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Françoise Rosset (Traducteur)
EAN : 9782264016928
198 pages
10-18 (29/04/1994)
3.88/5   21 notes
Résumé :
L'étrange pénitencier où débarque un jour le héros de ce livre, Henri, a beau porter le nom de Cayenne, il n'en apparaît pas moins comme le symbole d'un étrange purgatoire confinant à un Enfer tout aussi mystérieux. Pourquoi Henri a-t-il abouti ici ? Pourquoi a-t-il quitté la femme qu'il aime ? L'existence d'Henri au pénitencier n'est-elle que l'image de son existence ? Et Castel, tout-puissant directeur de cette île au Diable, ne serait-il qu'un aspect de la raison... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Adolfo Bioy Casares, écrivain argentin et ami de Jorge Luis Borges , nous offre le récit d'un voyage enfiévré sur une île prison au large de Cayenne. Ce roman teinté de fantastique et de paranoïa est rédigé sous la forme d'une sorte de journal de bord à la troisième personne.

Le narrateur est en effet l'oncle d'un héros, le lieutenant Henri Nevers, contraint de s'éloigner un an de la métropole pour une obscure raison familiale et qui prend ses fonctions dans un pénitencier insulaire dont il doit seconder le gouverneur.

Avec brio, Adolfo Bioy Casares, joue dans cet ouvrage à inverser les repères traditionnels des lecteurs : ici, pas de dangereux prisonniers mais des hommes aussi paisibles que passifs, a contrario la figure du gouverneur qui devrait constituer une figure d'autorité bienveillante est perçue comme une menace aussi mystérieuse qu'oppressante qui plane sur ces îles. Autre paradoxe, alors que la prison est sensée être vouée à la pénitence des prisonniers, c'est Henri Nevers, pourtant du côté des gardiens qui se retrouve comme enfermé et puni dans ce purgatoire exotique.

Dans ce roman plutôt court (tout juste 200 pages), en dépit du peu d'action, le mode de narration permet de ne jamais ennuyer le lecteur. Mais c'est avant tout l'ambiance enfiévrée et paranoïaque à l'intérieur de cette micro société que représente l'île-prison qui constitue la plus grande réussite du livre. La fin est aussi inattendue que réussie.

Le livre est publié en 1945 par Adolfo Bioy Casares, soit 5 ans après le succès de l'invention de Morel et on y retrouve nombre de points communs dont le cadre insulaire n'est que le plus évident : Ainsi on retrouve comme dans son précédent ouvrage les références assumées à L'île du docteur Moreau d' H.G. Wells et des thématiques autour de la science, l'isolement, la mort et la folie. Toujours dans la continuité de l'invention de Morel, l'auteur va explorer la frontière entre vie et mort, rêve et réalité.

Si le livre n'est pas à proprement parler une suite de l'invention de Morel, je vous recommande vivement de le lire peu après car il en est le prolongement logique.
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PLAN D'ÉVASION d'ADOLFO BIOY CASARES
Le lieutenant Henri Nevers part à Cayenne pour rejoindre le gouverneur Castel, c'est l'adjudant Legrain qui l'accueille, Castel est aux Iles. Nevers écrit à son oncle régulièrement et c'est par ce biais que le récit progresse et les informations nous sont transmises. Il rencontre Dreyfus, un forçat libéré, parcourt les îles, Royale, St Joseph et l'île du Diable où se trouvent le gouverneur, son secrétaire et trois prisonniers politiques. Les condamnés ne font rien, circulent libres sur les îles alors que les relégués restent enfermés. En regardant la demeure du gouverneur, Nevers a la sensation que Castel « camoufle » sa demeure et d'autre part se promène avec de drôles d'animaux. D'après Dreyfus, il « camoufle » également l'intérieur. Castel lors de sa première rencontre avec Nevers lui confie la charge des Iles Royale et St Joseph ainsi que les archives et le dépôt d'armes. Castel se montre chaleureux, heureux d'avoir un collaborateur cultivé mais Nevers ne l'aime pas, il le soupçonne de faire des »expériences ». Nevers reçoit une lettre de son cousin qui viendra bientôt le remplacer et on apprend la raison qui l'a contraint à quitter la France pour Cayenne, sordide histoire de famille, amour, jalousie…Il croise un prisonnier, Bernheim, qui veut lui parler et prétend qu'une révolution se prépare. le choléra frappe le Curé mais Nevers a un doute, il n'y a pas de médecin et c'est Castel qui a fait le diagnostic. Que se passe t il donc dans ces îles, à quels genres d'expériences se livre Castel et dans quel but?
Deuxième roman de Bioy Casares après L'invention de Morel et deuxième roman qui se passe sur une île. Beaucoup de questions sur les raisons qui ont forcé Nevers au départ, sur la santé mentale de Castel et certaines réponses se feront attendre..,L'auteur s'amuse avec les références à l'affaire Dreyfus avec ce prisonnier qui se nomme en fait Bordenave. On peut voir un certain parallèle avec L'invention de Morel, même si Nevers lui veut s'échapper de ce piège qui vire finalement au cauchemar. le fantastique envahit progressivement ce roman qui m'a fasciné bien que je n'ai de toute évidence pas tout compris. Ces auteurs argentins du début du 20 ème siècle sont décidément bien surprenants.
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Unique livre que j'ai lu de cet auteur argentin.
Un livre court mais pas si facile d'accès toutefois. En somme, assez déroutant.
Une île au large de Cayenne, et des évènements défiant la nature mais surtout le sens commun, le tout aconté par le narrateur selon la coorespondance qu'il a pu échanger avec le personnage principal, son neveu.
Une accumulation de mystères qui peuvent parfois déconcerter mais je trouve que la relation épistolaire nuit quelque peu à leur intérêt. Et la fin peut décevoir également.
Mais très curieux et àdécouvrir car une lecture qui sort du "commun" !


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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Une des cellules est au centre. "Si je devais m'enfermer dans l'une d'elles, écrit Nevers, c'est celle que je choisirais. Je serais au moins à l'abri de l'affreuse chaleur des miroirs." Il fait allusion, avec son pathétisme habituel, aux grandes glaces à bon marché qu'il y a dans les autres cellules. Elles couvrent à l'intérieur, tous les murs qui donnent sur la cour.
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Vidéo de Adolfo Bioy Casares
L'invention de Morel, Casares
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