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EAN : 9782070780860
224 pages
Gallimard (05/01/2011)
3.08/5   26 notes
Résumé :

« On vit donc à Venise, Minna et moi, à l’écart. On ne sort pas, on ne voit personne, l’eau, les livres, les oiseaux, les arbres, les bateaux, les cloches, le silence, la musique, on est d’accord sur tout ça. Jamais assez de temps encore, encore. Tard dans la nuit, une grande marche vers la gare maritime, et retour, quand tout dort. Je me lève tôt, soleil sur la gauche, et voilà du temps, encore, et e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Monographie sur le rapport obsessionnel De Stendhal (1783-1842) à l'amour, sur les femmes de sa vie, ses sources d'inspiration. En parallèle Sollers nous parle de sa liaison avec Minna à Venise et New York, et bien-sûr de lui.

Sollers s'identifie à Stendhal : même passion pour les femmes, l'amour, et l'écriture, même besoin de liberté et d'indépendance. Même sentiment d'être un auteur de talent non reconnu de son vivant. Même regard critique à l'égard de ses contemporains, de la bourgeoisie, des moeurs, d'une société qui ne sait plus jouir ni s'amuser. Même tentations de suicide au cours de leur vie, même sauvetage par l'amour, beaucoup plus consommé sexuellement chez Sollers. Sollers écrit vite, comme Stendhal, comme Nietzsche, comme Mozart en tant que compositeur, comme Casanova, d'autres personnages qu'il admire et qu'il a abordés dans ses biographies. Quand Sollers imagine Stendhal vivant aujourd'hui c'est finalement de lui-même qu'il parle : « Il est aimé, il est détesté. Il passe, glisse, s'éclipse. Personne ne sait qui il fréquente vraiment, quels déplacements il prépare, le coup qu'il s'apprête à jouer." Stendhal a aimé une Minna, Freud a aimé sa belle-soeur Minna pendant un voyage à Venise, Sollers évoque aussi sa liaison avec une Minna à Venise. Stendhal est un homme passionné, il cherche l'amour-passion, comme Sollers. Quand Stendhal utilise le terme de "happy few" pour désigner ceux à qui ses livres s'adressent et se considérer comme au-dessus de la masse, Sollers surenchérit en écrivant "Les « happy few » étant des « âmes sensibles », donc très rares, ils courent le risque que chaque parti les prenne pour des partisans forcenés du parti contraire, ce qui ne manque pas d'arriver. "
Mais pourquoi pas, en tout cas cela permet de connaître et de comprendre autant Stendhal que Sollers.

Donc, pour moi, un ouvrage sérieux, intéressant. Je rejoins la critique de Jostein, qui résume bien selon moi ce qu'on trouve dans ce livre.
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" Trésor d'amour" est un roman différent. Comme le dit l'auteur, ce n'est pas une grande histoire écrite pour faire un film.

Dans ce roman, tout tourne autour de l'épitaphe de Stendhal, c'est à dire autour de la vie, de l'amour et de l'écriture.

Sollers évoque deux époques, la sienne et celle de Stendhal autour de points communs: l'Italie et notamment Venise, son amour pour Minna. Étrangement, Minna est une spécialiste de l'oeuvre de Stendhal, elle est d'origine italienne et peut-être une descendante de Matilde Viscontini, grand amour de l'auteur de la chartreuse de Parme.

l'Italie est une très jolie et romantique toile de fond qui permet aussi d'évoquer Sartre ou Freud, venu lui aussi en Italie en compagnie de sa belle-soeur Minna (comme c'est étrange tous ces points communs!).

Stendhal haïssait son père, sa tante et l'abbé Raillane. Il adorait sa mère, décédée alors qu'il avait 7 ans. C'est ce qui va définir le caractère de l'auteur ( haine des dévots, recherche vaine de l'amour mère "illusion maternelle poursuivie")

Philippe Sollers évoque donc au fil des citations de Stendhal sa vision du monde, de l'amour et de la création littéraire.L'Amérique y est décrite comme un pays qui ne pense qu'à l'argent.

Le style littéraire est très élaboré, avec une succession de synonymes, de références et même une pointe d'humour.

C'est un roman qui peut amener le lecteur à redécouvrir Stendhal.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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En 2010 le narrateur, Philippe Sollers, séjourne à Venise avec la femme qu'il aime, Minna Viscontini, une Italienne, professeure d'université, spécialiste De Stendhal. Ce n'est pas un récit autobiographique, il me semble, mais un roman dans lequel l'auteur se met en jeu. C'est l'occasion pour lui d'écrire sur Venise, sur l'amour, sur Stendhal et sur le monde contemporain.

J'ai trouvé plaisant le cadre vénitien et la description de la vie tranquille, comme détachée du monde, qu'y mène le narrateur. Cela m'a donné envie de flâner à Venise même si je crois que c'est une ville où je ne retournerai pas maintenant que j'ai découvert la no list de Fodor's travel.
J'ai trouvé intéressants tous les éléments biographiques sur Stendhal. Il sont présentés de façon décomposée, sans suite chronologique. Philippe Sollers est cultivé et introduit aussi d'autres personnages qui ont séjourné à Venise ou aimé une Minna (Freud, par exemple). Dans cet ouvrage Philippe Sollers s'identifie à Stendhal dont il nous dit qu'il a eu peu de succès de son vivant.Il écrivait pour le futur ou pour les happy few (je découvre qu'il utilisait régulièrement des mots anglais). Philippe Sollers se considère comme un de ces happy few, un des rares à lire encore Stendhal aujourd'hui, un des rares auteurs contemporains à écrire des livres qui ne seront pas passés aux oubliettes dans cinquante ans. Il m'est surtout apparu comme imbu de lui-même.

J'ai été agacée par les considérations sur le monde contemporain. Il m'a semblé que l'auteur-narrateur avait tendance à prendre la partie pour le tout c'est à dire à considérer le mode de vie du petit monde qui l'entourait comme représentatif de celui de tous les Français. L'image qu'il se fait des femmes (à part Minna) est pas mal étriquée. Au début cet agacement était très prégnant et j'ai pensé que cette lecture allait me faire souffrir. En avançant les aspects positifs ont pris le dessus et j'ai apprécié la belle écriture même si je suis loin d'être devenue une fan de Philippe Sollers.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Il y a de fortes chances pour que Trésor d'amour soit le premier et dernier Philippe Sollers que je lise.

En effet, j'ai abandonné rapidement la lecture de cet ouvrage tellement c'est hermétique pour moi. Cela part dans tous les sens, et, j'avoue ne pas comprendre où veut en venir l'auteur.

Mais je reconnais que Philippe Sollers possède de fervents admirateurs, et, que ses ouvrages plaisent.

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Trésor d'Amour

Au fond la seule vie qui s'accepte c'est la vie qui s'écrit. le texte porte son néant et sa plénitude - tout le reste est littérature. Et justement, je n'ai pas eu de sensations littéraires en lisant Trésor d'Amour mais d'une vie délivrée par le texte. C'est beaucoup plus rare et infiniment mieux.
- le roman qui n'en est pas un n'est pas exceptionnel, déjà Aragon avec le roman de Matisse...
Minna, telle quelle, n'existe pas. C'est peut-être l'ombre singulière d'une femme générique? Doucement irréelle sous l'os pariétal de l'auteur. Qui n'est lui-même qu'une dilution de sa pensée labile? Stendhal venu au secours du doute d'existence faisant écho démonstratif temporel, mais fractal.
Venise pour le vrai. Minna pour l'amour qui n'existe pas. Stendhal pour ennoblir l'écrivain qui a sa mémoire à l'encre.

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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
L’amour-sirop, l’amour blabla, mérite qu’on ait dit de lui qu’il était l’infini mis à la portée des caniches. Ce qui signifie, par là même, qu’il y a de l’infini rabaissé dans cette dimension. Amour-publicité, amour-cinéma, amour-chansons, amour-télé, amour-magazines, amour-people, sous ce déferlement permanent qui peut s’intéresser encore à l’amour-goût, à l’amour-passion, c’est-à-dire à la Nature, dans sa merveilleuse et proliférante simplicité silencieuse ? Pas la « nature » falsifiée par la propagande « écologique », non, la nature de tous les jours, n’importe où, celle qui est infiniment ouverte aux cinq sens, un pin parasol, une risée sur l’eau, une rose, la peau et les joues mangeables d’une jolie jeune femme sans maquillage, en train de prendre un café, comme maintenant, à Venise, sur les Zattere.
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L’amour est une « folie très rare en France », et, de plus, l’« empire des convenances s’accroît tous les jours ». Le mot « amour » lui-même est proscrit par peur du ridicule. Désormais, seul l’argent compte, et il est très précis sur les questions d’argent. Quant aux femmes, elles ont versé dans « une affectation de tous les instants », au point qu’elles ne peuvent plus juger des sentiments vrais. Le financier finance l’affectation des sentiments. C’est déjà le cinéma, la publicité, la laideur comme produit de beauté, le mauvais goût hurlant, l’insensibilité à l’art.
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Le roman de la vie, c’est là où se passent des choses qui échappent à la société, et qui n’auraient pas lieu, pour Stendhal, dans l’abolition des distances. La communion distanciée intime est une ivresse, et Mozart le dit. On est loin de ce qui se passe à Paris, Bourse, élections, police et corruption à tous les étages, là où on a besoin d’hommes qui comprennent « les diverses valeurs de l’argent aux différentes heures de la journée ». Stendhal est très renseigné sur l’argent et la politique. Il a manié plus d’affaires qu’on ne croit
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Les femmes italiennes sont merveilleuses : elles se jalousent et s’espionnent, mais laissent parfois paraître leur attrait trouble les unes pour les autres. Vanina Vanini aime beaucoup un carbonaro blessé travesti en femme, la princesse Campobasso ne peut pas s’empêcher d’admirer sa rivale très différente d’elle, la comtesse Orsini, etc. De temps en temps, sans avoir l’air d’y toucher, Stendhal accélère son sujet, par exemple dans San Francesco a Ripa, grande réussite, bien supérieur à la longue et ennuyeuse Abbesse de Castro.
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Les héros de Stendhal ont un rapport bizarre avec la prison : Julien s’y prépare à la mort en se séparant de l’hystérie collective, Fabrice se retrouve dans un observatoire enchanté d’où il peut communiquer par signes avec Clélia dans sa volière et avec la Sanseverina qui prépare au loin son évasion. La prison, c’est la solitude et la liberté lucide, la dure désillusion mais aussi le rêve de l’illusion préservée, comme dans les livres. C’est la mort qui attend, qui rôde, mais en même temps un coffre d’amour.
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Videos de Philippe Sollers (72) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Sollers
Dialogue autour de l'oeuvre de Philippe Sollers (1936-2023). Pour lire des extraits et se procurer l'essai SOLLERS EN SPIRALE : https://laggg2020.wordpress.com/sollers-en-spirale/ 00:04:45 Début
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