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EAN : 9782742701568
78 pages
Actes Sud (14/01/1999)
3.45/5   67 notes
Résumé :

Elles étaient deux soeurs, Ariane et Sacha, à Pétersbourg en 1920, et les voici ressuscitées sous nos yeux en quelques traits d'une efficacité incomparable. Leur mère est morte et le nouveau régime les contraint de vivre avec leur père dans une précarité insupportable. Ariane décide donc de suivre Samoïlov, un théâtreux marié, et laisse à Sacha, la narratrice, le soin d'en ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De cape et de larmes est un court roman qui raconte la jeunesse brisée de deux soeurs.
1920. Petersbourg. La vie de la narratrice alors âgée de neuf ans est bouleversée. Sa mère meurt et son père sombre dans une forme de folie. On congédie la bonne, on loue une partie de l'appartement à des inconnus. On souffre de la faim. Mais surtout, Ariane, la grande soeur devient adulte. Celle qui la réchauffe la nuit et qu'elle admire tellement tombe amoureuse d'un dramaturge sans le sou et marié. Et elle s'en va.
Sacha et son père s'exilent à Paris...
Je n'ai pas été portée par ce livre. J'ai trouvé l'écriture trop sèche, trop froide, trop cruelle. L'auteur ne donne aucune chance à ses personnages. Elle élimine le père d'entrée, elle empêche les soeurs de se voir alors qu'elles vivent encore dans le même quartier. Et ensuite à Paris, en deux-trois phrases, elle éteint tout espoir et règle le sort de Sacha. Sa jeunesse est passée, on est déjà en 1940. Rideau. le seul moment qui m'a émue est celui où elle retrouve le poète usé et seul.
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Sacha et Ariane vivent avec leur père dans un appartement qu'ils partagent avec d'autres familles. La petite Sacha est seule pour nettoyer le logis, faire les courses et préparer à manger pendant qu'Ariane et son père travaillent. Elle remplace la mère décédée depuis peu. le seul plaisir de Sacha est de retrouver sa grande soeur le soir et de parler avec elle, de se sentir près d'elle. Elle est son rayon de soleil. Mais un jour arrive où Ariane quitte la maison pour aller vivre avec Samoïlov, un dramaturge qui n'a pas encore écrit grand chose, plus âgé qu'elle et surtout déjà marié. le père, déjà à moitié fou depuis la mort de sa femme, est effondré et la petite Sacha perdue.

Puis vient le moment où le père et la fille s'exilent en France, à Paris, pour fuir la misère, le froid, la faim, la peur. Paris avec son air de soie, son parfum de champagne, ses dessous de dentelle... du moins c'est ainsi que Sacha se la représente. Mais la déconvenue est totale. Ils habitent un quartier pauvre, insalubre, sale, noir, qu'ils partagent avec la tante Varvara. Et il lui faut travailler. Elle deviendra repasseuse et passera dix heures par jour dans la chaleur des fers qui chauffent. Les années passent sans changement, sans amour jusqu'au jour ou elle reçoit une lettre de Samoïlov...


Dans ce petit livre-ci, Nina Berberova peint un tableau des immigrés russes, se réunissant entre eux pour évoquer avec nostalgie leur vie d'antan, avant la révolution russe. Mais elle décrit aussi les illusions et les espoirs perdus, le temps qui passe sans grand changement. L'empathie envers Sacha n'est pas immédiate, sans doute à cause de cette écriture assez sèche employée par l'auteure, mais qui peut s'expliquer par une vie faite de renoncement et d'effacement. Malgré ce petit bémol, ce livre demeure une très belle lecture.


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Un roman fait de douleur, tristesse et de misères. Deux soeurs et leur père vivent à Pétersbourg dans une masure froide et sombre. Ariane et Sacha 9 ans sont très proches, leur père est un homme perturbé et marmonnant derrière un vieux paravent où il dort, il semble sombrer dans la folie. Sacha vit des jours sombres et mornes, elle s'accroche à sa soeur, mais, un jour Ariane tombe amoureuse du poète Samoïlov. Sacha comprend qu'elle va partir, elle a le coeur brisé. Avec son père Sacha part en exil à Paris, espoir d'une vie meilleure, mais, trouvera-t-elle enfin une certaine douceur de vivre ?
Nina Berberova nous livre assurément un peu d'elle même, sa propre souffrance dans la Russie des années 20 et dans sa vie d'exilé. Elle est admirable et c'est avec beaucoup de pudeur et de force qu'elle nous entraine dans la misère et la souffrance de ces êtres dont la vie est déchirée. L'abnégation, le courage, la ténacité et l'amour habitent Sacha, on est ému et touché de compassion.
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1920 : Ariane et Sacha vivent avec leur père à St Pétersbourg.
Depuis le nouveau régime, leur quotidien est devenu très difficile.
Cette vie misérable va séparer les deux soeurs.
Alors qu'Ariane, l'aînée, décide de tout quitter pour suivre Samoïlov, artiste de théâtre, Sacha reste et prend soin de leur père.
Après avoir entretenu tendrement le souvenir de sa soeur, Sacha rencontre, 20 ans plus tard, à Paris, Samoïlov et apprend la véritable destinée d'Ariane...
Une nouvelle fois enchantée par la lecture de Nina Berberova. Des récits courts qui dévoilent néanmoins les différentes étapes de la vie des personnages toujours frappés par les inégalités sociales et les privations de l'époque.
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Un texte très court et pourtant d'une incroyable force d'écriture. Toute l'oeuvre de Nina Berberova est imprégnée du sort de son peuple sous le régime communiste. Que ce soit à l'intérieur du pays ou bien dans celui qui va accueillir les exilés russes, ce peuple a vu son avenir s'obscurcir peu à peu.

Sacha la narratrice de cette histoire raconte sa vie avec sa soeur Ariane à St Petersbourg dans les années 20. le malheur frappe très tôt ces deux jeunes filles. Il y a d'abord la mort de leur mère et ce nouveau régime qui les oblige à vivre dans des conditions sociales très précaires avec un père devenu fou

Ariane veut sortir de cet enfer, elle a besoin de croire que le bonheur existe, veut à tout prix vivre sa vie, elle a des projets artistiques et s'enfuit avec un homme marié, un certain Samoïlov qui se prétend être un futur grand metteur en scène.

A l'inverse de sa soeur, Sacha accepte plus docilement les conditions de cette nouvelle vie. Elle va émigrer avec son père à Paris. Sacha pense que cet exil dans cette ville mythique va lui permettre de tirer un trait à la misère et à l'austérité. Mais la réalité parisienne se conjuguera comme en Russie avec misère et restriction. La vie dans les quartiers pauvres de la capitale avec d'autres russes exilés comme elle ne sera pas source de changement. C'est au milieu de cette population hétéroclite que Sacha va grandir. Partie de Russie à 13 ans, elle en a maintenant 29. Elle n'a jamais repris ses études et travaille dans un pressing. Sa vie n'a guère changé, pour elle. Elle a fui une révolution, pour vivre une guerre puisque le conflit entre la France et l'Allemagne devient une réalité. A la mort de son père, elle est vraiment seule. Un certain Samoïlov demande à la rencontrer. L'ex-compagnon de sa soeur lui raconte ce qui se passe en Russie, la vie dans les camps et la mort de sa soeur.
"De cape et de larmes" raconte les destins brisés par les guerres et les régimes totalitaires.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Paris. Paris. Qui dit ce mot, dit aussi soie, élégance, oisiveté, fête ; quelque chose de brillant, de pétillant, comme le champagne. Tout y est beau, gai, un brin ivre, de la dentelle partout ; une jupe froufroute à chaque pas.
A ce mot les oreilles se mettent à tinter et les yeux à voir trouble. Je vais à Paris. Nous arrivons à Paris. Nous vivons maintenant à Paris...
Mais ce que je vis dès le premier jour ne ressemblait ni à de la soie, ni à de la dentelle, ni à du champagne.
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Cours sans te retourner, ma très chère, par-delà les mers et les montagnes, vers d'autres terres. Ne crains pas de rester orpheline. Vis comme l'oiseau, comme le vent. Sauve ta jeune, ta tendre vie ! Pars pour l'Afrique, l'Australie, l'Asie, prends pour toi l'une des deux Amériques.
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J'étais arrivée à l'âge de treize ans, j'en aurais bientôt trente, et pourtant j'avais parfois l'impression d'être toujours la même, de n'avoir rien appris, rien découvert, rien acquis que je n'eusse déjà là-bas : la connaissance de la vie, le désespoir de la solitude, des sentiments élevés, mystérieux.
Mes larmes, mes songes, mon courage que je cachais à tout le monde, je les avais apportés avec moi.
Tout cela m'avait été donné en Russie, et depuis je n'avais pas changé d'un pouce.
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Tout disparaît : le pain, le papier, le savon, le pétrole et l'or. Le monde lui-même va à sa perte, et dans cette disparition générale une lumière bénie qui émane, non plus dune étoile depuis longtemps éteinte, mais d'une brume étoilée et tremblante, brille à nouveau pour moi, si faiblement.
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Videos de Nina Berberova (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Berberova
Nina BERBEROVA – Documentaire ultime (France 3, 1992) Un documentaire en deux parties, intitulées "Le passeport rouge" et "Allègement du destin", réalisé par Dominique Rabourdin. Présence : Jean-José Marchand et Marie-Armelle Deguy.
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