Dans l'ensemble ce recueil m'a passablement déçu. Je n'y ai rien trouvé de nouveau. On a l'impression de lire un livre de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Il rappelle les "
Récits fantastiques"(1859) de
Théophile Gautier et les "Contes cruels" (1883) d'Auguste de Villiers de l'Isle-Adam. Finalement j'ai trouvé l'ambiance d'
Arthur Schnitzler ("Vienne 1900: Les jeux d'amour et de la mort".)
La plupart des contes ont pour sujet les illusions et les obsessions d'amour. Parce que l'auteur est dans le genre l'intrigue finit trop souvent avec la mort d'un des deux amants. Dans "À la mémoire de Pauline" c'est l'héroïne qui meurt. Dans "La servante d'un autre", c'est l'homme qui est la victime.
"Dans la crime de Carlos Oribe" les deux amants meurent mais on ne peut être certain de l'identité de l'auteur du crime car Casares y met une discussion sur le "narrateur non fiable" qui ouvre la porte à la possibilité que c'est le lecteur qui est l'assassin.
On voit plus de variétés de thème dans la deuxième moitié du recueil. "Le calmar aime bien son encre" est un récit richement comique au sujet des commères bien masculins d'un voisinage dans une petite ville en province.
"Le grand séraphin" surprend. Après avoir immergé le lecteur dans la fin de siècle pour presque 400 pages, Casares aborde un sujet très contemporain: celui de la fin du monde causé par la guerre atomique. le protagoniste fait le constat que les gens sont abjects et choisit de
mourir dans la solitude.
Il y a beaucoup de bons moments dans cette anthologie. le problème est qu'il y a énormément de déjà-vu.