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EAN : 9791094791202
264 pages
Solanhets (26/02/2019)
4/5   3 notes
Résumé :
C’est la vie sur une île perdue au milieu de la « mer atlantique », vers l’équateur. Les habitants sont peu nombreux et survivent en manquant de tout. Chaque jour, les femmes vont à la recherche de tubercules ou de fruits, les hommes pêchent – quand ils ne sont pas partis travailler ailleurs, à un endroit où on ne peut aller qu’en bateau –, les vieux attendent, les enfants trompent la faim et regardent… Et la vie palpite de mille curiosités, au plus près des choses,... >Voir plus
Que lire après Dans la nuit la montagne brûleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je viens de terminer à l'instant ce livre et je peux vous dire que je suis émue et bouleversée. J' ai adoré cette lecture, malgré le sujet dur.
Je reprends ici les mots de la quatrième de couverture qui correspondent avec mon ressenti : c'est une expérience singulière et marquante.
Le narrateur raconte son enfance dans une île perdue au milieu de la ‘mer atlantique'. Son père comme beaucoup d'autres est parti travailler loin. La pauvreté est omniprésente pour tous les habitants de l'île.
C'est de son grand-père ‘étrange' que le narrateur parle au début. Cette présence masculine n'est pas d'une grande aide pour la famille qui doit se débrouiller comme elle peut…
Je ne vais pas faire de résumé, mais je peux dire qu'il y a beaucoup à découvrir dans les histoires racontées.
Ce livre, pour moi, possède une particularité qui a son propre charme. L'écriture faite de phrases longues et répétitives au début, surprend le lecteur et ralentit le rythme de la lecture. Mais l'auteur sait jouer dans la construction de l'intrigue. Il commence à parler un peu sur l'événement qui s'est produit et puis il passe à autre chose pour revenir plus tard. Cela suffit pour éveiller la curiosité du lecteur qui veut absolument lire la suite. Les répétitions dans les phrases donnent beaucoup d'intensité et permettent de suivre l'histoire avec facilité. Les émotions sont au rendez-vous.
Comme je l'ai dit dès le début, j'ai beaucoup aimé ‘Dans la nuit, la montagne brûle'.
Je remercie Babelio pour la confiance, ainsi que les éditions ‘SOLANHETS' pour cette belle découverte.
Muchas gracias.
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Lors de la masse critique précédente, j'ai été sélectionnée pour lire « Dans la nuit la montagne brûle « de Juan Tomas Avila Laurel. Je remercie la maison d'édition Solanhets pour leur confiance et de leur patience. Autant vous dire qu'avant les Globe-trotteurs, je n'aurais pas pu replacer sur une carte ce pays africain avec exactitude. Ce livre est un dépaysement par rapport au monde occidental. Sur l'île des Atlantes, la nourriture se fait rare. On apprend donc leur alimentation à base de poisson de soupe de taro…La première partie, j'ai trouvé qu'il ne se passait pas grand-chose sauf que le narrateur parlait de son grand-père, avec insistance qui reste selon moi, un héros de cette histoire…
La 2ième partie s'accélère avec un drame (d'une cruauté sans nom) …L'auteur parle de différentes croyances et décrit également la construction d'une pirogue. le lecteur est plongé en immersion avec ce peuple qui va connaître une épidémie de choléra. du coup, le lecteur se pose des questions : l'exil ou le choléra ?
Un récit dur où l'auteur ne donne aucun répit…
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Je ne connaissais pas la littérature africaine de Guinée équatoriale écrite en espagnol, les écrivains équato-guinéens étant plutôt mal connus. Il faut dire aussi que j'avais oublié que la Guinée équatoriale avait été la seule colonie espagnole d'Afrique. Ce qui est intéressant c'est qu'une littérature en espagnol s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui, comme c'est le cas de la littérature francophone dans les pays qui sont d'anciennes colonies françaises.
J'ai donc accepté de découvrir ce roman avec grand plaisir n'étant pas certaine de le trouver en médiathèque, vu que c'est seulement le second livre de l'auteur traduit en français.
En fait, ce n'est pas seulement un roman c'est aussi une fable, un témoignage, imprégné des coutumes de ce petit pays, un documentaire sur ce pays que je ne connais pas et sur lequel je n'avais jamais rien lu.
C'est donc une belle découverte !

L'auteur qui a lui-même passé une partie de son enfance sur l'île d'Annobon dont ses parents étaient originaires, nous raconte à travers le regard et la voix d'un enfant, la vie quotidienne des habitants d'une petite île perdue au milieu de la mer atlantique, et située quelque part vers l'équateur.
Il y a là quelques villages éparpillés sur la côte. Ils sont formés de quelques habitations sommaires regroupées près de la mer. Les habitants sont pauvres et manquent de tout.
Les pères sont partis au loin travailler sur un bateau et les enfants ne se souviennent pas de la dernière fois où ils sont venus au village. Les femmes cultivent un maigre lopin de terre pour tenter d'en tirer quelques subsides.
Les enfants rendent de menus services, vont chercher l'eau pour les personnes âgées du village, aide à ramener les récoltes à la maison, mais ils aiment avant tout jouer, courir dans les bois ou sur la plage, et ramasser les fruits sauvages.
Les hommes âgés pour la plupart, qui ne sont pas partis pêcher sur les gros bateaux, ramènent dans leurs filets des poissons qui seront ensuite partagés par la communauté.
Quand ils ne sont pas à l'école pour y apprendre l'alphabet idéovisuel ou à compter jusqu'à cinq cents, ou en train d'aider les femmes, les enfants regardent, écoutent mais ne comprennent pas tout des us et coutumes qui les entourent, alors ils interprètent et s'inquiètent.

C'est ce que fait le jeune narrateur de l'histoire...
Il nous conte donc la vie quotidienne de sa famille et des habitants du village, entrecoupée de mystères, de croyances, de doutes, d'interrogations et de joies. Cela donne un méli-mélo agréable à lire, à la fois réaliste, imagé, poétique et empli d'humour...
Ils n'ont rien à manger et en sont réduits souvent à se nourrir de piment et d'une maigre galette pour tromper leur faim, car le grand-père, le seul homme de la maison ne peut pas, pour une raison inconnue mais qui nous sera dévoilée à la fin, se rendre à la maison commune des hommes, le "vidjil, pour y rencontrer d'autres hommes de son âge et aider ceux qui rentrent de la pêche, donc y obtenir sa part de poisson.
Mais ils sont heureux à leur façon...
Un jour le drame s'abat sur le village, la forêt s'enflamme, et le feu ravage toutes les maigres plantations des habitants de l'île.
C'est alors le début d'une série de malheurs qui semble ne jamais devoir s'arrêter...

Dans un style proche du récit oral, l'auteur nous emmène sur cette île oubliée du monde où la pauvreté règne. Les habitants n'ont qu'un espoir, celui de voir arriver un bateau de pêche qui en échange des poissons pêchés dans leurs eaux, leur donneront savon, tissus, tabac, alcool et autres denrées rares.
L'auteur emploie toutes les ficelles de l'oralité pour nous plonger dans son récit : répétitions, questionnements, digressions qui parfois nous perdent un peu, c'est bien vrai (!) mais attisent aussi notre curiosité et donnent son rythme au récit.
Les légendes et croyances font partie intégrante de la vie de ces habitants de l'île, perdus loin de toute civilisation, qui n'hésitent pas à punir avec cruauté ceux par qui le malheur est arrivé, ou à donner à "manger" au roi de la mer, se démunissant ainsi du peu qu'ils possèdent, quand ils le jugent nécessaire. Ils ont peur du noir et ne sortent la nuit que pour satisfaire des besoins naturels et gare à celui qui croise une femme se baignant nue dans la mer...
Un roman dépaysant que j'ai eu du plaisir à découvrir et qui commence en chantant...
Je remercie Solanhets, l'éditeur, et Babelio pour leur confiance...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il n’y avait, il n’y a, dans mon île qu’un seul cimetière, et c’est là qu’on enterre tout le monde. Avant de partir pour le cimetière, on appelle le prêtre, qui se présente avec ses habits officiels et assisté de ses enfants de chœur, deux, au moins, qui portent leurs cierges et aussi l’encensoir. Dans mon enfance, du temps de mes grands-parents, la procession de l’Eglise arrivait à la maison du mort et tout le monde ressortait avec le cercueil, que suivaient pratiquement tous les habitants de la ville. Et si ce n’était pas tous, je voyais de mes yeux que c’étaient beaucoup de gens, mais des gens qui n’étaient pas si proches du mort ni de sa famille. (….) tous les enfants des rues adjacentes au trajet du cortège étaient enfermés dans leurs maisons, et on fermait les fenêtres. On nous disait que si « l’air du mort », touchait les enfants, il les tuait, et il les emporterait comme il emportait celui que l’on portait pour l’enterrer. Etre touché par l’air du mort était la chose connue qui nous faisait le plus peur. Les enfants rouvraient la porte à l’appel de leur mère, ou de la première personne adulte de la maison qui leur disait d’ouvrir.
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En réalité, vivre dans le noir, c’est le faire en tournant le dos à l’histoire. Et c’est que je ne crois pas que personne puisse raconter ce qu’il fait dans le noir, parce qu’on ne saurait pas tous les détails de ce qu’il s’y passe. C’est comme de manger dans l’obscurité, on continue toujours d’avoir faim, parce qu’on ne maîtrise pas ce qu’il y a dans l’assiette. Je crois que l’obscurité, dans la vie d’une personne, c’est la partie plus sombre de la misère où elle vit.
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…dans notre village, il y avait une maladie qui se soignait par l’urine, mais pas celle de n’importe qui sinon celle des enfants, et seulement la leur. On disait qu’on la donnait à boire à ceux qui étaient atteints de cette maladie. Alors, on pouvait voir les assistants du docteur qui soignait un de ces cas, parcourant les rues avec leurs bouteilles pour que les enfants les remplissent d’urine, autant qu’il en fallait. Seulement l’urine des purs,…(…) Eh bien, je crois maintenant que, si cette maladie se soignait vraiment grâce à l’urine, n’importe laquelle serait valable, que ce soit celle d’un enfant ou celle d’un adulte.
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Pourquoi les malheurs arrivent-il. Jamais il n’y aura de réponse. Les sacristains n’en avaient pas et, en ce temps-là, je croyais qu’ils savaient des choses sur tout. Jamais il n’y aura de réponse. Ce que les hommes savent quelquefois c’est de quelle façon une histoire a commencé, ou l’événement public qui a libéré la mauvaiseté d’une situation quelconque. Il y en a que cela console de connaître les premières causes apparentes. Ou ce dont ils croient que cela a déclenché une chose quelconque sur laquelle tout le monde s’interrogera par la suite.
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Sur notre île, si on manquait de respecter une loi ou si on manquait de se soumettre à une coutume quelconque, personne ne vous mettait une amende, personne ne vous appelait à l’écart pour vous dire quoi que ce soit ; les conséquences, s’il devait y en avoir, on les vivrait dans sa chair.
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