, les clodos qui rôdent dans les venelles, comme chante Hubert-Félix (non, lui est bien vivant), la ruelle des morts, dans le brouillard des boulevards, qui va tirer les ficelles des marionnettes, et faire tomber les têtes.
Les mots de Tachan résonnent autant que le carillon de Big Ben, qui est-ce qui sonne ? C'est Lee Jackson. Enquête policière genre coshistory murder, à la Anne Perry, paix à son âme elle aussi.
L'histoire se passe à Leather Lane, quartier du cuir, pas du « pipe chaud », du vécu.

« Une place pentue d'aspect singulier, parsemée de pavés branlants, jonchée des détritus du marché, feuilles de chou et arêtes de hareng. »

Il y a un café, le « New Dining and Coffee Rooms », tenu par Sarah Tanner, qui va tanner le cuir aux récalcitrants, en jouant la détective, courtoise mais tenace.
Il y a un pub, le « Bottle of Hay », où le « Brass Band », la bande du cuivre, composée de jeunes loubards, vient y faire du foin.
Il y a la boucherie Sanders, soupçonnée de charcuter les chevaux, afin de remplir les saucisses.
Il y a le magnétisme animal, expliqué lors d'une conférence, pour attirer les aimants en peine de coeur et guérir les esprits malfamés.
Il y a Arthur DeSalle, de la « noble society », ancien amant de Sarah dont les parents sont englués dans les aimants pour cause de bourse trop garnie.
Il y a le clopinard sans-abri, qui déambule à la recherche de quelques pennies.

« C'était un individu d'allure hagarde, âgé de près de cinquante ans, vêtu à la manière d'un acrobate, mais d'une tenue bigarrée si misérable qu'elle n'offrait qu'une parodie de costume. Ses collants en coton moulants avaient rétréci et s'étaient déchirés aux chevilles. Son caleçon court de velours rouge pailleté avait été rapiécé à l'aide de chiffons, et son chandail était passé du blanc au gris sale. Ses habits seuls auraient pu provoquer l'amusement, mais il s'exprimait d'une voix gutturale, sans articuler, d'une façon qui le désignait comme un ivrogne patenté. »

L'action se déroule dans les ruelles, les couloirs et les passages secrets, vue d'un lampadaire ou d'une loupiote à huile. Brumes de la Tamise, smog à toute heure, lumière tamisée, flou artistique.

« Un voile de brume flottait dans les rues et l'atmosphère humide conférait une couleur orangée particulièrement chaleureuse aux lampes des marchands, qui projetaient une lueur cotonneuse flatteuse sur leurs étals. »

Le scenario est linéaire, chronologique et théâtral, mêlant des descriptions imagées à des dialogues incisifs, avec des cliffhangers en fin de chapitres. Ainsi défile, tel un courant le film.
L'électricité est dans l'air, à défaut de pouvoir éclairer la scène. D'autant plus qu'à Londres, c'est la Tamise, ouate, air, l'eau dans les caniveaux.
Une pièce de théâtre au naturel, ça entre et sort à tous les coins de rues, les portes claquent ou grincent, sur la bande son les cloches qui sonnent, fondu enchaîné sur les jeunes gars qui bastonnent.
Les bas-fonds de l'époque victorienne, qui amplifient la rumeur et attisent la haine.
Tous les travers de la société britannique sont minutieusement décrits. Dickens et Conan Doyle réunis, avec du Leblanc et du Leroux qui surgissent entre les lignes, certainement dus à une excellente traduction française.
J'ai même appris deux mots anciens, futaine et thibaude, en lien avec le tissu de l'époque.
Une enquête policière à l'ancienne, écrite par un écrivain britannique du vingt et unième siècle. Les personnages étaient déjà présents dans « Une femme sans peur », c'est donc une série qui se profile dans la brume londonienne.

Lee Jackson m'a fait passer un bon moment avec son polar.
Charlatan, hagard dans le brouillard.
C'est bizarre, le hasard !

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Une excellente suite à “Une femme sans peur”, où l'on retrouve notre héroïne, Miss Tanner aux prises avec de bien étranges personnages. Pour ceux qui aiment l'Angleterre du XIXe siècle…
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Rebondissements, déguisements, changements d'identités et écoutes derrière les portes, sans oublier : une action qui se déroule à Londres au 19e siècle, une roturière amante d'un noble, tout est là pour faire de ce roman un bon roman policier classique.
Qui plus est, l'auteur sait créer une atmosphère, ce que j'apprécie

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C'était un individu d'allure hagarde, âgé de près de cinquante ans, vêtu à la manière d'un acrobate, mais d'une tenue bigarrée si misérable qu'elle n'offrait qu'une parodie de costume. Ses collants en coton moulants avaient rétréci et s'étaient déchirés aux chevilles. Son caleçon court de velours rouge pailleté avait été rapiécé à l'aide de chiffons, et son chandail était passé du blanc au gris sale. Ses habits seuls auraient pu provoquer l'amusement, mais il s'exprimait d'une voix gutturale, sans articuler, d'une façon qui le désignait comme un ivrogne patenté.
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Un voile de brume flottait dans les rues et l'atmosphère humide conférait une couleur orangée particulièrement chaleureuse aux lampes des marchands, qui projetaient une lueur cotonneuse flatteuse sur leurs étals.
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Un état de faiblesse général ne peut se soigner en un claquement de doigts. Vous devez m’accorder une confiance absolue, madame. Une plus grande sympathie doit se développer entre nous, si nous voulons voir notre entreprise couronnée de succès. En effet, dans la discipline du mesmérisme, il n’est point question de « médecin » ou de « patient ». Vous jouez vous-même, madame, un rôle déterminant quant à la réussite du traitement ; il vous faut donc accepter de soumettre totalement votre volonté à la mienne. C’est impératif.
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—  C’est une vieille combine, un stratagème pratiqué surtout chez les jeunes garçons. Vous choisissez un gentleman, vous le faites parler – inutile que ce soit sur un sujet précis – de sorte qu’on vous voie ensemble. Vous suivez votre homme un certain temps, jusqu’à ce qu’il s’arrête dans un endroit isolé pour satisfaire un besoin naturel, et là vous exigez de l’argent.
— Pour quel motif ?
— Réfléchissez un peu, Arthur. J’ai parfois l’impression que vous ne connaissez rien à la vie. Le voyou accuse sa victime d’avoir des penchants peu avouables, évoque le juge et les actes immoraux. La plupart du temps, ça marche à merveille.
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Même un policier aguerri aurait pu ne pas le remarquer, mais elle connaissait les gestes d’un pickpocket chevronné et, bien qu’il fût très bref, elle aperçut un reflet métallique entre ses doigts tandis qu’une montre passait d’un gousset à un autre.
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