Monographie sur le rapport obsessionnel
De Stendhal (1783-1842) à l'amour, sur les
femmes de sa vie, ses sources d'inspiration. En parallèle
Sollers nous parle de sa liaison avec Minna à Venise et New York, et bien-sûr de lui.
Sollers s'identifie à
Stendhal : même passion pour les
femmes, l'amour, et l'écriture, même besoin de liberté et d'indépendance. Même sentiment d'être un auteur de talent non reconnu de son vivant. Même regard critique à l'égard de ses contemporains, de la bourgeoisie, des moeurs, d'une société qui ne sait plus jouir ni s'amuser. Même tentations de suicide au cours de leur vie, même sauvetage par l'amour, beaucoup plus consommé sexuellement chez
Sollers.
Sollers écrit vite, comme
Stendhal, comme
Nietzsche, comme Mozart en tant que compositeur, comme Casanova, d'autres personnages qu'il admire et qu'il a abordés dans ses biographies. Quand
Sollers imagine
Stendhal vivant aujourd'hui c'est finalement de lui-même qu'il parle : « Il est aimé, il est détesté. Il passe, glisse, s'éclipse. Personne ne sait qui il fréquente vraiment, quels déplacements il prépare, le coup qu'il s'apprête à jouer."
Stendhal a aimé une Minna,
Freud a aimé sa belle-soeur Minna pendant un voyage à Venise,
Sollers évoque aussi sa liaison avec une Minna à Venise.
Stendhal est un homme passionné, il cherche l'amour-passion, comme
Sollers. Quand
Stendhal utilise le terme de "happy few" pour désigner ceux à qui ses livres s'adressent et se considérer comme au-dessus de la masse,
Sollers surenchérit en écrivant "Les « happy few » étant des « âmes sensibles », donc très rares, ils courent le risque que chaque parti les prenne pour des partisans forcenés du parti contraire, ce qui ne manque pas d'arriver. "
Mais pourquoi pas, en tout cas cela permet de connaître et de comprendre autant
Stendhal que
Sollers.
Donc, pour moi, un ouvrage sérieux, intéressant. Je rejoins la critique de Jostein, qui résume bien selon moi ce qu'on trouve dans ce livre.