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Drongo, ex-agent du KGB tome 1 sur 3
EAN : 9782815904858
348 pages
L'Aube (02/04/2012)
3.45/5   21 notes
Résumé :
Une chasse à l'homme est ouverte à travers toute l'Europe, de Moscou à Paris. Chasse impitoyable, jalonnée de cadavres, où de chasseur on devient vite gibier. Plusieurs groupes rivaux sont sur la piste d'un homme en cavale, dont les révélations pourraient compromettre de hauts responsables russes. Les uns
sont résolus à le réduire définitivement au silence, d'autres, à le récupérer pour le faire parler. Parmi ces derniers, il y a des mafieux, mais aussi les ... >Voir plus
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Quelques chapitres très courts nous mettent tout de suite dans l'ambiance: un vice-ministre russe arrêté, un autre russe se fait assassiner en pleine campagne et encore un autre russe se fait arrêter à l'aéroport de Berlin. Tous ces événements ont lieu 9 à 10 "avant le commencement". Et "au commencement", un type, russe encore, attend son vol dans les couloirs d'un aéroport. Tout cela démarre bien et le lecteur est tout de suite intrigué...

C'est cette histoire de "commencement" et "avant le commencement" qui sert de fondation à la structure narrative de ce polar azerbaïdjanais et crée un suspens énigmatique jusqu'à la toute fin.

Alternant les chapitres entre le "commencement" et les jours "avant le commencement", l'auteur exige de son lecteur une grande concentration car ces deux parties sont consacrées chacune à des protagonistes différents et présentent un décalage de quelques jours.

Dans les chapitres "commencement", nous suivons Edgar Veidemanis, 50 ans, une vie ratée derrière lui, pas d'avenir à cause d'un cancer qui le ronge, une mère et une fille qu'il a laissées à Moscou, ex lieutenant-colonel du KGB et qui a accepté une mission illégale pour récolter un maximum d'argent à laisser en héritage à sa fille. C'est lui, la cible idéale.
Tous ces chapitres sont écrits à la première personne, c'est Edgar qui nous raconte son périple entre Amsterdam, Anvers et Paris à la recherche d'un certain Troufilov, que ses commanditaires veulent voir mort, et qui prend le temps de raconter des pans de cette vie qui lui échappe.

Dans les chapitres "avant le commencement", c'est avec Drongo, ex-agent du KGB, aujourd'hui enquêteur privé pour le parquet russe, que nous cheminons. Il est chargé de récupérer un certain Troufilov pour l'obliger à témoigner dans un procès important. Ecrits à la troisième personne, ces chapitres déroulent l'enquête officielle qui suit inévitablement les pas d'Edgar.

Les deux lignes du temps ne se rejoindront qu'à une cinquantaine de pages de la fin. Ce décalage de quelques jours permet au lecteur de découvrir des clés de réponse avec effet retard, donne un rythme assez effréné à l'intrigue sans que pourtant on sache lire vite. Parce qu'il faut que le cerveau soit bien concentré entre les noms russes, les bandes rivales qui ont toutes mis leurs hommes sur le même terrain, poursuivant les mêmes personnes, mais avec des objectifs différents et le tout sur deux lignes temporelles distinctes.

Le tout se déroule au printemps 1999, à une époque où certains regrettent le temps de l'URSS, où les petites nations soviétiques sortent à peine de guerres civiles et où le capitalisme européen n'a encore apporté que ses mauvais côté à une population toujours en souffrance.

C'est brillant d'ingéniosité dans le chef de l'auteur. J'ai trouvé cette lecture vraiment intéressante tant sur le fond que sur la forme (et encore plus sur la forme que sur le fond). Il s'agit de la première enquête d'un personnage récurrent de l'auteur; personnage dont on ne sait finalement pas grand chose et qui, je l'espère, se dévoilera dans le prochain tome.

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Puisque ces derniers temps j'ai beaucoup voyagé en littérature, la Russie m'a semblé être une bonne destination, une sorte de retour au sources car j'ai toujours eu un faible pour ce pays (en plus des États-Unis et de l'Angleterre) que j'aimerai visiter.

Ce sera dans une autre vie et en attendant, j'ai joué à James Bond sans les gadgets, à Sherlock Holmes sans la pipe et sans Watson, au double et même triple jeu.

Drongo a un cerveau qui travaille, il est capable d'analyser les situations et les gens très vite et aurait même quelques dispositions holmésiennes lorsqu'il énonce des déductions, surprenant par-là même les gens en face de lui.

La construction du roman n'est pas simple puisque nous commençons d'un côté, à Amsterdam avec Edgar, un 12 avril et que le chapitre suivant, nous repartons à Moscou, enquêter avec Drongo, mais le 3 avril, et, cerise sur le gâteau, 10 mois avant le commencement…

D'accord, cela ajoute du piment mais aussi de la confusion si vous lisez tôt le matin et que le café noir ne fait pas encore effet… On s'est déjà égaré dans des romans pour moins que ça et ces aller-retour dans l'espace-temps a de quoi dérouter.

Heureusement, on comprend assez vite de quoi il retourne et ensuite, ces voyages sur la ligne du temps ne seront plus qu'une formalité et plus de jet-lag entre les deux.

Drongo est un ex-agent du KGB qui possède un ordinateur à la place du cerveau (des PC de 1999) sans pour autant être un cyborg. Ses amours sont compliquées, il a peur d'aimer, de voir mourir la femme qu'il aime et n'est pas corruptible.

Ne lisez pas ce roman si vous voulez de l'action à toutes les pages, nous sommes dans un roman policier aux relents d'espionnage, mais oubliez ce bon vieux James Bond car ici, les meilleurs espions sont ceux dont on ne connait pas le nom et qui ne se font pas remarquer.

Pour ma part, j'ai pris plaisir à revoir Moscou, à explorer les arcanes sombres du pouvoir et des organes tels que KGB, GRU et autres initiales qui foutent la trouille. L'auteur parle de l'effondrement du bloc soviétique, lorsque l'URSS s'est disloquée et qu'il n'est resté que la Russie.

Voir cet effondrement de l'intérieur permet de l'éclairer un peu, même si le sujet est tellement vaste et sombre que jamais nous n'en verrons le bout. Malgré tout, certains personnages en ont la nostalgie, même s'ils savent au fond d'eux qu'y revenir serait une folie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Que de péripéties ! C'est un livre agréable, sans temps mort, rempli de bandits et d'espions. L'histoire est plutôt bien ficelée et nous emmène dans plusieurs pays d'Europe à un rythme haletant. C'est une chasse à l'homme trépidante, semée de morts, et dont la tension augmente au fil des pages et en se rapprochant du dénouement.
Le roman était également bien construit, avec des retours dans le passé, des espaces-temps différents et de nombreux personnages. Il faut bien garder en-tête la date du commencement et avoir un minimum de concentration pour ne pas se perdre dans le récit ou les personnages.
Il était intéressant de voir la psychologie des personnages, ceux que personne ne peut acheter pour rien au monde (oui, il en existe !), ceux prêts à tout pour leur famille, ceux sans aucun scrupules, et oui tout le monde se côtoit dans ce livre.
J'ai été quelque peu étonnée de la nostalgie de l'union soviétique qui transparaissait dans le récit, et aussi du sentiment d'abandon ressenti par certains citoyens (l'auteur est né en Azerbaïdjan). Une phrase m'a d'ailleurs marquée : ceux qui sont nostalgiques de l'URSS ont du coeur et ceux qui veulent y revenir n'ont pas de tête. Les sentiments vis à vis de cette ex-URSS semblent très complexes.

P.s : je ne sais pas si je suis la seule à qui c'est arrivé, mais j'ai confondu pendant très longtemps deux personnages principaux en pensaint qu'ils n'étaient qu'une et même personne.
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La première enquête de Drogo ex-agent du KGB est particulièrement confuse, puisque ce n'est pas moins de 3 groupes différents, dont un mené par un autre ex-agent du KGB, qui partent à la recherche d'un certain Trufalov (sic) . Avec des têtes de chapitres qui tournent autour de 4 jours dans 3 villes différentes donc avec des points de vue différents d'un groupe à l'autre sur le même évènement, les uns précédant les autres et vice versa le doute s'installe dans l'esprit embrumé du lecteur: Qui est qui?. Drogo n'est pas Sherlock Holmes, comme on voudrait nous le faire accroire avec quelques petites déductions par ci par là. le plus dur est que dans cette purée de pois on en vient à confondre les deux ex agents du KGB, tout en se disant que puisque c'est la première enquête (il y en aura d'autres), Drogo ne peut pas mourir. Vers la page 200 on s'enlise, Mon conseil : dans les sables mouvants ne bougeons pas et attendons les secours. Ils arrivent vers la page 450 après un long tunnel. A un moment Sherlock découvre où loge un personnage en demandant au bureau de tourisme de la gare du Nord (sic) le nom de son hôtel et l'obtient sans effort, comme c'est plausible, quelle faculté de déduction il a, ce garçon. D'autant que l'hôtel coûte 50 francs( en 1999 c'était au moins 500), boulevard de Grenelle et que le métro aérien fait un bruit de ferraille épouvantable alors qu'il est sur pneumatiques depuis 1974. Tchinguiz Abdoullaïev n'as pas mis les pied dans la capitale à cette époque et c'est flagrant. Drogo descend "en plein centre de Paris" près de l'Etoile... le traducteur est de la génération de San Antonio, les russes s'appellent Kokotin , les jeunes français Marcel ou Sibylle et se traitent d' "andouilles". Inepte et anachronique.
Le meilleur est pour la dernière phrase, le narrateur écrit:
"que j'aimerais relire mes notes"
Il a raison.
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«Moi, Edgar Veidemanis, ex-lieutenant-colonel du KGB, ex-membre du Parti Communiste et ex-citoyen soviétique...»

Rachit Akhmétov était (j'ai bien dit «était» !) vice-ministre de l'Energie.
Voitures luxueuses, maison de campagne «valant cent années de son salaire» et appartement de cinq pièces à Moscou.

Hum, hum, y'a de la magouille dans l'air glacé de la grande Russie.

Des enquêteurs du Parquet débarquent dans son bureau.
Perquisition. Procés verbal. Arrestation.

«J'ai une déclaration à faire.» dit Akhmétov et ça sent déjà la poudre.

De hauts, très hauts responsables politiques russes risquent d'être pris la main dans un sac rempli de dollars nauséabonds...un panier de crabes, quoi !

Des cadavres commencent à se ramasser à la pelle.
Victimes du Buffle ou du Massacreur.

Drongo le solitaire, quarante ans, aux amours difficiles et à l'appétit facile est appelé d'urgence pour retrouver un témoin capital dans cette affaire.
Et vite fait en plus. Pas de temps à perdre.
Et notre héros Drongo n'est pas seul au monde dans cette histoire.
Y'a du monde au portillon pour attendre de pieds fermes ce témoin précieux qui vaut de l'or...ou des têtes.
Accueil agité garanti : le faire parler ou le faire taire, c'est selon.

«A partir de maintenant, je deviens cette cible parfaite, et mon seul objectif est de demeurer tel pendant tout le voyage. Pendant quelques jours ou quelques semaines, tant que je ne découvrirai pas l'homme. L'homme ?...Quel homme ?»

Troufilov. Cest lui. Il est parvenu à quitter la Russie. Il doit se cacher quelque part en Europe. Il est la clé de toute l'affaire.

Et c'est parti pour un voyage mouvementé, très, très mouvementé de Moscou à Paris en passant par Amsterdam, Anvers et Istanboul.
Une course poursuite dans des grosses cylindrées aux vitres teintées.
Une course contre la montre dans des avions bourrés d'espions.
Avec pour décor les guerres intestines entre les différents services de renseignements russes et ses nombreuses, très nombreuses nébuleuses...genre mafieuses...

L'ombre du KGB pèse, encore et toujours, comme un couvercle.
Même si le KGB est dissous le 11 octobre 1991, il reste bien vivant dans chaque mémoire de chaque citoyen russe et ces trois lettres restent gravées (à jamais ?) dans la mémoire collective du pays.

C'est un polar qui visite la Russie et ses abus de pouvoir.
Un regard passionnant sur ce grand pays à la petite, très petite démocratie, n'est-ce pas Monsieur Poutine ?
Polar, thriller, roman d'espionnage, que sais-je, un peu de tout ça où le lecteur se plaira à suivre les pas de ce bon et malin Drongo.

«Les meilleurs agents secrets sont ceux dont on n'entend jamais parler.»

L'auteur, Tchinguiz Abdoullaïev sait de quoi il parle : il était lui-même ancien agent de renseignement.
C'est son premier livre traduit en français, chez les (très belles)Editions de l'Aube, collection L'Aube noire.
Rendons hommage à la traduction car elle est excellente.
C'est la première enquête de Drongo publiée en France.

A suivre, donc, de près, le justicier Drongo is back in the (ex) U.S.S.R...

«Ca commence, soupira Drongo en repoussant son assiette. Je le sentais venir. Ca commence...»
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Depuis 1991, je balance entre Moscou et Bakou, incapable de me fixer. Quand on m'a enlevé mon pays, qui allait de l'Ukraine au Kamtchatka, j'ai perdu partiellement mon équilibre. Tu sais, en fait, pour être heureux, un homme a besoin aussi d'être fier de son pays. J'étais fier de Bakou, ma ville préférée, où je suis né et dont je connais les moindres ruelles; j'étais fier de la capitale de mon pays, Moscou, où j'ai fait mes études et où j'habite maintenant, et dont je connais aussi le moindre recoin. J'adorais Leningrad et ses nuits blanches. J'aimais aller dans les pays baltes, passer des soirées animées à Tbilissi et Erevan. Et puis : plus rien. Fini. On m'a même retiré le droit de voyager. Pour me rendre dans les pays baltes, il me faut un visa. (...) Mon pays natal (...) s'est transformé en une Atlantide engloutie au fond de la mer. Et avec elle se sont envolées mes espoirs, mes projets, ma foi.
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Akhmétov se rappela soudain qu'il avait dans sa serviette des documents dont il aurait bien aimé se débarrasser. Mais c'était trop tard. C'était trop tard pour tout. Les documents se retrouveront entre les mains des enquêteurs, tout sera fini. Anéanti, il ferma les yeux. Quelques preuves de plus ou de moins, quelle différence ? De toute façon, la chute était inévitable. Ah ! et puis qu'ils aillent se faire foutre ! La perquisition a sûrement été décidée avec l'accord d'un des dirigeants du pays. Pour pouvoir procéder à l'interpellation d'un vice-ministre, il faut la sanction du Premier ministre ou de la présidence. Ce qui veut dire qu'ils ont décidé de le sacrifier. Eh bien, maintenant, qu'ils ne viennent pas se plaindre. Il ne se taira pas. Il racontera tout. Il ne va pas porter le chapeau tout seul, quand même ! Il racontera tout. Il n'a plus rien à perdre.
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Une fois seul, il s'entoura des livres de ses auteurs d'anticipation préférés, chez lesquels il cherchait des réponses aux questions qui le taraudaient. Il regrettait que tous ces sages aient quitté ce monde l'un après l'autre à la fin du vingtième siècle : John Brunner, Isaac asimov, Roger Zelazny... Si Dieu existait vraiment, il n'aurait pu lui trouver de meilleurs compagnons.
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L'essentiel est que les tueurs soient toujours derrière moi. Et moi sous leurs yeux. Comme une cible. Comme la cible parfaite qui n'a pas le droit de disparaître. Ma tâche est d'être toujours exposé à leurs poignards ou à leurs pistolets. D'attirer leur regard. Ou, si vous préférez, d'exciter leur colère.
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En travaillant dans le renseignement, je me suis fermement persuadé d'une vérité, à savoir que la Vérité a plusieurs visages. Comme chez le grand cinéaste Kurosawa, chaque récit représente une version différente de la mort du samouraï. Chaque homme a sa part de vérité.
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