Sacha et Ariane vivent avec leur père dans un appartement qu'ils partagent avec d'autres familles. La petite Sacha est seule pour nettoyer le logis, faire les courses et préparer à manger pendant qu'Ariane et son père travaillent. Elle remplace la mère décédée depuis peu. le seul plaisir de Sacha est de retrouver sa grande soeur le soir et de parler avec elle, de se sentir près d'elle. Elle est son rayon de soleil. Mais un jour arrive où Ariane quitte la maison pour aller vivre avec Samoïlov, un dramaturge qui n'a pas encore écrit grand chose, plus âgé qu'elle et surtout déjà marié. le père, déjà à moitié fou depuis la mort de sa femme, est effondré et la petite Sacha perdue.
Puis vient le moment où le père et la fille s'exilent en France, à Paris, pour fuir la misère, le froid, la faim, la peur. Paris avec son air de soie, son parfum de champagne, ses dessous de dentelle... du moins c'est ainsi que Sacha se la représente. Mais la déconvenue est totale. Ils habitent un quartier pauvre, insalubre, sale, noir, qu'ils partagent avec la tante Varvara. Et il lui faut travailler. Elle deviendra repasseuse et passera dix heures par jour dans la chaleur des fers qui chauffent. Les années passent sans changement, sans amour jusqu'au jour ou elle reçoit une lettre de Samoïlov...
Dans ce petit livre-ci,
Nina Berberova peint un tableau des immigrés russes, se réunissant entre eux pour évoquer avec nostalgie leur vie d'antan, avant la révolution russe. Mais elle décrit aussi les illusions et les espoirs perdus, le temps qui passe sans grand changement. L'empathie envers Sacha n'est pas immédiate, sans doute à cause de cette écriture assez sèche employée par l'auteure, mais qui peut s'expliquer par une vie faite de renoncement et d'effacement. Malgré ce petit bémol, ce livre demeure une très belle lecture.
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