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Citations de Jacques Chessex (173)


Les saints ne savent pas qu'ils sont saints et ils marchent vers leur apothéose, quoi qu'il advienne ou soit enlevé, dans l'absolue stupeur du Tout.
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Je garde les yeux ouverts dans la nuit noire que ne tache pas encore le lait triste de l'aube.
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....Mais c'est tout le corps qui est atteint, quasi obèse, maintenant adipeux, persillé de blanc et de rouge, alors que l'esprit brasille, foudroie, - la parole de M. de Sade est toujours aussi tranchante, - et que l'œil bleu exige.
Le dedans, le dehors.
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Il aimait la mort pour la mort. Et le moment était proche. Certainement déjà arrêté. On ne transige pas avec l'éblouissement de l'absolu.
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Je confesse avoir parfois le sentiment, même si je ressens Dieu en moi, que Dieu a quitté le monde qu'Il avait inventé et qu'Il nous a laissés seuls avec l'horreur de son absence. Dieu créateur, puis déserteur. Ce n'est pas très simple à vivre.
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Assis à l'autre bout de la table, Jean calmet écoutait avec répugnance les bruits de bouche de son père occupé à manger. Ces chuintements, ces succions le dégoûtait comme un aveu sale. On parlait peu, les frères et les sœurs s'observaient, la mère mangeait très vite, se levait sans cesse, trottait de la cuisine à la chambre, souris grise, apeurée.
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Tant de jeunes vierges dorment de leur sommeil de lys de jeunes mortes vont reposer, pour leur première nuit en terre, sous le couvert de leur fraîche tombe. C'est l'heure de te mettre en marche, Dracula, maître de l'ombre, par les bourgades et les campagnes ! Toi qui connais tous nos gestes, nos haltes, nos hésitations, qui boiras le sang de nos filles et les fouilleras, les dévoreras, avant que l'aube ne te repousse dans ton introuvable repaire !
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Les premières phrases : Quand cette histoire commence, en avril 1942, dans une Europe jetée à feu et à sang par la guerre d'Adolf Hitler, Payerne est un gros bourg vaudois travaillé de sombres influences à l'extrémité de la plaine de la Broye, près de la frontière de Fribourg. La ville a été la capitale de la reine Berthe, veuve de Rodolphe II, roi de Bourgogne, qui l'a dotée d'une abbatiale dès le dixième siècle. Rurale, cossue, la cité bourgeoise veut ignorer la chute récente de ses industries et les gens qu'elle a réduits à la misère, cinq cents chômeurs qui la hantent sur les cinq mille habitants de souche.
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Tout ce qui peut lui être agréable lui prolonge l'existence. Homme de passion, donc d'humeur, et d'éclats, une grenade toujours prête à exploser. Il serait faux de le prier. Laissez donc faire la Nature. C'est elle qui décidera du jour et de l'heure de notre ami. Il est déjà admirable, après la vie qu'il a menée, qu'il soit encore parmi nous, dressé contre la Mort comme la sentinelle de son propre destin !
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J'ai le temps. Nous avons le temps. Je me le répétais sans répit, c'était dit par moi et c'était implicite en moi, à toute minute je le formulais, à toute minute je le sentais, le savais en moi sans le formuler. J'ai le temps de montrer à ma mère que je l'aime. J'ai le temps de ne plus la décevoir par ma conduite et mes propos. J'ai le temps de cesser de l'injurier. Un jour je me découvrirai, elle me découvrira, ce jour viendra, je le sais, et la paix s'installera entre nous et nous tirerons joie et bonheur de nos deux êtres enfin légers et ouverts l'un à l'autre.
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C'est parce que l'Homme est seul qu'il a si terriblement besoin de symboles. D'un crane, d'amulettes, d'objets de conjuration. La conscience vertigineuse de la fin de l'ere dans la mort. A chaque instant la ruine. Peut être faudrait-il regarder la passion d'un crane et simplement d'un crane hanté, comme une manifestation désespérée d'amour de soi et du monde déjà perdu.
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[...............................]
Regarde Ernest la fin de l'été sur les éteules
La marche du roux sur la colline
La grappe du sorbier enfle chaque jour
L'ombre est plus longue sous le tilleul plein d'air aimanté
Le grain sous l'orage étonne la sagesse des plus anciens
Le sucre s'épaissit dans la reinette du Canada
Et les corneilles lasses de tourner sur la gadoue qui fume
[sans cesse
S'écrasent dans la dernière herbe du soir et se tiennent
[immobile
Comme des bornes enfin heureuses
[..........................................................................]

(élégie à Hemingway)
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La peur qui rôde. A la nuit on dit les prières de conjuration ou d'exorcisme. On est durement protestant mais on se signe à l'apparition des monstres que dessine le brouillard.
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La misère sexuelle, comme on la nommera plus tard, s'ajoute aux rôderies de la peur et de l'imagination du mal. Solitaire, on surveille la nuit, ébats d'amour de quelques nantis et de leur râlante complice, frôlements du diable, culpabilité vrillée dans quatre siècles de calvinisme imposé. Sans répit déchiffrer la menace venue du fond de soi et du dehors, de la forêt, du toit qui craque, du vent qui pleure ; de l'au-delà, d'en haut, de dessous, d'en bas : la menace venue d'ailleurs.
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Ô Dieu inique, Dieu absent. Dieu qui nous quitte, nous abandonne selon Son voeu à notre jeu. Dieu capricieux qui nous fabrique et nous rejette à notre destin de poupées vouées à pourrir dans la tombe.
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Le dépassement. Un mot comme une petite cloche gaie dans l'attelage.
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On dit le vampire de Ropraz, note Mahaim dans le registre de ses observations, c’est une simplification populaire et terrifiée pour le violeur, le nécrophage, l’épouvantable mangeur de morts. Dans ces déserts, le symptôme du vampire durera tant que cette société sera victime de la crasse primitive : saleté des corps, promiscuité, isolement, alcool, inceste et superstitions qui infestent ces campagnes et créeront d’autres foyers d’exactions sexuelles et d’horreur sans merci.
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C’est l’heure de te mettre en marche, Dracula, maître de l’ombre, par les bourgades et les campagnes ! Toi qui connais tous nos gestes, nos haltes, nos hésitations, qui boiras le sang de nos filles et les fouilleras, les dévoreras, avant que l’aube ne te repousse dans ton incroyable repaire !
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Le pasteur Béranger et la paroisse mère de Mézières tolèrent ces superstitions. « Avec les sorciers de Fribourg si proches, et leurs mages, leurs curés jusque sur la frontière, je suis habitué aux simagrées. »
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SOUS LA FALAISE

Quand tu marches sous la falaise
N'oublie pas de faire offrande
D'une pensée transparente au pèlerin
N'oublie rien de son vol de cendre
Plus rapide que la pierre qui tombe du roc
Ô meurtrier silencieux
Souviens-toi de son vol plus lointain
Que le vent qui se jette à l'amont du fleuve
De sa trace coupante au nuage
Imite cet oiseau serein et cruel
Envie sa justice de maître de la vie et de la mort
Passant songeur, envie son aire et la sagesse de sa retraite
Et quand vient l'heure de l'ombre
Jour après jour souviens-toi de plonger en elle
Comme l'oiseau se jette au vide
(Ainsi le cœur au mal, l'âme au vent sans mémoire)
Et regarde en toi blanchir le gouffre
Passant calme
En retard sur l'eau des rêves



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