AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques sur le theme : turquie (4)
Classer par :   Date   Les plus appréciées
Mon nom est Rouge

Dans cette fresque historique aux allures de polar, Orhan Pamuk nous immerge dans le monde des peintres miniaturistes du XVIe siècle où se côtoient les cultures perse, indienne, chinoise et occidentale. Entrecroisant habilement les voix et les points de vue, le récit nous plonge au milieu des artistes, dans une Istanbul tiraillée entre tradition orientale et renouveau vénitien. Au coeur de cette mine d'érudition et de détails, le romancier semble lui-même devenu peintre, travaillant par touches successives à la manière d'un miniaturiste persan.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60
Le Musée de l'Innocence

De la vie de Kemal Bey, il reste une image du bonheur absolu : un baiser déposé sur l'épaule de Füsun par une chaude après-midi de printemps. Elle a dix-huit ans, il en a trente, ils s'aiment alors dans le secret de l'appartement Merhamet. Quelques jours plus tard, Kemal se fiance pourtant avec Sibel, une jeune femme issue comme lui de la bourgeoisie stambouliote. C'est seulement lorsque Füsun disparaît sans laisser de traces que Kemal comprend l'étendue de son amour pour elle. Désormais, Füsun sera le centre de ses obsessions, hantant chaque pensée, chaque lieu, chaque pas, s'incarnant bientôt dans des objets que Kemal se met à collectionner méticuleusement…
Envoûtante plongée au coeur d'Istanbul des années 1970 à l'aube du XXIe siècle, le musée de l'innocence raconte l'histoire d'un amour fou, obsédant et passionné. A travers le monde intime de Kemal Bey, Ohran Pamuk fait magnifiquement revivre une société stambouliote fascinée par l'Occident, entre traditions et aspirations modernistes. de ces vies éphémères, il subsiste un lieu magique, niché à Istanbul au coeur du quartier Çukurcuma, qui vit déambuler les amants Kemal et Füsun : un vrai musée, à la frontière entre le réel et l'imaginaire, consacré tout entier au roman, comme trace tangible et inoubliable de cet amour hors-norme.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          31
Les Nuits de la peste

En 1901, l'île de Mingher, petit paradis de l'Empire ottoman, vit des heures sombres : l'épidémie de peste croît à une vitesse extrême, et il devient urgent de mettre en place toutes les mesures sanitaires. La princesse Pakizé – nièce de l'Empereur Abdulhamid et fille de son frère “en résidence surveillée” – et Nuri, son mari, convolent en voyage de noces sur le bateau ""l'Aziziye"" qui doit les mener jusqu'en Chine. Rien ne va se passer comme prévu : le docteur Nuri est requis sur l'île pour mettre en place la quarantaine, laquelle devra être acceptée par les communautés chrétiennes et musulmanes de l'île.
Orhan Pamuk livre ici un récit d'aventures, roman-fleuve de 680 pages, où les personnages multiples – pachas despotes, islamistes acharnés, princesses déchues, officiers ambitieux – mêlent leur destin sur ce micro-territoire afin de construire un Etat-nation, dans un Empire ottoman sur le déclin. Comme dans ses précédents livres, l'auteur attache une grande importance aux descriptions méticuleuses, nous plongeant ainsi dans l'atmosphère des rives du Bosphore, son orientalisme, ses parfums de rose mais aussi de poudre, ses mythologies et un certain goût de fin d'un monde.
Commenter  J’apprécie          20
Madame Hayat

Fazil est un étudiant de lettres qui, suite à la faillite et à la mort de son père, vit pauvrement dans un foyer de travailleurs modestes. Pour subvenir à ses besoins, il est figurant dans une émission de télévision. Lors d'un tournage, il rencontre Madame Hayat, une femme mûre, libre et pleine de vie. Puis il fait la connaissance de Sila, une étudiante en littérature, qui, comme lui, vient d'une famille ayant tout perdu. Il est désormais partagé entre deux femmes que tout oppose. Elles vont toutes deux l'initier à la vie sentimentale, entre désir et jalousie ; tandis qu'autour, la vie à Istanbul est bouleversée par la peur des dénonciations et des arrestations arbitraires.
Ecrit en détention, le roman d'Ahmet Altan est pourtant empreint de liberté, d'amour et de vie ; Hayat signifie d'ailleurs la « vie » en arabe et en turc. Sans occulter la violence et la torture qui sévissent en Turquie, l'auteur se concentre sur la témérité des personnages. Il dresse de beaux portraits de femmes courageuses, chacune à leur manière : l'optimiste Madame Hayat, la battante Sila, ou encore la professeure Madame Nermin, s'opposant aux forces de l'ordre venues faire irruption dans son Université. Ce roman est aussi un bel hommage à la littérature, comme refuge et source de liberté.
Commenter  J’apprécie          10

{* *}