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EAN : 9782365693172
384 pages
Editions Les Escales (02/02/2017)
3.7/5   10 notes
Résumé :


L'histoire incroyable d'une rebelle passionnée qui a su affronter le temps et les océans pour tracer son propre chemin et faire le choix de la liberté.Un soir, sur une plage du Pays basque espagnol, un écrivain en mal d'inspiration rencontre Amaia, une jeune femme mystérieuse.

Elle est persuadée d'avoir déjà vécu au XVIIe siècle et d'avoir alors traversé les océans pour gagner l'Islande où les Basques partaient chasser la baleine. Au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une vie à t'écrire est un roman de Julia Montejo, paru en 2015 dans sa version originale en langue espagnole sous le titre Lo que tango que concarte. La traduction française par Catarina Salazar vient d'être publiée aux éditions Les Escales.

Alors que l'auteur(e) m'était totalement inconnue, que la couverture et le titre me laissaient indifférent, le résumé m'a tout de suite intrigué :

Un soir, sur une plage du Pays basque espagnol, un écrivain en mal d'inspiration rencontre Amaia, une jeune femme mystérieuse. Elle est persuadée d'avoir déjà vécu au XVIIe siècle et d'avoir alors traversé les océans pour gagner l'Islande où les Basques partaient chasser la baleine. Au péril de sa vie, à une époque où les femmes n'avaient d'autres choix que l'obéissance et le silence, elle a su conquérir son indépendance et sa liberté. Là-bas, elle a rencontré Erik, son amour éternel, dont le souvenir ne cesse de la hanter. Amaia est-elle folle à lier ? C'est ce que commence par croire Asier avant d'être emporté par la force de son histoire. Envoûté, le jeune homme transforme le récit de cette étrange et attirante muse en roman. le souffle des mots l'habite enfin.

Est-ce seulement un roman qui s'écrit ou une histoire est-elle en train de naître entre ces deux âmes solitaires ?

Deux éléments dans ce résumé avaient tout pour me plaire : la présence d'un écrivain parmi les personnages principaux, et le lien avec L Histoire avec ce personnage féminin qui croit avoir déjà vécu au XVIIème siècle. Quand un roman concilie deux de mes passions, l'écriture et L Histoire, cela peut donner quelque chose de très bon.

Je suis donc entré dans ce roman avec beaucoup d'espoir, et autant dire tout de suite que je n'ai pas été déçu. Malgré un style pas forcément très emballant - mais que j'explique par la difficulté de l'exercice de traduction - j'ai vite été emporté par le récit, ou plutôt par le double récit, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit. D'une part, nous assistons à la rencontre entre Asier, un écrivain qui peine à écrire, et Amaia, une jeune femme perturbée. D'autre part, nous suivons le récit de la prétendue vie antérieure d'Amaia au XVIIème siècle, qui fuit son Pays Basque natal en se cachant sous le costume d'un simple moussaillon dans une expédition de chasse à la baleine dans les mers nordiques.

Les deux récits sont évidemment liés, par l'imagination conjointe de l'écrivain et de la jeune femme soupçonnée d'affabulation, voire de folie. J'ai beaucoup aimé ce travail sur l'imagination, qui peut être à la fois source d'inspiration pour l'écriture de fiction pour l'écrivain et un dangereux puits sans fond dans l'esprit du fou.

Au-delà de ce thème de l'écriture et de l'imagination, il y a également de très beaux passages dans le roman. J'ai ainsi été particulièrement marqué par un chapitre entier relatant sur plusieurs pages la traque d'une baleine par le navire de chasseurs. Ce chapitre m'a semblé aussi horrible pour ce qu'il relate que sublime dans la façon de le raconter. A mes yeux, la littérature, c'est aussi ça : savoir sublimer l'horreur. A ce titre, ce roman est une excellente oeuvre littéraire, que je conseille à tous les amoureux d'écriture, d'Histoire, et d'histoires en général.
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Je ressors un peu étourdie de cette lecture, comme si en lisant la dernière page on m'avait sortie précocement d'un rêve. C'est donc l'esprit encore un peu embrumé que je fais cette chronique d'un roman qui rentre définitivement dans mon top 3 des Escales.

Ce récit m'a terriblement touchée, viscéralement je veux dire, à travers le duo inextricable entre terreur et beauté, entre une vie fade et la poursuite d'un idéal. Si l'on pouvait rencontrer des personnages de romans, il ne fait aucun doute qu'Amaia/Amalur serait sur la liste. Peut-être qu'au fond je la connais déjà cette femme qui sommeille sûrement dans le coeur de beaucoup d'entre nous. Une femme qui a l'intuition que le secret de la vie est mystérieux et fait de quelque chose qui nous dépasse: un cycle infini, un éternel recommencement ou les âmes unies par un lien plus fort que la mort sont destinées à se retrouver.

Amaia n'est pas folle. Lorsqu'elle s'enfonce dans la mer, le regard perdu au loin et est retrouvée de justesse pas Astier, elle prend cette rencontre comme un signe du destin. Qui d'autres que LUI aurait bravé la tempête pour la sortir des eaux agitées ce soir-là. Astier c'est cet écrivain qui souffre du syndrome de la page blanche. Cette nuit-là il se sent un peu comme un héros en sauvant Amaia et devient étrangement fasciné par cette femme qui est persuadée d'avoir déjà vécu au 17ème et qui désespère de revoir Erik, son grand amour.

Elle lui confie ses souvenirs comme un trésor afin qu'il trouve les mots, qu'il écrive et publie son histoire, avec l'espoir fou que son bien aimé recouvre cette mémoire ancestrale et qu'ils puissent enfin être réunis. Amaia entraine alors Astier sur le chemin de son passé dans une aventure incroyable, celle d'une femme dans un monde d'hommes, celle d'une extraordinaire histoire d'amour qui transcende l'espace et le temps.

Son histoire? C'est celle d'Amalur Mendaro, jeune espagnole du 17ème au caractère bien trempé et aux rêves plein la tête qui refuse la vie qui lui est destinée et s'enfuit à bord d'un baleinier avec son meilleur ami Iñigo en se faisant passer pour un homme. En enfilant cette armure ce n'est plus seulement des autres qu'elle se protège mais surtout d'elle-même et des sentiments qu'elle se doit de réprimer afin d'oublier et survivre. Car c'est surtout de cela qu'il s'agit. Survivre dans une fuite en avant pour échapper à une vie aux côtés de la brute épaisse à laquelle elle est promise (un autre terme me vient en tête pour le qualifier mais passons), échapper à une vie sans passion et sans but, rythmée par le bon vouloir des hommes.

Amalur forgera son destin dans la mort et dans l'amour. Un amour féroce d'une vie qu'elle sera prête à sacrifier pour l'être perdu et retrouvé, au loin, dans les terres glaciales et hostiles de l'Islande.

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Une rencontre aussi inattendue qu'étrange.
Ou quand l'enfer de la page blanche croise la route d'une femme captivante à l'histoire improbable qui s'écrit avec un H majuscule.
Amaia a-t-elle vraiment vécu cette vie antérieure ?
Amaia est-elle aussi Amalur, femme courageuse éprise de liberté ?
Comme Asier, nous sommes irrémédiablement happés.
Les siècles s'enchaînent, l'amour et la violence se défient sans relâche.
Par delà les mers, on la suit. On la suivrait les yeux fermés.
Amaia/Amalur a la survie gravée sur la peau et un courage à toute épreuve.
Un destin incroyable réchauffé par un amour qui dépasse les siècles, sous les bourrasques glaciales de l'Islande !
A découvrir, en se laissant emporter et enivrer !
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Une histoire envoûtante, entremêlant deux époques différentes, pour une unique héroïne: Amaia, Amalur.
Ainsi, Amalur, pour échapper à un destin ne lui convenant pas, s'enfuit en 1615, en Islande, en se faisant passer pour un homme.
Comment va-t-elle conquérir sa liberté? se faire une place dans un monde dur et où la femme devait être soumise et dépendante?
C'est ce destin que raconte Amaia, à notre époque, à Asier, qui l'a sauvée de la noyade.
La force du récit tient dans le récit d'Amaia, les liens qui se tissent avec Asier, la description de la vie quotidienne au 17ième siècle, la beauté de la mer, des paysages Islandais, sans oublier la pointe du souffle du vent froid de ces mers du Nord, impliquant une certaine direction à son destin, notamment les difficultés quotidiennes, la violence, mais aussi l'amour, l'énergie et le dynamisme pour avancer.
Une lecture captivante, magique et polaire.
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Un soir, un écrivain aperçoit une femme en train de se noyer. Cette dernière souffre d'une forte mélancolie. Elle pense encore et toujours à l'amour d'un homme qu'elle a connu au XVIIe… le lecteur plonge alors dans deux récits, un contemporain et un plus lointain avec l'histoire d'une jeune fille Arnalur en 1615 qui va embarquer déguisée en homme sur un baleinier en partance pour l'Islande.

Une histoire dure, où la beauté de la mer ne fait pas oublier sa violence et celle des hommes, un récit captivant, qui nous trouble, nous fait voyager avec étonnement dans le passé.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Amaia était cinglée. Du moins, c’est ce qu’on disait d’elle. Alors qu’elle se sentait seulement coincée, piégée, dans une réalité étroite aux murs imposants. Cela ne signifiait pas qu’elle était folle, ne cessait-elle de se répéter quand ses voix intérieures lui ordonnaient de continuer à chercher, de ne pas accepter la médiocrité à laquelle nous condamne notre course éperdue contre la vie. À ses yeux, les fous, c’était les autres, ceux qui s’échouaient dans un couple sans amour, un travail qu’ils détestaient, des amitiés qui n’en étaient pas. Ceux qui proclamaient les bienfaits du célibat et répétaient à n’en plus finir qu’une femme ou un homme n’avait besoin de personne à ses côtés pour être heureux. Des bobards. Amaia savait que pour espérer vivre heureux, il fallait se sentir entier et que le véritable amour ne naissait pas d’une rencontre, mais de retrouvailles. C’était inscrit dans sa mémoire. Cela faisait de nombreuses années qu’elle avait choisi sa façon de vivre ou, plutôt, de chercher.
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Je suis allongée dans l’herbe tendre de la fin du printemps. Ni le soleil, ni la brise qui se faufile entre les feuilles des châtaigniers n’ont réussi à effacer l’odeur de rosée de la nuit. J’entends un sifflement doux entre les branches : les esprits de mes ancêtres sont sortis des grottes pour me conseiller et je me dépêche d’attraper leurs voix. La plus profonde est celle de mon grand-père.

Les feuilles se balancent et bruissent au milieu de tous ces parfums frais. Un mille-pattes grimpe sur ma main. Je tourne la tête lentement pour l’observer. Il tente de retrouver sa liberté et je me redresse pour l’en empêcher. Il soupçonne le danger. Je le sens presque trembler. Sa peur est ma peur. Il va perdre sa liberté de la manière la plus horrible, sans violence apparente. Dans un soupir, je le laisse filer.
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Un chemin de lumière s’ouvre entre mon âme et la nature. Je me sens herbe, nuage, firmament. Je rêve de mourir pour vivre éternellement dans la terre qui m’a donné l’étincelle divine, d’abandonner la chair qui a façonné mon corps et m’a faite telle que je suis. Ma douleur extrême se répand sur la terre et alors je m’aperçois que le sol était déjà humide, imprégné de sève comme la mienne, et que je ne dois pas craindre qu’il reste une trace de ce qui s’est passé. Au contraire, je dois l’accepter afin d’éviter que mon essence erre comme un fantôme à travers les siècles. Les spectres des sorcières sont des lambeaux transparents qui caressent ma peau et tirent au sort mon destin. Un souffle frais m’apporte la voix des miens et s’accompagne du tonnerre prêt à exercer son verdict.
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Pas une seule étoile dans le ciel. Il ferma son cahier. Sur quoi allait-il écrire ? Sur sa solitude ? Encore une fois ? Plus les années passaient, plus il s’apercevait que les expériences qu’il était amené à vivre se réduisaient à peau de chagrin. Le sifflement de la galerne qui menaçait, la mer, l’explosion des vagues, la puissance démesurée de la nature face à l’homme, il savait en parler, l’avait déjà fait, mais il manquait une trame à ses histoires. Ça suffit, se sermonna-t-il en regardant le ciel. Avec une nuit pareille, ce n’était franchement pas le moment de faire le bilan de ce qu’il avait réussi ou pas en presque quarante ans de vie. Il était temps de rentrer et de retrouver le confort de son appartement bien chauffé.
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Peut-être si je tombais amoureuse comme cela est arrivé à ma cousine Francesca... On dit qu'elle est morte d'amour parce que son fiancé n'est pas revenu de la mer. J'ai toujours pensé que c'était une bêtise. Maintenant, je l'envie. Mourir d'amour, mourir parce qu'un tel désir te consume de l'intérieur, ce doit être splendide. Tu imagines ce que tu dois sentir pour en arriver à te tuer?
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