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EAN : 9782020237376
210 pages
Seuil (01/01/1998)
3.29/5   76 notes
Résumé :
Paul Osterman l'a décidé. A quarante-trois ans, il est temps de passer aux choses sérieuses: arrêter de travailler et se consacrer à quelques occupations gratifiantes telles que la névrose, la dépression, la dépréciation de soi-même ou la migraine ophtalmique.

Pétillant et corrosif, Prends soin de moi raconte avec un sens de la dérision irrésistible les petits et grands malheurs d'un anti-héros moderne.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Pas facile de faire une critique sur ce livre , il ne m'a pas enchanté mais je n'ai pas eu envie non plus de l'abandonner. C'est un livre qui se laisse lire mais qui n'amène pas de grandes réflexions, de grands sentiments, ou encore des questionnements. Donc c'est un livre moyen.
Le narrateur Paul Osterman est un homme d'une quarantaine d'années oisif dominé par les femmes qui n'est pas antipathique mais qui n'est n'engendre pas non plus un grand attachement. Julia et Rebecca, ses deux maitresses n'attirent pas non plus la sympathie. Il y a malgré tout un peu d'humour et la plume de l'auteur est agréable à lire.
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Paul est rentier.
« Au fil des réimpressions, les relevés de ma banque et la façon dont j'y étais traité m'ont convaincu que je pouvais prendre mes distances avec le monde des actifs pour me consacrer à d'autres occupations autrement gratifiantes telles que la névrose, la dépression, la dépréciation de moi-même et la migraine ophtalmique ».


Paul nous narre ses deux relations « amoureuses » :
- Julia de Quincey, qui veut un enfant, et cet enfant, Paul n'en veut pas,
- et Rebecca Crown, qui veut un jouet et ce jouet, c'est Paul.

« Julia de Quincey se prévalait de ne jamais ouvrir le moindre livre, à l'exception de la Bible que son père, un pasteur protestant partageant sa vie entre une maîtresse voyante et de l'alcool de prune, l'obligeait à lire chaque soir. Cela ne m'empêcha pas d'aimer avec passion cette aristocrate illettrée ».

« Julia de Quincey concevait la sexualité comme un dérivé de la gymnastique corrective ».

« Ce soir-là, nous dînions chez ses amis. C'étaient des gens généreux, sympathiques mais catholiques. Si j'émets cette dernière réserve c'est qu'ils proclamaient leur foi comme on affiche des ristournes ».

« Julia rentra vers minuit, prit une douche et se mit au lit après m'avoir embrassé comme une soeur aînée ».

« C'est ainsi que je m'enrôlai dans la carrière de père, en m'engageant à l'aube, aux portes d'un coma d'épuisement, avec autant de lucidité qu'un ivrogne qui promet de rester sobre ».


Pas besoin d'intrigue, chez Dubois.
Sa plume, élégante, indocile, et son humour, font l'essentiel.
Mais ils ne font pas tout, impossible de s'attacher à ce Paul, à qui il manque une voiture à cajoler, un chien à qui parler, un dentiste à agresser, une tondeuse à choyer, une foule de fans de rugby à impressionner, et… un chouïa de courage. Dommage.
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Paul Osterman se décrit comme un éditeur de 40 ans à la retraite, phobique du bord de mer, dont l'activité principale consiste à faire entrer et sortir de l'air de ses poumons. Il vit à San Francisco en étant nostalgique de la France, tire ses revenus d'une série de livres d'art contemporain et d'encyclopédies animalières édités au début des années 80.


Il est dans la salle d'attente d'une maternité aux prises avec ses ruminations existentielles, ses névroses, ses faiblesses, son apathie. L'auteur n'indique pas si Paul est le futur papa ou accompagnant, mais cette attente est un prétexte pour lui pour se remémorer les liaisons entretenues avec deux femmes. La première, Julia de Quincey, aux aptitudes intellectuelles modestes, possède des dispositions gymniques et une musculature qui transforment la sexualité en un sport de combat. C'est lorsqu'elle envisage d'avoir un enfant que la dégradation du couple s'amorce, car Paul a une idée précaire de l'existence, peine à établir une relation durable, ne s'imagine pas responsable d'un enfant alors qu'il ne parvient pas à se prendre en charge lui-même. Mais surtout, certains hommes ne sont pas destinés à devenir pères mais à rester des fils toute leur vie. La seconde, Rebecca Crown, est une belle bourgeoise qui s'ennuie dans sa villa de parvenue au luxe ostentatoire et vulgaire, et se distrait en pratiquant une sexualité adultère, arrogante, dominatrice et théâtrale tout en méprisant Paul du haut de son statut social élevé. Leur relation est chaotique, rare, au gré des caprices charnels de l'incandescente caractérielle.


Après avoir lu plusieurs romans de Jean-Paul Dubois, je crois être en mesure d'affirmer que son humour noir et grinçant n'est pas adapté aux noces et banquets, mais c'est justement ce qui fait son originalité, son attrait, et ce que j'aime dans ses romans doux-amers. Dans Prends soin de moi, il met en scène des personnages aux caractéristiques outrancières qui les rendent antipathiques, voire odieux, et pousse le cynisme dans ses retranchements. le style est toujours élégant, l'humour caustique, mais personnellement, j'ai éprouvé une déception lors de cette lecture. le scénario est laborieux, les situations irréalistes, et je ne suis pas parvenue à m'intéresser aux personnages, ni à ressentir la moindre sympathie ou tendresse pour aucun d'entre eux.
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Dans les couloirs d'une maternité, Paul Osterman passe la nuit, d'une part à se remémorer ses souvenirs sentimentaux des dernières années, d'autre part à hésiter sur la décision à prendre à un tournant de sa vie.
Mal à l'aise dans sa vie, se situant mal lui-même, assez vite dépressif, se laissant plus ou moins manipuler, plutôt passif, il n'en est pas moins très attachant.
Jean-Paul Dubois a décidément l'art de bien cerner ses personnages et de nous les faire aimer.
C'est bien écrit, ça se lit d'un trait.
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Alors définitivement, Jean Paul Dubois n'est pas un rigolo ....du tout ....
C'est juste qq'un de raffiné qui a l'élégance du desespoir qui consiste à faire rire avec la douleur ....
Prends soin de moi, c'est bien tout le problème de Paul qui ne sait pas prendre soin de lui mais alors pas du tout .
Il ne sait pas se situer en tant que fils, que père, qu'amant et le problème ne se pose pas au niveau professionnel car il a les moyens de ne plus travailler. Dommage d'ailleurs car c'est peut être là qu'il pourrait apprendre qq chose de lui même.
Il navigue entre deux maitresses toutes deux vampirisantes et déglinguées et franchement ce n'est pas le livre le plus désopilant de Jean Paul Dubois et c'est tant mieux.
Ce qui est déstabilisant chez Jean Paul Dubois ou plutôt chez ses personnages c'est que parfois le personnage central a l'air complètement à côté de tout ....Il ne comprends rien aux autres et rien à lui même. Il analyse très froidement et très superficiellement les situations et ses émotions et il se révèle étranger au monde. Quel issue alors pour lui ? Je généralise un peu car j'ai lu plusieurs livre de cet auteur et ce n'est pas la première fois que je rencontre un personnage central qui a l'air " normal " mais qui en fait n'est qu'une façade. Jean Paul Dubois force le trait sur les personnages secondaires comme pour détourner notre attention du fait que le plus déglingué de tous c'est son personnage central. Ce n'est pas très gai mais peut importe car la question de l'identité est une question universelle et l'auteur arrive à la replacer ds un quotidien qui nous permet de nous identifier et de nous réapproprier cette question sans réponse.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
un soir je la trouvai en pleurs(..).J'essayai de la calmer en caressant ses cheveux et son front moite de transpiration. Elle tenait ses poings serrés devant sa bouche, sa respiration était aussi saccadée que celle d'un chien flairant une trace, et ses cils , collés par les larmes , avaient l'apparence d'un gros fil chirurgical avec lequel on aurait cousu ses paupières gonflées.Je restai auprès d'elle , impuissant, mes mains effleurant son chagrin.
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J'étais prêt au pire,tant il semblait évident que la gentillesse la célérité avec lesquelles on s'occupait de moi étaient réservées aux incurables.Je fus agréablement surpris d'entendre que mon cas était bénin et que je ne souffrais que d'une simple hydrocèle. Je revins chez moi en longeant le pacifique,pénétré de l'idée que quelqu'un avait créé tout ce soleil,cette route et ces pélicans pour qu'un jour,en sortant de l'hôpital,j'éprouve cette joie sauvage qui m'habitait.
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Je ne possède plus rien et cependant, pour la première fois, je me sens détenteur de quelque chose. Pendant un bref instant, il m'est donné d'évaluer ce que vaut la vie, de mesurer sa densité et son poids spécifique. Je songe que l'on n'éprouve que très rarement cette sensation, peut-être à une ou deux reprises au cours d'une existence, à des moments exceptionnels que je dirais remplis de pertinence et de lucidité.
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Quand elle s’habillait, après avoir fixé l’attache de son soutien-gorge et mis ses seins en place, son mot favori était : « Et voilà. La vaisselle est rangée. »
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Cependant, malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas à me sentir père, à concevoir que l'enfant que portait Julia pût aussi être le mien. Je restais un conducteur de décapotable, un inconditionnel des deux places, un fils unique, quelqu'un qui ne croyait en rien, qui ne valait pas grand chose, et qui ne demandait qu'une faveur: pouvoir se masturber, la nuit, dans les couloirs d'hôtel.
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Videos de Jean-Paul Dubois (35) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Dubois
Dans son dernier ouvrage intitulé "L'Origine des Larmes", Jean-Paul Dubois plonge ses lecteurs dans une histoire aussi sombre que captivante. Ce roman dépeint le destin tragique de Paul, un homme d'âge mûr, en proie à un passé familial tumultueux. le titre même du livre évoque la douleur et la souffrance qui parsèment le récit.
Paul, le protagoniste, est tourmenté par les sévices infligés par son père, un individu toxique et sadique nommé Thomas Lanski. Pour se venger des années de souffrance endurées, Paul commet l'impensable : il tente d'assassiner son père. Cependant, le destin en décide autrement, car au moment où Paul déclenche son arme, son père est déjà décédé.
Déterminé à accomplir sa vengeance, Paul transporte le corps de son père jusqu'à une morgue en banlieue de Toulouse. Là, dans un acte de défiance ultime contre son géniteur maléfique, il commet l'impensable : il tire deux balles dans la tête du cadavre, mettant ainsi fin à la vie de son père une seconde fois.
Dubois décrit avec une précision déconcertante la noirceur de l'âme humaine à travers les actions de Paul. le lecteur est plongé dans un tourbillon d'émotions, confronté à la cruauté et à la complexité des relations familiales. "L'Origine des Larmes" offre une exploration profonde de la psyché humaine et des conséquences dévastatrices de la vengeance.
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