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Citations de Jacques Chessex (173)


"Mon Dieu qu'ai-je fait pour que tu me retires tout ? Je suis enfermé en moi-même, séparé des autres, privé, coupable à cause de Ta Loi que je subis comme un enfant humilié. Est-ce que la barrière tombera ? Est-ce que la douceur me sera donnée, me sera rendue, avant la chute définitive dans l'obscur ?"
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C'est la chance de la folie d'errer entre sépulcre et ciel, rien n'est impossible à celui qui croit, surtout s'il remet sa folie en Dieu.
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.....Le crâne de M. de Sade n'a pas besoin d'ornements. Il est ornement lui-même, de volume concentré, d'ordre élevé, de magie intense, de hantise sonore et de silence où retentissent, et fulgurent, l'orgueil de la Raison et le vol de l'aigle.
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Sur une photographie

Je lis ton regard, insensée
Dans le mensonge ramifié du vent
Je déchiffre l'an de ton sépulcre
Dans le reste des pommiers agrippés au jardin réel
Mais les jaune gagne, insensée
Sur ces broderies d'avant
Tu es bien morte, heureusement, et toute photographie
Ne te montrera jamais qu'à l'instant de l'éternité
Quand tu jouas un seul instant la mésange à la lèvre
De l'amant qui ne te valut jamais
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Nouvelle : « Le moment de vous décider ».
Maintenant il est vieux, il joue exactement au même jeu, il lui suffit de se répéter : je suis mort, je suis mort, tout de suite la neige fond, le nuage coule, nage, dérive, plus loin le vent secoue des branches calmes et si haut, si doucement affectueuses au regard qu’elles caressent comme des plumes nocturnes en plein jour. Attention, plumes, maintenant je vais jouer à être mort. Voilà. Je ferme les yeux. Je ne bouge plus. Je ne sens même plus mon poids, ni le modelé de ma tête, ni la forme de mon corps. C’est cela la mort. On se retire de l’apparence. On est avec le vent des branches, l’écume, l’eau blanche, l’air qui s’aiguise sur le glacier. On est avec les oiseaux et leurs ailes, la lueur du pré plein de pluie à l’aube, la branche imperceptible qui danse, l’odeur du sol, l’odeur de l’hiver.
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Je me suis réfugié dans Virginia. Dans ses plis chauds, dans sa douceur, sa voix humide. Un refuge ? Avouez plutôt que vous l'avez pervertie, voyous, toi et ton frère. Dites-nous que vous l'avez excitée, que vous l'avez gobée comme un oeuf frais, comme une huître toute ouverte à vos bouches goulues.
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Qui décide pour nous ? Qui triomphe dans la beauté du monde ? Quelle angoisse à boire comme un poison dans la lumière de ce soir ?
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La responsabilité inouïe qui est la notre, d'avoir une âme qui nous survit dans l'éternité.
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L'Aveugle

J'ai vu tes filles, Dieu des armées
Et tout de suite j'ai aimé leurs yeux de brume
J'ai aimé leur chevelure de fougère nocturne
Et l'odeur de la menthe des ruisseaux à leurs tempes

J'ai respiré tes filles, ô Éternel
J'ai bu les gouttes de sueur à leur aisselle
La poussière de l'été à leur cou
J'ai bu leurs larmes à leurs paupières

J'ai mangé tes filles, Dieu jaloux
J'ai tenu la pointe de leurs seins entre mes lèvres
J'ai tenu leur pulpe entre mes dents
J'ai pressé ma bouche sur leur bouche noire et sur leur
[bouche blanche
J'ai happé le serpent charnu de leur langue avec ma
[langue

Maintenant je suis vieux et je suis aveugle, Dieu
[vainqueur
Je n'ai plus ma force d'arbre et mes mains tremblent
Que me reste-t-il de tes filles innombrables ?
Que me reste-t-il de leur rire sous mes doigt morts ?
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On est durement protestants mais on se signe à l'apparition des monstres que dessine le brouillard.
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Dans ces campagnes perdues une jeune fille est une étoile qui aimante les folies.
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On ne devrait pas trop s'occuper des oiseaux qui eux ne s'occupent ni de nous, ni du ciel que nous voyons, ni du ciel que nous ne voyons pas et que nous disons celui de Dieu. Les oiseaux nous pillent et ravagent nos rêves. S'il y avait une justice théologique, Alfred Hitchcock serait canonisé depuis belle lurette d'avoir montré de quelles horreurs les oiseaux peuvent menacer les habitants de la terre. p.62
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Il ne sait pas assez, le spirituel avocat citadin, les remords qui étranglent et paralysent sous la fraîcheur des paysages et la robustesse des corps. Il ne connaît pas la folie opaque dans les têtes et dans les corps. La méchanceté sous l'idylle. Le désir de mort. La peur qui se tait et qui rôde.
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III. LE TEMPS SANS TEMPS

BULBE DU TEMPS

O bulbe du temps si j'ai cette peine
Hors de ma fosse à l'aurore
Quand gouttent tes larmes sur mes mains

Ecoute-moi, dentelle funèbre !
Ah le cor me rappelle à ma caverne
je ne pleure pas
Cuivres et flûtes, vertèbres d'air
Où boire à toi Muse
Et mourir à ta gorge bombée

p.42
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Car partout on a ressorti le Christ qu'on gardait des temps catholiques. Dans tous les villages, le hameaux, maintenant sont accrochés aux cadres des fenêtres, aux espagnolettes, aux linteaux, aux balcons, aux grilles, même aux portes dérobées et aux caves, des guirlandes d'ail et de saintes images qui révulseront le monstre de Ropaz. À nouveau les croix se dressent dans ce pays protestant où on ne les voyait plus depuis quatre siècles. Sur les collines, sur les chemins, on replante l'objet abhorré depuis la Réforme. Le vampire craint le signe du Christ ? « Là, ça le fera réfléchir ! Et le chien est détaché. »
(p. 32)
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Moi aussi j'ai commis l'irréparable. Je n'ai pas étreint à temps ce pauvre corps, Je n'ai pas réconforté cette âme souffrante lorsque j'en avais le pouvoir, j'ai préféré mon confort, qui était distraction du seul amour.
Toi, mon Dieu, si tu as pitié de ta créature, aime ma mère là où elle est. Dieu aime-la. Protège -la. Donne-lui ce que je ne lui ai pas donné. Et s' il te reste quelque pitié, Dieu, pour l'ingrat misérable qui écrit ces mots pleins de larmes et de fissures, pardonne-moi ma très grande pingrerie d'amour en donnant à ma mère, de ma part, où qu'elle soit, et qu'elle le sache, ce que je ne lui ai pas donné tout le temps que tu nous avais accordé l'un avec l'autre, et dont j'ai si mal usé.
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La part errante



Ce fut la mort ? Vous le direz
          fantôme devant l’air
Et toi corps qui étais colline brillante
Tu ne laisseras plus la main du maître
          te saisir
Ni son éternité dissoudre un temps qui n’appartient
          qu’à cet air rare
Odeur ni humidité revenant parmi ce vide
Que tu es maintenant, ni poids pesant
Sans aucun sol fleuri pour te fixer

Ce fut la mort ? Mais quel arrêt
Jamais dira la part errante ?
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Cimetière de Ropraz

Quel églantier devant l'ombre
Guérira mon regard
Quelle ancolie sur la nuit
Je suis pareil à l'oiseau pris au réseau traître
Je me débats dans le piège des apparences
Quêtant la source, la lumière
Qui se dérobe dans le village des morts
Jardin de la béatitude et du lierre
Où la beauté pleure
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Ô lèvre au souffle effacé, et toi mémoire du lilas
Haleine des fins de printemps
Toi rose dans l'été s'accomplissant
Quelles batailles vous livrez-vous dans mes songes
A me déchirer comme infidèle à tout instant
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- Je me souviens d'une femme qui aimait être vue en train de pisser dans la neige, les cuisses largement ouvertes, elle disait qu'uriner dans toute cette étincelante blancheur, signe de pureté absolue, l'excitait au plus haut point. Neige, urine, transgression pire.
- Voir uriner. Et goûter. Le sexe encore humecté d'urine a un goût âcre et sucré. Et écouter. Dans le poème de Neruda, c'est le bruit "au fond de la maison". Pour moi, le bruit très sonore du liquide. D'où il vient. Des caves secrètes. Par où il gicle. Puis on revient à l'essuiement, et l’œil reprend l'aguet.
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