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EAN : 9782080438799
400 pages
Flammarion (14/02/2024)
3.98/5   26 notes
Résumé :
Le fils d'Alphonse Daudet, la petite-fille de Victor Hugo, le fils du professeur Charcot : Léon, Jeanne et Jean-Baptiste sont tous trois les héritiers des plus grands noms du XIXe siècle, la fleur d'une jeunesse dorée qui a grandi sous les yeux admiratifs, médusés et jaloux de leurs contemporains. Trois vies intimement liées : nés dans les années 1860, ils ont évolué dans le même milieu d'écrivains, de scientifiques et d'admirateurs ; enfants, ils ont joué ensemble,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Essai qui se lit comme un roman historique? Roman qui se base sur la rigueur de l'essai? Difficile à déterminer.
En tout cas, une chose est sûre, c'est que l'historienne américaine Kate Cambor restitue avec brio cette Époque qu'on a dit Belle. Même si elle déborde le cadre chronologique de la période.

Pour donner à voir cette fin du XIXème siècle courant jusqu'à la Première Guerre Mondiale, Kate Cambor a fait le choix de suivre la destinée de trois personnes. Pas trois Français lambdas mais les fils et la petite-fille de grands noms. A savoir Léon Daudet, fils d'Alphonse des Lettres de mon moulin, Jean-Baptiste Charcot, fils de Jean-Martin le neurologue précurseur, et Jeanne Hugo, petite-fille de Victor l'illustrissime poète exilé de Guernesey (entre autres).
Ces trois-là, nés dans les années 1860, se connaissent, sont issus d'un milieu où leur patronyme les surplombe de tellement haut. C'est aussi le propos de l'historienne de montrer le poids d'un nom et héritage illustre.

Autour d'eux défilent nombre de grands noms et plumes de l'époque : Zola, Goncourt, Flaubert, Tourgueniev, ... La Belle Époque, malgré son appellation (bien postérieure; c'est vrai qu'en comparaison avec la terrible der des ders...), ne fut pas une période paisible, loin de là. Les traumatismes de la défaite de 1870 saignent toujours, la IIIème République a fini par s'imposer comme régime politique non sans difficultés. Et il y a des événements dont la "simple" évocation suffit à montrer les soubresauts de la société française : le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus (ou la virulence de Léon Daudet montre toute son horreur), ...
Comme préciser plus haut, ce premier livre de Kate Cambor dépasse largement la périodicité traditionnelle de son titre puisqu'elle accompagne ses trois enfants de l'époque jusqu'à leur mort, sous le régime de Vichy pour le dernier d'entre eux.

Belle Époque a été ma première lecture de 2024. Et quelle lecture! J'ai infiniment apprécié ce livre que j'ai dévoré comme le roman passionnant de cette période qu'il est. le style de Kate Cambor est élégant et très agréable. Pour le sérieux, il suffit de se référer aux sources des propos qu'elle met dans la bouche ou sous la plume des intervenants, ainsi que la riche bibliographie en fin de volume. C'est à regret que je l'ai refermé tant je me suis sentie imprégnée des enjeux, batailles, épreuves de cette époque charnière.
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Ce premier livre de Kate Cambor est l'oeuvre d'une historienne qui nous ouvre les portes d'une époque qu'on a appelé la Belle Époque à travers les destins croisés de trois descendants de personnages illustres.
On découvre ainsi cette fin de XIXeme et ce début du vingtième en partageant les destins de León Daudet, fils d'Alphonse, de Jeanne Hugo, petite fille de Victor, et de Jean Baptiste Charcot, fils de Jean-Martin, illustre médecin.
Au-delà de leurs existences, on voyage entre deux siècles et on découvre les dessous de la belle époque qui, parfois, n'étaient pas si idylliques que ce que nous en voyons aujourd'hui.
Chacun suit son destin et Kate Cambor fait de ce livre un véritable roman, le reflet d'une époque qui dura finalement peu, et qui se perdit dans les turpitudes d'une guerre qui a tué une génération entière.
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Une historienne américaine pour nous conter la Belle Epoque, cette période si « glorieuse » et foisonnante de notre Histoire ? Tiens, tiens ! Et cela à travers les destins croisés de Jeanne, petite-fille de Victor Hugo, Léon, fils d'Alphonse Daudet et Jean Baptiste, fils du professeur Charcot : un peu réducteur peut-être ? Donc pari difficile à gagner : essai historique ? Roman ? Et bien, les deux… ce genre de livre « bâtard », « ni chèvre ni chou », souvent mortellement ennuyeux où ni le mordu d'Histoire, ni l'amateur de romans ne trouvent leur compte.
Pour moi, ni puriste ni historienne, c'est bingo : défi relevé haut la main par Kate Cambor qui nous entraîne dans le tourbillon de ces années où la France rayonnait encore à travers la littérature, les arts, les sciences…Un monde optimiste, plein d'espoir dans le progrès, la démocratie. Dîners, salons, les idées fusent. Hugo, Daudet , Charcot mais aussi Zola, Tourgueniev, les frères Goncourt : que du beau monde ! Et une jeunesse « dorée », leurs enfants, dont les destins vont se croiser pendant toutes ces années. Et puis les premiers nuages s'amoncellent : le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus, le nationalisme et l'antisémitisme jusqu'à la boucherie de 14-18 d'où émergera un nouveau monde ayant perdu ses belles certitudes. Comment ces « enfants de… » vont–ils surmonter ces épreuves et surtout comment vont-ils trouver leur propre voie avec sur leurs épaules des noms si lourds à porter ?
C'est tout cela que nous raconte Kate Cambor dans ce récit à dévorer comme un roman : passionnant.
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Un parcours passionnant à travers les années qui ont enjambé la fin du XIXème siècle pour ouvrir le XXème.

Une histoire intellectuelle, politique et littéraire mais aussi une époque marquée par les dernières grandes découvertes, celles de la conquête des pôles, les avancées de la psychanalyse, les scandales ou encore la guerre.

C'est sur les traces de Jeanne Hugo, Léon Daudet et Jean-Baptiste Charcot que Kate Cambor nous entraine. Trois destins des descendants de trois grandes familles de la culture française, tous les trois se connaissant depuis la tendre enfance et tous les trois luttant à travers ces années charnières pour exister par eux-même tout en assumant le lourd héritage de leurs illustres parents.

Des trois, c'est Jean-Baptiste Charcot qui réussira le mieux en se lançant dans l'aventure polaire, se forgeant un nom qui finira par éclipser celui de son père, non sans s'être au préalable plié à la volonté de ce dernier en reprenant le flambeau familial dans la médecine.

Jeanne, qui fut son épouse, après avoir été celle de Léon, finit par trouver l'amour après lequel elle aura couru écrasée par l'ombre tutélaire de son grand-père Victor.

Léon, fervent admirateur de la plume de son père Alphonse et de ses grandes amitiés littéraires (Flaubert, Zola, Tourgueniev, Hugo....), marqué par la maladie de ce dernier, finira par lui aussi se faire un nom mais davantage comme polémiste ayant abandonné les idéaux libéraux, convaincu de vivre la fin d'une civilisation, non sans lancer dans le même temps le jeune Marcel Proust.
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Quelle période plus passionnante, plus bouillonnante, plus riche que celle que les historiens ont rétrospectivement surnommé "La Belle Epoque"?
Celle qui s'étend des années 1880 à 1914 a été follement créative, furieusement vivante. Elle a commencé avec la bohème, les bals, les cabarets, les camélias, les progrès surtout. Elle est morte désenchantée quand Raoul Villain a tué Jean Jaurès, assassinant la paix au passage.

La belle époque, c'est celle de Rostand, de Zola, de Baudelaire, de Sarah Bernhardt, de Mucha, de Degas. C'est aussi celle de Sheurer-Kestner, de de Lessesps, de Faure et de Sadi Carnot. Enfin, c'est Charcot et Pasteur.
C'est celle que cinéma et littérature idéalisent, c'est celle qui fait de Paris ce Paris désuet de carte postale qu'au fond on chérit tous.
Cependant, comme toute époque, la Belle époque a aussi sa part sombre, complexe et tourmentée. L'une, d'ailleurs, ne va pas sans l'autre. Comme souvent voire toujours en histoire, rien n'est simple et c'est ce qui rend son étude intéressante.

Avec "Belle époque", Kate Cambor, historienne américaine, dresse un portrait extrêmement fouillé, érudit et précis de cette fameuse période dont on croit tout savoir. Elle en balaie les différents aspects (artistique, sociologique, politique, économique, scientifique) et propose une étude passionnante et pointue qui se lit pourtant très bien. C'est à son parti pris narratif qu'on doit cette fluidité dans la lecture. En effet, plutôt que de proposer des chapitres thématiques qui ressembleraient par trop à des articles d'encyclopédies ou de privilégier une étude purement chronologique, Cambor nous fait entrer dans l'époque dans le sillage de trois de ses acteurs. C'est ainsi que nous suivons dans son ouvrage les pas de Jeanne Hugo (la petite-fille de Victor), Léon Daudet (le fils d'Alphonse) et Jean-Baptiste Charcot (le rejeton de Jean-Martin). Pourquoi? Parce que ces trois jeunes gens sont nés dans les années 1860, qu'ils avaient vingt ans à l'aube de la Belle Epoque et qu'ils l'ont vécu pleinement, qu'ils en ont embrassé les obsessions, les préoccupations, les loisirs. Tous trois étant issus des milieux les plus prestigieux, ils ont, de plus, eu la chance de rencontrer et de fréquenter celles et ceux qui ont fait l'époque, que ce soit d'un point de vue politique, artistique ou scientifique. En mettant nos pas dans ceux de ce trio d'exception, de cette jeunesse dorée, on accomplit un double voyage: tout d'abord, on va à la rencontre de tout un pan de notre histoire en en rencontrant ceux qui l'ont faite -des dîners littéraires de Zola et Tourgueniev aux leçons magistrales de Charcot à la Salpêtrière en passant par les soirées mondaines ou les réunions politiques- et en même temps, on en perçoit la dimension plus humaine, personnelle en suivant trois trajectoires personnelles très différentes (deux et demi plutôt, on perd vite Jeanne, ce que j'ai regretté) mises face à la société et à elles-mêmes à l'heure des choix.
Il en ressort un ouvrage mi-biographique (qui passe parfois un peu vite sur certains points de cet aspect d'ailleurs, mais ce n'est pas le propos essentiel du livre je pense et j'irai boire à d'autres sources pour étancher cette soif là) mi historique, complet et captivant, fourmillant d'anecdotes et de personnages qui éclaire d'un jour nouveau cette Belle époque brillante et fantasmée qu'ont pourtant secouée l'affaire Dreyfus et l'antisémitisme le plus ignoble, le scandale du canal de Panama, la montée en puissance de l'extrême droite, de la xénophobie et du nationalisme.

Un ouvrage passionnant et érudit sur une période qui me fascine toujours et qui me donne envie d'en lire et d'en découvrir davantage. de partir à l'assaut des librairies une fois de plus donc. Si c'est pas malheureux...














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critiques presse (1)
Telerama
28 septembre 2011
Jeanne est la petite-fille de Victor Hugo, Léon le fils d'Alphonse Daudet, Jean-Baptiste celui du professeur Charcot, tous trois sont nés vers 1860 et ce sont leurs histoires - qui se croisent et se recoupent - que raconte brillamment l'historienne américaine Kate Cambor.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En 1913, Charles Peguy écrivait : "Le monde a moins changé depuis Jésus-Christ qu'il n'a changé depuis trente ans." Personne mieux que Léon Daudet, Jean-Baptiste Charcot et Jeanne Hugo ne reflète les contradictions et la confusion inhérente à cette génération. Ils ont grandi à l'époque où les voitures à chevaux circulaient dans Paris et ils sont morts alors que les avions s'emparaient du ciel. Enfants, on leur parlait d'une Europe pas si lointaine, gouvernée par des rois et des conquérants corses ; adultes, ils ont vu avec terreur et incrédulité des dictateurs et des assassins en chemises brunes asservir un continent apeuré et docile.
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La leçon la plus importante qu'Alphonse ait inculquée à Léon concerne cependant la vie et la littérature, ou plutôt le lien ineffable qui les unit. Pou Daudet, l'écriture est la clé de sa vision du monde. Il prend note de tout ce qu'il voit, des ultimatums que lancent les enfants avec le plus grand sérieux jusqu'aux murmures suaves qu'échangent les amoureux passionnés dans les jardins publics. Il griffonne tout sur de petits carnets dont il ne se sépare jamais, afin de conférer à ses textes un supplément d'authenticité par cette transcription directe de l'expression la plus triviale des émotions humaines.
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Marthe est mince, presque fragile, indépendante, avec une tendance à froncer les sourcils et à serrer les lèvres lorsqu'elle réfléchit.
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La coexistence malaisée de l’enthousiasme et de l’anxiété plombe les conversations.
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