Quand le grand banditisme cherche à se légitimer par de l'activisme politique.
Mais que l'on ne s'y trompe pas,
Charlie Bauer n'est pas Robin des Bois, c'était avant tout un truand.
S'il a connu 25 ans d'incarcération et les quartiers de haute sécurité, c'est tout de même pour des vols en bande organisée (et armée).
Mais au fil du récit, on voit la mutation du malfrat vers le militant de l'ultragauche.
Contrairement à son ami
Jacques Mesrine peu convaincant dans son engagement politique,
Charlie Bauer a été un combattant militant.
Avec ses réactions épidermiques, c'est un rebelle qui ne supporte ni l'injustice ni l'humiliation.
Sa vie a été étrangement dépendante de l'emprisonnement. Alors qu'ils étaient en cavale, il avait avec
Jacques Mesrine le projet d'attaquer des prisons pour libérer les prisonniers des QHS. Projet complètement insensé à la démesure de Mesrine égotiste et de Bauer l'anarchiste.
Je me suis tout de même interrogé sur le comportement à haut risque de Bauer, comme si l'univers carcéral était inconsciemment celui qu'il recherchait, pour le remettre en question et s'y opposer par les actes.
En ne respectant pas les obligations de la liberté conditionnelle, il est conscient de l'illégalité de sa situation et d'un retour en prison. Ses nombreuses mises au cachot et ses tentatives d'évasions ne font qu'allonger la durée de détention. Que cherchait-il par ce comportement ?
Si le personnage est sincère, sa part d'ombre n'est pas exprimée dans le récit.
Relayé par les intellectuels et les médias,
Fractures d'une vie fut un grand succès commercial.
Aujourd'hui, je retiens surtout un témoignage effarant sur l'univers carcéral des années 70/80.