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William J. Kennedy (Éditeur scientifique)Jean-Yves Potel (Éditeur scientifique)
EAN : 9782264000118
246 pages
10-18 (30/11/-1)
3.44/5   24 notes
Résumé :


Francis vient de trouver un job à la journée dans le cimetière municipal. Il passe devant la tombe de son enfant qui a glissé de la table à langer sous ses yeux. Il voit aussi la sépulture du briseur de grève à qui il a lancé une pierre et qui est mort sur le coup.

Il s’entretient ainsi avec tous les fantômes de son passé, et ils sont nombreux puisque Francis est un hobo, un vagabond, qui dort la nuit dans le froid, ne mange pas à sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman qui est arrivé un peu par hasard sur mes étagères en complément d'un achat groupé de livres d'occasion. Une couverture qui évoque à elle seule l'ambiance de ce roman assez noir qui évoque ces hommes et femmes qui déambulent sur les trottoirs, ces clochards, vagabonds,hobo, sdf, quelque soit le nom qu'on leur donne, que l'on ne voit trop, plus ou que l'on ne veut pas voir et pourtant ils existent, ils sont là, ils (ou elles) ont une vie avant.

Je dois avouer que je me suis tout de suite attachée à Francis, à cet homme de 58 ans, qui parcourt les rues d'Albany en 1938, accompagné des fantômes de son passé et ils sont nombreux car Francis a eu plusieurs vies. Une vie de sportif car il a été joueur de première division de base-ball, marié et père de famille et puis un jour la machine s'enraye suite à plusieurs accidents : la perte d'un enfant, la mort d'un homme lors d'une grève, une violence pas toujours contrôlée, l'alcool et la rue.....

"C'était le dernier soir d'octobre 1938  c'était la veille de la Toussaint, cette nuit chaotique où la grâce est toujours trop peu abondante, et où les anciens morts et les nouveaux se promènent en liberté sur cette terre. (p47)"

Il se raccroche à ses relations de rue en ce jour d'Halloween, à Helen, sa compagne, ancienne chanteuse, à Rudy son compagnon d'infortune mais surtout Francis croise ses monstres à lui, les les fantômes de sa vie et ils sont nombreux. Ils l'accompagnent et lui cherche à faire la paix avec eux mais aussi avec lui-même. Depuis le temps qu'il vit dans la rue, il sait qu'il suffit de peu de choses pour que la vie des ses compagnons d'infortune ou la sienne basculent.

"En ce moment, Francis est quelque part, tout seul, et même Helen ne l'aime plus. Plus du tout. Parce que tout ce qui touche à l'amour de près ou de loin est mort, usé par la fatigue.(p184)"

C'est une déambulation poignante sur la misère, sur la déchéance, sur la survie d'un jour sur l'autre : trouver quelques pièces, un repas, un peu de chaleur. Et pourtant Francis a une famille, une femme, un fils et une fille et même un petit fils qui sont prêts à l'accueillir, à lui offrir une chance de s'en sortir mais il voit dans leurs yeux le reflet de ce qu'il est devenu et même s'ils ne lui font aucun reproche, lui sait que désormais sa vie est dehors, ailleurs. Il a tout au long du récit une sorte de dignité, de règle de vie, il n'est pas totalement déshumanisé même si l'alcool réchauffe, soigne et détruit.

J'ai été très surprise d'être autant touchée par ce roman qui a reçu le prix Pulitzer en 1984 et National Book Award en 1983, dont une adaptation cinématographique a été faite avec Jack Nicholson et Meryl Streep sous le titre Ironweed que je n'ai pas vue, je ne sais d'ailleurs pas s'il est sorti en France mais j'aimerais beaucoup voir.

Avec une écriture vivante, à la fois crue mais avec une forme de poésie, de mélancolie, de désespoir, William Kennedy, fouille au plus profond des sentiments de cet homme dont la vie a basculé et qui se retrouve confronter à sa conscience et à ses questionnements. Chacun des fantômes qu'il croise est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur son passé et ceux de ses amis de la rue. Chacun(e) n'est pas arrivé là par hasard. Francis ne s'épargne rien, il assume ses choix et tente malgré tout de rester honnête, humain, malgré les vapeurs d'alcool, malgré le froid, malgré la faim.

Cela peut vous paraître éprouvant à lire mais l'ensemble reste emprunt de beauté dans les sentiments, les rapports entre les différents personnages. William Kennedy en fait une sorte de reportage sur les rues d'une ville, dans cette période de grande dépression, où la débrouille mais aussi le partage du peu que l'on a permet de tenir un jour de plus. Il en fait une histoire qui mêle noirceur et tendresse, violence et humanité, la lumière et l'obscurité.

Comment ne pas être touchée par ceux ou celles qui ne se réveilleront pas, engourdis par le froid et l'alcool, comme Sandra, par la violence omniprésente parce que le peu qu'ils possèdent devient objet de convoitise mais aussi par les relations qu'ils entretiennent entre eux, par ces femmes qui n'ont plus que leur corps comme monnaie d'échange, mais aussi par la fraternité dans la misère et le compagnonnage dans les beuveries. C'est un roman réaliste, qui ne juge pas, qui se veut simplement le reflet d'un monde obscur et que l'auteur a voulu mettre dans la lumière.

Son titre original Ironweed, mauvaise herbe, reflète bien qui sont ces êtres qui peuplent les villes, ils sont devenus ce que la vie, la société ou eux-mêmes en ont fait : des mauvaises herbes qui poussent sur les trottoirs, qui disparaissent parfois pour mieux réapparaître, ni tout à fait les mêmes et pourtant si identiques dans leur apparence. Ils ont une certaine force de résistance mais sont peu à peu gagnés par l'usure, les abus, l'alcool, les conditions de vie. Ce roman publié en 1983 reste dramatiquement d'actualité car dans toute période de crise, de troubles, ils apparaissent et sont une sorte de signal d'alarme.On les compare souvent à la lie de la société mais avant de se retrouver au monde de la rue, n'oublions pas qu'ils étaient des êtres comme vous ou moi.

C'est un roman noir certes mais avec un regard plein de compassion  sur ces êtres laissés au bord du chemin, déchus, mais qui cherchent, pour certains comme Francis, dans un dernier sursaut, de trouver le chemin de la rédemption et de la paix.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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L'herbe de fer William Kennedy Editions Belfond#WilliamKennedy #NetGalleyFrance
Récompensé en 1984 par le Prix Pulitzer-Fiction , l'Herbe de fer de William Kennedy est un roman très sombre . Francis Phelan est un homme d'une bonne cinquantaine d'années. Nous sommes en 1938 à Albany , capitale de l'Etat de New-York. Clochard, alcoolique , Fann vit au jour le jour cherchant où dormir , comment trouver un dollar et s'acheter de quoi boire. L'hiver commence, Halloween , la Toussaint, ses pensées remontent loin dans le passé, n'est-il pas temps pour lui de faire le bilan? Trente ans qu'il fuit , a t'il assez couru loin des siens, de ses amis , de tous ceux avec qui il s'est battu les laissant parfois bien mal en point sur le tapis de la vie . Il lui fallait survivre à défaut de vivre. Culpabilité, regrets, remords .. "L'Herbe de fer interroge tour à tour culpabilité, pardon et rédemption."
Mais voilà l'écriture de William Kennedy ne m'a pas séduite et cette lecture m' a paru infiniment longue. Ce n'était sans doute pas le bon moment pour une rencontre avec Fann Phelan .
Un grand merci aux Editions Belfond pour ce partage.
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Francis Phelan est un clochard, il évolue au milieu des gens qui vivent dans la rue. Il boit, il se bat et se débat, il se cherche. Nous sommes en 1938 dans les rues d'Albany.

Le roman ouvre sur une scène fantaisiste mais puissante. Dans un cimetière, le personnage principal circule, au milieu des tombes, de ses proches, d'un homme qu'il a tué, de son fils mort à l'âge de 13 jours et échange avec ses fantômes avec naturel. J'ai été ferrée d'entrée par ces images. Ce qu'elles disent, ce qu'elles transmettent est indicible.

Ce livre m'a émue au plus haut point, grâce à une écriture magistrale, des passages d'une poésie infinie qui côtoient des situations tragiques, des moments d'une grande violence ou d'une grande détresse, des personnages hauts en couleurs et très attachants. Et puis tout le long du roman les morts apparaissent à Francis, lui parlent, lui pardonnent ses actes, ou non, lui rappellent des moments forts de sa vie passée. J'ai totalement accroché à cet artifice littéraire, il me semble que c'est ce qui fait le charme du livre.

Francis est un homme meurtri, abîmé par ce qu'il a vécu, par ses choix, qui n'ont pas toujours été les bons, par la culpabilité qui l'habite en permanence. Ce roman est aussi noir qu'il est tendre, aussi sombre qu'il est émouvant. Il se situe au début du vingtième siècle mais pourrait se dérouler aujourd'hui. Ces êtres invisibles ou trop visibles sur les trottoirs de nos villes, que l'on méprise, que l'on regarde avec dédain, sont les héros de ce roman. Leurs sentiments méritent notre compassion. Leur âme n'est pas à l'image de leur écorce physique, ce sont des êtres humains avec leurs faiblesses, leurs lâchetés, et leurs remords, comme tous les autres êtres humains qui masquent les leurs sous de beaux atours.

Ce roman m'a touchée, profondément.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Un grand roman américain, lauréat du National Book Award 1983 et du prix Pulitzer 1984, adapté au cinéma en 1987 avec Jack Nicholson et Meryl Streep dans les rôles principaux.
Un grand roman de la grande dépression mêlant le réalisme crasse du quotidien des clochards et les apparitions spectrales des âmes blessées par le comportement de Francis. le résultat est surprenant, à la fois drôle, sordide, poétique, cruel. La misère est dépeinte dans toute sa dureté, sans lyrisme ou apitoiement malvenus, et la galerie de personnages secondaires incroyablement marquante.
Francis n'est pas un héros. Ce n'est pas non plus un salaud, juste un homme traînant avec lui son passé, ses erreurs, ses lâchetés, et surtout sa culpabilité. C'est à cause d'elle que les fantômes lui apparaissent mais c'est aussi grâce à elle qu'il reste debout : « Au plus profond de lui-même, là où il pouvait pressentir une vérité qui échappait aux formules, il se disait : ma culpabilité est tout ce qui me reste. Si je perds cela, alors tout ce que j'aurais pu être, tout ce que j'aurais pu faire aura été en vain. »
Une quête de pardon et d'impossible rédemption d'une beauté crépusculaire dont l'infinie tristesse brise le coeur.

Lien : https://litterature-a-blog.b..
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"L'herbe de fer" nous fait suivre les tribulations de Francis Phelan dans la ville d'Albany, dont il est originaire, pendant la Grande Dépression. Une triste épopée, qui aurait pu être submergée par la dimension sordide du quotidien du héros, puisqu'en sa qualité de "cloche", Francis traîne d'abris de fortune en foyers, occupé par la quête de nourriture ou de quelques pièces pour s'acheter une bouteille. Et pourtant, le prosaïsme de cette routine est illuminé par la poésie que William Kennedy parvient à insuffler à son récit...

Cela commence avec l'introduction, dès l'entame du roman, d'éléments surnaturels, sous la forme de fantômes mis en scène comme des personnages à part entière, entretenant des dialogues avec le héros. J'avoue que ce procédé m'a au départ un peu déstabilisée, me paraissant en décalage avec le propos par ailleurs terre à terre. Mais on comprend assez vite qu'il s'agit en réalité de la matérialisation de visions qui hantent Francis. Car à presque soixante ans, cette ancienne gloire du base-ball a un lourd passé à son actif, qui semble soudain se rappeler à lui, par l'intermédiaire de ces incarnations, notamment celle de son père, mort sous ses yeux, de sa mère rigide et aigrie pour laquelle il éprouvait de la détestation, d'un homme qu'il a tué pendant la grève des tramways de 1901, du fils qu'il a eu avec Annie, son épouse, et dont il est responsable de la mort, à l'âge d'à peine quinze jours... La culpabilité conséquente lui a fait couper tout lien avec sa famille.

Au cours des quelques jours pendant lesquels nous le suivons, entouré de ses compagnons de misère, une machine à remonter le temps semble s'être mise en branle en faisant resurgir maints souvenirs -ses exploits sportifs, les bagarres, les femmes, l'amour, les orgies de picole-, l'amenant à s'interroger sur ses erreurs, ses manquements, sur cette existence parsemée d'une violence qu'il prétend n'avoir pas cherchée (mais à laquelle il est enclin !), sur son attirance presque amoureuse pour la fuite qui, une fois encore, l'amène à tourner le dos à la possibilité de rédemption qui lui est offerte... toute tentation de sombrer dans la détresse est cependant occultée par la prérogative quotidienne de survie, Francis étant "Trop occupé pour avoir le temps de se poser tranquillement quelque part pour mourir".

C'est un homme éprouvé, désabusé, parfois belliqueux, qui ne s'en laisse pas compter, mais c'est aussi un être sensible, généreux, et introspectif, tirant de ses expériences des leçons de vie aussi philosophiques ("la vie est pleine de caprices et d'occasions manquées", "une main tendue dans l'adversité est une belle chose"...) que fantaisistes ("un Italien court moins vite qu'une balle de fusil"...).

Avec ce récit à la fois touchant et vivant, William Kennedy rend à ces laissés-pour-compte leur humanité et leur dignité, en faisant d'eux des êtres singuliers, creusant sous leur piteuse apparence pour rappeler qu'ils ne sont pas que des sans-abri, mais des individus comme les autres, avec leur passé, leurs rêves, leur détresse. Avec sensibilité, sans tomber ni dans le misérabilisme, ni dans l'angélisme, il évoque la fraternité qui unit parfois ces désespérés, mais aussi la violence qui régit souvent leurs rapports.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dans le temps, j'habitais en bas de cette rue, dit Francis à Rudy, puis il se demanda pourquoi il avait été dire ça. Il n'avait aucune envie de raconter sa vie à Rudy. Pourtant le fait de travailler toute la journée à côté de ce simple d'esprit, d'être là tous les deux à jeter de la terre sur des morts à grands coups de pelle désordonnées, tout cela avait créé une sorte de lien que Francis trouvait bizarre. Rudy, son copain depuis une quinzaine de jours, apparaissait aujourd'hui à Francis comme un compagnon de route au cours d'une expédition en terre inconnue. C'était un être simple, sans avenir, et paumé, aussi paumé que Francis lui-même, même s'il était un peu plus jeune. Il avait un cancer, il était d'une ignorance crasse, d'une stupidité sans limites, passif comme un mouton, et capable d'avoir des crimes de larmes quand il se sentait trop paumé. Pourtant il y avait quelque chose en lui qui réchauffait le coeur de Francis. Tous deux étaient à la recherche d'un mode de vie exprimant à la fois leur condition actuelle et leurs rêves inexprimables. Tous deux connaissaient sur le bout des doigts le rituel du trimardeur avec ses tabous, son protocole. Ils s'étaient assez parlé pour savoir qu'ils croyaient tous deux en une sorte de fraternité des sans-espoir ; cependant les cicatrices qu'ils portaient aux yeux montraient bien qu'une telle fraternité n'avait jamais existé, que la seule chose qu'ils partageaient vraiment, c'était l'éternelle question : comment vais-je me tirer d'affaire pendant les vingt prochaines minutes ? Ce qui leur faisait peur à tous les deux, c'était les désintoxiqués, les flics, les matons, les patrons, les moralistes, les diseurs de vérité, et ils avaient également peur l'un de l'autre. Ce qu'ils adoraient, c'étaient les raconteurs d'histoires, les menteurs, les putains, les boxeurs, les chanteurs, les chiens qui remuent la queue, et les bandits d'honneur. Rudy, en somme, se disait Francis, ça n'est qu'une chose, mais qui vaut mieux que lui ?
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Pourquoi est-ce que le suicide revenait sans cesse à l'esprit de Francis ? On se réveille en plein champ près de Pittsburgh, à moitié gelé, paralysé par le froid, inerte et aussi raide qu'une barre de fer, et on se dit : Pas question de revivre une autre nuit, une autre matinée comme celle - ci. Le moment est venu d'aller se jeter tête la première du haut du pont.
Mais au bout d'un moment on se lève, on enlève la gelée qui s'est coincée dans l'oreille, on va se réchauffer quelque part, on se fait donner cinq cents pour se payer un café, et on se remet à marcher vers un endroit qui ne soit pas près d'un pont.
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Car Francis, il l’avait maintenant compris, avait toujours été en guerre contre lui-même, il entretenait en lui des factions dressées les unes contre les autres. Et s’il devait survivre enfin de compte, ce ne serait pas grâce à tel ou tel Dieu de la révolution, mais à force de garder la tête claire et un sens exigeant de la vérité. Cette culpabilité qui traînait ne méritait pas qu’on se laisse mourir à cause d’elle. Tout ce qu’elle reflétait, c’était les appétits sanguinaires de la nature.
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En ce moment, Francis est quelque part, tout seul, et même Helen ne l'aime plus. Plus du tout. Parce que tout ce qui touche à l'amour de près ou de loin est mort, usé par la fatigue.(p184)
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Au plus profond de lui-même, là où il pouvait pressentir une vérité qui échappait aux formules, il se disait : ma culpabilité est tout ce qui me reste. Si je perds cela, alors tout ce que j'aurais pu être, tout ce que j'aurais pu faire aura été en vain.
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