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Jean-Noël Schifano (Traducteur)
EAN : 9782246615019
557 pages
Grasset (12/02/2002)
3.6/5   421 notes
Résumé :

Voilà un nouvel opus de poids livré par Umberto Eco. Plus de vingt ans après Le Nom de la rose, bâti comme une cathédrale, le toujours sémillant sémiologue offre un portrait puisé dans le bas Moyen Âge. Baudolino est né au milieu du XIIe siècle à Alexandrie, dans le Piémont, entre les montagnes du Nord et la mer, dans le fourrages des animaux. À peine adolescent, il est acheté à son père paysan par l'empereur Frédéric. Et de faire de sa vie un destin. Avec l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Ce pendant cette fois c'est allé bien et les tudesques ne m'ont pas touché pas même un cheveu. Un nom de la rose laïcque traduit parde Schifano. Ce coquin ce menteur. Fils adoptif de l'empereur Frédéric Barberousse. le royaume du prêtre jean ou Presbyter Johannes. A T'il une ame ? Greculet répugnant alexandrin. Sainte Sophie
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Comme souven tchez Eco, plusieurs hisoires en une seule, plusieurs niveaux de lecture, qui forment un tout, et accessoirement un chef d'oeuvre.
Un roman d'aventures: la vie extraordinaire et mémorable de Baudolino, fils d'un paysan du Piémont, qui devient le confinent et l'ami de l'empereur Frédéric Barbetousse, partage sa vie jusqu'à sa mort mystérieuse, dont il donne l'explication, raconte la fabrication du Suaire de Turin, assiste au sac de Constantinople, explore le Royaume du Prêtre Jean auquel il apporte un message du Pape....du Prêtre Jean(*)?
Mais çà ne va plus!
A partir de là, nous voyageons au pays des légendes, au milieu des mythes et des créatures fabuleuses, où Baudolino nous promène avec autant de sérieux, ou si peu, que dans la réalité; ou dans ce qu'il nous a dit être la réalité
Et c'est là que commence le deuxième livre, enchâssé dans le premier, un conte philosophique sur la nature de la réalité et du mensonge, qui nous incite d'ailleurs à envisager sous un autre aspect les évènements relatés dans la première partie du livre.
Et c'est là qu'intervient le paradoxe du menteur.
Epidémis, qui est crétois, dit que tous les Crétois sont les menteurs; il doit bien le savoir, puisqu'il est lui-même crétois. Mais réfléchissons: puisqu'il est un crétois, il a menti; les Crétois ne sont donc pas des menteurs et lui non plus; donc il a dit la vérité; mais justement il a dit que les Crétois sont des menteurs; donc les Crétois sont bien des menteurs. Donc il a menti; mais alors les Crétois sont bien des menteurs.
Baudolino serait donc un menteur, puisque nous savons, ou croyons savoir, que le Royaume du Prêtre Jean n'existe pas; d'ailleurs il nous a avoué avoir menti en au moins une occasion, au sujet de son voyage à Rome: en en revenant, il a affirmé avoir visité une ville magnifique,celle à laquelle croyaient ses interlocuteurs, alors qu'il nous avoue avoir en réalité visité la triste Rome enruines du douzième siècle.
Mais alors que devons-nous croire du reste de son récit, y compris des épisodes qui nous paraissent les plus vraisemblables ?
Le jeu est particulièrement pervers en ce qui concerne le Suaire de Turin; Baudolino nous dit que c'est un faux médiéval; et nous inclinons à le croire, puisque, selon l'analyse au carbone 14 qui en a été réalisé, il ne remonterait en effet pas en effet au-delà du Moyen-Âge (**). Mais allons-nous pour autant le croire au sujet du Royaume du Prêtre Jean; évidemment non, mais alors pourquoi le croirions-nous pour le reste, notamment pour le Suaire, mais aussi, par exemple, sur les circonstances de la mort de Frédéric Barberousse (dont les légendes allemandes médiévales disaient qu'il dormait sous le mont Brocken, et que, lorsque sa barbe aurait fait sept fois le tour de la table à laquelle il était appuysé, il sortirait de sa tombe et viendait restaurer la puissance de l'Allemagne; d'où une certaine Opération Barbasarossa...)
Et finalement qu'est-ce que la vérité? Elle existe dans l'absolu, autrement je ne pourrais même pas dire qu'elle n'existe pas, et serais ramené au paradoxe du Crétois. Mais n'est-elle pas souvent pour nous ce que nous avons envie de croire, comme les Piémontais avaient envie de croire aux merveilles de Rome, comme les chrétiens en lutte avec les musulmans avaient envie de croire au Royaume du Prêtre Jean, et comme, selon nos inclinations personneles, nous avons envie de croire, ou pas, à la datation du Suaire?
Et à part celà, bien sûr, c'est un livre extraordinaire, qu'on lit et relit, en y trouvant à chaque fois quelque chose de nouveau
(*)On croyait alors à l'existence d'un royaume chrétien très puissant, dirigé par Le Prêtre Jean, situé quelque part en Afrique (on a parfois tenté de le trouver en Abyssinie) ou en Asie (c'est là où Baudolino va le chercher), avec lequel une alliance aurait peris de prendre les Sarrazins à revers
(**) je ne vais pas m'engager dans une controverse à ce sujet, qui est beaucoup plus comlexe que le disent les rationalistes. Je dirai seulement que, s'il n'est bien sûr pas question de contester la validité de principe de la datation au carbone 14, des doutes ont été émis sur le protocole de l'expérience, et sur ses résultats. A me connaissance, ces objections n'ont été ni réfutées ni même examinées.
Au demeurant, une datation positive prouverait seulement que le licneuil a été tissé au premier sicle de l'ère chrétienne, mais rien au-delà

(*)
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Comme beaucoup d'entre nous, lecteurs, j'ai adoré le Nom de la Rose, pour son dosage parfait des ingrédients : un scénario à couper le souffle, du suspens à revendre, des personnages hauts en couleur, un cadre historique savamment reconstitué, et moult réflexions d'érudition... tout cela au milieu des livres dans une ambiance presque fantasy.

Je me suis ensuite attaqué au Pendule de Foucault, toujours intéressant et bien construit, mais déjà plus complexe à lire...
Et puis L'Ile du Jour d'Avant semblait m'avoir définitivement fâché avec Umberto Eco : trop abscons, même enjolivé... pour moi, c'était comme si Umberto Eco avait voulu se mettre au niveau du lecteur ordinaire le temps d'un ou deux romans, et revenait finalement à ses tendances naturelles, faites d'une érudition assez indigeste... malgré les traits d'humour, Eco tombait de son piédestal, et les comparaisons avec Calvino et Borges m'ont semblé alors bien usurpées.

Mais non, finalement, nous nous sommes laissé une nouvelle chance, avec Baudolino.
Baudolino le menteur manipulateur de génie du XIIème siècle, fils bâtard de Scheherazade et de Pantagruel, nous mène en bateau au cours des chapitres, de l'Empire de Barberousse à Constantinople, en passant par les cités italiennes, et même jusqu'au royaume oriental du Prêtre Jean. Baudolino, ou la force de l'imagination qui, grâce à la naïveté des puissants, conquiert tout à coup le réel.

C'est long, très long, trop long... délayé à souhait, et avec trop de complaisance pour l'érudition gratuite, à mon goût ; ou alors celle-ci aurait gagné à quelques qualités de synthèse... et le poids de papier avec.

Mais, pour moi, Eco renoue malgré tout avec les scénarii imaginatifs du Pendue de Foucault et du Nom de la Rose. C'est donc plutôt un bon roman, quoique pas au niveau du Nom de la Rose qui, seul, m'a semblé atteindre le point d'équilibre idéal entre le romancier à succès et le professeur de philo et de sémiologie.
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Après nous avoir enchantés avec le nom de la Rose, Umberto Eco nous entraine à la suite de Baudolino, jeune homme particulièrement malin et adepte du mensonge.
On voyagera avec plaisir aux côtés de ce génial affabulateur jusqu'aux confins de Pndapetzim.
Eco a l'art de faire entrer ses intrigues dans les méandres de l'Histoire là où trop d'autres tordent L Histoire pour qu'elle épouse les contours d'un récit souvent superficiel.
Un voyage passionnant dans le Moyen-Âge, encore trop considéré comme une période obscure.
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Je sais ce que je reproche à « Bouvard et Pécuchet » bien que je ne puis nier la haute qualité de l'oeuvre. C'est cette sorte de répétition outrée qui m'importune. Je songe, après dix épisodes plus ou moins similaires, même si cocasses : « C'est bon. On a compris ». Et c'est strictement la même chose pour Baudolino, à la différence importante que c'est nettement moins bon que chez Flaubert.
C'est à Bizance et à la fin de sa vie que notre personnage raconte son histoire. Baudolino est un grand affabulateur, on le comprend très vite. Orfèvre sans doute, spécialiste du mensonge de haut vol autant que du vil et du grossier. Gamin campagnard dans un contexte d'Italie du douzième siècle, il croise la route de l'empereur Barberousse. Ce dernier le considérera comme son fils et le gamin menteur deviendra, par la même occasion, une sorte de surprenant rouage de l'Histoire.
C'est environ un roman historique. Baudolino, au surplus de mentir et d'influer le cours de l'histoire, est à peu près omniprésent. Il fût présent au couronnement de son père adoptif autant qu'au pillage de Constantinople, mais également à la bataille de Legnano, et aussi à Paris. Et voici qu'il serait même plus ou moins à l'origine - à lui tout seul- de chaque fait historique d'importance. Ses mensonges prennent vie et deviennent à peu près réalité : le graal, Alexandrie, Etc. Tout viendra d'abord de son invention, et puis, persuasif, il parvient à donner vie et sens à ce qui sort de son imaginaire. Improbable, drôle, rocambolesque… ça l'est fort au début.
Passés ses événements historiques d'importance, Baudolino passe au récit de son grand voyage à la recherche du Prête Jean et du Graal. le roman historique devient rapidement une sorte de conte, un recueil de légendes, et s'apparente également à un roman d'aventure, un peu à la façon des chevaliers de la table ronde, la bouffonnerie en plus.
Environ inclassable, donc, ce Baudolino. Et je demande bien pardon d'avance aux nombreux admirateurs d'Eco : ce me fût assez indigeste, comme manger le même plat plusieurs jours d'affilée. Après avoir lu un quart du roman à peine, on comprend et devine que la suite ne sera que répétition du même schéma narratif, des mêmes façons d'annoncer un nouveau mensonge éhonté qui prendra vie et réalité. Bien sûr, il y a un peu de drôlerie, une sorte d'extravagance qui divertit et rafraîchit au début, mais je me suis demandé à quel moment serait pris le virage, le passage à autre chose. Jamais. Plusieurs centaines de pages ainsi, sur le même ton et pour passer en revue le même procédé et le même tempérament… seuls les événements historiques changent (encore heureux !).
Les dernières pages, toutefois, sont plus plaisantes. Seulement, on aurait pu y parvenir en deux fois moins de longueurs et d'impatiences. Néanmoins Baudolino est tout de même un personnage plaisant. Ah, que ces mensonges éhontés et effronteries sont tout de même réjouissantes ! J'aime son tempérament, en somme : une sorte d'ardeur, un entrain, une insolence et une propension au mensonge tout à fait assumés. Il faut se méfier de lui comme d'un petit animal inoffensif en apparence et qui mord par ruse. Et puis on se laisse aller à croire presque à ses mensonges. C'est un conteur, voilà. On entreprend le récit avec défiance et puis il nous y conduit tout de même, et parfois avec plaisir. Peut-on le cerner cependant, ou décider de manière péremptoire qu'il est inconséquent ? Difficile à dire. Il fait partie de ces gens extravagants à qui l'on pardonne un mauvais penchant, non seulement parce qu'ils l'assument mais au surplus avec aplomb et audace.
Ce roman m'a aussi fait penser à Rabelais, mais moins distrayant, plus pénible, plus ennuyant.
Je vais m'en tenir là pour Eco je crois. du moins pour un moment. Si la lecture distrait un temps, elle m'a vite ennuyée. On m'a dit que ce n'était pas le meilleur roman de l'auteur, que d'autres en valaient la peine, et je le crois volontiers. Cependant, pourquoi écrire Baudolino si l'on est capable de beaucoup mieux ? Même le style est assez lourd, brouillon, sans fulgurances. C'est long, trop long.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ratispone Anno Dommini Domini mense decembri mclv kronica Baudolini cognomento de Aulario
io Baudolino di Galiaudo de li Aulari con na testa ke somilia un lione alleluja sieno rese Gratie al siniore ke mi perdoni
a yo face habeo facto il rubamento più grande de la mia vita cio è preso da uno scrinio del vescovo Oto molti folii ke forse sono cose de la kancel cancelleria imperiale et li o gratati quasi tutti meno ke dove non veniva via et adesso o tanto Pergamino per schriverci quel ke volio cioè la mia chronica anca se non la so scrivere in latino
se poi scoprono ke i folii non ci sono più ki sa ke cafarnaum viene fuori et pensano ke magari è una Spia dei vescovi romani ke voliono male all'imperatore federico
ma forse non li importa a nessuno in chancelleria schrivono tutto anca quando non serve et ki li trova [questi folii] se li infila nel büs del kü non se ne fa negott. (incipit)
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incipit :
Ratisponne Anno (Dommini) Domini mense decembri MCLV kronica Baudolini nomen Aulario
moi Baudolino de Gliado des Aulari avec une teste ki sembme d'un leon alleluja Graces soyent randues al Seignor ki me pardone
(je ai faiet) habeo facto la desroberie la plus grande de ma vie en somme j'ai pris dans un escrin de l'évesque Oto moult feuilles ki peut etre sont choses de la (kancel) chancellerie impériale et les ai gratté quasi toutes fors ce ki ne partait point et ores j'ai autant de Parchemin pour y escrire ce ke je veulx en somme ma chronica meme si je ne la sais ecrire en latin
s'il descouvrent après ke les feuilles ne sont plus là ki sait kel capharnaüm sensuit et il pensent ke ce peut estre un Spion des evesques romains ki veulent du mal al emperer frederic
mais il se peut k'a nul importe en la chancellerie ils escrivent tout mesme quant point ne sert et ke ki les trouve [les feuilles] (kil se les enfile dans le pertuis del kü) n'en fasse goutte
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Tu dois raconter l'histoire vraie de l'empire des Romains, pas une historiette qui est née dans un marécage lointain, dans des pays barbares et au milieu de gens barbares. Et puis, tu voudrais mettre dans la tête de tes lecteurs futurs qu'il existe un Gradale là-haut parmi les neiges et la froidure, et le royaume du Prêtre Jean dans les terres torrides? Qui sait combien de forcenés se mettraient à errer sans trêve, pendant des siècles et des siècles.
- C'était une belle histoire. Dommage que personne n'en ait un jour connaissance.
- Ne te crois pas l'unique auteur d'histoires en ce monde. Tôt ou tard, quelqu'un, plus menteur que Baudolino, la racontera.
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Ces mercenaires-là étaient des gens qui ne croyaient pas au Père Eternel, la seule chose en quoi ils croyaient, c'était la panse pleine et l'oiseau dressé...
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Et je lui ai dit qu'il suffit de savoir lire pour apprendre ce que tu ne savais pas encore alors que si tu écris, tu écris seulement ce que tu sais déjà.
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Milo Manara enlumine le Nom de la Rose d’Umberto Eco
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