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EAN : 9782221190241
450 pages
R-jeunes adultes (12/11/2015)
4.13/5   374 notes
Résumé :
Vous, les gens normaux, êtes tellement habitués à la réalité que vous n'envisagez pas qu'elle puisse être mise en doute. Et si vous n'étiez pas capables de faire la part des choses ? Jour après jour, elle se retrouve confrontée au même dilemme : le quotidien est-il réel ou modifié par son cerveau détraqué ? Dans l'incapacité de se fier à ses sens, à ses émotions ou même à ses souvenirs, mais armée d'une volonté farouche, Alex livre bataille contre sa schizophrénie. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (152) Voir plus Ajouter une critique
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sur 374 notes
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Quand un roman pour adolescents est un coup de coeur de John Green (" Nos étoiles contraires"), je prends .
Quand , sur la couverture du même roman , coulent des encres bleues du plus bel effet... je prends .
Quand un roman parle de la schizophrénie chez une adolescente, je... je me dis : "Yes you can"!

Alex ,jeune américaine souffre de cette pathologie grave que l'on pourrait résumer ( en gros) , à une perte de contact avec la réalité, des hallucinations et des délires . Elle entend des voix qui critiquent ou commentent ses actions . Les schizophrènes n'ont pas conscience de leur maladie (anosognosie), c'est pour cela que l'on parle de trouble psychotique et pas de névrose .
Alex veut absolument réussir à être une ado comme les autres , et passer son bac, intégrer une université . Après avoir été renvoyée de son précédent lycée pour avoir mis le feu au gymnase, elle fait sa rentrée dans un nouvel établissement et veut réussir son intégration. Nouveau départ, nouveaux amis, et peut-être bien un amoureux en prime, on dirait bien que notre Alex est en train de réussir. A moins que?

Sur un ton à la fois poétique et poignant , l'auteur nous entraîne dans l'esprit d'Alex. Ses doutes, sa réalité , ses voix-off, ses délires .
Et c'est juste magique et très beau , il y a du Boris Vian dans cette plume... Amusant, parfois, flippant à d'autres moments .
Francesca Zappia fait preuve de beaucoup d'inventivité stylistique .

Un roman pour ados ET adultes .
Une auteur à suivre.
Et un futur rôle en or pour une jeune actrice ...
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Roman qui m'a intrigué lors d'une masse critique. Mais pas de chance, je n'ai pas été sélectionnée... Pas grave !...
Jusqu'au moment où je l'ai aperçu, me tendant les bras ! Oui ! Oui ! Je vous assure ! Si beau ! Si tentant ! ...
Je suis faible, oui... Une belle parure et je me laisse emporter les yeux fermés...
Et que dire du titre ? Franchement ! Il arrache, quoi ! Quoi de plus beau ?
Je t'ai rêvé
J'ai les yeux plein d'étoiles ! Je fond ! Je plane !
Qu'est ce que j'aimerais que l'on me le dise ! Pas besoin de long discours, ça me suffirait comme déclaration d'amour !
Je t'ai rêvé
Ouahou ! Quoi !
Je suis une éternelle ado ! Oui...
Un sujet grave, tabou, abordé par des adolescents, à l'âge du premier amour, des premiers émois. Un vocabulaire et des situations adaptés à tous les âges, de la tendresse, des maladresses, du romantisme... Je suis cliente et friande !
Un joli roman ! Comme j'en rêve, à chaque fois.
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Ma 400ème critique sur Babelio kqkwtqlmq !! *sourit fièrement*

Je suis plus que ravie que cette chronique-là soit sur un livre que j'ai autant aimé !
Bon par contre, j'ignorais complètement le sujet du livre, à part que c'était sur une maladie mentale… de manière involontaire, j'ai donc littéralement enchainé deux romans sur le sujet de la schizophrénie… bon-.

Malgré tout ce fut une très bonne découverte, alors je me dis que ça valait le coup…!

Déjà, je vois sur la couverture que le livre a été apprécié par John Green, alors il ne m'en faut pas plus pour être intriguée direct… ! Bon, cela dit j'ai été un peu déçue car je pensais qu'il y aurait un petit avis de ce dernier, mais rien du tout… Ils ont juste pris son nom comme produit d'appel… c'est nul !? (Mais ça marche… c'est probablement ça le pire T-T')

Ce roman aborde donc également le sujet de la schizophrénie, dont souffre Alex, la narratrice. Mais c'est traité de manière très différente par rapport au livre que j'ai lu avant (Le goût amer de l'abîme de Neal Shusterman), donc je ne me suis pas du tout dit que c'était redondant, au contraire. J'ai lu deux livres extrêmement différents, tout compte fait ! Et c'est normal, bien sûr. Alex n'est pas Caden. Caden n'est pas Alex. Ce sont deux personnages différents, au cas différent, à vivre les choses différemment.

Et pour être sincère, j'ai bien plus accroché à cette lecture-là. Pas que l'histoire est ‘meilleure' ou quoi que ce soit, je ne pense pas que ce soit comparable de cet aspect-là. Mais disons que personnellement, je suis plus rentrée dans le récit avec Je t'ai rêvé.
On a là aussi un.e protagoniste adolescent.e schizophrène. Mais c'est traité, raconté, d'une façon très différente, et qui pour ma part m'a davantage parlée. C'est bien sûr très subjectif, mais j'ai rapidement accroché au texte.
J'ai beaucoup aimé la plume, je l'ai trouvé très agréable. C'est fluide, les pages se tournent toutes seules, les chapitres s'enchainent.
Instinctivement, je me suis attachée très facilement à Alex. J'ai de suite ressenti une certaine sympathie pour elle, qui s'est confirmé au fil de ma lecture.
Pareil pour les autres personnages ; j'ai eu tant envie d'apprendre à les connaitre ! (Surtout Miles !) J'ai vite ressenti une grande affection pour eux. Petite note sur le fait que Miles et Alex sont ceux qui ont été les plus creusés… : je trouve que les autres ont été plus effacés, ils auraient clairement mérité qu'on s'intéresse un peu plus à eux par moments… Certains avaient l'air super intéressants, mais ils ne sont pas assez développés dans le livre, ce qui constitue un petit regret pour ma part. (Heureusement, j'ai beaucoup apprécié nos deux protagonistes !)

Le livre se concentre donc beaucoup sur la relation qui se crée au fil des chapitres entre Alex et Miles, et qui m'a énormément touchée. Je ne pensais pas les aimer autant.
En parallèle de ça, on a une intrigue autour de de personnages secondaires et de la mort d'une lycéenne survenue dans les années 90… Mais ce n'est pas ce côté de la storyline qui m'a le plus captivée. J'ai surtout apprécié suivre Alex et apprendre à connaitre son personnage.

Au début, ses hallucinations n'ont pas un réel impact sur l'histoire et restent relativement peu importantes. (Hormis une à laquelle je pense en écrivant ces mots, mais ce n'est pas celle qui m'a le plus marquée) Mais arrivé à un certain stade du récit, on fait face à certains moments assez durs. Je ne veux rien spoiler, mais il y a un passage en particulier à moins de cent pages de la fin qui m'a fait profondément chamboulée. Il m'a aussi fait tomber de haut ; je me suis prise une claque en pleine gueule, vraiment. Je ne m'attendais absolument pas à cela… Et ça m'a fait mal. Je ne peux réellement me mettre à la place de la narratrice, mais ce moment est indescriptiblement douloureux. Lire le pdv d'Alex. Lire la réaction de Miles, qui est présent. Visualiser la détresse des parents d'Alex…
Et le passage où Alex demande à Miles s'il est réel a complètement achevé de me briser le coeur…
Je ne peux comprendre un millième de ce qu'elle ressentait, mais sa douleur m'a atteinte et m'a fait monter les larmes aux yeux.

Bref.
J'ai trouvé la dernière partie du livre vraiment difficile à plein de moments. Des moments qui m'ont fait flipper, qui ont mis mon mental à rude épreuve. :') Je ne rentre pas trop dans les détails pour ne rien révéler, mais voilà, disons que ça n'a pas été facile à lire pour ma part.

J'ai fini ce roman avec les mots qui me manquent. En étant profondément émue, en me disant « Wow, quelle lecture ! ».
Ce livre a été pour moi tellement fort, tellement puissant.
Tellement dur, aussi, par moments.
Mais bouleversant.

Ce n'est pas le genre de livres que j'aimerais relire, car certains moments m'ont vraiment mises mal, pour être honnête. :') Ce n'était pas une lecture facile.
C'est donc l'unique raison pour laquelle je ne mets pas 5/5. Mais ce roman reste un coup de coeur quand même.
Il a sans nul doute des défauts, bien sûr, mais je ne peux que vous le conseiller malgré tout. :) (en espérant que vous l'aimerez autant que moi si vous le découvrez un jour !)
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J'ai acheté cet ouvrage d'occasion sans me poser de questions : la note globale sur les sites Babelio/Livraddict était très élevée, tandis que des blogueurs que je suis avaient fait une bonne critique. Hélas, je ne suis pas ressortie aussi conquise que je l'aurais cru, notamment à cause de la fin relativement expéditive et de certaines réponses. En revanche, je reconnais volontiers que l'atmosphère de « Je t'ai rêvé » fait sa force : on nage complètement en eaux troubles, se demandant souvent si c'est la réalité ou un délire d'Alexandra, la narratrice schizophrène et paranoïaque. Celle-ci n'a pas une vie facile. Elle a régulièrement des hallucinations, si bien qu'elle prend en photo tout ce qu'elle voit et ne panique pas souvent lorsque quelque chose lui arrive comme, par exemple, lorsqu'elle va apercevoir un serpent. Elle demande également souvent à son entourage s'il a bien entendu ou non certains propos. Cependant, lorsqu'elle se retrouve seule, il lui est difficile de démêler le vrai du faux ! Tout est très fouillis.

En tant que lecteur, on essaye également de comprendre et on la suit avec plaisir et méfiance. Hormis sa différence, elle ressemble à n'importe quelle adolescente américaine. Alex va au lycée, est cultivée mais pas surdouée, a quelques amis ainsi qu'un petit job, sort un peu, fait parfois des bêtises, rembarre ceux qui la harcèlent et passe du temps avec sa famille. On ne peut pas dire qu'elle sorte des sentiers battus ! Ainsi, si on ignore son trouble mental, on aurait presque un roman contemporain classique. D'ailleurs, c'est l'un des reproches que je ferais à ce livre : c'est très ado avec une ambiance universitaire, des fêtes étudiantes avec de la beuverie et des coucheries, des matchs sportifs, des crasses entre élèves en classe ou dans leur casier, un premier amour… Or, la mise en lumière de la particularité de l'héroïne ne se fera que dans la dernière partie. Tout le reste met surtout en avant les cours, la romance ainsi que les méchancetés que chacun va se faire. C'est plutôt dommage ! Je m'attendais à un traitement du sujet plus pertinent, même si le public cible n'est pas adulte.

Miles, le protagoniste qui va fasciner Alexandra, est l'un des atouts du récit. Pour moi, il était aussi trouble qu'elle… si ce n'est davantage ! Très vite, cet inconnu taciturne va se révéler être une personne étrange, excessive, taquine, narcissique, arrogante, brillante, violente, introvertie, secrète et déroutante. Présenté comme quelqu'un de surdoué capable de répondre à des questions de culture G impossibles, Miles est le premier de sa promotion. Parfois, il récolte des moqueries, notamment en raison de ses origines allemandes, ce qui lui vaut le surnom de « nazi ». Il a également des problèmes familiaux qui semblent pourrir son existence. Étrangement, il est aussi celui qui sème la zizanie, harcèle les autres, a mauvaise réputation avec son groupe, fait la loi et dort en classe. Mauvaise graine, mais génie moqué ? J'ai été perturbée par ce caractère insolite et paradoxal. Or, c'est le jeune homme qui m'a donné envie de tourner les pages. Je souhaitais en savoir plus sur lui et il m'intéressait beaucoup plus qu'Alex. Étant donné qu'il n'est pas le héros de l'histoire, je n'ai hélas pas eu toutes les réponses qui m'intéressaient…

Comme souvent dans les récits mettant en scène des étudiants, on retrouve toute sorte de personnages clichés comme le meilleur ami, la pimbêche, la fille facile, l'intello, les bad boys et leur meute, etc. « Je t'ai rêvé » n'échappe malheureusement pas à ce défaut. On a donc une pluie de personnages secondaires stéréotypés, creux et peu développés. Même les camarades de Miles, qui avaient pourtant du potentiel, n'ont pas assez de consistance. de même, il n'est pas difficile de percer la majorité des secrets, notamment ceux de la famille d'Alex, tant les preuves sont mises sous nos yeux. Je pense en particulier à la découverte faite avec Miles et Tucker. Sans cesse, l'auteure insistait sur le manque de réaction, sur les oeillades appuyées ou sur les silences gênés de l'entourage face au comportement de la narratrice dès qu'elle parlait de ce « mystère ». Pour moi, c'est comme agiter une pancarte lumineuse indiquant au lecteur qu'il y a quelque chose à comprendre. Sauf que j'avais déjà saisi la première fois… Mais il a fallu que Francesca Zappia répète ce sous-entendu trois ou quatre fois, comme si nous étions trop stupides pour comprendre ! Cela m'a agacée.

Je suis très mitigée par cette lecture a réussi à m'intéresser grâce à son atmosphère confuse et grâce au personnage de Miles. Néanmoins, le côté faculté américaine « classique », la schizophrénie pas assez poussée et le dénouement expéditif n'ont pas réussi à me satisfaire. Peut-être en attendais-je trop ?
Lien : https://lespagesquitournent...
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Il me tardait vraiment de lire ce roman dès que j'eus posé les yeux sur lui dans la librairie du coin. le titre, Je t'ai rêvé, semblait nous inviter dans une rêverie enchanteresse, poétique, une histoire hors du commun, du temps, de l'espace qui saurait me toucher en plein coeur. Quant au titre original, à savoir Made you up, cela correspond beaucoup plus à la représentation qu'Alex se fait de Miles, à la relation qu'elle entretient avec lui, comme si elle... Ben, comme si elle l'avait rêvé, inventé rien que pour elle.

Dans un sens plus large, cela m'évoque la construction de l'identité, ou encore l'imagination, qui nous fait divaguer, qui nous emporte, et qui nous fait inventer la réalité, pièce par pièce. (Cela colle bien à l'intrigue d'ailleurs, qui correspond à un puzzle à assembler pour reconstituer le vrai, la réalité) Cela m'inspirait véritablement, je me voyais sous la pluie artistique de la couverture, d'un bleu presque trop beau pour être vrai, un parapluie au-dessus de ma tête, à attendre mon rêve, qu'on m'emporte dans une belle aventure livresque, et je sentais que ce roman de la Collection R, qui ne m'a pas déçue jusqu'à présent, pourrait réussir cette prouesse.

Qui plus est, John Green, un de mes écrivains de Young Adult favori, plébiscitait ce roman. Que demander de plus ? Je sais que mon avis est propre à moi et qu'il ne doit pas être influencé par un écrivain que j'adore, mais justement c'était l'occasion de tenter ma chance. Quand on a la chance que notre C.D.I. possède un tel ouvrage dans ses rayons, on se jette dessus et on profite de l'occasion. C'est avec fébrilité que j'ai commencé à tourner les pages de ce roman. Je ne savais pas à quoi m'attendre, du moins à quelque chose d'extraordinaire.

Et, après ma lecture, je peux vous assurer que je ne savais effectivement pas sur quoi j'allais tomber. C'est comme dans Forrest Gump – et c'est reparti, cette citation culte, je la ressors tout le temps (incorrigible Nanette) : La vie, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Voyez Je t'ai rêvé comme une boîte de chocolats (ça donne tout de suite envie hein)... aux homards. Wait... wait... whaaaat ?! Ben oui, rouge homard comme les cheveux si particuliers de notre héroïne, ou encore tout simplement comme sa passion des homards. Je vous en bouche un coin là, avouez !

Dès le début du roman, on se sent de suite déroutés, pris de court... comme dans un rêve en somme. Un rêve passager, qui nous traverse de part en part, doux, insaisissable, et qui nous laisse sonné et un peu perdu dans notre définition de la réalité à notre réveil. Ce serait cette jolie métaphore que j'utiliserais pour décrire ce roman si... si atypique. Je dois l'admettre, je suis un peu à court de mots pour bien détailler ce que j'ai vécu au travers de cette lecture. Cela m'a tellement surprise et éberluée que j'en suis encore sonnée.

Je t'ai rêvé, c'est l'histoire de deux êtres, qui sont au banc de la société, incompris, et qui vont vivre des choses hautes en couleurs et vraiment pas communes, à l'instar de leur statut de marginal. Certains lecteurs ont détesté ce roman, en ont été hautement déçus. Je peux les comprendre car je m'attendais à un autre rêve que celui-là moi aussi. Mais les rêves sont imprévisibles, n'est-ce pas ? Ils sont spontanés et ils viennent à nous d'eux-même, ce sont eux qui décident.

Je sais que ce livre est venu à moi et j'en suis heureuse. J'ai vécu quelque chose de court, bref, il faut dire que ce roman se lit comme un petit pain (expression toute faite de Nanette bonjour), mais d'intense et que je ne suis pas prête d'oublier. Des petits fragments de rêve resteront ancrés dans ma mémoire, peut-être flous mais indélébiles. Tel un mirage qu'on ne peut s'enlever de l'esprit.

Vous vous demandez sûrement comment est-il possible qu'un tel roman, qui semble les pieds bien ancrés dans la réalité avec son histoire de marginaux rebuts des autres élèves du lycée, qui ont de surcroît des problèmes familiaux en plus de problèmes d'intégration dans la société, puisse nous inviter au rêve. Mais la réalité est un rêve mes très chers. Je sonne un peu chat du Cheshire là, mais vous allez vite comprendre...

L'histoire nous est racontée par sa protagoniste, Alexandra, Alex pour les intimes, qui se prénomme ainsi car ses parents sont férus d'histoire (ils sont historiens) et qu'ils voulaient à la base un garçon pour pouvoir l'appeler Alexandre, comme Alexandre le Grand. Ça envoie du pâté comme prénom, n'est-ce pas ? Alexandra pourrait sembler être une jeune fille banale, qui travaille dans un dinner pour se faire une place dans le monde du travail et même dans le monde tout court, qui a des cheveux d'un rouge si flamboyant, si... homard, que tout le monde pense que c'est une couleur, alors qu'ils sont parfaitement naturels ses cheveux.

Je suis sûre que vous vous dites que ce n'est pas très passionnant tout ça. Alors qu'en fait, chaque détail compte. Comme nous, Alexandra a une identité, une histoire, sa personnalité, et des petits détails sur son existence qui ponctuent sa vie, qui semblent si banals alors qu'en réalité, ils sont fondamentaux car ils constituent ce qu'elle est, son vécu, ce qu'elle a traversé.

Déjà, à travers chaque petit instant qu'Alexandra vit, j'ai compris une fois de plus que ma vie était simple, comme celle des sept milliards d'âmes sur cette planète Terre, mais merveilleuse comme dans un rêve parce-que c'est la mienne, et qu'elle est saupoudrée de moments de joie, de tristesse intense, de fous rires, de larmes, de petits moments entre amis, de bouleversements profonds... Dans le titre Je t'ai rêvé, je pense qu'in fine Alexandra ne rêve pas d'une autre personne, d'une âme soeur (enfin si, elle rêve de ça aussi au final), mais qu'elle se rêve surtout elle-même, d'une vie où on l'accepterait et qui ne la piégerait plus.

Je t'ai rêvé, c'est bien plus qu'une histoire d'amour improbable et hors du commun, c'est l'histoire d'une vie, d'une personne qui ne demande qu'à exister et à ne pas être prise pour un monstre, pour une folle à lier. Car Alexandra est atteinte d'une maladie qu'on appelle schizophrénie. Nous, lecteurs, nous ressentons cette maladie de l'intérieur durant la lecture, car nous avons le point de vue de la malade. le jeune écrivain qu'est Francesca Zappia (oui, c'est une femme, tout va bien, simplement j'évite d'écrire écrivaine) réussit ici un brillant tour de force en nous faisant douter de la réalité de chaque mot qu'elle emploie, de chaque phrase, de chaque rencontre qu'Alexandra fait, de chaque événement qu'elle vit.

Comme si, nous aussi, nous étions malades et que nous ne sachions plus faire la différence entre l'abstrait, l'imagination destructrice, et ce qui est concret, la réalité. Je vous l'accorde, c'est fort peu par rapport à ce que de vrais schizophrènes peuvent vivre au quotidien, mais c'est une expérience de lecture extrêmement enrichissante, qui appelle à la tolérance et à l'amour de l'être humain, à la compréhension. A aucun moment je n'ai considéré Alex comme une folle, une cinglée, une malade mentale.

Enfin si, elle est malade, mais elle en est consciente, bien plus que ses propres proches ne pourraient le croire, et j'ai ressenti une peine immense pour elle, qui ne demande qu'à être aidée et qui est regardée comme un déchet, un danger ambulant. Seul Miles, avec ses aaaaa-gah-gah (traduction : magnifiquement magnifiques) yeux bleu océan, bleu glace, bleu marine, bref toutes les teintes de bleu, va la contempler, pas seulement la voir, l'apercevoir, avec un regard autre, un regard compatissant, empli d'amitié puis d'amour inconditionnel.

Pour un garçon considéré comme insensible et effrayant, c'est un comble tout de même ! Comme quoi, ne jugez pas les gens selon leur apparence, ou ce que vous croyez savoir sur eux : tout simplement car vous ne les connaissez pas, vous ne connaissez pas leur histoire, leur présent, leur passé, leur futur, ce qu'ils deviendront. Laissez-leur une chance, tout le monde mérite d'accomplir son existence en vue du bonheur plein, entier.

C'est une leçon que même Alexandra et Miles vont apprendre et retenir en se rencontrant l'un l'autre, et en apprenant à se supporter. J'ai adoré les voir se chamailler, avancer à tâtons, se chercher, se trouver. Vous trouverez peut-être leur histoire d'amour incongrue, non naturelle. Dans ce cas, je vous conseille d'y regarder à deux fois. Parce-que leur histoire, elle m'a fait vibrer, elle m'a renversée et je n'en suis pas sortie indemne.

Miles est un garçon très intelligent, major de sa promo, mais il s'en fiche, il insupporte les gens car il n'est pas assez expressif, il ne sait pas comment réagir face à ses sentiments qui sont exacerbés. Il m'a un peu fait penser à moi car je suis également une personne qui 'pleure de l'intérieur', j'ai du mal à faire ressortir mon intériorité et du coup, les gens me prennent pour quelqu'un d'insensible et me jugent, comme lui.

J'ai été souvent cataloguée comme la fille sauvage, qui ne veut de contact avec personne. Miles, lui, est vu comme étant un gros connard dans son genre. J'ai pu facilement m'identifier à lui, qui ressent tous ses sentiments de manière amplifié et qui exorcise ce mal qui le ronge par l'écriture. Quand vous me lisez, je suis plutôt émotive non ? J'espère ne pas être glaciale car l'écriture, ça me permet d'exprimer qui je suis, mes diverses humeurs, et ce qui me fait vibrer en moi. Bref, c'est pas moi le sujet ici, c'est Miles...

Ce garçon m'a chamboulée. Il peut sembler très antipathique, froid, étranger, alors qu'en réalité, il est le plus attentionné envers Alex. J'espère vraiment tomber sur un gars comme lui un jour, car ça ne court pas les rues... Miles a un humour particulier, qui a fait mouche avec moi (en même temps, je ris de tout, je vous l'assure) et un coeur gros comme ça mais qui souffre à cause de la bêtise humaine, des préjugés, de l'ignorance, de la négligence de son père, de l'injustice que subit sa mère...

Bref, j'ai l'impression que j'en dis beaucoup trop là, je vais m'arrêter. Miles n'est pas le prince charmant, Miles est loin d'être parfait, mais perso, je m'en fiche de l'idéal de perfection. Ce que je sais en revanche, c'est que j'aurais adoré jouer au jeu des devinettes à 20 questions avec lui, car il possède une intelligence incroyable, un charme propre à lui, il est brillant et mérite d'être aimé.

Je suis contente qu'Alex et lui se soient trouvés des amis sous la forme des membres du club d'entretien du gymnase : ce qui était une punition et une contrainte a forgé une amitié solide qui les lie tous. le baraqué et compréhensif Art, la pétillante Jetta qui appelle Miles mein Chef (ça me faisait toujours rigoler ça), la belle Théodora au caractère bien trempé et deux incorrigibles jumeaux, mais comment on pourrait se passer d'eux ?

J'oublie sûrement d'autres personnages formidables, complexes, drôles, touchants dans cette chronique alors je vous laisse le soin de les découvrir par vous-même. La petite Charlie (d'après Charlemagne, s'il vous plaît), la petite soeur d'Alexandra, est un véritable amour, elle m'a fait trop craquer et rire tant elle est choupinette ! Leur amour entre soeurs m'a fait versé quelques larmes, je le reconnais sans mal. Ce roman m'a fait traversé diverses strates d'émotions, et j'en suis ressortie vidée mais plus forte et heureuse. J'ai refermé le livre avec un sourire béat peint sur les lèvres, je crois que ça veut tout dire.

Pour conclure, je dirais que je commence à comprendre l'enjeu de la première de couverture. le bleu environnant, qui s'abat mais avec tendresse, sur le parapluie d'Alexandra, reconnaissable entre mille avec ses cheveux rouges homard qui sont de famille, représente le bleu des yeux de Miles, qui couvent sa chérie, la protège, et la regarde avec admiration, douceur, et avec un amour indéniable dans lequel on pourrait se noyer (trop tard...).

Le parapluie, ce serait les tentatives d'Alex pour assurer la sécurité de Miles dans le roman, contre la société (car il y a un autre plan narratif avec un mystère du passé noir à résoudre et dans lequel Miles est impliqué malgré lui) et contre elle-même et sa maladie qu'elle ne sait pas combattre, malgré ses efforts pour se raccrocher à la réalité. Mais au final, Alex finit par sourire, car elle a Miles, des amis, dont un meilleur ami prénommé Tucker qui ne veut que son bien et qui l'a toujours épaulé (même si, comme tout le monde, il a fait des bêtises aussi).

Alex a su traverser et affronter tout ça, et je suis ressortie de son parcours tumultueux et plein d'épines grandie et chamboulée dans ma vie personnelle. Si avec tout ça je ne vous ai pas convaincue de vous laisser tenter par ce roman, je ne sais plus quoi déployer d'autre comme armada. Tenez le vous pour dit : John Green is always right. C'est une maxime de mon cru, criante de vérité, je sais...

L'écriture de Francesca Zappia, fraîche, barrée, et multicolore comme l'ensemble de ses personnages et de leur introspection m'a énormément plu. Elle est un jeune écrivain à suivre, moi je vous le dis. J'ai vu sur Booknode qu'elle avait publié un autre roman qui se prénomme Eliza and her monsters. J'espère de tout coeur qu'il sera publié en France, ce serait merveilleux, car il m'a l'air d'être un autre roman à côté duquel il ne faut pas passer.

Sur ces paroles élogieuses, je vous laisse entre les pages de cet excellent et particulier livre, tandis que moi, je vais aller monter une association de défense des homards et en libérer de l'aquarium du supermarché le plus proche de chez moi. Ceux qui ont lu le livre, vous comprendrez très bien mon délire, j'en suis persuadée. Ce livre vous est chaudement recommandé par Nanette, parole d'amie. COUP DE COEUR ♥
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
-Choisis quelqu'un, ai-je dit .
-Quoi ?
J'ai souri .
-Choisis quelqu'un .
Il a hésité puis a souri à son tour .
-D'accord . Vas-y .
-Est-ce que cette personne est morte ?
-Non.
-Est-ce qu'elle vit à l'étranger ?
-Non .
Une femme, en vie, américaine. Il n'avait peut-être pas cherché la difficulté.
-Est-ce qu'elle a un rapport avec East Shoal ?
-Oui .
J'ai dit un truc au pif .
-Est-ce qu'elle fait partie du club ?
Un silence .
-Oui .
-Jetta .
Il a secoué la tête .
J'ai froncé les sourcils .
-Theo ?
-Non .
-Si ce n'est ni l'une ni l'autre, alors ça ne peut être que moi .
Il a cillé .
-C'est moi ?
-Tu es la seule à laquelle je pense, a-t-il répondu .
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Boule magique n°4 :

Est-ce que je suis cinglée?
CONCENTREZ-VOUS ET REPOSEZ LA QUESTION.
Est-ce que je suis cinglée?
REPONSE FLOUE , ESSAYEZ ENCORE .
Est-ce que je suis cinglée?
JE NE PEUX PAS REPONDRE MAINTENANT .
JE PREFERE NE RIEN DIRE POUR L ' INSTANT .
CONCENTREZ VOUS ET REPOSEZ LA QUESTION.
JE PREFERE NE RIEN DIRE POUR L' INSTANT.
REPONSE FLOUE , ESSAYEZ ENCORE.
JE NE PEUX PAS REPONDRE MAINTENANT.
REPOSEZ LA QUESTION PLUS TARD.
REPOSEZ LA QUESTION PLUS TARD.
REPOSEZ LA QUESTION PLUS TARD.

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-les gens disent que les adolescents se croient immortels, et je suis d’accord. Mais il y aune différence entre se croire immortel et savoir qu’on peut survivre. Si on se croit immortel, on devient arrogant, parce qu’on pense qu’on mérite le meilleur. Survivre, c’est avoir connu le pire et être capable de continuer malgré tout. Ça veut dire faire des efforts pour obtenir ce que l’on veut, même si ça paraît impossible, même si tout se met en travers du chemin. Et une fois qu’on a survécu, on se remet. Et on vit.
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Je ne pouvais me payer le luxe de prendre la réalité pour acquise. Je ne peux pas dire que je détestais tous ceux qui le faisaient, puisque c'était le cas du monde entier. Je ne détestais personne. C'est juste que je vivais dans mon monde.
Mais ça ne m'a jamais empêchée de souhaiter vivre dans celui des autres.
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Je me suis arrêtée devant lui en souriant. Il m'a rendu mon sourire et s'est penché pour m'embrasser. Un sentiment a explosé dans mon ventre, comme si rien ne serait plus jamais pareil. Comme si quelqu'un avait enfin soulevé le couvercle de mon aquarium et que je respirais l'air incroyablement frais.
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Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
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Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

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