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EAN : 9782262047214
350 pages
Perrin (05/10/2017)
3.27/5   13 notes
Résumé :
Enterré en catimini voilà six ans, après une infamante mise à mort, Muammar Kadhafi emporte alors dans sa sépulture une multitude de secrets. À commencer par celui de sa longévité. À quel élixir ce Bédouin d'humble extraction doit-il d'avoir tenu – d'une main de fer –, quatre décennies durant, la barre du rafiot libyen ? Son implacable césarisme n'explique pas tout. L'impétueux colonel aura certes fondé son emprise sur une indéniable aura et sur sa science des alchi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai trouvé ce livre très intéressant, cette biographie de Kadhafi m'a tenu en haleine jusqu'à la page finale.
Il est très bien écrit et bien documenté. J'ai aimé l'histoire de la genèse de cette révolution, les descriptions de Kadhafi et l'evolution de son combat pour son pays. il y a énormément d'anecdotes Intéressantes et captivantes.
Au fil de sa lecture toutefois, j'ai ressenti un malaise tant j'ai cru y déceler une certaine partialité de l'auteur. Partialité à l'égard de son personnage principal qu'il rabaisse constamment, partialité envers d'autres intervenants, avec l'usage de quelques phrases assassines.
Certes Kadhafi a des mauvais côtés , et n'a rien d'un saint mais mérite-t-Il un procès exclusivement à charge ? Cela va à l'encontre de ma formation de juriste ...
Sa disparition, orchestrée par Nicolas Sarkozy n'a-t-elle pas envenimé la situation en Libye, n'a-t-elle pas aggravé les problèmes actuels des migrants ?
Je n'oserais pas affirmer que l'opinion de Vincent Hugeux est erronée, je n'ai aucune qualification pour le faire, mais je sors de cette lecture avec des doutes...
Je pense que cette vie méritera plus tard un travail d'historien, et non pas d'un journaliste, même si je reconnais qu'il connaît manifestement bien la Libye et l'Afrique.
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Somme extrêmement intéressante, sans doute exhaustive, et d'une lecture agréable des événements politiques et personnels de la vie du Colonel Kadhafi. On y retrouvera que le Guide considérait le hijab comme "diabolique" puisque ne figurant pas dans le coran et que la première femme était nue et ne s'est vêtue (d'une feuille de vigne) qu'après l'intervention de satan.
Bien sûr, les prophéties du colonel sur l'arrivée de milliers de clandestins et de djihadistes en Europe s'il disparaissait, tout comme son discours à l'Onu où il constate et regrette que les Etats ne sont pas égaux entre eux puisque c'est l'assemblée générale qui applique les décisions du conseil de sécurité dont certains sont membres permanents et ont droit de véto et non pas le contraire (le conseil de sécurité qui appliquerait les décisions de l'assemblée générale), et d'autres prises de position et de décisions tant sur le plan intérieur (le peuple libyen a bénéficié des revenus du pétrole) qu'extérieur, sans que l'auteur -ni d'ailleurs même le lecteur- ne prenne parti (parce qu'il n'en est pas en mesure) conduisent à se remémorer quarante ans d'histoire contemporaine, avec beaucoup de plaisir.
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on est loin de la qualité des biographies de JP Clerc ou de Pierre Kalfon. Hugueux a du vocabulaire mais ne l'utilise pas à bon escient, il balance des mots qui n'ont souvent pas leur raison d'être. On sent plus le journaliste qui veut être lu que l'écrivain-historien qui veut raconter. En fait Hugueux s'intéresse plus à lui qu'à son sujet. Les innombrables façons de nommer Kadhafi afin de ne pas toujours utiliser son patronyme ou le Guide m'ont perdu, régulièrement je me demandais de qui il parlait.
Enfin, j'ai plutôt senti un bio à charge alors que j'aurais voulu découvrir cet (à mes yeux) étrange colonel de façon impartiale et neutre. En fait j'ai le sentiment que Hugueux considère Kadhafi comme un con sans cervelle. Je suppose pourtant que pour prendre le pouvoir et le garder aussi longtemps il faut en avoir un minimum, ne serait-ce aussi que pour savoir s'entourer et se protéger des puissances occidentales.
Ca fourmille de détails sans intérêt ce qui fait que la bio n'avance pas, peut-être aussi est-ce dû au choix plus thématique que chronologique. Hugueux balance sur Kadhafi tout ce qu'il sait et tout ce qu'il a trouvé, on s'ennuie ferme.
dommage !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Se faire craindre, toujours, et ne jamais montrer sa peur. Envoyer à la mort sans pitié ni faiblesse le rival, le faux frère, le félon, réel ou fantasmé, tout en défiant les tueurs, la maigre clique de mutins issus du sérail comme la lourde armada de puissances coalisées. C’est d’une plume trempée dans le sang de l’ennemi que s’ecrit la légende du chef, du qaïd ; c’est au fil d’or de la baraka que l’on tisse et brode la toge dont il se drape. S’il fallait juger du rayonnement des hommes d’Etat au nombre de tentatives d’assassinat et de complots auxquels ils ont réchappé, nul doute que Muammar Kadhafi aurait dans l’au-delà son rond de serviette au banquet des grands.
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De telles aigreurs ne sauraient occulter les similitudes qui cimentent la filiation politique entre le maître Gamal et l’élève Muammar, relégués l’un et l’autre par la vulgate occidentale au rang de « fous furieux ». Nasser avait lui aussi, pour asseoir son emprise, évincé les officiers libres partisans de l’instauration d’une démocratie parlementaire. Il a, avant son « filleul », combattu avec une implacable ténacité les Frères musulmans, heurté les zélotes de la tradition en bannissant la polygamie et échappé à plus d’une tentative d’assassinat. Mais il a aussi, mû comme le Libyen par l’impérieux besoin d’être adulé, pratiqué l’éclipse inexpliquée et le chantage au renoncement, puis glissé au fil des ans vers le césarisme, à coups de confiscations et d’épurations. « Une différence toutefois, nuance le cousin Ahmed Kaddaf ad-Dam. Nasser plaidait en faveur de l’unité arabe, mais n’avait aucun background islamique. Alors que Muammar, viscéralement anticommuniste, combinait les deux idéaux. » « Trois facteurs les distinguent, renchérit l’ex-ambassadeur Mohammed al-Nokaly : la religiosité, le puritanisme et l’anticommunisme. Notre raïs s’efforçait d’ailleurs de freiner les ardeurs de son cadet mal dégrossi, qu’il jugeait trop pressé. » Autant de réserves qui font écho au constat dressé vingt ans auparavant par Burgat et Laronde : « Kadhafi est trop pieux pour être parfaitement nassérien. Trop nassérien pour ne pas s’opposer à une émergence de l’islam politique. »

Sa piété, pour le coup, ne fait guère de doute. Le colonel, affirment ses proches, jeûne les lundis et jeudis, ainsi qu’au long du mois précédant la période de ramadan, dont il respecte pour l’essentiel les interdits. Où qu’il se trouve, l’ancien élève de la madrassa de Syrte s’astreint alors aux cinq prières quotidiennes et vante à ses visiteurs les vertus du Coran trônant immanquablement sur son bureau. Tel est le cas ce jour où il fait don d’un exemplaire finement calligraphié à Éric Rouleau. « Tenez, lance-t-il à l’envoyé spécial du Monde quand s’achève leur entretien, lisez ou relisez le Livre saint. Vous y trouverez les réponses à toutes vos questions. L’unité arabe, le socialisme, l’héritage, le rôle dévolu aux femmes, la chute de l’Empire romain ou la destinée de la planète après l’invention de la bombe atomique. Tout y est. » Dès octobre 1971, une commission s’emploie à réviser les textes et usages juridiques en vue d’assurer leur conformité avec la loi islamique. L’année suivante, la zakât, ou aumône légale, troisième des cinq piliers de l’islam, devient obligatoire. Mais déjà affleurent les prémices du combat sans merci qu’il livrera aux cheikhs sunnites, jugés rétrogrades et conformistes.
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Il déteste la grisaille et les frimas londoniens mais se plaît à sillonner la verte campagne du Buckinhamshire, entre Beconsfield et le village voisin de High Wycombe. "Il est impossible de réfléchir dans ces pays où l'on a toujours des nuages ou des frondaisons d'arbres au dessus de la tête", confiera-t-il à Guy Georgy.
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En janvier 1972, lorsque l’envoyé spécial de l’hebdomadaire dominical britannique The Observer, Robert Stephens, découvre le quartier général, la pièce où officie le secrétaire de Kadhafi ressemble à s’y méprendre, avec ses étagères garnies de médicaments, à une infirmerie. À ceci près que sur sa table s’empilent non des traités de médecine, mais des ouvrages en italien portant sur les soulèvements estudiantins et les mouvances radicales en Amérique. Quant aux murs du vaste bureau du chef, ils sont ornés de versets du Coran dûment encadrés. Le journaliste d’outre-Manche campe un « innocent fatigué » « austère, véhément, imprévisible », un « idéaliste légèrement excentrique qui ose dire tout haut ce que pensent les autres Arabes », et qui « combine la piété puritaine avec le radicalisme politique ». « Quand nous interdisons les jeux d’argent, l’alcool et les boîtes de nuit immorales, lui explique Kadhafi, quand nous bannissons les langues étrangères de nos rues, de nos documents et de nos enseignes pour les remplacer par de l’arabe, quand nous ravivons les valeurs islamiques, l’arabisme, nous le faisons pour défendre le caractère véritable de la nation, sa dignité, sa gloire et son patrimoine, nous armant de la sorte contre l’impérialisme. »

Au terme de l’entretien, le Libyen inverse les rôles, interrogeant longuement son interlocuteur sur l’Irlande du Nord comme sur l’éventuel déclin social de la Grande-Bretagne. « Serait-il possible, s’enquiert-il, que la jeunesse trouve de l’inspiration et de nouvelles valeurs dans le Coran ? » À cette époque, le Bédouin soutient qu’une résolution de l’ONU devrait bannir les breuvages alcoolisés, maléfiques, de même que le haschich et le LSD. Le décret qui, neuf mois plus tard, expose tout Libyen majeur coupable de vol à l’amputation de la main droite, assortie de celle du pied gauche en cas de hold-up, et rend l’adultère passible de lapidation désarçonne à l’évidence un autre titre londonien.
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Parmi les pairs réputés rebelles, il en est un qui mérite un piédestal hors norme: l'autocrate vénézuelien Hugo Chavez, maître absolu, comme son complice libyen, d'une puissance pétrolière en butte à l'hostilité yankee. En une douzaine d'années, les deux parias se retrouveront à six reprises.
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